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Maurice Barres "Le cult du moi" : etude du vocaulaire, des themes et images et de la structure

University of British Columbia

La présente étude consacrée au "Culte du Moi" de Barrès n'est ni un essai d'histoire littéraire, ni une étude des sources ¹, ni une thèse à proprement parler. Elle se limite à l'examen le plus scrupuleux possible du texte et ne fait appel à aucun élément d'explication extérieur à lui. Afin de respecter la chronologie essentielle à tout roman d'éducation ou de formation tel que celui-ci, l'auteur a choisi d'analyser les trois livres successivement. C'est l'analyse du vocabulaire qui s'imposait d'abord. A la manière d'un poète, Barrès invente en effet son propre langage et c'est d'abord à ce niveau qu'il se voit "differént" des autres, de ceux qu'il appelle les "barbares". Chacun des termes rencontrés: frisson, ardeur, sécheresse, désolation etc… ont été recensés selon leur fréquence et l'importance qui leur est accordée est relative à la place que chacun d'eux occupe dans "l'ideologie barrésienne". Ils expriment presque toujours des notions antithétiques ou compléntentaires et s'expliquent les uns par les autrese. Il arrive souvent aussi qu'un même mot-clé soit affacté de valeurs divergentes, voire opposes, d'un paragraphe a l'autre, sans que cela fasse contradiction. Ainsi le mot "solitude" a tantôt la valeur négative d 'isolement et d'agonie du Moi, tantôt au contraire la valeur positive d'exaltation et de surhumanité, ou même les deux à la fois. Le sens des mots est si peu figé que leur étude permet de suivre de façon sûre l'éducation du Moi par luimême dans ses rapports avec le monde de la vie active. Le vocabulaire joue un rôle si essentiel dans la conception génerale de l'oeuvre que les deux autres parties de cette étude analytique ne sont que le prolongement et l'élargissement de la première. Chaque notion importante est en effet au centre d'un thème dont on peut suivre les variations du début à la fin de la trilogie à travers les très nombreuses images qui l'expriment concurremment avec les "dialogues idéologiques". Quant à la structure de l'oeuvre, elle n'est pas une non plus et il a fallu en étudier les modalités livre par livre. Dans"Sous l'oeil des barbares", elle reflète le caractère dramatique du conflit et le désarroi du Moi qui ne voit d'autre issue que dans le repli sur soi. Elle se fait plus harmonieuse dans les deux autres volumes, au fur et à mesure oû le Moi se maîtrise et parvient à imposer un équilibre à ses deux parties, dont il ne veut justement sacrifier aucune.

Text

2011-05-11

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http://hdl.handle.net/2429/34456

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