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La maladie et la santé selon Montaigne, médecin de soi-même Laverdure, Stéphanie Michèle

Abstract

Dans cette etude, nous nous proposons de faire une analyse des questions de la sante et de la maladie dans les Essais, lesquelles ne sont pas les conceptions traditionnelles selon la medecine du XVIe siecle. D'apres Montaigne, la maladie afflige toutes les composantes physiologiques ainsi que pathologiques de rhomme, de sorte que la sante n'est atteinte que par la guerison du corps, du jugement, et de l'ame, entrainant le bien-etre total de rhomme. L'importance de la sante chez Montaigne ne s'arrete pas a la sante de son propre corps atteint de "la pierre"; il cherche aussi les moyens de retablir la sante de son Etat, ravage par les guerres de religions, ainsi que la "sante" des rapports entre le corps humain et son milieu, l'homme et le monde exterieur. Nous voyons l'auteur, au sein des Essais, adopter une attitude ou la maladie est valorisee car lorsque le corps est rendu en meilleur etat, 1'homme jouit d'une sante "plus entiere et plus nette". La medecine traditionnelle de l'epoque etant incapable de lui venir en aide, Montaigne laisse l'etat preoccupant de sa sante fournir le pretexte de ses attaques contre le savoir medical et contre tout savoir humain. Conscient des limites cognitives de l'homme, Montaigne propose que le seul savoir que celui-ci puisse atteindre est la connaissance de soi, la seule sagesse purement humaine ou la verite, l'honnetete et la justice forment la base de tout jugement. Montaigne montre comment les remedes du corps, tels que la purgation et la saignee, servent aussi dans le retablissement de la sante du jugement, le liberant des "blocages" qui entravent son bon fonctionnement, tels que la coutume, les desirs et les passions. L'essence des Essais de Montaigne c'est la condition humaine, et le "comment vivre". Celui-ci ne peut se realiser sans l'accomplissement du devoir de l’homme envers lui-meme, un principe d'autonomie qui se trouve a la base de sa philosophie morale. De sa sante spirituelle, Montaigne nous presente une morale non-chretienne. C'est celle de "l'honnete homme," decide a "vivre a l'aise et a son aise" dans la paix d'une bonne conscience. II sera done porte a rechercher le bonheur par la sagesse, qu'il rencontrera dans la pratique de la philosophie et de cette liberte illimitee que peut lui reserver la sante.

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