Array RELATION o*xm VOYAGE A LA COTE DU NORD-OUEST DE PAmerique Septentrional^ DANS LES ANNEES 1810, 11, 12, 13, et14u # I»AB G. l^ANCHEBJEt FILSt MONTREAL t DE L1MPBIMERIE DE C. B. PASTEUB J^^miSSISSWi^^^^^^^MffiHifflBTOM^raBBi -'■nK—'~JfWM ! tW ft I i. \ i"*-" I.. s?PM;> « r d/7 G'^ t A I \ I *£ Wb Up* y 1 PREFACE. ' Quakd j'ecrivais mon journal sur le vaisseau qui m*a porte a la c6te dti Nord-Ouest de V Amerique Septentrionale, ou dans les contrees sauvages de ce continent, j'etais loin cfe penset qu*il pourrait £tre mis #i jour sous les jeu^ du public! Je n'avais d'autfe but en 1'ecrivant ftie de procurer a ma famille et a mes amis* un detail plus exact et plus suivi de ce que j'aurais vu ou appris dans le cours %e mon voyage, qu'il ne m'eut et^ possible de le faire par un narre de^ivjt vc&x. Depuis que je suis de -777- -~^.-^8By! ^ *# —*—" retour d&ns mavle natale, tnon Manuscrit a passg dans differentes mains, et a ete lu par dijflEerentes personnes: plulieurs de mes amis m*ont d'abord conseille de le faire imprimer; mais ce n'est que dernierement que je me suis enfin laisse persuader que, sans etre savant na* turaliste, habile geographe, ou moraliste pro- ■■■■■BSSMBH^HHI MyJ i w Iv\m i I 1 i A fond, un voyageur pouvait encore inteieSSe? par Texpose fidele et succinct des situations ou il s'est trouv&, des aventures qui lui sont arrivees, et des incidens dont il a etc temoin ; eue si une narration simple et ingenue^ denuee du m^rite de la sconce et des graces de la die** tion, devait etre moins gdutee de 1-homme de lettres et du savant, elle avait en recompense l'avantage d'etre a la portee d'un plus grand Bombre de lecteurs ; qu'enfin le desir de procurer de I'amusement a ses compatriotes^tseloa sa capacite, et sans aucun melange d'amour* propre d'auteur, ou d'interet pecuniaire, devait £tre un titre bien fonde a leur indulgence* Si j'ai bien ou mal fait de me rendre a ces sug* gestions, que je crqjs devcjjfi/ regarder jcomme eelles de l'amitie, ou de la bienveillance, e'est au lecteur impartial et desi&teresse qu'il ap- partient d*en decider*|; || §r}.;. /§ ; ; v i & i AVANT-PBOPOS •* Depuis Plndependanceldes Etats-Unist d'Amerique, les commer9afiri;s decette nation industrieuse et entreprenante, out fait sur la cote du nord-ouest de ce^ continent, un trafic extremement avantageux. | lis ont fait dans le cours de leurs voyages un grand nombre de d^cauvertes dont ils n*out pas juge a pyopos de faiae pa£t au (ptiblic; sans doute ^anagla crainte de se d#iriertdes concurrents, et de -voir diminuer leurs profits. En 1792, le Ca- pitaine Gray, commandaBtt le navire Columbia, de Boston,||d^couvrit Peiitree- d'une grande baie, par les 46 deg.«19 min, de latitude Sep** tentrionale. Ilyentra; et ayantreconnu que c'etait-une grande rivi&re, par Peau douce qu'il trouva a peu de distance de sdir embouchure, £1 la remonta Pespace de dix-huit milles, et jetta Panere sur sa rive gauche, a Pen tree 4*une baie assez profonde. II dressa la une carte de ce qu'il avait vu de cette riviere, et du pays circonvoisin j et apres avoir fait son commerce d'^change avec les naturels, (Pobjet pour lequel il etait alle dans ces parages,) il V rega&m la mer, et rencontra bientot le Capi* taine Vancouver, qui naviguait aldrs par ordre du gouvernement Britannique, pour tenter de nouvelles decouvertes^ Mr. Gray lui fit part de celle qu'il venait de faire, et lui communis quajmeme la carte qu'ii eh avait||dressee, Vancouver e.nvoya son premier lieutenant* JJroughton, qui remonta la riviere Pespace d'en*. viron cent viqgt milles, en prit possession aa nom de sa Majeste Britaniiiquej lui donfeaJe Bom de Riviere Columbi^, et a cetfebaie oii te eapitaine Amerieain s'^iait arrete, o$m de foray's Baifa ou Baie |fcr6foqy*j|| B^u&iefcttl» ^jioque, le pays a etelfoi)tiife6(ji^ent^ sur&ufc paries AnxerieainSn^^^^^pi v^^^^^^^^^P ifes&e Chevalier-M^eAzie, dansc\soi secoticl voyage* tenta de se xglfdfe a l&>Mer*de P^iesl par la Riviere ColumbM: il s'y cf0^aiti effect tivement parYenu,; te'squ'il deb$uchaj£ six d6£ gres plus au nord, daris le fond^dflMijS&a?i^ nommee. Pugef s Sound, ou Bai& de Pugetii^ En 1805, le gouv§#nement AmfoicaiB yrbnk voya les Capitaines Lewis et Clarke, le'iqtitls^ avec une trentaine de soldats du Kentucky** remonterent le Missouri, traverserent les mbn- tagnes a la source de cefleuve, et se rent$ire$l par la Riviere Columbia sur les bordsde^POce^i* ^acifique, ou ils fur&nt obliges d'hiifei^i^ JLe rapport qu'ils iirent de leur voyage intd- *essa vivement. €. ., Mr, John Jacob Astor, negotiant de New- 5Tork> qui faisait presque seul la traite des pelle- teries &u sutl des grands lacs Huron et Superi- eur, et qui av&it acquis par ce commerce une fortune prodigieuse, crut pouvoir augnienter encore cette fortune, en formant sur les bords de la Riviere Columbia un etatHissement dont Pentrepot serait a son embouchure* II com* muniqua ses vues aux agens de la Compagnie du Nord-Ouest: il voulut meme former cet etablissement de concert avec eux; mais apres quelques negotiations, les proprietaires hiver^ nants ayaat rejette ses propositions, Mr* Astor ae ddtermina a faire seul la tentative. II lu^iallait pour reussir des gens habitues de longue-main au commerce avec les Sauvages, et il ne tarda pas a en trouver. Mr. Alexander M'Kay, (le meme qui avait accompagne le Chevalier M'Kenzie dans ses voyages,) homme hardi et entreprenant, se joignit a lui; et bientot apres, MM. Duncan M'Dougall, Donald M'Kenzie, (ci-devant an service de la Compagnie du Nord-Ouest,) David Stuart, et jjRobert Stuart, tous du Canada, en firent de meme, |Enftn, dar*s Phiver de 1810, un Mr, # i B si\i nvn IM* i MM Wilson Price Hunt* de St. Louis,.sur le Mississippi, s'etant Ailssi joint a eux, ils determinereni •que Pexpedition aiiraitlieu le prfntems suivant* • Ce fut dans te tours deceit hiver qtPun d§ mes amis m'instfuisii eh confidence du dessera de ces messieurs, avec defense dele communis tjuer a qui que ce flit* L'envie de voir du pays, vjointe au desir de faire fortune* me determina a solliciter de Pemploi aiipres de; la nouvelle association: le 29 Mai je me presentai die? Mr. A. M'Xay, avec qui je m/arrangeai d'a- bord; et le S4 du meme mois* je signai un engagement pour cmq anneesv :r::--:,-^::/^::^,:., * Lorsque les associes eurent fengage un assez &on nombre de Canadians voyageurs, ils equipment un canot d'ecorce sous la conduite de Mrs. Hunt et M'Kenzie, avec un Mr. Perrault* commis, et quatorze homHftes* Jpf M. Hunt et M'Kenzie devaient se rendre a Miehilimaki* BaCj par la Grailde^ Riviere j engager a ce poste autant d'hommes cju'ils pourraient j se iendre ensiiite a St. Louis* pour de'la remon- ter le Missouri jusqu'a sa source ; et, suivant ia route des Capitaittes Lewis et Clarke, se Rendre a Pembouchure de lafpliviere Columbia. J'aurai occasion de parler dans le couui 4e Pouvrage du succes de cette expeditioa*f|f RELATION1 &UN VOYAGE A LA COTEl DU ^Jpopd Oue$$ de V Amerique Septmtriomfa CHAPITRE i \ *«K=S $Spart de Montreah^Arnvie d New- York-* description de ce§e vil§e-^No^ des gens da % expedition* ^ - • Nous demmi?ltoes h Mfontreai le reste da printems et une partie de Pete. Enfin tous les arrangemens pour le voyage etant faits, $dus recjumes Pordre de nous preparer a par- tir, et le 26 Juillet jjfe me rendis, accolipagne de ma famille et de quelques amis, a Pembar- ^ation, qui etait M|i|an(^ d'ecorce conduit par fieuf hommes. Les seKftimens que j'eprouvai en ce momeat me seraient aussi difficiles a de- crire qu'ils me furent penibles k supporter % pojir la premiere ibis de ma vie je m'doignais 12 / ■N w \ s\\ du lieu de ma naissance* et roe separais de p&* rens ch^ris et d'amis intimes, n'ayant pour toute consolation que le faible espoir le les re~ voir un jpur. Nous embarquames||vers lea cinq heures du soir, et arrivlmes h Lapra|ri# de la Madeleine sur les hurt heuresJI Nous couchames dans ce village, et le lendemain de grand matin, ayaiK place nbtre canot sur une charette, nous nous mimes en route, et arrivames a St. Jean, sur la riviere de Richelieu* un peu avant midi. Nous remimes la notre canot a Peau, traversames le Lac Champlain, et arrivames a Whitehall le SO. L& nous fuiaea joints par un Mr. Ovide Montigny, et un Mr. P. D. Jeremie, qui devaient etre de^otre "ex* P^dition. -p. Ayant de rechef place notre canot sur une charette ou wago?i, nous continuames notre route, et arrivames le ler Aout, a Lansing- burgh, petite ville situee sur le bord de la ri* viere d* Hudson. Nous remimes notre canot a Peau, passames par Troy, et par Albany, ou nous fumes bien accueillis, les Americains nous prenant pour une canotee de Sauvage% et ar^ rivames a New-York le irois, all heures du soir* Il t V 19 . Nous etions debarques a Pextr^mite sepifen* frionale de New*l£ork, et le lendem#n, qfj| ^tait un Dimanche, noil nous remb#quamesf ^fumes obliges de fatfe le tpur Se la ville, polljf nous rendre a noti^ logis sur lJ$ng-Islcmd. Nous chantions en voguant, ce qui, joint a la vue d'in canot d'ef orce, at^ra une foule de mof de sur les quais. Nous trouva^fe's sur Long- Island les jetoes messieurs, eiiigages au service de la Compagni|| qui etaient partis du Canada avant nous. ^.- j If, •: ^ -''■ ^ / ..••■ - Le vaisseau sur leqi01 nols devious notll embarquer n'etant pas prct, je me seraf$ltrouv£ tout-a-fait isole et stranger d$ns la grande ville delNew-York, sans tine lettre de recommanda- tion pour Mr. G ^ que madame sa soeur in'avait remise a moj| depart J'avaSl acquis la connaissance de ce Monsieur pendaaft l#s£- jour qu'il avait fait a Montreal en 1801 ; mais comme j'etais alors fort jeune, il aurait proba- blement eu d^a peine a me reconnoitre sans la lettre <Je sa soe#. Ce monsieir m'introdi^ sit chez plusieurs de ses amis, e| je passai agre- ablementles eteq seriiaines qui s'ecoule^it en- tre mon arriv£#a New-York et le depart du vaisseau. .yipC'W*5 1 Uvmll 1 \ ■WTO ! lUfff'' lftll\\\ T1 iwHI II Je rPentreprendrai pas de faire la description ^j|e New York: je dirai seulenlent, que Pele# gance des ec^Sces publics et^particulien^i^ pi$^re|;e des rugs, Pombrage des peupliers qui les bojrfent, les promenades puhliques, les marft dies %ujours abondamment pourvus de toutes sortes de de^rees^acti^te du commerce, alors flor^ant,^le g$and nombre de yaisi^u^^^ toutes nati#is qui bordaient les quajs; tout* en un j^igt, coi|ppira||fjg; a 4|e fai^e sentit la difference entre cette grande ville np^itjirie et ma ville natale, dfo§ je n'etais pour-a^l^^e. jamais sor^, et qui n'etait pas a bejfucoup, p$e% a cette epoque ce qu'elle est aujou^huL New-Yor^ii'dtait pas alors, et n'est pas eztj|f core aujourd'hui, uqe ville de guerre; oni||t; VQyait pq^rtant plusieurs batteries de canons,, etjflifFerenls ouvrag^s de formication, dont lea plus considerables etai#t sur le Narrows, oii detroit q\% forme Pembouchure de la riviere d'Hudson. Les ties appelleesilGa^m^r's Is- land et Gibbet Island, etaient aussi bien forti-'j fiees.. ..On avait construit. sur la premiere, sU tuee a Pouest de la v|le, el^a ^nproa un miile de distance, des casernes capables de contenir plusieurs millers de soldats, et un chateau a trois range'es de canons, le tout ji Pepreuve d© k bombe.^f Ces^p)rtificatioi^ bftt 4te augttieite tees durant la deri|iere gue^e. # S0 ^ Les plaefes de maBifae sont au nombre#Ncl<e huit: la plusconside|able se nomme Fijfe market ■:■/■:- ■ •^'■•;^ :^p • -^—- <v *$£' -Jl- , Le Pare, la Batter% et le Jaritei de Vauifr hall, s#it les prinelpales promenades publiques* II yava% en 1810,^2 £glises,#eux desquelles et^ttt dCstinees au^ulte catholique pet la po* pulalfon etait evaluee Wf)0,000 habitans, doafc $0,000 etia%»t Fra^ais: on pense que cette populati^lils'esS accrue depnis de pres de 30,000 ames. -^»:-^| -#<#^8 -&$& Pendant mon sejour a New Yo#, je logdPfei k Brooklyn, sur Long-Island | cette ile n'est se* paree de la ville que par un sound, ou bras d& iner assez etroit 5 on y voit u#^oli village, a peu de distance diquel se trouve un b^ssin en* clos, ou les chaloupes cano^eres etaient tireeS presque a|isec. $On p avait o^strufe des casernes, et on y entretenait une^rde. 'Id^HV' Aiant de laisser New-York, il est bon de dire que durant notre s^>ur dais ^cette ville^ Mr. Jtf'Kayicrut qu'il e*talt dp la prudib&e <fe voir leministre plenipotentia|le de Sa Majestl Jlritannique, Mr. Jackson, afin de Pinfwmer de Pobjet pour le<$M il all-ait s'embarquer, et 16 mm de lui demander avis gar ce cgi'il purait a faire dans le cas d' une rupture entre lespeux piis* sancesp Ii|| inj|||ant que nop e||ons tous su- jets Britanniques, et que^ous aliens Com mercer sousje pavilion Americain. Apres quel- ques tnomeris |te reflexion^Mr. Jackson luij|it, | que nous alliens former ^n etafelissement m@|| cantile aurisque de notre vie j que tout§equ|| pouvaii nous promettre, e'etait que, dans le cas d^pie gjperre entre les deux puissances, nous serifpns respectes comme #ojets|et com- mersants Anglais/' Cette reponse parut sa- tisfaifante, et Mr. M'Kay crut i^avoirplus rien a apprehendei^le ce c6te|^^ p Le vaissefii dans lequel nous dev|pns nous en#arquer j£0t |p Tonquin> navire du port, de deux cent quatre~ving1|dix togneaux, com* mande par.le Capljaine Thorn, qui avait Jingt- un hommes d'^uipage* L^nombre des passages |0tait de trente-trois. V^ici le$noms des uns' et des auire% '■&^4W^^- ■=.-■ ^ pass Alp rrs*| -M-" x^0 ■■■'-*&&' 4 BROPRIETAIRES|^... ^ ^ 'v-: Alexa]fder M'Kay, "■H^^ft, Robert|Stuart> Duncan M^Dougallj^^w: J^nes Lewis. David Stuart, 17 COMMIS. Jatties Lewis, , -0$^: -^0 Rutsel Farnham, ^ Alexander Ross, $$%$$ ?.B. Fillet, " Donald M'Gillis, v Ovide Moniigny, ^ r : * .... ... . -.\-..: VOYAUEURS. ^ .- ' ^^. Olivier Roj|pLapensee, Jo^ph Lapierre^ Ignace Lapensee, ij Donald M'Lellar^ W^W.« Matthews^ W. Wallace f§ Thomas M'lfay, G. ^anchere. Joseph Nadeau, J. Bte. Bflleau, Louis BJruIe, fL Ant^e Belleai^ P. D. JeremigiJig Basile L^jpnsee, Jacques Lafantaisie, $0p§pmin JLoussel, ;; Michel Laframboise, Giles Leclerc, ,||; \ .,.,,,• ,,..;^,. Johann Koaster, charpentier, Russe. George Bell, tonnelier, ill Aug. Roussil, forgeron, Job Ail^n, maitre caboteur, . Afc Guillaume Perrault, petit gar$oiv Tous gens destines a former Petablissement :. -|| EQUIPAGE. - ■■.-' J. Thorj|, capitaine, . E. D. Fox, ler. contre-maitre, Ji J. D. Mun^rd, 2d. contre-maitre, John Anderson, bosseman, Egbert Vanderhufli tailleur, \ yj§Jg 1 3 ' T i A' ^ wm i 1 mm t\ \\ I John Weeks, charpentier, 'fi ft :§3Stephen Weeks, forgeron* •f|£* ^^! Join Coles, voilier, ;■■■ ."^WPP^F Ipl^ Join White, matelo Vlp; -1^^ AdamFicher, do* -W^» -ftfe Peter Vershel, do* ;;fF^ ^ :; ^^^^^l; Edward Aymes, do. ^^^^^; #: ;W Robert Hill, do» 1 - Jos. Johnson, do* '^SI&^^K^ :^^^m:' Charles Robert, do* ^ffiiMR^ ;^^: m: John Martin, do# ^^^^^^^rrW$ i 7tJn!mulatre, cuisinier, '^|||^ ■<- ~ - -^ * Et tiois ou quatre autres hommes,|jbnt j'&i oubiie les noms» 19 f In CHAPITRE IL Depart de New* York-~Refle#ion$ de Vauteur*** NI&igaMon, rencontres, et incidens divers^ jusqu'd la vue des lies Falkland. Tout llant pre^pour notre depart, ii&us nous rendimes a bord du navire, et levames ^ancre le 6 Septembre, au matin. Le vent tomba bien&dt, et le premier jour se passa a louvoyer et deriver jusiji'a Stated-Island, ou nous pas- sames la nuit. Le lendemain nous levames Pancre de nouveau ; mais il survint encore un calme plat, et m»as fumes oontraintsiPancrer pres du phare a Sandy1Hook. Nous levames Pancre pour la troisieme fois le 8, et a Paide d'un vent frais du Sud-Quest, nous parvfnmes a passer la barre : notre pilote nous quitta sur les onze bapres, et bientot apres nous perdimes les cdtes de vue. ^Kfl^S^■: --?pr■*■. -~ -- '%* ' II faut Paifoir ^prouve par soi-meme pour concevoir la melaneolie <|ui s*empare de Pame d'un homme sensible, a Kfnstant ou il lafese son pays et le monde dviMId, pour aller habiter avec des #rau^er$ fjes tenses sauvages et in- . . . ,■ , . . ■ ■ 1 ill I in f m i i\WSi V fcl coniiues. J'entreprendtais inutllement 4e don* ner a mes lecteurs une idee taut spit peu car- recte du penible serrement de coeur que §|| prouvai subitement, et du sombre coup-d'oeil que je jettai involontairement dans un aveipr cPautant plus efffrjyant pour mei, qu'ilne fi'ok frait rien que de tres-coMus et de ires-incer- tain. Uwe scene nouvelle se d^ployait devaiffe, moi; mais qu'elle ^iait monotone, et peu propre a diminuer la tristesse dont mon esprit etait accahlfe! Pour la premiere Ibis de ma vie, je me voy#s voguant enlpleine mer, et n'ayant pour attacher mes regards, et arreter mon attention que la fbele machine qui me portaii entre Pabime des eaux et Pimiiensite des deux. Je demeurai longtems les yeux fixes du cote de cette teirre que je ne voyail plus, et que je d#esperais presque de revoir jamais 1 je fis de serieuses reflexion§ sur la nature et les consequences de Pentreprise daniMaqudle je m'etais si temerairement tmbarque °7 et j?a- voue que, si dans ce moment on me Pellet propose, j'y aurais renonce de tout mon ctjbr* II est vrai aussi que Pencombrement du vai&* seau; le grand nombre de gens etrangers ou incoiinus avec lesquels je me trouvais; la manure brutale dont le capitaine et seslsubal^ V 21 ternes en usstient k Pegard de nos jeunes C$* nadiens; tout, en un mot, conspirait a me fairf* augpitef un voyage facheux et desagreabllt On verra par la-t[uit£ que je ne nil trompais pas. '•:*v :' '"W1" ^V''':€B^ ' :'"'"':"'--' 'r$k: Nous apper§umes bientot au S. O. ifn vaisseau qui venait dlfc>it a nous $ il fit uil signljp que notre ca^taine fbrnpiit; nous serrames nos huiiers, et amenafeite par son traverse II se trouva qui e'etait la fregate Americaine la Constitution*^ Noife envoyamesl&otre chaloupe a son bord, et f imes route de compagnie jusque ^rs les cinq heures, que nos papiers nous ayant ^te renvoyls, nous nou# separates. Le vent etant devenu plus grand, Pagitation dufpaisseau n#s dausa le mal de mer; je veux dire, a eeux d'entre nous quitse trouvaient pour la premiere fois sur Pdeean<-: Le terns fut beau; le vaisseau, qui etait a notre depart encombre de telle manidfe que nous ne pdpiP ^l^entrer dans nos hamacs, ni & pfeine faire la manoeuvre, #arrangea petit a petit, et nous ilous trouvames bilntot plus k Patse.ftr ^ ■■■ Le 14, nous commentities a prendre des poissons-volants. # Le^40 nous vfiaes une grande quantite dpiauphins: nous pr^paramea des lignesjet nous en primes ddfex, que nous B I l\ |w 11 "! 1 ■M m *&■* fimes cuire. La^fair de ce polsson me p rut excellente, Jig^.. ..-.- ;-:> rjjJSJjk--?* ■■;-■■■ rv\ •- Denuis^otge 4^Part de Newark jusq^'au 4Qctobre* nous portames le cap au Sud-Est* Nous atteignimes ce jour la les vents alis^s, et dij$geames notre cours^jgu S. S. E. ^jppt, d'a- pres les observations, par les 17 deg. 43 min. de latitude, et 22 deg. 39 niin. de longitude*^ Le 5, au mafcii^nous passames a la vueides ilei du Cap*Vert, portant %PO. N. O. frcincj au s$pc lieues de distance, et || cote d!||Lfrj||ue gisant a PE. S. E. Nous aurions bien desire toucher a ces xles pour faire de Peau; Apis comme notre vaisseau 4^it Amdricain, et qu'il y avait a bcpl un nombre de supts Brita^ niques, notre capitaine ne jugea pas a Hopes de s'eipose|k a la rencontre des va%eau^de guerre Anglais qui fr6#iei|^eii^ces parages, et qui n'auraient pas manque de faire une stricte recherche, et de nous enleve^ la meil- leure partie de notre equipage j ce qui nous aurait infailliblement mis dans Mmpossibilite de poursuivre l^dessein pour lequ^nous nous 4tion| esfbarques, , ;,^;:, v:i..-M^-: -, ■■■?■' •:. Tftnt que nous f^m§p pres des pfttes d<Afriqu% nous eumes des vents variables, et un terns ex« tjemement chapd j le 8„ nous eiiiges u® calp& \ r*ll plat, #vlmes piuffeurs requins aijtour du fkfe* seau: nous en primes un quefiious mangeames* Je lui trfuvl^ peu pres le gout de l'eturgeon* Nous ^proiiiSmes 0 jour laf^ une claleur e#- €es£ife, le mercure etant au 94em§* dfegr^ dit thermometr^de Farenheit. Bipuls le 8 jus- qul$|| 1% nous e#nes sur le vaisseau Un oijfeau des Canffeis, dont ritus preniorii un gr8i*d sotb, mais qui nous quitta neanmoins, probablement pour aller a u^mort cer|kine. '-y°§£'- ';'ip-- %^ |j|:Plus nous appr<#hions de ttEquileUr, plus nous sentions la chal^ar s'augmeiter: elle fut le 16, de 108 d^| par ;f|f|6eme. degplfPe lati* tude, et le 22eme. de long. O. du meridien de Greenwich. | Nous decouvrimes ce jour-l£ une voii#au ven^p<|itantisur noiip ^fo m£m6 voile reparut le Iendernaiill matin, et nous ap* procha a portee de^anon. §Nous reconnumes que c^tait pn gros brigantin, portant en art- palfencfe vmgt pieces de canon: nous cou- rumesile iompagnie-|MNbi lton^ferf|elitouteS nos voiles dehorsy mais ver^^io^ iM$Mk laifesames derriere, eiil dirigea sailroute au &• b. hi. Bill IP Le !#> des Paurore* tes geHI du quirt noug alartfierent In nibs annon§aHt que le mem* brigantin qui nous avait suivis la veille* parais- I * i 1 \iw "AW 1 ;i|l| V feait souspe vent, a la distance #ine enfabluit* et semblait d4^|er savoir qui nous etiofrs, sans cependant montrer de pa|pon. ^Jotre capi« taine parut alarme; et croyant qu^^^t mei^v. leur voilier ||ue notre navire^il fit moxj|er tous * les passagers et les gens de||Pequip|ge sur^ pont; et nous feignimes de faire des pl|lpa$|~ tifs de^|ml|^t. II e&bon d'obsffver que notre vaisseau montait dixf pieces de danom et <tait percc pour vingt; lesg|||Jbords &'a0jfa£ ^tant garnif de faux canons. ^Sur l^|f§9ix heures le vept fraichit, et noupfous ^loignan^ls du brigantin, q^^p/ait change sapoute*ii^ II ne ^ousar^arien de^remar^iable^iSk qu'au 22, que $ious pa^mes PEquateur, par les 25 d<fg. 9 n|§n. d%longitude. Suivan^^e a^ienne e^atume, lessens de|Peqtiipageb§P" tiserent ceux d'entr'^px qui n'apiient pa^en* cor^pa^pd la ligne ; ce jour fu^pour eUx un jour de-fSte* Sur les deux h^ups, d^gjl^pre^i -ttiidi, n$us-#pggr§#^cie|| un^oile^au S.^S. Q^ Nous ne ffome§|pas peu alarme^||pys^t que c^tait |e me0e brigantin ague nogs avians vj| quelques jours auparavant j car il et|it en ganpe, et paraissait nous a||endi;e. N^us |£ap~ prochafies bientot, et a notr^rande sa|isfa<|| tio%§qa^reepnnumes gu^c'etait ug vaisseat* '.;'! &5 jPortugafe: fiouf le helames, et nous apprimes qu'il venait du sud de P Am6rique Meridionale, et se rendait a Perftambuco, sur les cotes di| MriMh Nous commen^mes bientot a voir ce l|ue les n&Vig$Leurs appellent les Nueesde Ma* gellaW® ce sont trois petites taches planches que PoU appergoitkuligl, presqu'aussitofrqu'on a passe PEquat&urf elles sont fixts et situees auS.S. O. " *'■■-;■■■ .••>•.>'•-- -,.;■•■,;-.* Le lef. Novembrtt* nous commen^ames a Vdllim grand nombre d'oiseaux aquatiquea ^Ters les trois helfres de Papr6s-midi, nous de- couvrimes un batiment a stribord; mais nous lie Papprochames pas d'assez pres pour lui pan* leHltLe 3, riSUs vimet encore deux voiles au Vent, faisant route au S. E. Nous passames le tropique du Cafrricorne le 4, par un bon vent, et par les 33 deg. 27 min. de long. Nous per* dimes leslvent& alis6s, et a tnerfure que noili %vancioiis au sud, te terns devint froid et plu- tfeUX* fLe 11, nous e$m$& caline, quoique la fcoule Jut grdsse* Nous vitaes plusieurs tor- fees, et le capitaifte ayant fait mettre le canot a Peafi^fi6ug en primes deux* Dans la nuit du 11 au IS, le vent se fifea au«lSf. E* il s'dleva %ne telnpete furieuse, dafcs lftquelle le vent, la $luie, les eclairs e#le tofi&erie, sei&blaieiit N x / % 4 1 MlJlJJPIillNiiiii i I m 11 a i! avoir conjure ttotre perte: la mer paraissait toute en feu, tandis que notre vaisseau eta|| le jouet des vents et des flots| Nous tirifnes les ecoutilles fermees j ce qui ne nous empecha pas de passer de fort tristes n#ts, tantque la tourmente dura ; car les graildes chaleurs||ue nous avions eproufees entre les deux tropiques, avaient telleiiient dessechir notretpont* qjiji toutes les fois que les vagues passaient par des- sus, Peau coulait abindamment sur nos ha- macs. Jje 14, le vent changea* e#se fixa gji S. S. O. cl qui nous obligea a louvoyer. j^egft dant la ftiit, nous eumes un coup de m|r terrible : notre gouvernail pej|sa £|re §mport^ Phomme qui tenait la§ari| fut jette d'upbc^ a Pautre du vaisseau, et tellement ^oi^^qu'il fut contraint de garder le lit pepdant plusieurs jours. —': :■; JK'- . :^:-| «■- Par les 35 deg. 19 tnin. dj£lat. et 40 deg||de long, la mer nous parut coUverte de plants marines |>et % changement que nous remar- quames dans la couieur de Peau, ffcinsi que le grand tombre de mouettes et clautres oiseaux aquatiques que nous apperguoies, nous prou- v&rent que noiis nations pas ;fort eloignes 4p Pembouchure de IHo de la^Pla|a.#Le verit continua a soufiler avec force juscp'ailS^qiii s ee calma un peu, et que le terns s'eclaircit. Le 25, etant au 46eqae. deg. 30 min« de lat* nous vimes un pingeuim* v ^fill Nous commendonsj| sentir vivement le besom d'eau gtdepuis que nous avions passe le tropiqu||du Capricorne, la ration avait toujours ete en diminuant, et nous etions reduits a trois .4emiards par jour chacun pee qui el ait peu de chose, attendu que i$)us mfavions que des viandes salves. Nous avions a la verite un aiambic, doKgt nous#ious servions pour ren- dre Peau de la m# potable; mais nous n'en distillions qu'autant qu'il en failait pour Pusage journalier de la cuisine j parceque pour en dqjl saler davantage il aurait fallu une grande quantity de bois ou de charbon de terre. Comme nous n*iitions p|is qupi cent vingt lieues environ des iles Falkland, ou Malouines, nous re- solumes d'Jr mouiller pour tenter d'y faire de I'eau ; et le #pitaine fit preparer les ancres* |£ Nous etimes des vents contiaires depuis le 27 Novemhre jusqu'auj* Decembre* Sur le soir d£ cefour, nous entendimes \xn des officiers qui 4tait au haut da m^* crier, Terre! Terre! Cependant la nuit nous empecha bientot de d^aguelle^rochers que nous, avions devant nous* et nous t$!mes en pann^. - . g CHAPITRE III. «: n I T ArrivSe aux Iks falMmd—J^escente dam ce$ " ties—Situation pirilleuse deWauteur et de quelques tins de ses compagnons—P or trait du Capitaine Thorn—he Cap de Hmrn—Nm:^ ga$on jusqifam IJ&s Sandwich. .^ -:..-■■■■■■',. Le 4, $u matin, je mfe^tijgpn^ de iponteff $ur le pont, aim de %assassier| mes yeux de la vue de la terre; car i&n'y a guere que ceu^ qui out ete trois ip quatre mois sur S^|taute IJpier, qui sacheut appreeier le plaisir que Poa ressent meme a regardei§des terresfuissi ste- riles et aussi heris^ees de ro|hers que le sont les iles Falkland. Nous appro|hame$ bjtentot de ces§ochers, et entrames entre deu^||^|ou nous mouill&mes sur unfhon fond. |§Le second ayant $t6 envoye a terre, pour tacher de decou« %ir de Peau, plusieutt de no^lfpessieurs Pac* compagnerent. Ills revirasnt sur le soir, ave$ la triste itouvelle quils n'avaient pu trouvet ^Peau douce. lis nous apporterent neanmoins en d^dommagement, un boa nombre d'oies* sauvages, et deux loups-marins* . ^ i| Le terns paraissad| menacer, nous levame? Pancre, et gjpimes le large. La nuit fut ora- geuse, et le 5 au matin, nous avions perdu leai premieres iles de vue^t Le vent soufflant de terre, il noqs fallut louvoyer toute cette J|pN %6e: nous noiis trouvames lofJlpir assez pres de terie, et nous minxes en paUine pe|ir la nuit. Le 6 nous amena un del clair, et a Paide d'uQ vent fraab, nous parvinmes a gagner un bon xnouiltege, que^ous primes pour le Port Eg- tmftnt, et ou poos trouvames de bonne eau. || Le lunous nous euifjjessames d'envi^er nos futailles a ierr#ainsi quelle tepneKer, et les forgerons, qui furent occupes a§quelques reparations qu'il fallait au navire. Pour nous, ayant porte une tenteijpr&s de Paiguade, nous passames toutfle terns que fPon mit & faire df Peau, a parcourir les iles : nous ^tions munis d'une chaloupe, et nous tuions tons les jours un grand nombre d'oies et de canards savages. Ces oiseaux different quant au plumage de ceux que Pon voit en Canada. Nous tuames aussi un grand nombre de loqps-marins. Ces animaux se tiennent ordinairemenfl dans les rochersr NouS^vimespaussi plusieurs renards de Pespace qu'on appelle renards de ^irginie: ils nous parurent mediants, aboyant comme des chiens* Les pingouinspiiseaux aquatiques, sont aussl en grand nombre sur les iles Falkland. Ces oiseaux ont un beau plumage, et ressemblent par leur forme au huard ; mais ils ne volent pas,, n'ayant que defyaetits bouts d'ailes dont^ls s'aident pour marches Lorsqu'ils sont sur leurs pieds "#OKBBR8il^ih ont. Pair de petits nains ; ils son^^^ftrouches, et peu|timidp j loin de nous fuir, ils eherchgtent a nous piquer avec leur bee, qi|i est tres poij|iu* L& chair du plpgouin est noire et cori^e j et fli faui etre bi€n affam£ pour se r^sgudre a en ganger* C'etait alors le terns de la ponte, et nous trou* vames une grande|quantite d'oeufs. Y Comme les Frangais, e^l^s Anglais ensuite* avalent tente de former us|;.^tal$|pement|^^ ces rochers, nous nous mimes h les parcourir, pour voir si nous en trouverio|is quelque vestige: les sentiers bien traces que nous rencon^ions presque partout, nous faisaient esperen de trou- ver aussi des ch#res; mais toutes nos re* cherches furent infructueuses: tout ce qi|j| nous trouvames fut une vieille cabane de p|# cheur, construite d'os de balelhe, e||des chaus- sons de peau de lo|p-marin ; car ces rochers n'offrent pas un seul arbuste a la vue, e||fie «mt fr^quentes que,par les vaisseaux qui font SI la p^lfce de la baleine dans Ie|; mers du Sad, Nous trouvames deux inscrip|||ns en langue Anglaise, marquant Ifendroi|| ou Pon| avait enterre deux hommes ^| comme dies vMpllis* saient, nous les renouvellames. Cette attention pour deux homme§|morti, pensa etre fa- ta|e a un plus gragd nombre d'hommes vivants ; car toutq| les futailles ayant ete remplip et mises a bord, le capitaine donna Pordre de se remban|uer, et sans s'informer si cet ordre avait 6t6 execute ou non„ il fit lever Pancye le ml au Hipatin, tandis que moi et quelques un|| de mes compagnonjf, nous erigions les Inscriptions dont je viens de parler, que d'au- ||res coupaiej^ de Pherbe pour les cochons, et que MM. MgD#igall et D. Stuart etaient passes au sud de Pile, pouigtuer quelque|gibier. Ces der||ers n'ayant pas entendu nos signaux pou|| le remba^uement, ne nous rejoignirent|que tard, etporsqiie le faisseau avait d*|ja gagj|e 1& jbleine mer. Cependant nous ne perdimes pas de terns, et nous embarquames au nombre de hui^sur notre canot, qiiin'avait guereqiie \ingt pieds de lo||gueur ; et apres avoir cipturu quel* q$e danger, et rame a outrance pendant pres de trois heures et demie, nous parvttimes a re- gagner notre vaisseau, quegious rejoignimes sufc %. Mm JP'l \\ m. les trois heures de rapr&s-diner. Apr£i?ivoit £acont£ ce trait de m^chancete de notre capi- taine, on me permettra de faire quelques re- mar ques sur son caractere.W Jonathan Thorn avait ete eleve au service de sa patrie, et s'^tait distingue dans Une bataille que les Am^iieairip avaient livr£e auxTurcs a Tripoli, il y avail qilll* jfueS alin6eJ| il avait le grade de ter. Untenant de vaisseau. C^tai#un homrrie exact et figidej d'un caractire Vif et etoporfe, habitutl a se faire obdr au moindre signe ;^he consid^l fant que le devoir, et S mettant fort peu el* peine des itturmttfes de son Equipage; ne pra| W&dt consei^de qui qliS ce fut, et suivant a la lettre les instructions de Mr. Astor. Tel etait a peu pres Phomme qui avait &6 nomme ptlbr *f ommander iiotre vaisseau. Ses manttlts hau* tfainesfWi humeUr brusqUe et altiere,lui avlieni fait perdre Pestime d'une griifode partie de Pe- ijuipage et de tousles passagers: il le savait* Ct cfterchaitf^toujours etfcons6quence Poccasion de ticus mortifier. II est vrai que les passagers avaient quelques torts a se reprodher a soil cgard; mais il avait 4te Paggresseuf; et rien ne pouvait Pexcuser de Pacte de '|ruaut£ et de barbarie dofli il se rendaiticoupable, en nouB falsant sur les fbchers steriles des ile$ Falfe- £ 'W m sf|nc!, ou nous Sterions infaiHibleifteit perls* Ce sort nous ^tait reserve, sans la resolution hardie de Mr. R. Stuart, dont Poncle £tait avec tious, et qui voyalit que le capllaine, loin de Vouloir nous attendre, continuait a s*eloigner, fe mena$a de lui bruler la cervelle, s'il ne faisait *irer de bord pour nous recevoir. Nous poursuivimes notre route, portant au §. S. O. et le 14, paries 54 dig. 1 min. delat. ct les 64 deg. 13 min. de long, nous eAmes fond par 65 brasses, et apper$un^es une voile iu Sud* Le 15 au matin, nous d^eouvritiies £ notre avant, les hautes mofttagnes de la Terre 4e feu, que/nous vimes jusqu'au soir: le tern* tfobscurcit alors, et nous les perdimes de vue. Nous essuyames une furieiftp tempete, qui nous porta par les 56 deg. 18 min. de lat* Le 18, fious n'etions ^loign^s du fameux Cap de Horn "que de quinze lieues. II survint bientot un talme plat, et le courant nous porta a la vue du Cap, a la distance de cinq a six lieues. Ce Cap, qui forme Pextr^mite mdridiijnale de la Terre de Feu, ou plutot du continent de PA- m^rique du Sud, a toujours ete un sujet de ttetreur pour les navigateurs qui ont a passer d'une mer dans Pautre; plusieurs desquel^ pour n'avoir pas a le doubler, s'exposent au If 5 seat tS/SiunJUs : -': b i It II I* long et dangereux passage du Detroit de Ma* gellan*& surtout lorjqu'il s'agit d'entre^dans POcean Pacifique. jpLorsque nous nous vimes pour ainsi dire sous le Cap^nous ne sentimes d'autre desir que cdui de nous en eloigner promptement; tant ces rochers sont peu agre- ables & la vue, meme pour des gens qui sont sur mer depuis plusieurs mois! et a Paide d'une fcrise de terre, not|$ parvinmes a gagner le large* Le vent changea bientot, et il survintgune tempete: nous passames a la vue des iles de Diego Ramirez, et apper§umes une goelettei La distance que nous avions parcourue depuis potre depart de New-York, etait, d'ajjjes le calcul que je fis de la <jpurse du vaisseau, de 3,055 lieues. Nous, eumes des terns affreux jusqu'au 24, que nous nous trouvames pa| les 58 deg. 16 min. de latitude meridionals Quoi- que nous fussions alors au coeur de Pete, et que les jours fussent beaucoup plus longs qu'ils ne le sont ajQuebec le 21 Juin,* le froid etait neanmoins fort grand, et Pair ties humide : le mercure fut pendant .plusieurs jours a 4 deg*' * Durant les nuits, qui 6taient extremement courtes, fl ne faisait pas plus obscur qu'en Canada, lorsque lalune est eur Thorison, et que le terns est m^diocrement couvertir 85 audessous de z#f8, dans le thermometre de Fa*, rellfeit^ Si^tel est le femldansces latitudes & la fin de D&embre, que doit-iPetre* a la fin de Julh, c'est a dire dan#les plus courts jours de Pannde ; et ou doivent se refugier alors les Patagons, et les habitans de PArchipelj si im- proprement nommee Terre de Feu K w ml. Le vent qui jusqu*au 24 avait etd contfaire, se jetta a#Sud, et nous fimes route a POuestl^ Le lendemalh, jour de Noel, nous eumesla satisfaction d'appreipdre que nous etions a POuest du Cap. Jusqu5a ce jour nous n-'avions eu qu*un seuPde nos hommes attaque du scorbutj pkaladie a laquelle sltot sujifte ceux qui font des voyages de long cours* et qui est oceasionnee £ar Pusage const^^de vivres sales, par* Phu« midfiN^ du vaisseau, et par Pinaction. ; p? ~S| Depuis le 25 Dec. jusqu'au ler. Janvier, nous fumes, fayorisds d'un bon vent, et nouS parcourumes dans ceqourt espace de terns dix- huit d£gres§ de latitude^ Quojqu'encQre froid, le terns etait neanmoins assez> agreable. Le 17, par la lat. lO deg. 50 min. S. nous primes quelques bonites, poisson excellent. Nous passames PEquateur le 23, par les 128 deg. 14 min. de longitude occidentale. Les marsouins ^ntouraieut le vaisseau en grand nombre. Le / 1 11! i«> 111! s \K i ''lllli '-■ 1 ' SBgHBHSB ■Hi ^ IP HI 25, il s'eleva une tempete qui dura jusqufatl 28. Le vent se mit a PE* S. E. nous cinglames au Nord, et f&nes 74* lieues dans les premieres 24 heures. Nous eumes ensuite pendant plu* sieurs jours le vent contrail^ il se mit a$ S*> E* le 8 F^vrier, et le 11 nous apper§ui?ies ia cime d'une montagne couverte de neige, qu§ potiie second, qui avait d^ja frequente ces mers* me dit etre le sommet du Mona+Rpah, hauiQ montagne de Pile A'Ohehy, une de eelles* qu* le navigateur Cook appelia Sandwich, et ou il trouva la mort en 1779* Nous portages le cap sur terre toute la jourude, et quoique nou§ fissions de six & sept noeuds par heu*% ce uq fut que sur le soir, que nous nous trouvames asse? prets de terre, pour distinguer les masons des insuiaires: circonstanee qui prouve couan $ien le Mona-Boah est elev£ audessus du niveau de la meae CHAPITRE IV, Occident— Vue de la Cote«*+Abord des Insuft hires, leur Industrie-*~Baie de Karakakoua* Descente dans VHo—John Young* Gouver* * neurdfOhehyo . • ;■ _ jjji\J^:' ''; ' , :i0 % Nous rangions la c6te, a Paide d'un boa vent, quand Perrauit, mpusse, qui etait monte dans les haubans, afin de mieux distinguer le$ obje|s que Pile offrait a la vue, tomba malheu- feusement a la mer, ^f Nous nous aippe^fimesr aussitot de sa chuSe, et lui jettames de suite des hauls et des futailles: puis le capitaine^ ayant fait f$$e la manoeuvre pour mettre ea> panne, nous descendimes notre ofeaioupe; le bosseman et quatre autres s*y embarquerent, et ils parvinrent a rattrapper l$je,une limine, un quart d'heure environ apres qp'il fut tpmbe k l'eau# Us le rameperent sur le navire sana connaissance et saua mouvement: nous r^us* simes pourtant assez vite a le faire revenir h lui; et au bout de quelques heures, £1 efcjtit en €tat de courir sur le #oat* v in r ■ ti Les cotes de Pile, vues de la mer, offrent Coup d'oeil le plus pittoresque, et la scene 1$ plus riante : depuis le rivage jusqu'aux mon« tagnes, la terre s'eleve graduellement en forme d*aifephitheatre: tort! le long r£gne une lisi&r^ de terre basse, couverte de cocotiers et de ba« naniers, k travers lesquels vous apperceves les maisons des insulaires : les val&ms qui en- trecoupent les collines plus reculees, nous pa- rurent bien eultiv^es; et les montagnes memes^ xpioiqu'extremement hautes, sont touted cou* vertes de bois. - Tandis que nous^etions en trovers, quelqudf pirogues se detachere#t de la cote, et vinrgnt assez pres du vaisseau, avec des Legumes et des n<ix de coco j mais comme nous voulions pro- fiter de la brise, ppur gagner le mouHlage,liou& ne jugeames pas a pffcpos de nous arr&ter* Nous longeames la cote une partie deia nuit j mais il survint un calme qui dura jusqu'au lendemain^l C&gflme nous etiofis vis-a-vis de la baie de Karakakoua, les insUlaires rfevinrent encore, et en plus grand nombre, dans leur# pirogues, • ftous apportant des choux^' des ignames, des bananes, du taro, ou racine de pied-de-veau, des melons tPeau, de -'da vokilie*/ &c. et les ^changes se firent alors, Suf le soir» a Paide d'unfe bfise qui s'eleva de Iafnei*,nou3 gagnames le fond de la baie* oti iious jett&mes Pancre. par 14 brasses d'eau* sur un fond de ctfrail. p> A'-:""-'' ' \ "*■' Iff--"^ ^'- ■ ■ "•' /* : Le lendemain, durant tout le cours de la journee, les insulaires vinrent en grand nombre autour du vaisseau, nous apportant comme la veille, des fruits, desSlegumes, et quelques £ochonsj en echange de quoi nous leur doiu names des grains de verre, des bouts de cercles de fer, des aiguilles, de la toile de coton, &c» Quelques uns de nos gens descendirent a terre* et furent fort.etonnes de trouver un insulaire travaillant a la construction d'un petit batiment du port d'envirctn 30 tonneaux : les outils doni il se servait consistaient en une hache presque usee, une mechante herminette large tout au plus de deux pouces, et une tariere, qui n'etait autre chose quf un bout de baguette de fer qu'il faisait rougir. II fallait avoir beaucoup de patience et de dexterite pour faire quelque chose ipec de tels instrumens: cei qualites ne lui manquaient pas en apparence, car son ouvrage f»tait deja fort avance. ||N"os gens amenerent cet homme a bord, et nous lui donnames des outils convenables j ce qui parut lui faire beau- coup de plaisir. .';,.'-■•■ ■.--"•■",'•."' J|'--" & c int il iw ,m iiii- il ;.:■•• it: ■ M. Le 14 au matia, tandis que le charpentier du navife travaiilait a remplacer un dels bossoirs, deux grandes roues de poulie tomberent a B mer: comme nous n'en avictas pas d'autres pour les remplacer, le capitaine proposa aux insulaires, qui sont d'excellents nageurs, deles plonger, moyennant tme recompense, s'ils les trouvaient; et sur le champ deux d'entr'euX s'offrirent & le faire. lis plong&rent & plu# sieurs reprises, et apporterent a chaque fois des coquillages, pour preuve qu'ils avaient €t€ au fond de i'eau. Nous eumes la curiosite de re* garder a nos montres, pendant qu'ils plon* geaient; et nous fumes surpris de voir qu'ils restaient quatre minutes sous Peau. Cet ex* ercice me parut pourtant les fatiguer beaucoup* au point que le sang leur coulait abondamment du nez et des oreilles. Enfin, Pun d'eux ap» porta les deux /oues, et re$ut la recompense promise, qui consistait en quatre verges de •toile de coton, t h ■■' > ■ ;;j La baie de Karakakouaj ou nous ^tioos xnouilles, peut avoir un quart de lieue de pro- fondeur, et une demUieue de largeur a soa entree: cette entree est fermde par deux pointes basses de rocher qui ont tout Pair d'etre deppulees des montagnes en forme de lave, & h \mWlm li 41 Suite de quelque Eruption volcanique. Suf chacune de ces pointes est un village de me- Tliiicre grandeur. La baie se termine en pro- fondeur par un rocher escarpe d'envyon deux Jtents pieds de Hauteur, et sur Iequel on apper* foit un cocotier isole* ^ W fmr le soir, je fus a terre avec quelques au- tres passagers, et nous debarquames au village situf sur la pointe oScidlntale de la baie que je viens de decrire. L'on nous y regala d'une danse executee par dix-neuf femmes et un Itomme, tons chantant ensemble et en mesure. Un vieilljld nous fit voir PendrorTou le Capi- taini Cook fut massacre * le 14 Fevrier, 1779* et les cocotiers perces par les boulets qui furerii tires d'abord des vaisseaux que eommandait ce (^pitaine. Ce vieillard, soit feinte, soit sen- sibilite reelle, me parut fort affect e, et meme veiser desPJarmes, en nous montrant ces objet&J %janifa moi* jtftae piii me defllidife de trouvef un peu singulier de me voir, par le sell effet du hazapd, sur ces lieux, le 14 Fevrier, 1811 $ e'es&a-dire 32 ans, jour pour jour, apres la ca- taffcrophe qui les a rendus a jamais celebres. Je n'en augurai pourtant rietfde sinistre$ et je rentrai dans le vaisseau, avec mes compagnons, aussi gai que j'en ctais sorti. Quand je dis 6 ■dtaHliK' Ii! avec mes compagnons, je dois en exceptef Iff bosseman, John Anderson, qui ayant eu plu* sieurs demeles avec le capitaine, durant la tra- versee, deserta du navire $ aimant mieux vivr|| avec des sauvages, que d'obeir plus longtems & un superieur si peu cofrtois. Un matelot deserta aussi; mais les insulaires le ramenerent, a la sollicitation du capitaine: ils offrirent de ramenef aussi le bosseman, mais le capitaine les en dispensa. ;;.. S.M: ''■'xSm!''r--':- ' ■"■ :' W Nious ne trCuvames pas d'eau douce dans les environs de la baie de Karakakoua; celle que£ les natur^ nous apporterent, dans des calql basses, etait saumafcre. Nous avions aussi uu grand besoiji de viandes fraiches 5 mais nous Be pumes pas non plus nous en procurer j le roi de ces iles ayant defendu expressemen3|a ses sujets, d'en fournir aux vaisseaux qui y toucheraient. Cependant pn des clefs d(|| pecha une pirogue vers la baie de Toeaye, pour tdcher d'Jbtenir du gouverneur de Pile, qui fait la sa residence, la permission de nous vetdre quelques cochons. Let; messagers revinrentle lendemain, et nous apporterent une lettre, datiK laquelle le gouverneur nous mandait de nodi rendre sans delai a Pile d'Ohahou, ou le roi reside j nous assurasjat que nous trouverions & IflRi'l! 43 de bonne eau, et tout ce dont nous avions 'bp^ spin. ■ ... ■;..■■ >:.• ."q !',;":■, .;-; - ■. r '■'■', C';v^ Nous appareillames le 16, et a Paide d*une faible brise, nous cotoyames Pile jusqu'a la baie de Toeaye. Le vent etant tombe tout-a- fait, le capitaine, accompagne de MM. M'Kay et M'Dougall, alia 3 terr^ rendre visite au gouverneur de Pile. Ce gouverneur n'eiait pas un insulaire, mais un Eeossais du nom de John Young, qui resta sur ces iles, quelques annees apres la mort du Capitaine Cook- Cet homme avait epouse une femme du pays, et avait su igagner Pamitie et la confiance du roi, &u point d'etre eleve au rang de chef, et fait gou^rngur d'Ohehy, la plus considerable des iles Sandwich, par son etendue et sa popular tion, S§n excellence expliqua a nos messieurs la raisou pour laquelle le roi avait interdit a ses £ujet§ Pechange des cochons j cette raisou etait que sa majeste se reservait le raonopole depette branche de commerce, pour en recueii- lir seule tout le profit. Le gouverneur leur apprit aussi qu'il n'etaife pas tombe de pluie sur la partie mefidionalejd'Ohehy, depuis trois ans j ce qui expliqupit pourquoLnous y avio^ trouve si peu d'eau douce: il ajouta, dans le Cours de la conversation, que Pile etait pluj ill \ \ . 44f: ik I i ill fertile au nord qu*au sud, q^ nous ettf*ns; m^» qu'il n'y avait pas de bon mouillage, la c6te y 4tant garnie de rochers a fleur|d*eau, qui Jbrment des brisans considerables. Enfin, son excellence renvoya nos messieurs avec quatre beaux cochons gras; et nous lui envoyames en retour, du the, du cafe^du chocolat, et quel* ^ues gallons de vin. :M Nous eumes calme presque toute la nuit, et le 17 nous nous trouvames vis-avis de Mono* Ouhororayey montagne alors couverte de neige, ainsi que Mona-Roah, mais qui me parut mains elevee que cette derniere. Un certaia nombre d'insulaires nous vinrent encoref#rouver, avec des objets de curiosite, et qufelques petits p#s- sons. Le vent s'etant eleve le|18, nous depas* sames Pextremite occidentaie d'Ohehy, et pa&* s&mes k peu de distance de Mohy, et de Ta* hourafia, deux autres iles de ce groupe, qu'ou dit etre aussi fort peuplees. La premiere offre un coup d'ceii tres pittoaresque, etant reixipUe de collines qui s*elevent en forme de pains de lucre, et qui sont partout couvertes de coco* tiers et d'arhre^ a pain. Enfin, le 21 nous ap* prochames d'Ohafrou, et jettames Pancre vis-ib vis de la baie dyOhetityf a la distance de pre* de deux milles de terre. 43 , .|.■-.:.. CPAPITRE V. :--i%v: Baie d'0hettiy-<4£rameamea, Roi des Iks Sand* xvich—Sa Visite au Vaisseau—Sa Capitate—* Sa Marine—Son Autopite—Productions du Pays—*Mceur$ et Usages des Habit^m-** -, Reflexions* -glire- lill'v , L'on ne trouve pas un seul bonlfnouillage dans la baie d'Qhetity, en dehors du redf; ce- pendant notre capitaine aima mieux resier en tade, que d'expoaer le favire a la tentftion des insulaires, en se mettant en dedans du recif, d'ou Pon ne §eut sortir que difficilement. Au reste, les environs de cette baie sont ei& core plus riants que ceux de Karakakoua ; les montagnes s'elevent a une moindre hauteur gur lepderrieres, et||e terroir parait plus fertile. Tameamea, a qui toutes les iles Sandwtrh jpbeissaient, lorsque nous y passan^s en 1811, n'etait ni le fils, ni le parent de Tierrobou, qui regnait a Ohehy en 1779* lorsque le Capitaffte Cook|et i|uelq|^s uds de ses gens y ffcient massaci^ il n'&ait alors qu'un chef medi- ocrement puissant j mais habile, intriguant, et iii! it y plein d'ambiti^p, il r^ussit bientot S se faire ua parti nombreux, et parvint enfin a s'emparer de la puissance souveraine, Lorscppil se vit maitre d'Ohehy, sa patrie, U songea a s'assu* jettir aussi les iles voisine^sous le vent; et en peu d'annees, il en vint a bout, II passa m£me jusqu'a Atouy, la plus eloignee de toutes, en defit le chef, mais se cantenta pourtant de lui ixnppser un tribut annuel. II avait %e sji residence a Ohahou, parceque c'est de toutes les iles Sandwich, Ja plus riante,fia jilus pitto- resque, en un rngt, la plus digne deifi presence du souverain. .-..>■.jfe Des notre arriv^e, nous fuq§es visites pa£ une pirogue conduite par trois blancs, Da^ et Wadsworth, |Americains, et Manini, Es* pagnol. Ce dernier s'offiitla nous servir d'in- terprete, durant notre sejour a |ph6tity ; ce qui fut accepte. ; Tameamea nous envoya bientot son premier ministre, Craiwocot^ a qpi les Americains ont donne le nom de Pitt, a cause de son habilete dans les affaires. Notre c§pi* taine, accompagnd de quelques uns de nos mes-* sieurs, se rendit ensuite a terre, pour se p;r£* senter a Tameamea-:| Vers quatre heures de Papres-midi, nous les vimes revenir a bord, ac- compagnes du roi et de sa suite, dans une dew. ble pirogue* Noushksames notre pavilloo^et saluames sa majeste de quatre coups de canaik .; Tameamea etait d'une taille audessus da la pediocre, bien fait de sa personne, robuste, et enclin a la corpulence, et avait le port assez majqgtueux. II me parut age de 50 a 60 ans. II etait v$tu a Peuropeenne, et portait une epee a son cote. II se promena longtifms sur le pont, se faisant expliquer Pusage des choses qu*ii n'avait pas vues sur les autres vaisseaux, et qui se trouvaient sur le notre. Une chose qui parut le surprendre, ce fut de voir que nous pussionsi|endre Peau de la mer douce, au moy- en d'un alambic place derriere notre cambuse j il ne pouvait s'imaginer que cela se put faire. Nous le fimes descendre dans la chambre, et apres Pa^oir regale de quelques verres de vin, lious c^me%$ames a fai parler d'affaires : nous lui offrimes des marchandises en echange pour des cochons; mais nous ne pumes conclure de marche ce jour la. Sa majeste se rembarqua sur sa double pirogue, vers les six heures du soir.|| Cette pirogue etait conduite par vingt- quatre hommesj un grand coffre contenant des armes a feu, etait lie dessus j et ce fut la que Tameamea s'assit, acq^jnpagne de son premier rainistre. , 1 1 B : JB % iff MJ3 i If h HI IriltM i|| 111 IB 48 * 22i au matin, nous envoy&mes nos fuR tallies a terre, et les remplimes de bonne eatll Sur le haut du jo#r, sa noire Inajeste nous ren- dit encore une visite, accompagnee de sesArois femmes et de son favori. Ces femmes etMent d'une corpulence extraordinaire, et d'une talpe deraesuree. Elles etaient habiliees I la fa$on du pays, n'ayanlr guere qu'une piece d'ifefSii INdlrce d'atlfre, d'environ six pieds de longueur sur une demi-aune de lirgeur, passee au- tour desTreiUs. Nous reprimes les negotiations de la veille, et f&mes plusttieureux. Je remar- quai que pendant que le marche se concluait* p insistait a ce qu'une partie du paiement lui fut faite en piastres d'Espagne. On lui eifde- manda la raison; et il repondit, qu'il feulait acheter une fregate de son frere, King George, designant sous ce nom le roi d'Angleterre. Le marche conclu, nous pri&mes sa maj#tef|| et sa suite, de vouloir biei nousfairef'honneur de diner avec nous: ils y consentirent; et vers le soir, ils se retirerent tres satisfaits, en appa* rence, de leur visite et de rrotre accueil. Cependant les naturels entourraient en grand ftombre le vaisseau, nous offrant leurs effets ea ^change pour des marchandised; mais comme ils avaiept aussi apporte de Peau de vie, dans J5es eaiebasses, plusieurs hommes desPequipage s'enniti&ent* et le capitaine se vit oblige d'em- pecher les echange#defendant a qui que ce |ftt de trafiquer avec las insulaires, excepte le eecond, qui fut seul charge de cette besogne. § Jfe debarquai le «£, avec MM. Pillet et M<?illislf nous passames la nuit a terre ; et le lendemain matSi^f|kis nous mimes a parcourir les environs ide la baie, suivis d'une foule cPhommes, de femmes et d'enfans. vii y*Ohetity, ou Tameamea faisait sa |residencet et qu'on pouvait par consequent regarder comme la capitale de son roya&me, est, ou du fnoins, etait alors une viUe mediocre, ou phi? tot un grand village. Ouifere ies maisons dejs yarticuliers, qui pouvaient etre au nombre de <deux cents, on y remarquait le palais royal, qui iPavait rien de magnifique ; le jhangard du roi, featiment a deux etages, Pun en pierre et Pau- tre en Uois; deux morals, et un petit quai, Nous ^trouvimes paies de ce quai un vieux na? mre, le LS^y-Bird^ue des navigateurs Ame* «cains avaient ^change centre une goelette ? c*£tait le seul gros Vaisseau que posse d^l^Ta? d^amea; encore ne valahaal rien. Quant aux gpglettes, il en avait une quarantaine, du port de 20 a 30 tonneaux: ces batimens lui ser* i|! B i I 11 R #> II !\ «f > f 50 Vaient a transporter les ^efiets .que lui ^hnaient -ses vassaux des autres iles* Avant Pa$trodU|&- tion des Europeens^iarmi ces sauvages/iils n'a vaient pour communi<juer d*une ile ifcSPautre, que leurs pirogues: ce moyen de communica* lion n'etait pas tres-sur, ces iles n'etant point a vue d'feomtne Pine de Pautre# Noiis trouvames pr&s du palais du roi, uift Indien dfe Bom* bay, occupe a faire un cable de douze pouces* pour Pusage du n#ire dont je viens de parl^| >: Tameamea entretenait continuellement au- tour de sa demeure, une gdide composee de 24 hommes t ces soldats portiient pour uni* jiferme, une iongue casaque bleue a revers jaunes* <et avaient chacun un mousquet* Vis^vis de cette demeure, on avait laisse un quarre en es* planade, ou etaient rangees 14 pieceslde c&* no^de 4, montees sur de petits affits* >-'-' Le roi exe^ait une autorit6 absolue* et ju* geait lui m£me les differents qui s'elevaient entre ses sujets* Nous eumes occasion d'eti voir la preuve^e lendemain de notre debar^ue* ment dans Pile. Un Portugais ayant eu que** relle avec un insulaire a peu pres ivre, s'empor* ta au point de le frapper: aussitot les compa- triotes de Poffense, qui avait pourtant #e Pag* gresseur, accoururent en foule pour assommer le pauvre etranger h coups d#pierres : 4?Hlif%i s*enfuit de toutes ses forces virs la demeure duror,3ttivis d'une troupe de furieux, qui%'aiP reterent pourtant a q&elque distance, tandis que le Portugais, hors d'haleidfe, se taprssait dans un com. Nous etions sir Pespianade, vis- a-vis du pal^is i&yak Nou#nous rendffties aus- sito#aupres de sa majestiPqui apres srfletre fait expliquer l#£nature de la querelle, et 'kiijkr en- tendu les temoins de part et d*autre, eondamna I'insulaire a travailler quatre jours dans le jar« din du Portugais, et a lui donner un cochon. Un jeune Fran$ais de Bordeaux, precepteur des fils di#roi, auxquels % en^igrfeit a i lire, ep qui entendaitl bieu la lafigue du piays, servit d'interjJiete au Pirti%ais, It nous instruisit de la senteitee qui aviit ete rendue. Je ne saur&is dire siibotre presence irfftuasur ce juge^ inent; et s$$ dans une autre circonstance, hf Portugais e&0ete.traite moins favorablemenff On nous donna a entendre que Tameamea etait bien aise que des blancs s'etafflissent %ans ses domaines, maisqu'il n'estimait que les gens de metier, et regardait avec mepris les fainea&ts, #t sttrtout les ivrogfies. Nous vimes a Ohahou une fctentain#de ce#individu^plle toutes nations j la plupart gens sans aveu et sajis carao^ II >t! i IF* I l % I V * I I i vti IWvl 1 V \' B lit V ©re, et qui i^taient restes dat*gj|es fleffe||u€f par paresse, par ivrogner^, ou pa9^i|ter]tiniage, lis avaient trouve mpyen de$pe propuc^^i petit alambic, et ils %urni$saient de Peau-d§t vie aux naturels* :••-,■;■ < :■■■';■ ^'. - - : .■'■•'■||Sfe-; -v-'-; Les premiers nay igateiu's Europe ens ne trou^ Veren1|su^p $§$* Sandwich|que quttre^sortei de quadrupedes: des chiens, des cpchpns, des lezards^t des rfts. II y & 6^6 pp|te dejiiisi des mpfntgns, des chevres et des yac^es, ^t ces animaux y ont multiplier g; -:ife#l#5i$J Les principaies productions vegetales de Qe$ iles sont la canne a sucre, le bananier, Parbrfe & pain, le melif|i d'eau^a citroui%* le $&r0t Papa* le murier a papier, le pandanm, &c* L'arbre & ppin e§t ^e |p||^sseur d5!|p IIP*1® pommier; son fruit resemble aussi a une pomme,et peut avoir dp#2 ^ 14 «»puc§& de circsnfer^pce; Penveloppe ^^|^Ud^ con^p^ celle, du melon ^ erxfle coupant transversale- me^ty; on le trouve rempli d'yeu^, a peupr£$ cpmme le dedans d'une orange ; la chair a a peu pres la consistence du melon d'eau, et ne se mange que ro^e. Nous vJfcnes des espies de vergers d'arbres £|pain et die bananiers* et des champs de Cannes a sucre, deiriec% Ohetity*. . - . wm$*r . * ■■?Sim, :**•§§ 53 H Le taro croit dans des terrains bag, et de* inande beaucgfup de soiw^tfette. racine sedi$e, broyee, e^^uite en faitne, fait avecile fiwit a pain, la principale nourriture des i|isulaires. Quelquefoi^iis font bouillir les raeines du &Pfg| fct les red#S$Nt en une espd# de^yree, qu'iig 4aissent surir, et qu'ils mettent ensuite dans des vases, pour s'en servir au besoin^ La dexte- rite de ces insulaires a prepare! k manger, $sfc extraordinaire ^piiatlrapp^ent en notre presence, unjeune cochon,qu'ils tu&rent, et firenft Tptir, <ifea$||le cqurtl^space d'unefheure eft demi^<-^^^^^ r:,^^--0^.0:^: .-. ii§S^:- 4§| i L^|>est w0 plaice plu^pteiis^fle qu^rtila iux habitans de ces $es; puisqu'elletne leu|| sert qu'a compas^ une i)pisso*i|^nnivrante et dangereu^ qia'ils appellenttlau^si atvq. Voici coUtoent^ fait cette boissQMp i|s ^aachen^Ia raeine de Pava, et e§*crachent^^u^dj|^5 uii vase; ce jus,|ainsi expri|tte, est3expate^au;}|o-' leil pour fepiiintei|p^rd$ q&oi pni^ Jaitdecou- ler dans un autre vase; Pava est fait alors, et ils en hoi went dans Poopasira Jsiscju'a^eiMivrei^ L'usage top frequent de dipe M^ii^ur d^gou* -tantoie&r fait perdre la^vue, et leur donne une espece de lfepr% don* Ss me se gusirisse&t qu# f>ar la sobriete, et en se jplongeant frequent- f m ! il W. 1 • i i- Hi! I SSL ment dans Peau de la mer. Cette I&pre leur •fait paraitre la peau plus blanche: nous vimes? plusieurs de ces lepreux, qui etaient :aussi avemf gles, ou peu ^en fallait. lis aime(|t aussi a fumer: kyfcbac croit sur ces iles; mais je pen|p qu*il y a ete naturalise. L'ecorce du murier leur foprnit ,|a plus commune de leurs £toffe|$p§et les feuiiles, du pandamsMnz sex vent 4 faire des nattes. ■..•._ :% .,*m$$$$m >■ ■ M |r Les hommfs sont en general bi# faits et de haute stature : ils portent $our tout vetemenfe ce qu'ib^appellent un maro; c*est une piece ou lisiere d'etoffe, d'environ deux verges de longueur et d'un pied du largeur, qu'ils se passent entre les curses, et dont ils attache®^ les deux bouts sur les handles. Au premier ||bord, je $rus qu'ils avaieni le corps peint en rouge j mais je nPappergus bienl&t que^etait la couleur naturelle de leur peau. Les femmes portent une espece de^upe faite de la meme ^toffe <j£e le maro, mais plus large et plua longue, sans neaumoins jamais depasser. les genoux. ^EUes ont les traits assez reguliers, et a 1& couleur pres, dies peuvent, genSralement parlant, passer pour de belles femmes. Quelques* unes, pour relever leurs charmes, se teignent les cheveux, fownant autour de leuj; tete une Usierq £3$ iriailcfte dftun pouce de largeur, et ressemblant de loin, & une fontange. Elles sont au reste fort Jascives, et forfpeu retenues, sur tout avec les ^trangets. Quant aux on|ens|iis de pure pa- <rure, on dit qu'ils ne sont pas les m6mes dins toutes les iles. Je ne les ai pas vus non plus revetus de leurs haibits de guerre ou de ce^e* mionie. Mais j'eus occasion de leur voir p^n- dre leur tappa, ou etoffe d'ecorce ; occupation oil ils mettent beaucoup de soin et de patience^ |Leurs peintures sont composees de sues d'ar- fcres, prepares avec de Phuile qu'ils iirent de la noix de coco. Leurs pinceaux consistent en de petites cannes de, bambou, au bout des; quelles ils d6coupent ingenieu^ement diverses sortes de fleurs. lis enduisent d'abord la toile qu'iis veulent peindre, de couleur jaune, vertjp| ou autre quelconque; ce qui forme le fond s ils tirent ensuite des lignes fort droites, sans se servir d'aucun instrument, Poe$l seul leur servant de guide: puis ils appliquent entre ces |)arres, lep bouts de cannes dont je viens de parler, trempis dans des sues de couleur diffe- re»te du fond. Ces etoffes ressemblent assez bien a nos indiennes et a nos toiles de cotof| •pehgtes: Phuile dont elles sont impregnees les rend impen&rables a Peau. Oa dit que mm les insiltairfesM'Atouy surpasseht tois tes ati* tres, datis Part de peihdre les et&ffes. > It Les Insulaires de Sandwlfeh habitant d&hs des villages ou bourgades de cent a deux cents tnaison^ distribue# sans symei§ie, ou plutot groupies dans un deSPrdre complet. Ces malk tsons sont construites de pbteaux planted «n terre et lies par le bout*#et couvertes d^herbes; ce qui tfcw donne quelque ressem* blance avec nos granges Canadiennes. La longueur de chaque ri&ison varie, selon le besoiu de la famille qui Ppccupe : $les ne sont point ienfum6es, comme les elbafies dessauvages du eontinent, le feu se fafeant toujours en pleia air. -;" '/■■■■ r--:.:;■: '#- $$f- ■./•' " -^ ;-''"1§^ : Leurs pirogues, ou canots, •sent tres bie& feites j le bois en est leger et fort mince: celled qui sont simples ont unbalancier, qui n'est autre chose que deux barres de bois recourbee* ^t liees fortement, a environ un tiers du bord, d# man&re a ce qu'eflles retombent a fleur d'eau: une autre barre arrondie et lice aux deux premieres, traine h Peau, et par son poidg tieiit la pirogue en equilibre: sans cela, elle^ fihavirerait infailfiblement. Leurs pagaies, on avirons, sont longues, et^fbrt larges. Touted tees pirogues portent une voile latine, qui e^fe 57 une natte d'herbeawou de feuilles, extremement bien travaillee. .. ,,, * .ffl Je ne suis pas demeure assez longtems chez ces peuples, pour acquerir des notions bien eten- dues et bien exactes sur leur religion: je sais qu'ils reconnaissent un Etre Supreme, qu'ils appellent Eatoua, et un nombre de divinites subalternes. Chaque village a un ou plusieurs ijmrdis ; ces morai's sont des espaces enclos qui servent de cimetieres: dans le milieu est un batiment ou temple, ou les pretres seuls ont droit d'entrer: on y voit plusieurs idoles, ou statues en bois, assez grossierement sculptees. C'esf.au pied de ces idoles que se deposent, et que pourissent, les offrandes du peuple, qui ^pnsistent en chiens, cochons, oiseaux domes- tiques, legumes, &c. Le respect que ces sau- vages ont pour leurs pretres, va presque jus- qu'a Padoration : ils regardent leurs personnes comme sacrees, et ils se feraient le plus grand scrupule de toucher aux choses, ou d'approcher des lieux sur lesquels ils ont pose le iabou, ou interdit. Ce tabou a sou vent ete utile aux navigateurs Europeens, en les debarassarit des importunites de la fbule. ;-. , * ■ .$ *"' En parcourant Ohetity, nous vimes plusieurs Mroupes d'insulaires s'amusant a differents jeux» ^ ■: I Lit! I I- I mm j$elui de dames me parut £tre le plus commuif* La terre carellee avec un baton pointu, leuf sert de damier ; les dames sont de petits cail- loux. Comme ces jeux different de ceux qui se jouent dans les pays civilises, nous n'y pumes rien comprendre. Bien que la natui|f ait presque tout fait pouf le bonheur des habitans des iles Sandwich j qu'ils jouissent d*un ciel serein* et d*un air sa- lubre, et que la terre ne demande presque au* cun soin pour prPduire toutes les choses neces- ^aires a la vie, il s'en faut neanmoins qull$ puissent £tre regardes comme generalement heureux i les artisans et les cultivateurs, qu'on appelle Toutous, sont a peu pres ce qu'etai^jpt les Ilotes chez les Lacedemoniens, condamnes £ travailler presque ccmtinuellemefii pour leurs seigneurs, ou Eris, sans espoir de recompense, et genes jusque dans le choix de leurs alimens.* Comment est-il arrive que chez un peuple en* core sauvage, ou les lumieres des uns sont|il pen pres celles des autfes, la classe qui est sans * Les Toutous, e% les femmes, celles du roi except^es* sont eternellement condamnes a ne se nourrif que de fruits et de legumes, les chiens et les cOchons itm% uni%uemen% reserves pour la bouche des Eris, j? 59 eomparaison la plus nombreuse, se Soit volon* tatiement soumise a un joug si humiliant et si oppressif? Les Tartares, quoiqu'infiniment moins nombreulfc ont asservi les^Chinois, par la raison que eeu^-la etaient guerriers, et que ceux-ci ne lletaietjt pas* La m£me chose est sans d&ute arrivjee, a des epoques plus reculees, dans la Sarmatie, et daiis d'au^fs ^egiflps- Eu- ropeenn§s et Asiatiquesb; $i aux. causes physiques se j^ignent des causes morales, la sape- JtOTite d'une cast^ et Pinfe$iorite de P&utre, ser&nt encore plus marquees | pn sait que 1^| naturals de Pile d'H&ftyi voyant-ies Esp^agnols arriver su£ teurs cdtes^ dans des{tajs$eaux d?une grandeur pour eux etonpante, et iuiiter 1% fpu- dre et le tonnerre avee leii^canons, les prirent pour des etres d?une nature bien superieurelp la leyr* Eu supposant que cette ile eut: ete extremement eloignee de toute^autre terre, et que les Espagnols, apres se Petre assujetie^ ^eussent^u^^omnxunique avec aueun pays ^yilise^^i Ipflb d^jn siecle ou deux, le lang^ge l^pSft^rsauraienfete a peu presles memes 5 mais il y aurait eu deux castes, Pane de sei* gneurs, jouissant de tous les a vantages, et Pau* tre de serfs, charges de tous les fardeaux, Cette tfeeorie parait s'etre realisee angienng* & il"] m ment dans PIridostan ; mais s*il faut s'en rap* porter a la traditiou des insulaires de Sandwic^ leur pays a ete peupielbriginairement par un homme et une femme, qui aborderent a Oh^hys dans une pirogue^ Si done ils ne sous-entendent pas que cet homme et cette femme vinrent avec leurs esclaves, et qul les Eris sont issus des premiers, et les Toutous dfes d^fafers, ils doivent se croire la meme origine, et se re* garder comme egaux, et meme cfuime^frereSj selon la maniere de penser des sauvages. fLa cause de Pesclavage des femmes, chez la plu- part des peuples barbares, s'expHquA plus fa* cilement: les hommes se les sont assujeties par le droit du plus fort, quand Pignprance ou la superstition ne les leur avait pas deja fait re- garder comme etant d'une nature inferieure a la leur,* et faitespour £tre leurs servantes, plu- tot que leurs compagnes. ,;--ft f^]' ^ § Quelques trihus sauvages de rAmerique penseni quo les femmes, n'ont pas d'ames, et meurent enti^reo^nt, comme les betes: d'autres leur asfcignent un paradis dip?*? rent de ceiui des homiXLos* 61 CHAPITRE VI. Depart d?QhahQu-r?Coup de Vent—Arrivie d VEmbouchure de la Riviere Columbia—Ordr& : Imprudent du Capitqi0g~Difficidte de V A* . hord—Situation Perilleuse du Navire—Sort I Malheuareux d?une partie des Gens de lJ&$- jpeditioTi^ ^ '■ ..... '"%■■■ ; :- Ayant regu une centaine de cochons, quelques chevres, deux moutons, une quantite de volatile, deux chaloupees de cannes a sucre, poui|servir de nouiriture au^ cpphons; deux chaloupees d'ignames, taro, et autres legumes* et tout es nos futailles etant a bord, nous levames, Pancre le 28 Fevrier, 16 jours apres notre arrivee a Karakakoua. Tandis que nous appardlliqfts, Mr. ]^|tay Qt observer au capitaine qu'ii. y avait encore une futaiile de vide ; et proposa de Penvoyer a Paiguade, afin de la remplir j le grand nombre d'animaux vivants que nous avions a bord, exigeant beaucoup d'eau douce* Le papitaine* <||i craignait que quelques uns de ses. geus ne desertassent, s'|| les renvoyait a terre* en fit Pobservation a Mr* if i I In 1 :.l!,;il f i if- 811 ■9 1 i HW - if 6#, " V:':.'""'-.:. "' M'Kay, qui proposa de m'envoyer sur une p|| rogue, qui se trouvait le Ion* du vaisseau, meg la futaille en question ; la chose fut agreee de Ja part du capitaine, et je me rendis a Pai- gua€e. Apres avoir rempli la futaille, noS sans peine, les insulai#es eberchan# a me rete- nir, et m'etant appergu qu'ils nPavaient mis quelques calebasses d'eau salee, je demandai une pirogue double, pour UPen retourner a beid, le vaisseau ayant fait voile, et s'etant deja e\@&6 considerablement au large, Comme on ne se pressait pas d'acquilscer a ma demande, ie crus* devoir me rendre, ete,p6 rendis en effet,#upr^ du roi. De ffhumeur dont je connaissais le capitaine, je commengais a craindre qu'il n'eiHt forme le dessein de me laisser sur Pile. Ma crainte etait neanmoins mal fondee:III ' vai$|f seau se rapprocha de terre, a ma grande joiet et Pon me fournit alors une double pirogue* pour m'en retourner a bord avec ma futaille* H Notre pont se trouvait aussif encombre qu\i Etotre depart d|§ New-York j. car nous avions ete ofliges de placer nos animaux vivants sup les paise-avants, que nous avions reconverts £ et il nousflfellait passer sur ces abris po|W: fair$ la manoeuvre. Le nombre des "homines etai# $ussi augmeute j car nous avfens engage douze #. ><rv '111! m fesufaires comme hommes pour le service de Petablissement: le terme de leur engagement etait de trois annees, pendantpesquelles nous Hous obligions a les nourrir et a les vetir | et a Pexpiration de leur engagement, ils devaient tecevoir cent piastres en marchandises. 1 e capitaine en engagea de meme douze, pour le Service du vaisseau. Ces gens, qui font d'as- isez bons mat dots, par u rent fort empresses & VofFrir £ nous, et nous aurions pu en emmener tin bien plus^grand nombre. Nous eftmes des vents contraires jusqu'au ^2 de Mars, qu'ayaiit double Pextremite occi- 4*. dentale de Pile, nous nous elevames au Nord, et perdimes de vue ces contrees riantes et tern* perees, pour entrer bientot dans une region plusfroide, et moins digne d'etre habitee. I es Tents furent variables, et il ne nous arriva rien d'extraordinaire jusqu'au 16, qu'etant a ia hauteur de 35 deg. 11 min. Nord, et par les 138 deg. 16 min. de long* occidentals, le vent santa tout a coup au S. S. O. et soiffla avec une telle violence, qu'il nous fallut descendreperroquets et huniers, et courir sur notre voile de fortune, qui avait a peine six pieds au vent. Le roulis du vaisseau fut plus considerable que durant tous les coups de vent que nous avions essuyes V Jfll ! II FilHv PS i/i w\\y llill MM"' 1;:: I M y I ■ il precedemment. Neanmoins, (|mme i|pus fai* sions bonne route^ et que nous approchions du Continent, le capitaine, par precaution, fit met* tre en panne pendant deux nuits successive* xnen& Enfin, le 22, au matin, nous apper* gumes la terre. Quoique nous n'eussions pas pu prendreJl d'observations depuis plusieurs jours, nous reconnumes neanmoins, a Pappa- rence de la cote, que nous etions pres de Pem- bouchure de la Riviere Columbia, et que nous n'etions doignes de terre que d'environ trois milles. Les brisans que forme la barre a Pen* tree de la riviere, et que nous distinguions du, navire, ne nous laissaient aucun lieu de douter que nous ne fussions enfin arrives au terme de notre voyage. If/ Le vent soufflait par grosses bouffees, et la mer etait fort agitee : malgre cela* le capitaine fit mettre une chaloupe a la mer, et Mr.J|Foxf (le second,) Bazile Lapensee;, Ignace Lapens^i Jos. Nadeau, et John Martin, s'y embarquerent, munis de vivres et d'armes a feu, avec ordre de sonder le chenaii ou entree de la riviere* Cette chaloupe n'etait pas meme munie d'une bonne voile, un de nos messieurs ayant em oblige de prater un drap de lit pour en tenir lieu. MM* M'Kay et M'Dougall ne purent s*emp£cher de faire remarquer au capitaine Pimprudence qu'il y avait a envoyer la chaloupe a terre, par le terns qu'il faisait: mais ils ne purent vaincre son opiniatrete. La cha* loupe s'eloigna du navire; helas! nous ne de- vions plus la revoir; et nous en avions deja le pressentiment. Le lendemain, le vent parut moderer, et nous approchames la cote d'assez pres. L'entree de la riviere, que nous distin- guatnes, ne nous parut qu'une mer confuse et agitee: les vagues, poussees par un vent du large, se brisaient sur la barre, et ne laissaient appercevoir aucun passage. Nous n'eumes au- cune nouvelle de nos gens; et sur le soir, nous regagnames le large, ayant tous des visages assez tristes, sans excepter le capitaine, qui me parut afflige comme les autres, et qui avait su- jet de Petre* Durant la nuit, le vent .tomba, les images se disperserent, et le ciel devint serein* Le 24 au matin, nous trouvames que les cou- rants nous avaient portes pres de la cote, et ttous mouillames par 14 brasses d'eau, au nord du Cap Disappointment Le coup d'oeil n'est pas a beaucoup pres aussi riant en cet endroit qu'aux iles Sandwich, la cote n'ofifrant guere a la vue qu'une continuite de hautes mon?. tagnes couvertes de neige. W '. 11 I 1 I III if I ill} j IS !*■ 11 yi i i l liol ■ bo Quoiqu*il fit calme, la mer continuait a bri* ger avec violence sur le recif, entre le Cap Dis* appointment et la Pointe Adams. Nous envoy- |tues Mr. Mumfbrd, (le contfe-inaitre,) pot*? sonder 5 mais ayant trouve les btisans trop forts, il revint a bord vers midi. MM. M'Kay et D. Stuart s'offrirent a aller a terre, pour faire la recherche de nos gens, partis du 22 % inais ils ne purent trouver aucun endroit pour debarquer. Ils virent des sauvages, qui leur firent signe de faire le tour du cap j mais ils jugerent plus prudent de retourner au vaisse&tu Le vent s'etant eleve du N. O. apr&s leur re- tour* nous levames Pari^re, et approfehames d§ Pentree de la riviere* Mr. Aikin s'embarqu^ dans la pinasse, accorapagne de John Coles, de Stephen Weeks, et de deux insulaires de Sand* tvich; et nous les suivimesf a petites voiles* Une autre chaloupe avait ete envoyee avan| celle-pi; mais le capitaine jugeairt qu'elle se portait trop au sud, lui fit le signal de revenir% Mr. Aikin ne trouvant pas moins de quatre grasses d'eau * nous avangames entre les brigans, ayant le vent favorable, et approchames de la chaloupe a portee de pistolet. Nous lui fiuies signe de revenir ; mais die ne le put faire 5 la rapidite du courant Pemportant avec une vitesse gi grande, qu'en quelques instans nous la per* dimes de vue, II s'ea all^t nui|, le vent corn* lUengait a tomber, et Peau etait si basse, que nous touchihues six pu sept fois: les brisans fondaient sur notre navire, et menagaient de le fcubmerger. Enfin, nous passames de deux passes et trois quarts a 7 brasses d'eau, oti pous fumes obliges de m^uiller^ le yent nous ayant maf|que tottt?irfai1ff II s'eix fallait pouit tant qpe no|is fussions hqrs de 4anger*|et Pobs* fiurite vint ajouter encore $. Phorreur de nptrd situation : f notre vaisseau, qucsiqu^ I'ancr^l etait ntenace d'etre eipporte ik; tp^mpment par |a rrjaree; et nou§ tt;avgulla|otjes pendant une |>artie dp la Unit, & preparftr unf. afl|ire d'af- fourche. Cependant la providence vint a no| tre seeders | le flux suededant au reflux, et l& vent s'eievant du J&i'ge, nous levames Pancre, lUalgre PphBcurite de la nuit, et parv$pmyes & gagtier une pet|le baig, formee a Pen tree de 1& riviere, pat le Cap Disappomtrnent, et appellee Baker's Bag, p& nous, trouvames un bon mouil* lage* 3d etait pres de minpit, et chacua se re* lira pour prendre un, peu de repos; les genfc j|e Pequipage sul^ftftt en avaieUt utx extfemg b^i ioitt* Ndus etions heurJfcix de nops tfouver $n lieu de surete j car le vent souffia de plus I !!i; Siiiilifi' en plus fort, le reste de la nuit, et le 25 au mfr-- tin nous fit voir que cette mer u'est pa§ tou* jours pacifique. ;. ^ r ; Quelques naturels nous vinrent trouver ce jour la, avec des peaux j mais Pinquietude que nous causait la pgrte de nos gens, dont nous voulions faire la recherche, ne nous per* xnit pas de|npus occuper de commerce. Nous tachames de faire comprendre par sigues a ces sauvages, que nous avions envoye une eha- Jfjupe, il y avail deja trois jours ; et que nous n'en avions point de nouvelles; mais ils ne pa- rurent^pas nous entendre. Le capi^ine et nos messieurs debarquerent, et se ipireft ety quete de nos gens, dans les bois et le longgide la mer. Bientot, nous vimes revenir le capitaine avec Weeks, Pun de ceux de la derniere chaloupe, lequel nous racpnta la maniere presque miraculeuse dont il avait echappe aux flot% la nuit precedente, a peu pres dans les termes suivants: 1 Apres que vous eutes depasse notre chaloupe," nous dit-il, | les bjpans caus|g| par la rencontre du flux et du reflux, devinrei|$ beaucpup plus considerables que lorsque nous entrames dans la riviere. La chaloupe, faut% de gpuvernail, devint extremement difficile a conduire; et uous nous laissions all.er au :gt§. des flats, lajsqu^apres avoir echappe a plusieufs vagues, il en survint une qui submergea notre nacelle. Je perdi£ de vue Mr. Aikin et John Coles; mais les deux insulaires se trouverent pres de moi: je les vis se depouiller de leur *?4tement: j'en Sf de meme^et vpyant la cha* loupe a i^portee, je la saisis: les deux insulaires vinrent a mon aide: nfus reussimes & Ifc rej|iettre sur quijle; et la poussant par der- riere, nous en fimes sortir assez d'eau pour qu'elle put porter un homme : un des insulaires sauta dedai% et avec se%deux maifts^parvint en peu de terns a la vider. L'autre iosulaire 4ut chereher les rames, ou avirons, et nous era- barquames pousj trois. La maree nous ayant fait deriver au de|a des briefs, je tachai d'en* gager mes deux cpmpagiion^d'infbgtune a f a- tner; mais ils etaient si engourdis par le frpid* qu'ils s'y reftiserent absolument? Je savais bien que sans vetement, expose a la rigueur 4|t climat, j'avais besoin de me tenir en exercice. Pi Voyant d^ailleurs que la nuit s'avangait, et n'ayant de ressource que dans le peu de force qui me restait* je me mis a goudiller, et m'e- loignai de la barre, sans neanmoins trop m'e- lever en mer. Vers minuit, un de mes com- paguons mourut: Pautre se jetta suf le corps A li de son camarad4Hi | me ^ut impossible de Pen arracher. Le jour parut enfin, et me voy* ?mt assez pre§ dptprres je dirigeai ma nacelle vers la plage, ou j-arriyai^ grace a D;eu, sain f|i sauf, parmi les brisanSj sur up fond de sable, IPaidai a Pinsulaire, qui $pni|ait picore quel que signe de vie, a sdrtirgjje k c|(^|&upe, et je m*ad|en^nai vers les bois avec lui | fnais ilpy* ant qu'il ne pouvait me suivra^ je le -la$£fti | sa mauvaise fortune; et suiyant Wt. seutief feattu, qui s'oflftit a ma vue, je me trpii vai, % mon graud etonnemeut, en peu d*heuresf pre$ hi vaisseau,! r'" Les messiei#s qui avaient et^t^re ^liMiiiy. capitaine, se different en troi#partis, pouf ^ller a la recherche de Pinsulaiff q^e Weekg venait de laisser a Pentree dubois^ malsapr&5 avoir parcpuru la pointe du cap, toute la jour* nee, ils revinrent a bord le soir* sans Pavpij froufe* CHAPITRE VIL *■/■■... Mtgrels de V Auteur sur la Perk de ses Com* W pagnon$-~-Qbseques d'tm Insulaire de Sand* mch—-Premieres Demarches pour VEtablisse* |f went .:■ titan Comptoir—Nouvelle Alarme* H CampemenL .- ' Hi •' -? t .: ^ J§ Le redt de Weeks nous instruisait de la mort de trois de nos compagnons, et nous ne pouvions plus douter que les cinq autres n'eus- sent eu un sort sembtable. Cette perte de huit d*ent*e nous, en deux jours, ^t avant que fcous eussions mis pied a terre, etait d'un man* vais augure, et nous fut tres-sensible. Dans le> qours d'une aussi longue traversee, Phabitudfe de nolis voir tous les jours, habitant le m£me lieu, occupes des memes soins, et partageant les mimes dangers, avait forme entre tous le§ passagers, une liaison qui nepouvait serompr^ surtout d'une maniere si triste et si inopinee* sans nous faire sentir un vide a peu pres sena- blable a celui qu'eprouve une famille bien unie, lorsqu'elle se voit privee tout-a coup, par la mort, de la presence d'un de ses membres* & IN iV ft? till mm i-S mi' m '• fehlfi 72 Nous etions partis de New-York, etrangerJ | pour la plupart les uns aux autres ; mais arrives a la Riviere Columbia, nous etions tous | amis, et nous nous regardions presque comme 1 fteres. Nous regrettames surtout les deux 1 Lapensee et Jos. Nadeau : ces jeunes gens | avaient ete commis aux soins particulierft de j Mr. M'Kay, a leur depart de Montreal, par | leurs parens; et ils s'etaient acquis, par leur A bonne conduite, Pestime du capitaine, de.Pe- quipage, et de tous les passagers. Les freres 1 Lapensee ne le cedaient a pas un de leurs com* 1 pagnons, en activite, en courage, et en bonn^; J volonte. MM. Fox et Aikin etaient deux | hommes recommandables 21 tous egards: la J perte de Mr. Fox surtout, eut ete regrettee en f tout terns, mais die devait Petre doublement | dans les presentes conjonctures: ce monsieur, 1 qui avait dlja fait un voyage a la cote du Nord- | Ouest, aurait pu rendre de grands services an, I Capitaine, et a la Compagnie* Les jours prece* dents avaient ete des jours de crainte et d'in- 1 quietude j celuici fut un jour de tristesse et 1 de deuil. ft Le lendemain au matin, les memes messieurs qui avaient cherche inutilement Pinsulaire de Sandwich, se remirent en route* et nous appear I ill 4fhmes bientdt un grand feu vis-^-vis du navire.- On me fit partir dans une chaloupe, et j'arlivai aapres du feu en question. C'etaiint nos messieurs qui Pavaient aUume, pour rechauffe* Kinsulaire, qu'ils avaient enfin trouve sous deli rochers, a demi mort de froid et de lassitude, Ifes jambes fort enfle'es, et les pieds tout ensai# glantes. Nous n@us empressames de le vetir, et le ramenSmes de suite sur le vaisseau, o& avec des soins, nous parvinmes a le rendre & la vie. -f-:- '■■ ■#,'■■•■ ; 1|- .-■■'■■ - i Vers le soir, un nombre d'insulaires de Sandwich, munis des instramens necessairifes, et d'of- j8randes%€0©sistant en biscuit, lard, et tabac, alleren! a terre, pour rendre les derniers devoirs £ leitr ctompatriote, mort dans^la chaloupe de Mr. Aikin, durii&t la nuit du 24. Nous le* suivimes, Mr. Pillet et moi, et fllmes temohill des obs&qlies, qui se fireril a peu pres de la ma- si^re suivante*^—Arrives dans Pendroit oft etai#4e corps, <jue nous trouvames pendu a uar arfere, les insulaires se mirent a creuser dans ie sable, une fosse de grandeur convenable: puis, detachant k* corps de Panbre, ils placerent 1$ biscuit sous Pun des bras, 4e lard sous le men- ton, et le tafeac sous les parties genitales.* Le i&osfr aiugi poux*li your le voyage de fautre JLO 1\ Jill I IV I II I i Hi t&. .Mil I pi! WW- mM\ 11 lisp 74; . monde, fut depose dans la fosse, et ccftWert de liable et de cailloux. Les compatriotes du de» funt s'agenouillerent ensuite le long de la fosse, en une haie double, et le visage tourne du c6t6 de POrient j a Pexception de Pun d'entr'eux qui officiait comme pr£tre ; celui»ci alia cher* cher de Peau dans son chapeau, en aspe|sa les deux ratigees d'insulaires, et redta une espece* de priere, a laquelle les autres iepondiren^ & peu pres comme on repond chez l|ous £ des litanies. Cette priere finie, ils se leverent, et. regagnerent le vaisseau, sans regarder derriere eux. Comme chacun d'eux me f arut au fa|ff du role qu'il jo^tait, il est plus que probable, qu'ils observerent, autant que le permettaient les circonstances, les ceremonies usitees dan% leur pays, en pareille occasion. Nous rentrames a bord sufia brune. :^ /;K ; "<:■ •: Le lendemain, 27> nous debarquames les animaux vivants qui nous restaient, et les com- mimes a la garde d'un des homipes. Le SO, on arma la grande chaloupe, et Jie capitaigj£, MM. M'Kay et D. Stuart, et quelques uns^p^ commis, s'y embarqu&rent, pour remonter la riviere, et choisir un endroit corrfenable pour Petablissement d'un comptoir* *§MM. Ros^et Pillet partirent en meme terns, pour parcouria H* \5\ .1!||l|' MM ■ *\ .-Mi. 'ulfltiii 1 1 ' tl'i|:,j 1 I\\\f\ ^ / la cote au sud, afin de s'assurer si quelqu'utj du parti de Mr. Fox n'aurait pas echappe au naufrage. Nous nous oceupames pendant ce tems-la, a trafiquer avec les sauvages, qui ve- naient tous les jours au vaisseau, avec des peaux de castor, de loutres, de loutres de mer, he. MM, Fox et Fillet revinrent a bord le ler. Avril, sans avoir rien appris concernant Mr, Fox: et son parti* lis n%ppergurent m£me, le long du rivage, aucun vestige de la chaloupe. Les sauvages qui occupent la Pointe Adams* et qu'on appelle Claisoppes, accueillirent ceS jeunes messieurs dkme maniere fort amicale, et fort hospitaliere. Le capitaine et ses compa- gnons revinrent aussi le 4, sans avoir decide oil nous etablirions le comptoir, n'ayant pas trouve d'endroit qui leur eut parupropice pour cet etablissement. On resolut ea consequence, de reconnaitre la rive du sud, et MMy M-'Dour gall et IX Stuart parti rent a cet eflfet, le fendei? main, avec promesse d?etre de retour le 7* - Le 7 arriva, et nos messieurs ne revinrent point. II phit presque toute la journee. Le lendemain, it vint a bord quelques naturels, qui nous donnerent a entendre que MMv ^l'Dougall et Stuart avaient chavire la veille, §n-.voulant traverser la baie. .Cette nouvelfe 1 1 ill IIP ImII la 1 iMtlillii II'1 I'll Mi't ft : ;/"*'" '-'11191' * '$>'■"- S©us alarma jl'abord; at si elle s^tait v£rMxee% die aurait pu achever de nous decourager* Cependant, comme le terns etait extremement mauvais, et que nous n'ajoutions pas une foi entiere a ce que nous avaient dit les naturels, que nous avions jpu d'ailleurs ne pas bien com* prendre, . nous demeurames en suspens Jus- qu'au 10. Nous nous disposions ce jour-la, 3 envoyer quelques uns de nos gens a la recherche de nos deux messiprs, lorsque nous appergumes deux pirogues qui venaient vers 1$ vaisseau: c'etaient des sauvages de la tribu des* Chinouques, situee au nord, qui aous rameiiaient MM| JVf'Dougall et Stuart. Nous fimes part & ces messieurs du $apport qui nous avait ete fait par les naturekj st ils nous apprkent, que ce rapport etait en effet bien fbnde ; que ^e 7> desirant se reu^tre au vaisseau, seion leur prome,sse, ils avaient quitte la Pointe Chinou* , que, malgre les remonfrances du chef, Com* comtt, qui cherchait a les retenir, en les avei* tissant du darker auquel ils s'exposeraieut en traversant la baie, par le grand vent qu'il fai- salt; alors ; quHls n'ayaient pas fait plus d'unfi demi-lieue, qu'un bri&ant ^taitwnu fondre sur leur petite chai&upe, et Pavait renversee j qp*| les sauvages, qui counaissaient le peril auqu^ 111 #>" ||s s*exposaient* les avaient suivig, et q|*e jsant eux Mr. M'DougalI,qui ne savait pas uagfer, s£ serait infailliblement noye j ^'ayaot allume ua grand feu, et fait secher leurs habits, ils et&igflt retournes au village des Chinouques, ou l# principal chef les avait regus avec t£J#e PJhos pitalite possible, les regalant de <Jg qu'il avait de mieux a leur offrir; qu'enfin, s'ils se -js* trquvaient §ains etsaufs sur le vaisseau, c'etaif aux seGCiurs oppoituus et aux sqiu§ hienveiljantg des sauvages que nous voyious devant nou^ §u'ils en etaient redevables. 1 Npus meomgeu- games liberaleruent #es gertereu^ jejnfaqs de h* nature, et ils s'en retournerent tres satisfait^r Ce dernier voyage fut encore iufructueu^ | MM. M'Dougallet Stuart n'ayant pas tivuvS de site $vantageux pour 1 •etablisg.etnent.. Nean* inoins, comme le capitaine voulait propter de la belle saison, pour faire lecptomerce avec le$ Haturels. le long de la cote 5 il fut resohi dg mite, qu'on s'etablirait sur la Point e George* gituee a 4 ou 5 lieues du Cap Disappointment* En consequence, nous nous ^mbarquauies I© 12, dans la gr^nde chaloupe, au flombre h seize, munis d'outils et de viyres pour une se* «naine» Nous mimes pied a terre daus le fond 4'une petite baie, ou nous fo^mimes pue .$$» iffl mam I m; ' ! Mil! SI™ il hi j amy i 78 ■ pile de campement. Le printems, ordmaird* • tnent tardif sous ce degre de latitude, etait de# ja fort avance : les feuilles eommengaient 3 paraitre, et la terre se couvrait de verdure 1 le terns etait superbe, et la nature toute riante* Nous nous imaginions £tre dans un paradis ter# restre ; les forets nous semblaient de delicieux bosquets, et les feuillesf des fleurs brill antes* Sans doute, le plaisir de nous voir enfin parvenus ai} terme de notre voyage, et ddivres du vaisseau, npus faisaient paraitre les choses beau* coup plus belles qu'elles n'etaient en effet* Quoiqu'il en soit, nous mimes la main a Poeuyre avec ardeur, et defrichames, dans Pespace de quelques jours, une pointe de terre couverte de brossailles et de grqs troncs d^arbres a demi- bruies. Le navire vint bientot mouiller preS de notre campement, et les echanges conti* nuerent. Les naturels nous entourraient coip 3 stamment et en grand nombre $ les uns pour trafiquer, les autres par pure curiosite, ou g&ut nous derober quelques petits efFets, quandils en troUvaient Poccasion. Nous debarquames le bois de construction que nous avions apport£ tout taille dans le vaisseau, et a la fin du mois, nous posames la quille d'une godltte du port ^environ 00 tonneaux* 1 ^p i . CHAPITRE VIIL f Voyage vers le Haut de to Riviere—Descrip* , tipns—Rencontres, 8$c. w.i r 1||Les sauvages nous ayant donne a entendre qu'audessus des rapides, il y avait un etablisse- meht de blancs, nous ne doutames pas que ce- ne fut quelque poste de commerce de la Compagnie du Nord-Ouest; et afin de nous en assurer, nous nous procurames une grande pirogue et un guide, et partimes, le 2 de Mai,. MM. M'Kay, R. Stuart, Montigny, et moi, avec un nombre suffisant d'hommes. Nous depassames d'abord une pointe delterre que nous appdlames Tongue Point, ou Langue de terre. La riviere a en cet endroit de trois a. quatre lieues de largeur. La rive gauche, ou nous etions, se trouvant couverte de petites iles basses, nous campames d*assez bonne heure, au village d9Ouakekum, qui etait celui de notre guide. :t . Nous continuames notre route le 3 : la riviere se retredt considerablement, a environ dix lieues de sou embouchure, et esfeparseiuee R\ 111 i 1 ill; MM I ! ',! J 'a™ iit h; h d*iles couvertes de saules, de peupliers, d9atine$p et de frenes. Ces iles sont, sans exception, in* habitees etinh&hitabled, etant toutes mareca* geuses et inondees, dans les mois de Juin et de'.JiuiBet; au lire de Coalpo, notre guide, qui paraissait etre un homme intelligent. .A mesure que nous avancions, nous voyions les hautes montagnes, qui offrent un aspect peu agreable, a Peritree de la riviere, s'eloigner, et faire ,place a un terrain bas et uni, de chaque- cote* Noils passames un grand village, nommd. Chreluit, et allames camper pour la nuit, suf une pointe basse, au pied d'un rocher isole^ d'environ 150 pieds de hauteur. Ce rocher ipe parut remarquable par sa situation, repo* sant par sa base sur un terrain bas et mareca* geux, etparaissant ne communiquer On aucune* maniere ayec les montagnes voisines. C'est sur ce rocher que la plupart des naturels des villages drconvoisins viennent deposer leur& molts; et c'est le m^me auqud le Lieutenant Broughton donna le nom de Mount Cqffin9 Mdnt des TEbmbeaux, ou des Cercueils. ||> §pl Le 4 au matin, nous vinmes a un grand village de nidme nom que celui que nousi&vions depasse la veilie, et ou nous arretames, pou* abtenir quelques renseignemens sur une petite ■Au M* li' riviere qui se dediarge aupres, dans la Colum* bia. Cette riviere vient du nord, et est appellee Kowilitzk par les naturels. Mr. M'Kay s'embarqua avec Mr. Montigny et deux sau* vages, pour examiner le cours de cette riviere, jusqu'a une certaine distance. Ils virent a son entree, un grand nombre d'oiseaux qu'ils prirent d'abord pour des poqs d'Inde, tant ils en avaient Papparence, mais qui n'etaient qu'une espece d'aigles, vulgairement nommes Oiseaux Puants. Nous fumes surpris de voir Mr. Montigny re» venir seul et a pied: il nous apprit qu'ayant remonte le Kowilitzk Pespace d'une demi-lieue, et double une pointe de terre, ils avaient de- couvert une vingtaine de pirogues remplies de sauvages, qui avaient fondu sur eux, en pous- sant des cris etudes hurlemens horribles ; que les deux naturels, qui conduisaient leur petit canot, s'etaient eloignes d'eux, aussi vite que possible; mais que voyant qu'ils allaient £tre atteints,ils s'etaient arr£tes tout court* et avaient prie Mr. M'Kay de tirer son fusil vers ces sau» vages ; ce qu'il n'avait pas voulu faire ; mais s'etant fait mettre a terre, il avait invite par signes ces sauvages a deseendre; ce qu'ils avaient fait aussitot. Mr. M'Kay avait en* voye Mr. Montigny chercher du tabac et wi9 ' II. I If y &S1H m BV\\ • l\\ 9 |\\ Ru ■& * pipe, afin de faire la paix avec ces^barbaref* Mr. Montigny retourna done vers Mr. M'Kay, avec les effets necessaires; et ils revinrent le soir au camp, que nous avions fixe centre les deux villages. Nous apprimes que les sau* vages qui avaient ete rencontres par Mr% M'Kay, etaient en guerre avec ceux des villages pres desquels nous etions campes. II nous fut impossible de fermer Poeil de toute la nuit; les naturels passant et repassant conti- nuellement d'un village a Pautre, en poussant des ens affreux, et venant a tout moment nous solliciter a tirer quelques coups de fusil ; le tout pour effrayer leurs ennemis, et leur faire voir qu'ils etaient sur leurs gardes. Le 5, au matin, nous allames voir le camp ennemi: ces sauvages, qui n'avaient jamais v$fc d'hommes blancs, nous regardaient ay ece tonne- ment et curiosite, relevant nos culottes, et ou« vrant nos chemises, pour voir si la peau du corps ressemblait a celle du visage et des mains. Nous restames quelque terns avec eux, pour faire des propositions de paix; et nous etant assures qu'ils etaient disposes a s'arrang;er a Pamiable, nous les quittames, apres leur avoir donne des miroirs, des couteaux, du tabac, et autres bagatelles, et nous poursuivimes notre route. Ayant depasse un village abandbnne. et ensuite plusieurs iles, nous decouvrimes au nord une haute montagne, couverte de neige, et 'probahleme&t la meme qui fut vue par Broughton, et nominee-'par lui Mont Ste, Helena. Notre guide nous fit entrer dans une petite riviere, au bord de fequelle nous trouvames un bon campement, sous des chenes, et au milieu de fleurs odoriferantes, et ou nous passames une nuit plus tranquilie que celle qui Pavait prec£de?e.. ; ,?- > .tW: Le 6 au matin, nous remontames cette pe» tite riviere, et arrivames bientot a un grand village appeile" Thlacalama, et dont le chef, qui <etait unjeune homme, se nommait Keasseno, et etait parent de notre guide* La situation de ce village est, on ne peut phis charmante, etant bati sur la petite riviere que nous avions remontee, et qui n'est ici qu*tm ruisseau tor- tueux et limjmle, dans une pfeine veiSfoyante* emaillee de fleurs odorantes de toutes les coif? leurs, et entour£e de superbes bosquets de ^heites. La fraicheur el k beaute dece sejbuij que la nature semblait s'etre*jplu a orner et & enricher de ses donH les plus precieux, con- trastaieiit, d'une manidre frappante, avec Pin- 4^rile et la mal-proprete de-ses habkans j et wl \\[ J ■» r!ii lijif I je regrettais qu'il ne fut pas echu en partagfc a des hommes civilises. J'avais tort sans doute 1 il est juste que ceux la soient plus favorises de leur mere commune qui sont moins portes a pervertir ses presens, ou a leur preferer des biens factices et souvent tres fnvoles.| Nous nous eloignames a regret de ces lieux char* inants, et parvinmes a un grand village, que notre guide nous dit s'appeller Katlapoutle, et qui est situe a Pentree d'une petite riviere, qui nous parut descendre de la montagne cou- verte de neige que nous avions vu$ le jour pre- cedent: cette riviere se nomme Comltk. Noua cotoyames une jolie ile bien boisee, et assez haute pour n'etre pas innondee dans les grandes eaux, et arrivames a deux villages appellee Maltnaba. Nous depassames Pentree de la Riviere Wolqmat, audessus de laquelle le re« flux cesse de se faire sentir. nous apprit qu'a une j^urnee de marche, en reipontant cette riviere, on renqontrait una chute considerable, au dela de laquelle il y avait une grande abundance de castors, loutres, chevreuils, et autres bete? fauves. Ici, les rangees de chines et depeupliers qui bordent les deux rives du fieuve, les prairies vertes et fleuries qu'on appergoit a travers les arbres. c| Notre guide s% 85 les montagnes qu'on decouvre dans le lointain* offrent a Poeil du conternplateur ami des beautes de la simple nature, la perspective la plus riante, et la plus enchanteresse. Nous cam* pames pour la nuit, sur les bords d'une de ces belles prairies, ^ y . Le 7> nous depassames plusieurs iles basses* et decouvrimes bientot Mount Hood, haute montagne couverte de neige, ainsi nommee par le Lieutenant Broughton. La perspective qu'il avait sous les yeux, lui parut si diamante* que s'etant arrete sur une pointe, pour prendre possession du pays, il la nomma Pointe Belle* vue. S|r les d%ux heures, nous depassames la Pointe Vancouver, terme du voyage de Broughton. La largeur de la riviere diminue consi- derablement en cet endrq^t, et nous commen- $ames bientot a appercevoip des battures qui nous annono&rent que nous ne devions pas etre bien eioignds des rapides. Nous campames le soir, sous des rochers escarpes. ;"■« s . Le fc|ndemain, 8, nous ne fumes pas bien loin sans rencontrer un courant fort rapide* Nous vimes bientot apres une cabane de pe- cheurs ou nous nous arr£tames pour dejeuner, Iffous trouvames la un vieillard aveugle, qui tjous fit beaucoup d'accueiL Notre guide nou^ i ffil I'V I K Hiiu i r M HI •'l M ■ ■ um # nh rail KM Hi* S 111 tri r 1 I ill!: I dit que c'etait un blanc, et qu'il se nomm&rt Soto. Nous apprimes de la bo*§che de ce vie$- lard, qu'il etait fils d'un Espagnol qui avait fait naufrage a Pentree de la riviere ; qu'une par tie' des gens de Pequipage s'etaient sauves el terre, mais qu'ils avaient tous ete massacres par les Clatsoppes, a Pexception de quatre, qui avaient ete%pargnes, et s'etaient maries a des femmes* du pays ; que ces quatre Espagnols, du nombre1 ■Cjjy ^iiiy ■'-"''■'^i>4'•■ desquels etait son pere, degoutes de la* vie sauvage, avaient tente de se rendre par terre a quelque etablissement defrblancs, mais qu'oir n'avait jamais entendu parler d'eux depuis § que lorsque son pere partit avec ses eompa- gnons, il etait encore toutjeune.* Ces bonnes gens nous ayant regale de saumon frai&* nous les quittames, et arrivames bientdt au pipd d'tuv rapide, vis-a-vis d'une lie noiiimee Strawberry* Island, He aux Fraises, par..-les Capitaines; Lewis et Clarke, en 1806. Nous -laisslmes n.of * Ces faits, s'ils etaient bien averts, prouveraient que les Espagnols sont les premiers qui aient decouvert Pen**| bouchure de la Rkiere Columbia. Ce qu'il y a de certain^. c'est que longtems avant les voyages du Capitaine Gray e% de Vancouver, ils connaissaient une partie au moins du cours de cette riviere, qu'ils appellaient ^Oregon, qta gens pr£s d'un grand village, pour avoir solft du bagage; et suivant notre guide, apres avoir marche Pespace de deux heures, dans un sentier bien battu, nous arrivames au pied de la chute, pu nous nous amusames pendant quelque terns a tirer sur les loups marins, qui s'y trouvaient en abondance* Les sauvages etaient occupes a puiser le saumon au pied du rapide* Uu chef, jeune homme bien fait et de bonne mine* vint a nous, suivi d'une vingtaine d'autres, et »ous invita a nous rendre a sa maison: nousy allames, y soupames, et y passames la nuit. Le lendemain matin, nous etant assures qu'il *i'y avait pas de poste de commerce pres des chutes, et Coalpo refusant absolument d'aller plus loin, en nous" disant que les naturels des villages plus eloignes etaient ses ennemis, et qu'ils ne manqueraient pas de le tuer s'its Pavaient en leur pouvoir, nous nous decidames a retourner a notre Etablissement. Ayant done distribue quelques presens a notre hote, je veux dire au chef chez qui nous avions soupe et couche, et a quelques uns de ses compatriotes, nous nous rembarquames,1|et arrivames au camp le 14, sans accidens ni iacidens reciar* quabieg* m li I HI l ■ill in , f CHAPITRE IX. depart du Navire—Messagers Sauvages—** Projet (Tune Expedition dans VlnUrieur*-* ■M Mr. D. Thompson—Depart de VEocpedi- -M tion—Dessein des Naturels—Rumeur de la Destruction du Tonquin—* RareU des Vivres-** Jt Relation d9un Sauvage Etranger—Ruse d& Comcomle. ', Ayant leve un hangard, pour mettre a coij| ' vert ce que nous avions a recevoir du vaisseau, nous fumes occup'es, depuis le 16 jusqu'au 30, a y serrer toutes les marchandises et autrea cffets destines pour PEtablissement. i Le navire, qui avait ete detenulpar les circonstances, beaucoup plus longtems qu'oa ne s'y etait attendu, quitta enfin son mouillage le ler. de Juin, et descendit jusqu*a la baie de Baker, afin d'attendre la un vent favorable pour sortir de la riviere* Comme il devait longer |j& cote au nord, et entrer dans tous les havres* afin de se procurer autant de pelleteries qu& possible, et toucher a PEtablissement a son tetour, il fut unanimement resolu que M& ;l| If'Ka^fcerait du voyage, tant pour assister le capitaine, que pour prendre des informations correctes sur la nature du commerce avec les naturels de/ cette cote. Mr. M'Kay choisit pour Paccompagner MM. J. Lewis et O. Modi tigny; mais ce dernier ayant represente que lamer le rendait malade, fut laisse a PEtablissement j et Mr. M'Kay emmena un jeunfc homme du nom de Brule, pour lui servir de do« mestique. JPeus la bonne fortune de n*etre pas choisi pour ce malheureux voyage, grcica k ce que je m'etais rendu utile a PEtablisse- ment. Mr. Mumford, (le contre-maitre,) dut le m£me bonheur aTincompatibilite de son ha~ Jneur avec celle du capitaine : il obtint la permission de rester a terre, et s'engagea a la Compagnie, comme caboteur. Le navire sortit de la riviere le 5 au matin, par un bon vent. Nous continuames cependant a travailler sans re- tache a Pachevement du hangard, et a Perec- tion d'une maison et d'un magazin a ppudre* Le hangard, qui etait de bois d'ecarissage, fut couvert d'ecorces de cedre, faute de planches* Xes naturels, hommes et femmes, nous visi* terent plus souvent, et ils se forma un camp assez considerable pres de PEtablissement* II ■Is1 }f 1! \l 11 fl Ml I;;, i'fll; ■fly : 90 Le 15, des naturels du haut de lax£ivierS aous amenerent deux sauvages etrangers, un homme et une femme. Ces sauvages n'etaient pas habilies comme ceux qui nous avoisinaient | ils portaient de longues casaques de peaux de chevreuil, garnies a la fa$on des tribus situees a PEst des montagnes. Nous leur fimes plusieurs questions en differentes langues ; mais ils ne nous comprirent pas. Ils noui|imon# trerent une lettre adressee a " Mr. John Stuart, Fort Estekatademe^ New Caledonia.** Mr. Pil* let leur ayant adresse la parole en Kinistineaux* ils repondirent, bien qu'ils ne parussent pas en« tendre parfaitement cette langue. Nous ap- primes pourtant d'eux, qu'ils avaient ete en- voyes par un Mr. Finnan M'Donald* com mis au service de la Compagnie du N. O. et qui avait un etablissement sur une riviere qu'ils nommerent Spokan, ou Spokane; qu'ayant perdu leur route, ils avaient suivi le cours du Tacoutche-Tesse, (nom que les naturels du pays donnent a la Riviere Columbia;) qu'arrives pres des chutes, les naturels leur avaient fait comprendre qu'il y avait des blancs a Pembou- chure de la riviere; que ne doutant point que la personne a qui la lettre etait adressee ne a'y trouvat, ils etaient venus nous la rein$ttrq$ |r Nous retimes quelque terns ces messages, et ayant tire d'eux des eclaircisstemens impor- tants sur Pinterieur du pays, nous nous ded< dames a y envoyer une expedition, sous la con. duite de Mr. D. Stuart; et le 1*5 Juiiiet fut jBxe pour le jour du deparfe ^ ■ i Tout futpret en effet, au jour marque j et ||ous nous disposions a charger les pirogues^ lorsque, versPheure de midi* nous apperijumes ui^grand fanot, portant pavilion* qui doublait- la pointe que nous avions appellee Tongue^ Point. | Nous ignorions qui se pouvait etre ;v car nous n'attendions pas sitot nos gens, qui (comma le lecteur se le rappellera) devaienfer traverser le continent* par la route qu'avaient suivie les Capitaines Lewis et Clarke, en 1J805, et hiverner, pour cet effet, sur les bordsdu Missouri, ^fous fumes.bientot tires d'incertitudgl par ■ Parriv.ee- du canot, qui attera pres d'un peg tit quaijS§ue nous avions constroit pour faciliter le debarquement des effets du vaisseau .]# Le pavilion que portait ce canot etait le pavilion Britannique; et son equipage se montait ar neuf personnes en tout Un homme asseZ; bien mis, et qui paraissait commander, sauta. \e premier a terre, et nous abordant sans fa« icon, nojjs dit qufii se norumait David Thomp* Ill JM son, et etait un des proprietaire^de la C$?&» pagnie du N. O. Nous Pinvitames a monter au logis, qui etait dans Pune des extremites du hangard, notre maison n'etant pas encore achevee. Apres les. civilites ordinaires, Mr* Thompson nous dit qipil avait traverse le cofg| tineiit dansifle cours de Phiver precedent; mais que la desertion d'une partie de ses gens 1'avait contraint d'hiverner au pied des mq$|jj| tagnes, pres de la source de la Riviejre Cd^m- feia; <}if &u p^ntems il avait constrtiiti ui^|ca* x^ot, et sMtait rendu a notre Et^bjtesement, II ^jouta que les proprietaires hi vpraants avaient resolu cpafeandoriner tous les poster qu'ils avaient a POuest des montagnes, plutot que d'entrer en concurrence avec nous^ moyennant que nous leur promissions de ne les point trou- bler dans leur commerce a PEst; efepour ap-$ puyer ce qu'il disait, il nous fit voir cine lettre adressee a Mr. Wm. M'Gillivray, au mime Mr. Thompson tenait, a ce que je crusfvoirt un journal regulier, et voyageait plntotjeq geographe, qu'en commer^ant de pelleteries : il etait muni d'un toon quart de norjante ; |j§ pendant un sejour de huit jours qu'il fit a notr$ ^tabiissement, il eut occasion de faire plu&i^uf| 93 qb^epvations astronomigjues. II reconnut leg deux sauvages qui nous avaient apporfe la JeU tre adressee a Mr. J. Stuart, et nous dit qu$ c'etaiept deux femmes, Tune d'ellef ^jgfttant habilieergen hotline, pour voyager ave^plus de surete. La de^ript^n que ce monsieur nous fit de Pinterieur du pays, n^tait pas propre a nous en donner une idee biap avantageuse, et ue s*accof§£it pas parfaitement avec ce que nous en avaient 4|t nos dgyp hotes sauvages.—- Nous n'e^fpers^yerames pa§ moips dans la resolution que nous avions piise d'y envoyer une expedition. Mr. D, Stuart partit effecttivement le 23, accompagne de MM. Piilet, Ross, M'Lellan et Montigny, de quatre vbyageurs Canadiens, et des deux sau#ag#ses, en la compagnie ?$e Mr. Thoixips^n % de ses gens* Le vent etait favorable, et ils furent bientot faors de notre vue. ^ Les nature^, qui jusqu'alors nous avaient en* tourres e# grand nombre, commencerent & l^loigner, et bientot ncftts n'en vimes* plus* Nous attribuames d'ahord leur retraite au maur que de fourrures pour eommgreer ; mais nous sumes bientot qu'ils en agissMent de la ^sorte par un autre motif: d'apres les avis que nou§ donna Pun d'entr'eqx, ^ui avait pris Mil K» • i Kill !rilUtJL'!'ii! 1% Ml Ill '•.'■:. W - Stuart en amitie, nous deeouvrtmeS, que nouf voyant reduits a un petit nombre, ils avaient forme le dessein de nous surptendre. Nous^ nous hat&mes en consequence^ de nous mettre dans le ifteilleur etat de defense possible : notre maison fut levee, parallelement au han* gards nous coupames une gr$nde quantite de£ piquets, et formames un quarre en palissades,* d*environ 90 pieds, et flanque de deux petits' bastions sur lesquels furent places quatre petits canons. Le tout avait un aspect assez formidable pour faire peur a des sauvages ; et pour- plus de stirete, nous faisions la garde toutes les liuits. ;■'■■"•'■ ■■ " ' '•■;' ■ '•'' .'■'■'-. ■■■;.-:^- ■■-:' .,■• -^ W Vers la fin du mois, un gfand nombre de sauvages etrangers, des environs du ©etroit de Juan de Fuca et de Gray's Harbour, vin- rent former un grand campement dans la baie de Baker, pour faire la peche de Peturgeon. Le bruit courait parmi ces sauvages, que le Tonquin avait ete detruit sur la cote, et que Mr. M'Kay et tout Pequipage avaient ete massacres par les naturels. Nous n'ajoutamesspas foi a cette rumeur. Quelques jours apres d'au- tres sauvages de Gray's Harbour, oil Tcfiike^ Us, nous confirmferent ce* qu'avaient dit les premiers, et nous donnereiit m6me, autant cjuq 95 pous en pumes juger par le peu que nous sa* f ions de leur langue, un detail tres circonstam- cie de Paffaire. Ce second rapport, sans nous fonvaincre entierement, ne laissa pas de nous inquieter. Nous redoublames d'effbrts et de vigilance, et firnes meme Pexercice, de terns en terns, pour nous accoutumer au maniment idles armes. v i Au soin de nous mettre a Pabri de toute in- gulte de la part des naturels du pays, se joi- gnait celui de nous pourvoir de provisions pour Phiver; celles que nous avions re§ues du vaisseau furent bien vite epuisees; et des le mois de Juillet, il fallut nous accoutumer a vivre de poisson. N'ayant pas amene de chasseurs avec nous, nous etions obliges de compter, pour avoir de la venaison, sur la chasse prdcaire d'un des naturels du pays, qui ne nous avait pas abandonnes, lorsque tous les autres s'etaient retires. .h Cet homme nous apportait, de terns en terns, de la biche fort maigre et fort seche, qu'il nous falait neanmoins payer bien cher. Le prix ordinaire d'un cerf etait une couverture de f| points, un couteau, du tabae, un peu de poudre a tirer, et quelques balles* En un mot, nos repas n'etaient point des re- ,gals* Ceux qui s'accomwodaieiit le inieux de I m ■;Wt'i- Bi§ m Ml * 0 iiotre fiOurnture, etaient les naturels des i\e§ » Sandwich : le saumon etla biche etaient pout pes insulaires des mets exquis. ff Le 11 Aout, des Chinouques en grand nombre nous ameneirent un sauvage eUangetv qui avait, nous dirent ils* des chafes interest Mantes a nous raconter; Ce sauvage nous dit en effet, qu'il avait ete emmene avec dix dfc ses compatrioteSj par un capitaine Ayres, pouf faire la chasse aux loups-ifcarins, sur le#!leS de la baie de JSir Francis Drake, ou eels anini§u3i sont tres nombreux, avec promesse tPetre ra* inenes chez eux, et payes de leurs services J que Ce capitaine les avait laisses sur le? ilii| pour ailer, a ce qu'il disait, faire des provisions sur les cotes de la Californie ; mais qu'il ii'etait pas revenu ; et que croyatit que le vaisseau avait fait naufrage, ils s'etaient embar- ques dans un canot quHeur avait ete laisse, dt avaient gagne le continent, dont ils n'etaient pas fort eloigner ; que leur nacelle s'etait fc- see en pieces, comme ils #rivaient sur le riva- ge, et qu'ils s'etaient sauv^s a la nage ; qufe Se voyant a peu de distance de la Riviere Columbia, ils avaient suivi la greve, et sf£taient nourris, le long de leur route, de coSguillage* et de grenouilles j qu'ils etaient arrives chefc \ Ri 97 dei sauvages Strangers, qui, loin de les bien accueillir, avaient tue huit d'entr'eux, et avaient fait les autres prisonniers ; mais que les Kelemoux, tribu voisine des Clatsoppes, entendant dire que ces homme^etaient captifs* avaient ete les rScheter*f\ Ces faits daivent avoir eu lieu en Mars ou Avril, 1811 Le sauvage qui nous en fit le recit, paraissait etre doue de beaucoup d'intel- ligence, et savait quelques mots de Ia#angue Anglaise. II nous dit aussi qu'il avait ete aux £tablissemens Russes a Chitka, sur les cdtesde la California, aux iles Sandwich, et aux Indes Orieriftales. if, ; "":'■ '" ■■ ■ .' ; ': Sur ces entrefaites, Comcori|le nous fit de* mander, Mr. Stuart et ttibi, pour le guerir d'un mal de gorge, qui le faisait, disait il, beaucoup souffrir. Comme il etait un peu tard, nous re- mimes au lendemain a aller guerir le chef den Chinoijques; e% bien nous en prit: car le m£me soir, la soeur du sauvage qui nous avait accompagnes dans notre voyage aux cli6tesf nous avgptit que Comcomle se portait tres bien„ et qu^il ne nous avait fait demander que pour se saisir de nous* Cet avis rompit entierement lapartie* ; ill ff'i« 98 f liifjS M j mm III Jt! i|l V ;:' :;f'l;'r; cSapitre X. f ' '■ ;i'v: * Occupations d tEtablissement—Retour ^%m Par tie des Gens de FExpedition de Iflnti* rieur—Nowvelle Expedition-^ Voy age m la WRecherche de trois Deserteurs. ^ W - '''lm .lie 2& Septembre, ndtre malon se tlbuva achevee, et nous nous y logeanfls. Le mR $onnage notis avait ll'abolli caulfcquelque fjHp barras; mais enfin, nlppouvantreusslr atfaiM de la chaux, faute de pierres calcaires^ nous employames de la terre gttfise en guise de mdr- tier* Cette maison etait assez spacieuse pout nous contenir tous ; et nous l%vions distilbuefc leplus commodement qu'il nous avait ete possible. Nous achevames aussMm attifier pour le forgeron, qui jusqu'alors avait travaille ea plein air. -:m '-w^y v :" "*'■■- :=: m:La godette, dont la construction avail n4* cessairement langui, en consequence de ceque le charpentier n'avait ete aide que par le ton* nelier, fut enfin lancee le 2 d'Octobref, et nom< mee la Dolly t avec les ceremonies ordinaire! \ 1 99 i en pareil caf* Je fbs ce jour-la £ la baie d'Kowflg*, ou je vis les ruines des maisons que les Capitaines Lewis et Clarke y avaient fait batir^dansPautomne de 1805. ip .■:. * % Le5*au soir, MM. Pillet et M'Lellan arri- v^rent dans un canot de Mr. P. Stuart, con- duit par deux de ses hpmmes* lis amenaient agomme passagers Mr. Regis Bruguier, que j-'avais bien connu dans ce pays, et une far mille^^oquoise, Mr. Bruguier venait pour faire la chasse au castor, et etait muni de pieges et autres ustensiles ijecessaires. Lp rapport que ces messieurs nous firenkde Pinte- rieur du pays etait des plus satisfai sants : il? avaient trouve le^plimat salubret et avaient ete bien, re9us par les naturels. Ces sauvages possedaient un grand nombre de chevaux, e£ Mr. Stuart Cetait procure plusieurs de ces ani- maux a bpn marche^g En remontant 1$ fleuve, ils etaien^gparvenus h une jolie riyiere* que leg naturels n(mimen^Dkeinakane*§ Mr* Stuart s'ctait determiqgf a etablir soni|gpnp^)ir sur le hord de cette riviere -% et apfes avpxr fait batjr jpte maison, il avait juge convenable de ren* voyer h PEtablissement les personnes sus-nom. gases, se contentant de garder pres de lui. pout \ ^^^w Si If mm m Hi n t i ii i Hi ||{ ii «' i Htiui III SB ' \ Thiver, MM. Ross et Moatigpy, avec deux lhommes.*||s ■■> * ---; ■; £|||,.' rjjp ^^^tt^- |p Cependant, la saison etant venue ou laftsa|£ vages quittent les herds de la mer, pour se re» tirer dans les bois, et ^tablir leurs^quartiefs. driver, le long des ruisseaux et |||s petites rivieres, nous commen^amef a ne presque plus H§fen reeevoifld'eux, et a nous trouver courts de vivres. Ii fut done res^tu que|Mr.#Ra ipiuart par||rait dans lagoelette avec Mr. MSim- ford, pour le triple objet d'obtenir^autant de provisions que possible; de eouper du bois de chene, potir Pusage dfn 6|§pelier$ et de fi|ire la traite avec les K^urels. ||§ts parlftpnt a cet effet le 12§- Au bout de tynqgpuflg, Mr. Mum- ford revint dans un canot sauvage. § Cet homme ayant |?oulu s'emparer du comjppnde- aStefct, et menej|(a pjfestar du Capjfeaine Thcpi^ celui qui Pavaif engage pour serv|?, a§ait eM H^voye en consequence a PEtablissement. ■«.'.'■ > Le 10 Novembre, nous d^eouvrimes que trdis de nos gen|(P. D. Jeremie et les deux vjBelleau) avaient deserte. Nous etmt procure 41 * * Un de ces homines lui avait etc" laiss£ pa%Mr, Thompson, a la place d'un insulaire de Sandwich, que ce monsieur se proposait d'emmener en Canada. I On 101 JSwhi de si*§|e ggti gratfd canq^i nous nous embar- quames, Mr, Mathews et moi, pour coupr apfces eux, grec ordre d'al|er||usqu'aux rap§des^ s'il etail^nefessaire. Le|ll,>ayant re^onte la ||ivier^ jusqu'a une poin|k appellee la Pointe aux ^Ihenes, noi||tireno|intrame& la goe%tte, que Mr. Stuart y Hiisa$lfc charge^ d§ ce b^s. $Mr. Farni<&n||se |oignit a nous, ainsi qu'un des honarae|i et nous poursuiviu^ noire r^ute* jaarchant j^ar et nuit.^ Nous etant||£ndip au terme d^k>tre voyage, s#is pouvo|r obtenir de no^peilesifa^isfaisantes concejipant nos deseiJ. ||eurs, et manquantljle Jivres^npua retournames sur nos passpij Noiis arrivames |e 1-6 a la Pointe aux Chenes, ou nous retrouvames Mr. Stuart. pret a partiiv^ W^0r ■■:/i-^^:'"i^^^^^^M: p: Cependant, les naturels du lieu nous dirent qu'ilsig^aient #u desftrac^l de ^ouliers^pt* preint^s su$^| sable, dan| le voisinag#i Nous etant done procure de petits canots, nous pa|| cou^imes les environs, pendilnt un4% partie de Jb journe#du 17 > et ayant refute une*petite |pivi#re, nous fumes jusqu'aupres des montignes qu'on appergfit de |a Ibinte aux Chenes, # qui en sont eloignees d'environ deux f ieues. L'espacelqui se trouve entre Je fleuve et ces montagnes, est un terrain bas et mare cage ux .la ml m If I 1 \ 11 Mm mm KM m I ML W ': I F gntreeoupl d'une infinite de petife canau^ Sur le soir, nous rebroussames chemin, pou* regagner la g^lette ; mais le jojft etant tombe, nous nous egarames. Notre situation devini on #e ffiiut pl^de salable : faute de troufeer un endroit ou nous pussions debarquer, *lj|u8 fumes contraints de lontinuer a vog#r, oa plutot a tournoyer, dans cette espece de laby- rinthe, constamment agenouities dans nos pe» tites pirogifes, que le moiridre balancement pi* rait infailliblementpfait chavirer. II plepvait a verse, et il laisait tres obscur.^ Enfin, apes avoir erre pendant une parti© de la nuit, nous parvinmes a gagner lebord d'une £oxM% |$lyant laisse la nos pirogues, nous teversamesie bafef dans l'obscurite, dechires par les ronces, et ai^ Mvames 4Jv la goelette, ^ers^deux heure^ m$tin, tranfis de froid et epuises dei$atigue IP Le 18 & passa a ^chever de^harger le vais seau ; et le 19 au matin, nous levames Pancfl^ Comme nous descendions la rivi^e, des san* vages du village de Chrduit nous vinrent trou* ver, etVofFrirent a nous aider dans lit recherche de tios deserteurs. Mr. Stuart me fit metlfe £ tgrre a ce village, et m'associa Mr. Farnham* Nous passames la jouniee a faire secher nos habits* Le iendemain, nous embarquames aveg, m iii'ii I .' :i deux hommes et une femme de Pialroil, et re* montames le fleuve. Nous rencontrames bieill tot dti canot: life sauvages qui le conduii&ient lious apprirent que nos deserteurs avaient ete faits pMsonniers par le chef d'une tribu quiha- bite sillies bords du Wblamat|!et qu'ils nom* xnerent Cathlanaminim. fNous poursuivimes notre route, et campames surlfcme plage de sa* ble, vis-a-vfe de Pile aux Chevreuils. Nous passames la un#nuit a pfu pres aussi desagreable que ielldu $7 au 18. #fous avions a||um£ un feu, et nous nous etiins fait un abri de nattes; mais if survint bientot un coup de#ent, sccompagrie d'i#e grosse pluie : notrelfeii^ut feteint, nos nattes furent emportees, et il nous; fut impossible de rallumer Pun, ni de retrouver les autre#; deisorte qu'il nous fallut deniiurer toute M nuit expoies Mte fureur de la tempetHI Des qu'il fit jour, nout nous reiibarquames; et nous mimes a ramer de toutes nos forces, pour nous reciaufFer. Nous arrivimes le soir, pres pb village ou etaient nos deserteiirs, et nofts en vimes un sur la cote* Nodi n!us rendimes a la maison du chef, ou nous les trouvames tous trois, plus enclins a nous suivre qu'a demeurer esclaves chez ces barbares. Nous y passames la nuit> non pas sans quelque crainte, et sans Wk lit! il III ii § 111 'IL. ■.'■"! "!l'1' ifi I \- M ii I ' IV I mm quelque precaution ; le chef ayan# la r£puta* tion d'#re mechatH et capable de vi&lel le droit? designs. C'etait u§ homme de haut&f tattle et de lionne mine, et fieria propaplion, comme ndfes nous en appercjiimes/ii la maniere froide et hautaine dontiil nous^ccHllllit. JlLes' Haturels ekanterent et fireni la^iiedecine presque fooie % libit durably auprji '^d'un mori- #onfe J'eus occasion de voir faire au mslade son testament :|&'etant fail apporter ce qu'il avail de plus precieux, sis braljbleiiijie lifvre, se§ grains de verre, son arc et sis fleches avtfH leur carquois, ses hamegons, sesHgnes, sapip^ &j& il distribua le ton! a ses plus intfcies amis, avec promesse de leur part de les tii ren(MI| s'il revenait a la vie. • MlM^'"■ '"'''fP^. JM 22, apres beaucoup de difficulte#et dtf contestations de la part du chef, nous con* vinmes avec iuide la rangon de nos gens. Lui liyant donedonne Ibutes les couvertures que nous avions, une chaudiere de&iiivre, une hache, un mechant pistolet, une corne a poudre, et des balles, il nous remit ses prisonniers, avic llurs armes, qu'il leur avait otees, et llur canot, qu'il avait fait transporter dans les bois. ^ Notfl nous embarquamves, et allames camper pres du Co* wililssk*! Le lendemain, le vent s'etant elev^ 105 $pr£s notre depart, nous separames une natte 'Me jonc double, et ayant coupe une branchy /d'arbre, nous en f inftes un m&t, et mimes a la voile. Nous arrivames bientot a la vue de la baie de Gray, a 15 ou 16 milkj§ de notre comp« toir. Nous avions pourtant une longue traver- see a faire, la riviere formant en cet endroit une espece de lac; mais le vent etait favorable. Nous nous mimes done en devoir de traverser, et quittames, au coucher du soleil, une petite ile, ou nous nous etions amuses a chas* ser. Nous ne fumes pas longtems a nous re*« pentir de notre temerite ; car bientot le ciel s'obscurcit, le vent souffia avec violence et contre manfe; les vagues s'eleverent a une hauteur prodigiedse, et entrerent dans notre chetif canot: nous Pallegeames autant que nous pumes, en jettant a Peau le peu de ba- gage qui nous restait. Enfin, apres avoir etet pendant trois heurqs, le jouet des flots irrit^s, et menaces a chaque instant d'etre engloutis, nous eumes le bonheur inattendu d'abord^r en lieu de surete. Notre premier soin fut de re- xnercier PEtre Supreme de nous avoir delivres d'un danger si imminent. Nous nous fimes, avec des branches d'arbtes, un abri contre le vent, qui continuait a souffler avec violence j if I • ' I n I I V 11 II! si';I .11 et nous allumantes un grand feu, pour nous t'g* chauffer et faire seeher nos habits. Tout cela ne nous empecha pas de grelotter, le reste de ia nuit, tout en nous entretenant du bonheur que nous avions eu de mettre pied a teire, au moment ou nous commencions a desesperer tout-a-fait de pouvoir nous sauver* Le matin du 24 amena un ciel sereim Quoi* que le vent fut encore fort, nous nous rembar* quames, et arrivames avec nos deserteurs h PEtablissement, ou Pon ne s'attendait plus $ nous revoir. Des sauvages qui notis avaient suivis dans une pirogue, jusqu'au moment eu nous avions pris la traverse, la veille, etaient heureusement parvenus a PEtablissement, en suivant les bords de la riviere. Ces sauvages* qui ne doutaient pas que nous ne fussions peris, en avaient prevenu Mr. M'Dougall; aussi ee monsieur futil au comble de la joie et d# la surprise, en nous revoyant* ■ %, CHAPITRE XL Dipart de Mr. R. Stuart pom PInterieur-**> Occupations d V EtabUssement-r^Arrizfle de ■MAfa Donald M'Kenzie, R. M^ellan, 8$c. Relation de leu$: ¥Q&age--"Arriv6e de Mn , W, Pf Himt* ; , ,. .. ■ J| ^LEsnatjpds »o«s ayant donne a: entendre que le castor etait tres abondant dans le pays arrose par le WalajnSt, Mr. R. Stygul se pro- #&ra un guidp, et partit le 5 Decembre,. aq^ compagne de M;M*t Fillet et M'Gillis, et de quelques homines, pour remonter cette riviere, et s'assur^sCil serait avantageux d|etabj|r sur ses bordg. un poste de commerce* M$* R»> JBrugq^er les suivit comme chasseur La% saigpn ou nous attendions^ reteur du^ Tonquin etait pas&ee, et nous commencions a regarder comme tres probable le rappost des sauvages de Grayfs, Harlmur^ Nous nous flattens pourtant encore dje Pespoir que peut- etre ce vaisseau aurait fait voile pour leslndes Orientales, sans toucher a P Etablissement > qiais c'etaient-ia tout au plus des. conjectures* Riil 1 j:: uiitr'i 1 ::ii|il! it i ||1 ft 1 I ill ill Le 25, jour de Noel, se passa fort agreable* ment j nous regalames, ce jour la, noshommes ce qu'il y avait de meilleur a PEtablissement. Quoique ce fut peu de chose, ils en parui entipourtant tr£s satisfaits ; car depute 4 pres de deux mois,i!s faisaient assez Itnaigjre ehaire, ne vivant, pour ainsi dire, que de pois- son sech^ au feu. '" '■■-*■' Le 27, la goelette etant de retour d'un second voyage, nous la desemparames, et la mimes a Pentree d'un petit r^sseau, pour Phiver. ' ' -A; ;,^:■'■■■''■■ ■> ■ W^'r °"-"'Y''■■"' fW Le terns, qui avait ete pluvieux, presque sans interruption, depuis le commencement d'Octobre, s'eclaircit sur le soir du 31, et Id ler. Janvier, 1812, amena un ciet serein. Nous annoncjames la nouvelle annee par une de charge d'artillerie. , Une petite ration de 111 queurs fortes fut distribuee aux hommes, et la journee se passa dans la gaite, chacun s'amu- sant du mieux qu'il lui etait possible. jP ^| ||| La fete passee, nos gens reprirent leurs occupations ordinaires : lapdife que les uns dflP paient du bois de charpente, et que les auties faisaient du charbon pour le for^eron, lb char- pentier constfuisait une barge, et le tonhelier ||is^it des baSJ^s pour Pusage des postes que d • nous nous propoitons d'etabtii* dans 1 interieur, Le 18 au soir, deux canots remplis de blancs aniverent a PEtablissement. Mr. M'Douga% qui cpmmandait, etant retenu dans sa chambre par maladie, je f&s recevoir ces etrangers. Mon |§tonne*nent ne fut pas petit, quand je recon- nus paimi eux Mr. Donald M'Kenzie, le meme qpi etait parti de Montreal, avec Mr. W. P. Hunt, dansJe moisde Juillet, 1810. 11 etait jaccompagne d'un Mr. M^Lellan, proprietaire, d'un Mr. Reed, commis, et de huit engages. Apres s'etre un peu remis de leurs fatigues, ces messieurs nous raconterent Phistoire de leur Voyage, dont voici a peu pres#a substance. MM. Hunt et M'Kenzie se rendirent dans Pautomne de 1810, sur le Missouri, et hiver- nerent en un lieu nomme Nadaoi, sur les bords de ce fleuve. La ilsijbrent jjiints par Mr. 8| M'Lellan, par un Mr. Crooks et un Mr. Miller, traiteurs du Sud, qui avaient des relations de commerce avec Mr. Astor. Dans le prin- tems de 1811, s'etant procure deux grandes barges ou pirogues, ils'remonterent le Missouri, jusque chez une nation nominee Arikaras, ou Ris, ou ils se defirent de leurs barges, et d'une grande partie de leurs effects, en faveur de Mr. Manuel Lisa, cowmer^nt Esp^gnol^ 1 1 ; 11 1 [1 U Ii i:: | nil 1 ' 111 i w no Ayant achetet -chez les Ris, 130 chevaux, il* ge remirent en route, au commencemenf d'Aout, au nombre de soixante et quelques personnes, pour se rendre, par les montagnes, sur la Riviere Columbia. Voulant eviter 1$ rencontre des Pkds-Noim, nation helliqueuse et feroce, qui met a mort tous Ie§ etranger$ qui tombent entre ses mairts, il$ dirigerept leur fnarche au sudjusqu'a ce qu'ils ftissent arrived au 40e. dtgre de latitude, De la, ils se repor- terent vers le nord-ouest, et arrivererif ^ uj| vieux fort ou poste de commerce, sur le bord d'une petite ifviere. Ce poste, qui et$it; alor$ abandonne, avait etc etabli, comme ils P^ppri* rent ensuite, par un traiteur Americain pom* me Mr. Henry. Nos gens ne doutant pas qu# cette riviere ne les conduisit sur la Columbia^ construisirent des canots pour la descendre* Ayant iaisse quelques chasseurs, pres du vieux fort, avec Mr. Miller* qui m'^content de sod association, s'en reiournait aux Etats-Unis, nos frens s'embarquerent sur'fc riviere; |nais bientot la trou«ant trop rapide, et ayant perdu|£n0 partie de leur bagage et un homn^ ils resolu* lent d'abandonner leurs canots, et de faire le trajet a pied. L'entreprise etait diffteile, vu le peu de provisions qui leur restaient. Nean* inoins, pom me ii n'y avait pas de teri$ a perdrfc en deliberations, apres avoir mis en cache le supepfiu (te ce qui leur restait de bagage, ils se partagereni en quatre troupes, sous la con- duitede MM, M'Kenzie, Hunt, M'Lellan et Crooks, et se mirent a suivre les bords de la riviere * qu'ils nom merent* a cause des difficultes iasurmontables qu'elle leur pr£sentait, Mad River, la Riviere Enrag^e; MM* M'Kenzie et M'Lellan sflavirent la rive dfoite, et MM. Hunt et Crooks* la rive gauche. lis s'attendaient a, ftrriver bien vite a la Columbia J mais ils co- t^erent vingt jours la Riviere Enragee, ne trouvant lien du tout a manger, et souffrant horsjblement de la soif. Les rochers entre |§s* quels coule cette riviere etant trop esearpef pour qu'il leur fut possible d'y descendre, afin de se desalterer, ils souffraient a peu pres le ipurment de Tantale 5 avec cette difference que celui-ci avait Peau qu'il ne pouvait attein- dre, audessus de sa lite, t#ndis que nos^oya^ geurs Pavaient aude^ous de leurs pieds. P|uf $ieurs, pour ne pas perir de soif, burent leur urine I tous, pour appaiser la fipim qui les tour- mentak, mangerent des peaux de castors griilees au feu* lis en viflrent meme au point d'etre obliges de mangerius^u'a leurs soakers* i m IM ii M\ m\ m . ji! ill m W-; |ii ill h«l! mm I 11 lijll mw m i 1 lis Ceux qui eotoyaient la rive gauche souffiirtnt pourtant moins que les autres. par^e qu'ils ren- contrerent de terns #n terns des sauvases, qui pourtant s'enfuyaient a leur approche, et m£* me d'aussi loin qu'ils les appercevaient, em- menant avec eux leurs chevaux. Selon toutes les apparences ces sauvages n'avaient jamais vu d'hommes blancs. Nos voyageurs parvenus a la vue du camp d'une delfces hordes^frranteSj s'en approch rent avec autant de precautions, que s*ils se fussent approches d'une tfbupe de betes farouches. Ayant tire sur leurs chevaux* ils en tuerent/ quelques unf| et eurent soin d# laisser quelques effets, pour dedommager les proprietaires de ce qu'ils leur enlevaient ainsi a la derobee. Ce secours les empechaile mou« rir de faim. ■;:,"< > Ml || Mr. M<Kenzie ayant rejoint Mr. M'Lellan* qui avait pris les devants, leurs deux bandes firent route'de compagnie. Bientot ils eurent occasion de s'approcher assez de Mr. Hunt qui^ commeje viensdele dire, cotoyait 1'autre rive, pour lui parler et lui annoncer la detresse ou ils se trouvaient. Mr. Hunt fit faire un canot avec la peau d'un cheval. Ce canot, comme on peut croire, n'etait pas bien grand. On parvint pourtant a fa$e frarvenir, par sop / ■ *119 moyen, un peu de chair de cheval aux gens de la rive du nord. On se rait meme en devoir de les faire tous passer, un a un, (car on ne l& pouvait autrement,) sur la rive du sud. Mai- lieureusement, la riviere etait trop impetueuse : le canot chavira, un homme se noya, et les deux partis perdirpnt l'esperance de pouvoirse Joindre. Ils continuerent done leur route, cha- cun de leur c6te. Bientot ceux du nord rencon- tr£rent une riviere considerable dont ils co- toyerent les bords. lis rencontrerent aussi fort A propos des sauvages qui leur vendlrent quel* ques ch^m^^iis virent dans ces quartiers un jeune Americain qui avait Pesprit egar&# mais qui retrouvait parfbis sa raison.Jf Ce jeuint homme leur dit, dans un de ses bons inter- valles, qu'il etait de Connecticut, et se nom* mait Archibald Pelton ; qu'il etait monte par le Missouri, avec Mr. Henry ; que les gens du poste de ce traiteur avaient ete massacres ; que luiiseul s'etait echappe ; et qu'il errait> depuis trois ans, parmi les sauvages. Nos uoy- ageurs emmenerent ce jeune homme avec eux* Parvenus au confluent de la riviere qu'ils co- toyaient etde la Columbia, ils reconnurent que e'etait celle qui avait et6 nominee Lewis, par le capitaine Americain de ce nomf eu 1805* - ' IP' 1 . Wv mm llj.ll I |i 1 sis r 'i I ■'■'•■' ' '1. Ill* ■■.■■ Ayant done echange les chevaux qui leur t£m taient, pour des pin&gues, ils arriverent a PE4 t&blissement, sains et saufs a la verite, ins&t dans un etat pitoyable ; n'ayant plus piour ha* bits que des lambeaux IPetoffe. t Le recit de ces messfeurs nous interessa beaucoup* lis ajoUterent que depute leur separation d'avec MM. Hunt et Crooks, lis ne les avaient pas revus, et (ju'ils ne crioyafeiai pas qii'il leur $k possible de se rendre k PEta* blissemetit* avant le printems* lis se trom* paient pourtant | Mr. Hunt airiva le 15 Fe* vrief, avecttente hortimes, unefemume et deuiS enfans, ayant laisse Mr. Crooks avec cinq fcommes, chm les Serpens.4 lis auraient pu arriver presqu'atissit&t q&e Mr* M*K«we | mais ils avaient passe fault a dix jours, au milieii d'une plaine, chez des sauvages hospitaliers* tant pour se delasser de leurs fatigues, qu$ pour faire la recherche d'un de leurs hommes* qui s'etait £gare dans les bois Ne le trouvant point, ils avaient pOursuivi leur route, et etaient arrives sur les bonis de la Columbia, un pea plus bas que Pentree de la Riviere Lewis, g>& Mr. M'Kenzie avait dtbouche. H * Tribu sauvage qui habite i Touest des Montagnes Roches, entre lea 43—44 deg. de latitude* • X\J 1 §§. |/arriveed*un s| grand nombre de person* lies, nous aurait embarrasses, si die eut eu lieu un mois plutot^ ^eureusement, les naturels nous apportaient alors, du poissoa frais en Hbondance. J,usqu'au$ '$& Murs, nous fumes occupes a preparer des teipjisata de lettres, et autres papiers i*eceskaires*, pour envoyer h New York, la nouvelle-denc^e arrivee, etde la reunion des deux partis*. Jtr.. Reed fut ^harg£ du message, et il quittat^4>ri^, (c'est $insi que nous avions nomme ftotrft. Et^bhsse^ Ba£nt,)en la compagnie de Mr* MfLdlan, qui s'en retournait, et de Mr.R. Stuart^ qui por- tait ui^assoitiment d'effets a^ Petablissement de son onci% sur POkenakane^ MM, Farphai^ tt M'Gillis;S*en|barquerent enjtieme terns, ac- tonipagnes d'qji guide, pour aller chercherles, effets que Mr* Hunt avait mis en cache, prefi. du yieux fort de H^nry, sur les bards de la R|* <iere Enragee. Je profitai de cette occasioife •our ecrire a ma famille^ MM. M'Kenzie et Matthews partirent deux jours^apres, avec cinq a six homines, pour remonter la Rji^iere Wo* j^mat^ N l\\ II ■|li:l! I B ISI'! IP P ML ■I! i 110 > . chapitre xil . -..;■; -Jj idrrfflie du Navire le Beaver—Retour inatten* du de MM. D. Stuart, R. Stuart, MsLellan, Ipl—Cause de ce Retour~*Decharge du Na+ vire—!< ouvelles Expeditions*—Desseins ho$~ jj^ tile's des Naturels—-Depart du Beaver-** m Voyages de V'Autpw—~Ses occupations a FEr tablissemente Depuis le depart de Mr. M'Kenzie, il ne s^ passa rien de remarquable a Astoria, jusqulait 9 de Mai. Nous apper^umes ce jour la, a no* tre grande surprise et a notre grande joie, une voile en mer, vis-a-vis de Pembouchure da fleuve. Aussitot Mr. <M&Dougall s'embarqua dans une chaloupe, et se rendit au cap, pour y faire des signaux. Le 10 au matin, le terns so trouvant beau, et la mer caime, la chaloupe s*e irendit a bord sans accident. Le vent s'etant ^leve, peu apres, le vaisseau fit voile et entra dans la riviere, ou il jetta Pancre, sur le& dhu& lieures de l'apr&s-midi. Vers le soir* la cha» loupe revint au Fort, avec les passagers sui« Wants 2 MM* John Clarke, (proprietaire^ Ah\ 117 fred Seton, et George Ehnainger, neveu de Mr. Astor, (commis,) et deux hommes. SNous apprimes de ces messieurs que le navire se Hommait le Beaver, et nous etait consigne; que le capitaine se nommait Cornelius Sowles j qu'il etait parti de New York le 10 Octobre* 1811, et avait touche dans la traversee, a Massa Fuero, et aux iles Sandwich. Mr. Clarke me remit des lettres de mon pere et de plusieurs de mes anus: j'appris par cette voie que la mort m'avait prive d'une soeur cherie. Le 11 au matin, nous fumes etrangemer^t $urpris de voir arriver MM. D. Stuart, R. Stuart, R. M'Lellan, R. Crooks, Reed et Earn* *ban% Ce reto^ur, aussi prompt qu'inopine, etait du a une aventure malencoutreuse qui 4eur etait arrivee* en, remontant la riviere. Comme ils faisaieut le portage de$ chutes, qui est fort long, quelques paturels vinrent avec leurs chevaux, s'offrir d'aider a transporter des effets au haut bout du portage^ Mr. R. Stuart* He se defiant pas d'eux, leur qonfia quelques Jmllots de merchandises qu'ils mirent sur leura chevaux: mais, en faisant route, ils monterent par un sentier etroit dans les rochers, et s'en- fuirent a bride abattue, sans qu'il fut possible de les rattrapper* Mr* Stuart fit tirer quelques if • 1 <■!' I vtvi II I I SI o €oups de fusil audessus de leurs t&tes, pourle# jntimider, mais ils reussirent a s'eloigner avec les marchandises. Nos gens eontiniierent & transporter le reste des effets. Comme il 3* avait aupres d'eux un gfand nombre de naturels, que la reussite et Pimpunite des voleurst avaient enhardis, Mr, Stuart crut prudent d& prendre soin du bagage, au feaut da portage*, tandisque MM. M'Lellan et Reed ^upient Parriere-garde, Ce dernier, qui portait sur;sgft| dos une boite de fer blan§, contenant les p$f piers qui lui avaient ete re mis, pour New Yorkfe $e trouvant a quelque distance du premier, lea- sauvages cruren^ le moment favorable pour I'attaquer, et lui enlever la botte, dont le Usjfa Sant les avait sans doute tentes* lis fondirent &ur lui si precipitamment, qu'il n'eut pas le iem^ desemettre en defense* Apr#s quelques mo*. mens de resistance, il regut k la tete un coup, de b&ton, qui Petendit par terre 5 ^tles sausages s'emparerent de ses eflfets. Mr. M'Lel* Ian, s'etant apper$u de la chose, lachauncoup de sa carabine sur Pun des vpleurs, et lui % mordre la poussiere : les autres piffeQt la fuite, fnais emporttrent poultant ce quite avaient vole. Mr. M'Lellan courut aussitot vers Mr* $fceed I mais le trouvant sans f|ouvement» et Itelgnant dans son sang, il le crnt mort, et a% &u plus vite rejoiodre Mr. Stuart, le pressanf de s'eloigner de ces meurtriers. Mr. Stuart tie votriut pas poursuivre sa route, sans s'assurck' pi Mr. Reed £tait vraiment mort; et s'ache* minant, malgre les instances de Mr. M'Lell^n, Vers Pendroit ou celui-ci l'avait laisae, il eut k peine fait deux cents pas, qu'il le rencontre 4$ui iwenaiit vers eux, se tenant la tete de ses deux mains.* H L'objet du voyage de M#. Reed se trouvant detruit par la perte de ses papiers, il sYtait rendu, avec les autres messieurs, chez Mr. D< Stuart, d'o& ils etaient repartis au commencement de Mai, pour se rendre a Astoria. En cedeacendant,ikrencontrerent Mr. R. Crooks, avec un nomme Day. On a vu dans le,cba* pitre precedent, que Mr. Crocks etait reste avec cinq hommes chez des sauvages soi-disa$$ hospitallers: ce monsieur e£ son compagnon furent les seuls de ce parti qui se rendirect 4 PEtablissement; eecore arri vefent-ilsdans Petat ie plus pitoyable, les sauvages les ayant de- * La nouvelle de cette rencontre facheuse nous avait *5t£ annonc^e par des naturels du haut de 'a riviere, vers if 15 d'Avril; mais nous n'y avions pas ajoutt* fo'u ^ 1 L\ | litff I. iii'iliiilS!! ii ! IBB "fl)uiflesde toutes leurs hardes, et ne leur ayant laisse que des morceaux de peaux de chevreuil* pour couvrir leurs nudites. k W % fit Le 12, la godette, que nous avions envoyee au vaisseau, revint avec une eargaison, et le$ passagers suivants: MM. B. Clapp, J. C. Hal- sey, |§ A, Nichols, et R. Cox, commis, cinq Canadiens, sept Ame#cains, tous gens de me* tier, et douze insulaires de Sandwich, pour le service de PEtablissement. '* ' Le capitaine fit sonder le chenail, pendant plusieurs jours; mais ne trouvant pas assez d'eau, ils ne voulut pas faire remorquer le navire jusqu'a Astoria. II fallut consequent ment le faire decharger par la godette. C#tte operation nous occupa pendant la plus grande partie du mois de Juin. ^ Le Capitaine Sowles et Mr. Clarke nous con- firmerent la nouvelle de la destruction du navire le Tonquin: ils Pavaient apprise a Pile d'Oha* hou, par une lettre qu'un capitaine Ebbetts, employe par Mr. Astor, y avait laissee. II fut neanmoins resolu unanimement que Mr. Hunt s'embarquerait sur le Beaver, pour prendre une connaissance exacte du commerce de la cote, et toucher aux etablissemens Russes de Chilka* Les papiers necessaires ayant ete prepares d# ; i:J§ !!i!iif mm Bouveau, ils furent confies h Mr. R. Stuart, qui devait traverser le continent, en la compagnie de MM. Crooks et R. M'Lellan, proprietaires mecontents, qui s'en retournaient aux Etats- Unis. Mr* Clarke se prepara1, en m£me terns, a partir, avec un assortiment considerable de marchandises, et accompagne de MM. Pillet, M'Lellan, Farnham, et Cox, pour aller former un nouvel etablissement sur la Riviere Spokane.! Mr. M'Kenzie se prepara de son cot6 a aller parcourir, avec Mr. Seton, les bords de la Riviere Lewis ; tandis que Mr. D. Stuart reconnaitrait, avec M M. Matthews et M'GiU J|s, la partie du nord. Ces messieurs nous quitterent, le 31 Juin au soir, au nombre de 62 personnes. La suite fera voir le resultat de leurs diffe rentes entreprises. 'W Durant tout le mois de Juillet, les naturels manifesterent si ouvertement leurs intentions hostiles, que nous fumes obliges d'etre con- stamment sur nos gardes. Nous construisimes des gaieries en dedans de nos palissades, et ex- haussames nos bastions d'un second etage* X.'alarme devint si serieuse vers la fin du mois, que nous tinmes continuellement des senti* Belles aux portes, et une vigie jour et nuit, dang les bauts bastions,. w I !?!;.li|| 1! if* imR'<T\ JL ;JUti>. It ii .iiiPiiSiiiiiii *a* ft Le Beaver s?.e-tait trouve pret a partir son voyage de la c6te, a la fin de Juin, et Mr* Hunt s'etait rendu a son bord, le ler Juillett mais les vents d'Ouest ayant regne pendant tout le mois, ce ne fut que le 4 Aofit qu'il mit ir la voile, et sortit de la riviere, devant etre de retour a la fin d'Octobre. -> Les mois d'Aout et de Septembre furent employes a Pachevement d'une maison de 45 pieds sur 80. Ce batitnent, qui fut convert en bardeaux, devait servir d*hopital pour les gens de PEtablissement, et de logis pour les ouvriers. ' :" m--lW: Wy'W:]"- ;:Wr'^r'■"'''■ L'experience ayant appris que, depuis le commencement d'Octobre jusqu'a la fin de Jam* vier, les vivres nVtaient apportes a PEtablisse* ment qu'en tres petite quantite, il fut resol# fjue je paJHiiais dans la godette, accbmpagn£ de Mr.t)lapp^ pour aller che^cher une carga^ son de poisson sec* Nous laissames Astoi^jS^Je ler Octobre, avec tin petit assortment de mar* chandises* Le voyage fut fort heureux : nous trouvames le gibier tres abondant, et tuamefc une grande quantite de cygnes, outardes, ca^ liards, &c. Nous revinmes le 3§|# Astoria, avec une partie de notre venaison, outre 7<50 $aumons fumes, et 450 peaux de castc§> &c* % km-, il i mWm 11 Hi!;! # Je repartis seul, quelques jours apr&s, pout le meme objet. Ce second voyage ne me flit rien moins qu'agreabie ;| j'essuyai une pluie continuelle, et le gibier se trouva aussi beaucoup moins abondant. Je parvins nead* fiioins a ^changer mes eftets pdur des fourrures et du poisson seche ; etje revins, le l^.Novem- bre, a Astoria, ou le besoin de viandes fraiches commen9ait a se faire vivement sentir ; jusque la que plusieurs de nos homines avaient ete $ttaques du scorbut. ||, ;%• -|fe' MM. Halsey et Wallace etant partis le 23, &vec 14 homines, pouf aller hiverner sur le Wolamat, et Mr. M'Dougall etant constant* tnent detenu dans sa chambre par la malady Hous restates,, Mr. Clapp et moi, seuls charges des affaires dp PEtablissement, et les seuls qui pussions Her soeiete : heureusement, Mr. Clapfi etait #homme d'un caractere aimable, d'ufi# humeur gaie, et d'un commerce agreable» Entre nos devoirs joujnaliers, nous nous occu- pions de mu$k]ue ou de lecture ; ayaHf quel* ques instrumens et une bonne bibliotheque* Sans cda nous aufions pass& tristement notre terns, dans cette saison pluvieuse, au milieu de la boue epaisse q&i nous entourrait, et nous in*. terdkait le piaisif de la promenade* A lit Riil'ill it 111 wl \ rat III 124 CHAPITRE XXIX. i| inquietude sur le sort du Beaver—-Nouvelle i& la Guerre entre la Grande*Bretpgrie et le$ Etatp- Unis—rCons ;quences de cette Nouvelle-— Occurrences diperses—Arrivee de deux Ca- ;M-MOts du N. O.—Preparatifs pour le Departs Remise du Depart-—Arrangement avec Mrt$ J. G. M'Tavish. Les mois d'Octobre, de Novembre, et de Decembre etaient passes, sans que nous cushions eu aucune nouvelle du Beaver; et nous Craignions qu'il ne lui fut arrive, comme au Tonquin, quelque accident desastreux. Oq verra, dans le chapitre suivant, pourquoi ce vaisseau ne re vint pas a Astepa, dans 1'au- tomnede 1812. W& * ":| ''§■;:# ||§§,, Jj| Le 15 Janvier, 1813, Mr. M'Kenzie arriva de son etablissement qu'il avait abandonne, apres avoir mis en cache une partie de ses effets. H venait nous annoncer que la guerre avait 4te dedaree entre la Grande Bretagne et les IJtats-Unis. Cette nouvelle avait ete apporte^ 4 son poste, par quelques messieurs de la Com* iil pagnie du N. O. qui lui avaient rernis un^lettm nontenant la proclamation du President a cet ^ffet. En apprenant cette nouvelle, nous aurions fortement desire, tous tant que nous etions a Astoria d'Anglais et de Canadiens, de nous voir en Canada; mais il ne nous etait pas meme permis de penser a qous y transporter, au moins incontinent: nous etioqs separes de notre pays par un espace immense, et les difficultes du voyage etaient insunijontables d^ns cette sai-* son^ Nous tinmes done une espece de conseil de^guerre ; et, apres avoir murement pese la situation ou nous nous trouvions ; apres avoir serieusement considere qu'etant presque tous sujets Britanniques, nous commefcions cepen- dant sous le pavilion Americain ; £t que nous ne pouvions pas nous attendre a jecevoir de «ecours, les poyts des Etats-Unis devant tres probablement etre tous bloque$, pous con- flumes a abandonney PEtablissement, des le printems suivaqt, ou ap plus tard, au, commencement de Pete, is Nous ne fimes point part de ces resolutions a nos engages, de peur qu'ils n'abandonnassent de suite le travail j mais nous cessfimes, des ce moment, de traii- quer avec les naturels j tant parceque nou& Illff BlurS E iijji w ..ill! 11! ill Ii *« i \\ n'etions pas pourvus d'une grande quantite d# marchandises, que parceque nous avions plus de pelleteries que nous ne pouvions en emporter* Tant que nous avions attendu le retour du vaisseau, nous avions fait servir une ration de farine aux engages: nous nous trouvames en consequence tres courts de vivres, a Parrivee de Mr. M'Kenzie et de ses gens. Cette augmentation du nombre des bouches, nous con- traignit de reduire la ration de chaque homme a 4 onces de farine et a 1J livre de poisson sec, par jour j et meme d'envoyer une partie de nos gens passer le reste de Phiver a Peta* blissement de MM. Wallace et Halsey. Cependant, Peturgeon ayant commence a entrer dans la riviere, je partis, le 13 Fevrier, pour en aller cherqher; et j'en envoyai, le 15, une charge de canot a PEtablissement. Cei fut un secours bien opportun pour les engages, qui, depuis plusieurs jours, avaient cesse de travailler, faute d'une nourriture sufflsante. Je formai un grand campement, pres de la Pointe aux Chenes, et Mr. M'Dougall y en- Voya tous les hommes malades du scorbut* pour le retablissement de leur sante. Le 20 Mars, MM. Reed et Seton, sous lai conduite de qui nous avions envoye une partie 127 de nos gens a PEtablissement du Wolamat, poui4 subs^ter, revinrent a Astoria. Ces messieurs nous parlerent des bords du Wolamat qomme 6tant charmans, et abondants en castors et en chevreuils, et nous apprirent que MM. Wallace et Halsey avaient construit une maison, dans une grande prairie, a 50 lieues de 1 embouchure de cette riviire; Mr. M'Kenzie et son parti, dous quitterent de nouveau, le 81, pour aller faire part des resolutions prises a Astoria, aux messieurs qui hivernaient dans Pinteiieur. Le 11 Avril, deux canots d'ecorce, portant le pavilion Bjfitannique, arriverent a Astoria, dies canots 6taient commandes par MM. J. G* M'Tavish et.Joseph Laroque, qui avaient sous eux dix-neuf voyageurs Canadiens. Ils fclf merent leur camp, sur une pointe de terre, a la portee du canon de notre Fort. Nous invi- tames ces messieuis a montcir au logis, et nous stpptftthes d'eux le sujet de leur voyage. lis Etaient deseendus pour attendre Parrivee du navire ¥ Isaac Todd, qui etait parti du Capada, en Octobre, 1811, et d'Angleterre, en Mars, 1812, charge de marchandises pour la Com" pagnie du N. O. Ils avaient ordre de rester a Pentree de la riviere, jusqu'au mois de Juil. let, et de s'en retourner alors, si le vaisseau ne h 12S i -se montrait pas. lis noils apprirent aussi quo les naturels leur avaient presente, sur la route, des pierres a fusil, du plomb, et de la poudre a tirer; et qu'ils en avaient pr£venu Mr. M'Kenzie, presumant que ces sauvages avaient decouvert et pille des effets mis en cache: ce qui se trouva etre effectivement le cas. Le mois de Mai fut employe en preparatifs pour notre depart. Le 25, M M. Wallace et Halsey revinrent de leur hivernement, avec 17 paquets de pelleteries, et 32 ballots de viandest seches. Ce dernier article fut re<ju avec beaucoup de plaisir; car il nous fallait des vivres pour le voyage que nous nous disposions a entreprendre. MM. Clarke, D. Stuart, et M'Kenzie arriverent aussi, au commencement de Juin, avec 140 paquets de fourrures, fruit de deux annees de Petablissement d'Okenakane* et d'une de celui de Spokane.* Messieurs les proprietaires hivernants n'etant pas d'avis d'abandonner le pays, aussi prompte- ment que nous avions decide de le faire, a As-* * Les profits de ce dernier poste ne Furent pas consid£« fables; parceque ceux qui l'avaient en soin furent con* traints de se notirrir de la chair de leurs chevaux ; et ilp en mang^rent quatre-vingt dix, durant 1'hiver* toria, la chose devenant impraticable, a cause du manque de provisions pour le voyage, et de chevaux pour transporter les effets, le pro- jet fut remis au mois d'Avril suivant. Ces messieurs ayant re<ju un nouvel assortment de marchandises, repartirent pour leurs differents postes, le 7 Juillet. Mr. M*Kenzie, dont tes effets avaient ete pilles par les naturels, de* meura a Astoria j et s'occupa du soin d'amas* ser la plus grande quantite possible de saumon seche au soleil. II fit, a cet effet, sept a huit voyages, dans le haut de la riviere, tandis que igpus nous occupions au Fort, a emballer le ■kstor, et les autres pelleteries. Notre objet, etant de nous munir, avant de quitter le pays, des vivres et des chevaux ne* qessaires pour le voyage ; afin d'eviter toute op* position de la part de la Compagnie du N. O. nous entrames en arrangement avec Mr. M'Ta- vish. Ce monsieur nous ayant represente qu'il manquait absolument des effets necessaires, pour se procurer des vivres, en remontant la riviere, nous lui e« fournimes de nos magazihs ; avec promesse de sa part, que ces effets nous seraient payes, le printems suivant, ou en four- rures, ou en lettres de change sur la Qompagnie duN. O. a Montreal § ' I'-' 17 m\ II II F.I 111 ■ llf'i fe< I r ISO CHAPITRE XIV. J: irrivie du Navire F Alhatrost*--Raison$ poiifc lesquelles le Beaver h*etait pas revenu d As* toria— Imitative infructueuse du Capitaine Smitk—Etonnement et Regret de Mr* Hunt—* Son Departs—Relation de la Destruction du Tonquin-—^Causes de ce Dcsastre^-Rejleocions^ .,: Le 4 Aout, nous vimes^ Contre toiite attente* tine voile a Pentree de la riviere. Un de nos messieurs s'embarqua aussitot dans la barge* pour Paller reconnaitre j mais avant qu'il exit traverse la riviere, ce vaisseau entra en dedans de la barre* et dirigea sa course vers Astoria*. J'etaisreste au Fort, avec Mr. Clapp et quatre hommes. Aussit6t que nous eumes reconnu le pavilion Americain, lie doutant pas que ce ne fut un vaisseau destine pour PEtablisse* ment* nous le saluames de trois coups de ca* Eton. Le vaisseau vint mouiller vis-a-vis du Fort, mais de Pautre cote de la riviere, et nous rendit notre salut. Peu apres, nous vimes une chaloupe, ou plutot nous entendimes (car il etait dtja nuit) les rames d'une chaloupe qui X 131 venait vers, nous?. Nous en attendions Pabord #vec impatience, pour savoir ce qu'etait ce vaisseau, et ce qu'il nous apportait. Nous fumes bientot tires d'incertitude par Parrivee if® Mr. I|unt, qui nou&apprit que le navire se nommait YAlbytross, et etait qommande par le Capitaing Smith. s Oji se rappellera que Mr* Ifunt etait parti a |>prd du Beaver, le 4 Aout de I'annee prece- dente, et deyait etre de retour, aypc ce vaisseau, dans le mois d'Octpbre de 1% m^me annee. Nous lui tempignames notre, surprise de ce qu'il n'etait pas revenu au terns, dit, et lui ex- primames, les craintes que nous> avions eu sur son sort, ainsi que sur celui du Beaver; et il nous exposa ainsi les raisous pour lesquelles ni lui ni le Capitaine Socles, n'avaient pu rem* plir la prorr*esse qu'ils nouf avaient faite i— Apres avoir quitte la Riviere Columbia, ils avaient cingle au nord, et s'etaient rend us a Petablissement Russe de Chitka, ou iU avpient echange une partie de leurs marchandises.con* ire des fourrures^ Ils avaient fait avec le gou* verneur de cet dahjissement, qui se nommait Mr. Barnofft des arrangemens par lesquels ils Si*engagaient a le pourvoir regulierement d# (pus les effets dont il pourrait avoir besoin* et. ^JMf 10—~~™ ~~ 1 iffl B"'! F "fl'i(li 11 ji t if • "Uii ft Mr' ' Hf p I 1 ('■ n ■'iBr I H :J§ j I t IV ii<> It p\ aIhV \ a lui envoyer tous les ans un vaisseau, pouf C€J§ effet, ainsi que pour transporter les fourrures de son dablissement aux Indes Orientates* Ils s etaient ensuite avances vers le nord, ei avaient touche aux iles de St. Pierre et St. Paul, pres du Kumtchatka, ou ils s'etaient procures pres de 80,000 peaux de loups-marins a fbur- rures, Ces operations leyr avaient pris beau* coup de terns; la saison etait fort avancee; ils commen9aient a se trouver entourres de glaces, et ce ne fut past, §ans avoir couru de grands dangers, qu'ils parvi§rent enfin a sortir de ces parages. Debarassds des glaces du nord, ils avaient dirige leur course vers les iles Sandwich, ou ils etaient arrives, apres avoif essuye plusieurs tempetes* Mr. Hunt etait debarque sur ces iles, avec les gens qui Pavaient accompagne, et qui ne faisaient pas partie d$ I'equipage; et le vaisseau, apres avoir subi les yadoubs necessaires, avait fait voile pour Canton. Mr. Hunt avait passe pres de. six mois aux iles Sandwich, dans P-attente d'un vaisseau de New-York, n'imaginant pas que la guerre eut ete deqlaree. Mais enfin, las d'^ttendre inu* tilement, il avait achete une petite barque d'uD des chefs de Pile d'Ohahou, et ii la faisait preparer pour se rendre dedans a la iijlviere Qom lumbia, lorsqu'il apper$uten mer quatre voiles^ qui vinrent bientot mouiller dans la baie d'O- hetity. II se rendit de suite a bord d'un de ces vaisseaux, et apprit qu'ils venaient des Indes, d'ou ils etaient partis en toute hate* pour eviter les croiseurs Anglais. II apprit aussi du Capitaine Smith, que le Beaver etait arrive a Canton, quelques jours avant la nou* velle de la declaration de la guerre, f Le Ca* pitaine Smith apportait quelques effets que Pagent de Mr. Astor envdyait pour PEtablissement. Mr. Hunt avait frete P Albatross pour le transporter, avec ses effets a la Riviere Co* lumbi^. Ce monsieur n^avait pas ete oisif pendant le terns qu'il etait reste aux iles Sandwich : il nous apportait 85 quarts de lard ou boeuf sale, neuf tiercjons de ris, une grande quantite de taro seche, et une bonne provision de sel. -. • ' W Comme je connaissais le chenail de la riviere, je me rendis a bord du navire, et le pilotai au mouillage du Tonquin, sous les canons du Ifort, pour faciliter le debarquement des effets. |Le Capitaine Smith nous informa qu'en: 1810, un an avant la formation de notre Eta- felissement, il etait entre, avec le meme flavir% lm m ■ VSm I m m ii! . * * i Tpnaiil KI1M1 Willi" M IMMlttii i ii HP' nil SF M m If ili>!l<[ III dans la riviere, et Pavait remontee jusqu*a I& Pointe aux Che^es; qu'il avait tente de for* jner la un etablissement, mais que Pemplace* ment qu'il avait choisi pour hatir, et oii il avait meme commence un jardig, ayant ete submerge par les hautes eau:$ dp mpis de Quillet, il avait ete contraint de rerioucer a son entreprise, et de se rembarquer. Npus avions vu en effet, 3 la Pointe aux Chenes, quelquesvestiges, de ce prcjet d'etablissement»i| , :.' "§:, ;f|: .. ' :J| L^ Capitaine Smith a,vait engage son vara* §eau a tin Fran§ais du nom de~ P. Demestres qui etait alors passager a son bord, pour alleir prendre une cargaison de bois de sandal aux iles Marquises, ou ce monsieur ayait l^isse quelques hommes, Pannee precedente* II ne put, par consequent, acquiescer a la demande que nous lui fimes, de passer Pete avec nous, pour transporter ensuite nos effets et nos gena aux iles Sandwich. / i Mr. Hunt fut dans le dernier etonnement* lorsque nous Pinstruisimes de la resolution que nous avions prise de laisser; le pays: il nous blama fort d'avoir agi si predpitamment; en,' ^lous faisant observer que le sujcces du voyage |ur la cote, $t les arrangemens qu'il avait faitg ^ Hffiil I avef| les ftusseis, promettaient un commence des plus avantageux. Neanmoins, voyant que nous etions decides a nous en tenir a notre premier avis, et ne pouvant de lui meme remplir Ses engagemens en vers le Gouverneur Barnofl^ ii consentit a se remettre en mer, afin de cher- cher un vaisseau pour transporter ceux d'entre nous qui voudraient s'en retourner par cette voie. II s^embarqua en effet sur PAlbatross^ a la fin du mois. Mon, ami Mr. Clapp s'em- barqua avec lui: ils devaient d'ahord ranger les c6tes de la Californie, dans Pespoir d'y ren* contrer quelques vaisseaux Americains ; ces vaisseaux freqiientant assez souvent ces parages* pour obteriir des provisions des Espagnols. Quelques jours apres le depart de Mr. Hunt, le vieux chef Comcomle vint nous annoncer qu'un sauvage de Gray's Harbour, qui s'#ait embarque sur le Tonquin, en 1811, et qui avait seiil echappe au massacre des gens de ce vaisseau, etait revenu che^g sa nation, Comme la distance de la Riviere Columbia a 4, fife Gray's Harbour n'etait pas bien grande, nous envoyames chercher ce sauvage. II fit d'abord beaucoup de difficulte de suivre nos gens; mais a la fin il se laissa persuader. 11 arriva a Astoria, et nous relata le$ circonstances de ;w 5 .1 ] A ii Hi fi 1 m m 1 Mil' HJ'f Pi i| 1 I s * cette malhetireri&e catastrophe, | peu pr£j| comme suit:* "Apres," nous dit il, "que je me fus era* barque sur le Tonquin, ce vaisseau fit voile pour Noutka.i Arrives vis~£-vis d'un grand village, appelle Noufuty, nous jettames Pancre*. Les naturels ayant invite Mr. M4Kay a aller a terre, il y alia, et fut re<ju de la maniere la plus cordiale: on le retint meme plusieurs jours au village, et on le fit coucher, chaque nuit, sur des peaux de loutres de mer. Pen* dant ce terns-la, le capitaine s'occupait a faire les edianges avec ceux des naturels qui fre-* quentaient le navire ; mais ayant eu quelques difficultes avec un des principaux chefs, sur le prix de certaines marchandises, il finit par le snettre hors du vaisseau, et lui frotta le visage, en le repoussant, avec les peaux que celui-ci avait apportees pour Pechange. La chose fut* If Bien entendu que je francise un. peu le langage de ce barbare, et que je rends par des mots et des phrases les choses qu'il ne pouvait nous faire entendre que par gestes ou par signes. •J* Grande peupltfde de sauvages, parmi lesquels les Espagnols avaient envoye des miseionnaires, sous la conduite du Stgnor Quadra; mais d'ou ils furent chasses par l& (Japitaine Vancouver, en 1795?,* t^egafdee par ce chef, et par ses gens, commi une insulte des plus graves, et ils resolurent d'en tirer vengeance. Pour venir plus sure- ment a bout de leur dessein, ils dissimulerent leur ressentimenl;, et vinrent, comme a Pordi- naire^ a bord du vaisseau. Un jour* de tres bo||^atin, une grande pirogue, contenant une vingtaine d'hommes, vint le long du navire * les sauvages qui etaient dedans tenaient cha* cun, a la main, un paquet de fourrures, et il» dirent qu'ils venaient pour trafiquer. Les gens qui faisaient alors le quart, les laisseretit mon- ter* Peu apres, il arriva une seconde pirogue, fcrtant a peu pres autant d'hommes que la premiere* Les matelots crurent que ceux-ci venaient aussi pour echanger des fourrures, et les laisserent monter comme les premiers* Bientot, les pirogues se succedant ainsi Pune a Pautre, Pequipage se vit entourre d'une multitude de sauvages, qui montaient sur le navire, de tous cotes. Alarmes de la ehos,e, ils furent en prevenir le capitaine et Mr. M'Kay, qui s'empresserent de monter sur le tillac. % J'y montai aussi; et craignant, parle grand nombre de sauvages que je vis sur le pont, et par les mouvemens de ceux qui etaient a terre, e h -qui s'empressaient d'embarquer dans leurs pi- Fffl I SPsg a' ! il HUB mm \ ■ll i-.\ mm I 'rfllPR! fiillill \ lOpai - ',''!i;.a:-ilfi. fill >»]■$» - ..mm »i ii I; will lin \ #ffil rogues, pour venir au vaissgau j craignattt* aim je, qu'il ne se tratoat quelque mauvais desseiir* je fis part de mes souptjons a Mr* M'Kay, qui lui-meme en parla au capitaine. Celui-ci af- fecta un grand air de security, et dit, qu'avetf fes armes a feu qu'il y avait a bord, on ne de- vait pas craindre m£me un plus grand nombre de sauvages. Cependaint, ces messieurs etaient montes sans armes, et n'avaient pas mdme sur eux leurs poignards. Je les pressai de mettre en mer j et voyant le nombre des sauvages aug* menter a chaque instant, le e&pitaine se laissa enfin persuader: il ordonna a ui^ partie deS gens de Pequipage de lever Pancre* et aux au-* tresde sauter sur le® vergues* pour deierler Jbs toiles. II avertit, en meme tems> les naturels de se retirer, parceque le vaisseau all ait gagnet- la pleine mer. Aussitdt eeux-ei se levdrent, en poussant un grand eri, tirerent les 6outeau* qu'ils avaient caches sous leurs paguchons de fourrures, et fondirent sur les gens du vaisseau* Mr. M'Kay fut la premiere victime qu'ils im- molerent a leur fureur* ||Deux sauvages, qu# j'avais vuSJ du couronil^ment du tiilae* ouj'etais assis, suivre pas k pas ce monsieur, se jetterent sur lui, et lui ayant donn6 un grand coup de P®tumagane (espeee de sabre dont il sera parl^ V plus bas) &ur le derriere de la t£te ; ils le i#n- vers&rent %ux le potrt* le pnrent ensuite, et le Jetterent a Ja flppr4 Q\|l les femmes, qui etaient jestees dans les pirogues, Pacheverenfcl Une autre troupe se jetta sur le capitaine^ qui se.de- * fendit longtema avec soli couteau; mais qui f*erit aussi sous les #opps % c^meurtriers, actable par le nombre^ Je vipi ensuite, et #est fa demiece chose dont je fus temoinf ,ayant de iquitter le navire, je vis les, gens, qui etaient au liaut du mat, se glider pa£ les cordage dans les ecoutilles.§ |/un d'eux re9ut, e% dgscai^ -dant, un coup de qoutean danB le dos. Je^saa* tai alors a ia mer, pour eviter un sort pareiHa celui du capitaine et de Mr. M€K,ay: les,femimes m^ttr^pperent, et me dirent^de me c^ier y/. lyitesientspus des nattqs qu'il y a\pit dans les pirogues $ ce que je fi$. Bientot apres, j'enten. dis le bruit desi^nes a feu : les sauvages s'en-. fuirent du vaisseay, et regagnerent le rivage. Le lendemain, arrant vu quatre hommes s'eiok gner du navire, dans.u&e ohaioupe, its eiivoy- %ent quelques pirogues,a leur pajarsuite; et j'ai tout lieu de croire que ces quatre hommes ^ furent rattrappes et massacres ; ear je rtfai vu &uetm d'eux ensuite. Les sauvages se voyapt Kpaitres absottis du lEonquin, se rendirent en Iff I I l\ h\\ I 4© ,J|- • foule a son bord, pour le pillar.# Mais bientot; lorsqu'il y en avait entre quatre et cinq cents, tant dessus qu'alentour, le navire sauta avec un, fracas horrible, J'etais sur lifgreve, quand l'ex- plosion eut lieu, et je vis des bras, des jambes* et des tetes, voler en Pair et de tous cotes. Cette tribu perdit pr&s de 200 de ses gens, en cette rencontre. Quanta moi, jedemeurai leur prison- nier, et j'ai ete leur esclave pendant deux ans.^ Notre sauvage ayant fini son discours, nous lui fimes des presens proportionnes au plaisil' qu'U nous avait fait, et a la peine qu'il s'etait donnee ; et il s'en retourna satisfait en appa- rence de notre libiralite. , =.*■■ 4|| n D'apres le recit de ce sauvage, le Capitaine Thorn fut, par son humeur brusque et son ca* ractere emporte, la cause premiere de sa propre mort et; de celle de tous les gens du vaisseau* Ce qui parait du mo&is certain, c'est qu'il se rendit coupable d'une negligence et d'une imprudence impardonijiables, en ne bastinguant 'pas ses haubans, comme font tous les naviga* teurs qui frequentent cette cote, et en laissani monter a la f ois sur son vaisseau, up trop grand nombre de sauvages. j Le Capitaine Smith, de PAlbatross, qui avait 15U le$ debris du Tonquin, et qui nous parla i\ ro aussi de ce malheureux eveneriifent, en attrl buait la cause au Capitaine Ayresjf de Boston, Ce navigateur avait emmene, comme on Pa vu plus hautjtdix ou douze des naturels de Nou« pity, comme chasseurs, avec pfromesse de les rameoer chez eux, et les affeit inhumainement abandonnes sur des iles desertes. pLes compa- trmtes de ces malheureux, indignes de la con- dqite ddfeapitaine Americain, ayaient forme le dessein de s'en venger sur les premiers hommes blancs qui se montreraient chez eux. lie ha* zard voulut que notre vaisseau entrat le premier dans cette baie; et les naturels execu- terent sur nos gens leur projet de vengeance* Quoiqu'il en soit de la cause premiere et principale de ce desastre, (car on doit sans doute ettfpipposer plus d'uhe,'J£dix-sept plr- s<ISItes, c'est-a-dire, tous les blancs qu'il y avait €ur^fe vaisseau, furent {fiassacrees: pas urfbeul n'echappa a la boucherie, pour nous eifivenir apporter la nouvelle, si ce n'est le sauvage de Gray's Harbour. Le massacre de nos gens fut venge, a la verite, par la destruction d'uflk sombre dix fois plus grand de leurs meurtriers $ mais cette circonstance, qui pourrait peut-etre rejouir le cceur d'un sauvage, etait une bieo faibtle consolation (si e'en etait une) pour de$ ttff ill i mm a / i4& fiommes civilises. La mort de Mr. M'Ray fut une perte irreparable pour la Societe, qui ^urait probablement etp dissoute plutot qu'elle ne le fut, sans parrivJe d<e Mr Hunt. Tout in- teressant que nous parut fe redt du sauvage de Gray's H$rbourt q#n4 il #n ^int a la fi& malheureuse de cet hffmme yraimetit estitnahie, les marques du regret se peignirfir^t viable- ment s^r la physiquqipie d^ tous ^eux4 qu^ lcecoutaient. ; -* > ■ ■■V'-wV''' : - m Au commencement de Septemb*^ Ml^ M'Kenfje partit, aecompagne de MM. WaJ^ lace et Setop, poutr aller porter unpai^ortifla^^ Se marchandises aux messieurs de Pinterieuftr ainsi que pour les instruife des arraogeiien^ que Pon avait faits avec Mr. Huc^ et leiir en- joindre d'envoyer tqutest^es pelte^ries, et d$ iaire deseeiiBlre en meme teias les insulai#egv de Sand^ch, afin qu'ilgjFi^ leur pay* Mi J X) ' 6HAPITKEXV. lifrivid (fun nombre de Canots du N. Cfc**# *■ Vente de FEtablissetnent d' Astoria a cette Compagnie—Nouvetles du Canada—Arritee de^a Corvette Racoon — A$$ident avenu d so^bord—^Pr^ de possession d' Astoria pop te Capitame—Surprise et mecontentemeni de ^^^Equipage—Depart du Vaisseau^ f Qu£1<5Ues jours apres le depart de Mr* M'Kenzie, nous apper^mes, a notre grands surprise, au bout de Tongue-Point, j#eux ca* ftots pot tant le|pavitlon Britannique, et an an *ail|eu d'eux portant le patillon Americain* Cet^t Mr. M'Kensie hit-m6me qui reve* nait avec MM. J. G. M'Tavish et Angus Be«* thune, de la Compagnie du N. O. II avait rencontre ces messieurs pres des rapides, et s'etait determine a retourner avec eux a PEta* bliteement, en consequence des renseignemen$ qu'ils lui avaient donnes. lis etaient sur des ca&ots alleges, ayant laiss6 derriere eux MM. John Stuart et McMillan, avec une brigade d& iLuit canots charges de fourrures * | '%$# ii - 'M il, I 14$ Mr. M lavish monta a notre logis, et noi&t fit voir.utie lettre qui lui avait ete adressee par Mr, A. ShaW, un des agens de la Compagnie du N. O. Ce monsieur lui annon$ait dans sa lett% que le navire PIsaac Todd, avait fait voile de Londres, dans le mois de Mars, con- jointement avec la Hegate la Phcebe, qui v|||pt par ordre du gouvernement s'em$|H?er de notre Etablissement, cet Etablissement ayant ete re- presente aux Lords de JfAmiraute, comme une colonic importante, fondid|ipa^||rgou^Brnement Americain. Les huit canots, qni avaient ete laisses derriere, s'etant joints aux premiers* il se forma dans le fond d'une petite baie, pres de notre Etablissement, un camp d'eijiviron 75 horn rites. Comme ils etaient sans vivres, nojjjSL leur en fourni$ies* Nous nous tinmes cepen- <&mt sur nos gardes, de crai^te de quelque surprise de|§eur part; car nous leur etions infe- rieurs du cote du nombr# v, ^La saison avangant, et leur navire n'arrivan* point, ils se trouvertnt dans une sitqatior^tout- £-fait desagreable, sans vivres, ni marchandises pour s'en procurer des naturels, qui meme ne les voyaient pas d'un bon ceil, ayant de bona chasseurs, mais manquant de munitions. Las de recourir -sans cesse a ppusJ|)oi|f avoir des X) 145 provisions, ife nous proposerent de leur vendre notre Etablissement et son contenu. Place's comme nous Petions, dans Pattente de voir paraitre, d'un Jour a Pautre, un vaisseau de guerre Anglais, pour nous enlever ce que nous possedions, nous ecoutames leurs propositions* II y eut plusieurs consultations; les negotiations trainerent en longueur; enfin Pon con- vint du prix des pelleteries et des marchandises, et legtraite fut signe, de part et d'autre, le 23 Octobre. Les messieurs du N O. prirent possession d'Astoria, etant convenus de payer a chacun des serviteurs de la ci-devant Pacific Fur Company (nom qui avait ete choisi par Mr. Astor) le montant de leurs gages, en deduction du prix des effets que nous leur livrions* de les nourrir, et de fournir un passage gratis^ a ceux d'entr'eux qui voudraient s'en retourner en Canada, fe .::.-, |j§^:. .■■-.■ .im r Ce fut ainsi, qu'apres avoir franchi les mers* et endure toutes sortes de fatigues et de privations, je perdis, en un instant, toutes mes es- perances de fortune. Je ne pus m'empecher de remarquer que nous ne devions pas nous attfndre a un pareil traitf ment de la part du gouvernement Britannique, apres les assuranc|| igue nous |vions revues du ministre de Sa Ma* A § 1 nil' •■ 1 ^ ./ 146 j ■ / jes#, a^knt notfiilepart de New-York. Mai^ comme je viens &i le dire, on avait ex'agere aux yeux des mims^es^importance de notre c6nh*ptoir; car s'ils l'eussent connu, il ne leui* ''eut p&s surement porte oiribrage, ou du moins ils ne l'eussent pas juge digne d'une expedition maritime. La plus grande partie des serviteurs de la P. F. C. s'erfgagerent a la Com- p%nie du N. Oldest: les autres aimerent mieux s'en retourfter dans leur pays, et je fus du ntabre de c§s derniers. Neanmoins, fpMr* M'Tavishm'ayant intixne - que Pon aurait be- sdln de mes services a PEtablissement, je m'en- %ageai pour Pespace de cinq moisjte'est a dire, jtisqu'au depart du parti qtj| devait remonter le feive au printems, pour se rendre ill Canada, par la voie des Montagnes de Riches, et lies rivieres de PiSftterieur. MM. John Stuart et M'Kenzie partirent vers la fin du mois, le deriier pour faire remetifi'e au premier les comptbirs qi|f avalettt ete etabl^ dans Pinte* rieur par la ci-devant sodllte. .Ifl § Leif 15 Novembre, MM. Alex. Stualt et Alex. Henry, tons detfe pfdfSietaires dans la Compagnie du N. O. arriverent a PEtablissement, dans deux Canots d'ecorce conduits par j|eize hommes. Ces messieurs etaifnt part& du Fort William sur le Lac Supjprieur, dans le mois de jfaillet. j|Ils nous commpniquerent quelques gazettes*|du Canada, par lesquelles xpusJ^pprimes que les armes Britanniques avaient en jusqu'al#rs le dessus. Jls nous ^n- firmereot aussi la pouvelle qn'une freg^ftAn- gla|se devait vepir s'emparer de notre cifdevrant ^Etablissement%$% lij$|Pt meme fort surpris de gie pas v^r Vl^mo Todd en rade.j§% # A: jl^Le SO au rpgtin, j|ous apper$ume$: un bafi? pient qui doublait* 1$ Cap Disapp^ii/ngnt, et jqui mQ^lta biep$pt apres dans §g||)aie d$ B|| Jter. Ipgnor^it si <#etait;un v&ipeap ami|pa lennemi, nous|p$umes prudent d'y^nyoyer ^IrgM'Dopgall daps pn canot, a$ec c$$% d^ |i90mes qui avai^t ete au SQgvijce de la ci- •diilPt; P. F. C. aigec ^'injonctiop dp se t%e Am6i>cains, si le vaJiliau. etait AiSericain, et Anglais, dans le|eas contraire.j| T^ftdis qp$ilg 4taient ep route, Mr. M'Tavigfe fit embarquejr taptes les peljeteries .qui efedent marquees ant #m|ie la Compagpie du|N. - 04Miq)b deux purges > qui se trouvaie^litu F&rt^ >ifc ifefn^t^ |a riviere JlisquSb Tbngue Point, ou ^[-dtevaii attendre un s%sM cdiivenu. Versiminuit, M9|L JHaisey, qui avait accompagne Mr. M'QflfjgaH au vaisseau, revint sai&Fort, et not^s mmomp ii 0Wm ,,m .Je m ■ ftii pr:;'i ;, , : 148 rsll mm It m M m 1 \ * Hill que c'etait la corvette Britannique Racoon, de 26 pi ces de canon, et de 120 hommes d*6- quipage, commariiee par le Capitaine Bla<$|t Mr, John M'Donald, proprietaire dans la Compagnie du N. O. etait venu passager dans le Racoon, accompagne de cinq engages. C# monsieur etait par# d'Angleterre dans la fre<? gate la Phoebe, qui avait fait voile avec YJkac^ Todd jusqu'a Rio-Janeiro; a^anirejoint la ilfee esiadre Anglaise, Panliraft leur avjjit donne pour convoi les corvettes Racoon et Ckerufc$ ces quaere bafimihs avaient fait voM| di com- pagiie jusqu'au CaplBe Horafllii ils s'etaient separes, apres s'£tre doofee reftdez-vousi^ ftpfe de JicM F^nandeZiW Les trois vaisseaux de guerre s'y etaient effectivement rendus; mais apres avoir attendu longteiats en vain VIsaae Todd, le ©Smmodore Hillier, qui commaitdait cette pitite escadre, ayant apprii que le Com- modore Americain Poster feissw^uniort consi- dlrabl^au coiamerce Anglais, surtout partni les balefeuers qui frequentenfiees mers, il reso- lut de Paller chercher, et de lit livrer coifpbat* et chargea le Capitain# Black d'aller d&truire t'Etablissement Americain d#la Riviere Co- lumbit. Mr. McDonald s'etait en ccftisefuence embarque, alec ses gens, a bord du Racoon* u § ^ U9 ' '' Ci monsieur nous apprit qu'ils avaient essuye un terns affreux en doubllftl le Cap Horn. It pAsait que si VIsaac Todd n'avait pas#elabh£ ePSquelque endroit, il arriviraif dans la riviere sous upie quinzaine de fours. Au signal con- venu,lln M'Taiiish revint a Astoria ave| ses pelleteries, et apprit avec beaucoup de plaisir parrivee de Mr. MiDonald. ^ ^ w lie l#r Decembre, la barge^lde la corvette vint au I%t avec Mr. M*Donald et le ler lieu- tenaripfeomm^Mr. Sheriff. Ces deux messieurs etaient convalescents, a la suite d'un accident qui leur etait arrive, dans la traversee Me Wuan Fernandez a lafRivi^re Colur^bia# Le capifeine voulant faire nettfyer les canons, avait ordonne quails fussem tous tires a pou- tire: pendant cet exerciee, #ie des pieces de stribord avail fait long feu j la flafaime s'etait communiquee a des cartouches qui etaientlsus- pendues aiidessus |te ce canon, et de la a des Horlfes remplies de poudre qui etaient accroches a Pun des soliveaux. fill s'en etait suivi une explosion, dont une vingtaine d'individus aiaieilt ete atteints: huit etaient morts a la siite de leurs bruiures j et MM. M'Donald et Sheriff avaient eu beaucoup de mal: on avait eu bien de la peine a leur oter leurs. habits, e% \ n WW !t 111 i i i'Wtm MM i»" lorsque le lieutenant d^barqua il ne pouyait pas encore se servir de ses main|^taj^t elles etaient brulees. P^|pl ceux qui avaient ete le||$|e- times de cet a|£ident, se trouvait un Americain diiiPom de J. Flatt, engag^au servir de la Compagnie du N. O. et que ces. messieurs pgrur^nt regretter ^eaucoup. jL* -,, jjj- jjJMliP Comme il y ava|t sur le R^coon^des effets destine^ pour la Compagnie^ip^nvoya la goo* Jette a If'baie de Brakej^£n defies appo*f|ef <$u Fort; mais le ter^s fut ||llement pauvai^ jet le vent si violent qu'elle ne§evi^|pe 1$ 1% a$p| ces effetg* et le Capitaine Bi^ek, fi gard^r marine^quatre soldifts de marine, et qjfatre jpiatelots. Nou^^^|mes nos hotes le plus j^plendidement qu'il nous fut possible. .Aptef le di^r, le csjfitaipe fit donner des armes J|- feu au$$&erviteurs de la Compagnie ; et nous nop|ren<J$mes aiiffi armes $pr une pla||eforme, op Pon avait erige un m|t de pavilion. La le capitaine fgrit un pavilion |iritapniqpe, qu'il avait apporte a dessseift, et le fit feisseras haut du ma|; puis, ayant pris une beuteillepleine dltfipi de Madere, il la cassa sur le mat, en declarant a haute voix, qpy^prenait possession %e l'E^a- blissemegt et du pays, au nom de Sa Majest$ jpritanniq^e j e£M qbangea le nom d'Astorll i\ en eelui de Fort-George. Les chefs sauvaget avaient ete assembles pour etre temoins de la ceremonie, et je leur expliquai dans leur iangue ce dont il s'agissaii. Cfe tira trois de- charges d'artillerie et de mousqueterie, et Ppn hut a la sante du Roi, selon Pusage re§u en pareilles occasions. "■%■ |ff Le vaisseau se trdlvant retdnu par les vents Contrafees, le capjtaini fit faire un releve exact de Pentree de la riviere, ainsi que du che- iiail, entre la baie de Baker et le Fort George* Les officiers nous vinrent voir tour a tour, et lis me paturent generalement tres mecontents de leuf voyage: ils s'etaient attendus a ren- contrer plusieurs vaifseaux Amerif aiiii charges 4e riches peljeteries, et avaient calcule d'avance leur part de la prise d'Astoria. Us n'avaient rien rencontre, et leur etonnement fut a son comble quand ils virent que notre jptablisse- mesat avait ete transporter la Compagnie d& 1ST. O. et etait sous le pavilion Britannique* II meipuffira de citer les expressions dm Capitaine ^Black, pour faire voircombien ils s'etaient mepris sur notre compte. Ce capiiaine vint a terre de nuit: lorsque nous lui fimes voir, le tfenBeti|feiin mattfn, les palissades de PEtablissement, il i&manda s'ihi'y avait pas d'autre Fort j HI. n 152 Un a# i o 'in ;i| P|'>| II ayant appris que iion* il s'ecria, avec Pair du plus grand etonnements " Quoi! c'est la ce fort que Pon m'avait represente comme formidable ! eh! bon Dieu, je le renve^erais ea deux heures, avec une piece de quatre !"* II y avait sur le Racoon deux jeunes hommeS du Canada, qui avaient ete presses lorsque ce vaisseau s'etait trouve a Quebec, quelques an- nees avant son voyage a la Riviere Columbi^ Pun se nommait Parent, et etait de Quebec ; Pautre etait du Haut-Canada, et se nommait M4 Donald* Ces jeunes gens nous temoignerent qui Is auraient desire de rester au Fort George 5 et comme il y avait parmi nous des genstqui 11'auraient pas demande mieux que de s'embar* quer sur la corvette; nous proposames au capitaine de faire un echange, mais il n'y voulut jamais consentir. Un Americain, nomme John, Little, qui etait malade depuis bien du terns, fut embarque et com mis aux soins du chirur- gien, Mr. O'Brien, devant etre mis a terre auX lies Sandwich. P. D. Jeremie s'embarqua aussi sur la corvette. Ce vaisseau mit a la voile et sortit de la riviere, le 31 Mars. *i * What! is this the Fort I have heard so much of! Oredt Qo&i I could batter it down with a four-pounder in two hour*? V, Mnvoi dans FInterieur—Retour de MM. & Stuart et M'Kcnzie—- Vol commis par les JV#- zg&iurels— Expeditions guerrteres contre les Vo- £eum Le 3 Janvier, 1814, on expediadeux canots charges 4jle marchandises pour Pinteriaur, sous la ^>nc|aite de MM. A. Stewart et J. Keith, avec 15 hommes d'equipage. Deux de ces hommes etaient charges de porter des lettres a I9 Est des montagnes, afin de faire preparer les canots et les vivres necessaires pourle voyage du printems suivant, Je profitai de Pocca- sion pour ecrire a Montreal. Ce fut la troi- gi£me fois que je tentaiiinutilement de faire par- Vfenir de pies nouvelles a ma famille et a mes amis, depuis mon arrivee a la Riviere Columbia* III MM. J. Stuart et M'Ken&ie, qu^commeoa Pa vu plus haut, avaient ete envoyil pour ins- truire let messieurs de Pinterieur de ce qui s'etait pass6 au FortlGeorge, furent de retour le 6 au matin* lis nous dirent qu'ils avaient passe derriere, MM. D. Stuart et Clarke, avec lesi ifr ■.■■.■'#■ y ; .< • m : ;tti' :/ lit y fli'l pi 1 <*|nots chafes, lis nous apprirent augsi ^[u ill avaient ete attaqiie^ j|ar les tj&turels pres de$ tapides. Comme il& descendaient vers le soir, entre le premier et le Secopd portage, Ife* avaieni vu Pn grand nombre de sauvages assembles a p$e cettaine dis|ance ; jpfe qui leur avait cause quelque inquie'tude* En effet, quelque temsi apres qu'ils eurent eu campe, ei lorsque tout 1# monde dormaife e^cepte Mr. Stuart, qui 4tait de g^rde, ces sapvpges s'etwfent apprpdie# du camp, et avaient decoche plusieufs fleches* une degqpgljes avait p§nHx& la eottfcfsiture d'uit de$ hommes qui etait eouche prefcs du bagage* §t lui avai^pe|^|l'or^ille : la douleur lulavaifc fait pousser un cri aigu qui avait alarme tout le camp, et y avait cause un remuemepi gene* fal. Les naturels^i'etfnt appercjus de l&difose*; ^taie^y^ipi^es^ en poussa$jt des cri$ et de$ ljurlemeijs affreux. An jour, nos gens avaient ramasse Irak fleches, autoup du cammi ils -oft* Mr tandaient encore les sauvages crier et fert&lef dans les bois j mais ils s'etaient pourtant rendus Jusqu'au bps 6$. pofljSpge, saps etre moiest^s. tS .■ % La hardig§se dont ces baj^fjes avaigat &&$ preuv^, en ^ta^papt pn patti d$ 4B a 45 per- spnnes, nous fit pre'sumer qu'ils attaqueraieni a bien plus forte raison celui de Mr. Steward v 4p&ne dmsistait' qu'en 1$ nommes. En ttJta gequepce, je refus oflre de preparer Mcontfi skit un tm$k et des, $fees a feu. Le toqt Sift prefc dans le court e^pace de deui$ heures, et je tli'eipbaiijuai de ^tute avec up guitfe et six SjfcmmeS. Mas instruction^ etallnt defease toute la diligence posisiM^prour tacber <$$ re- joindre MM. Stewart et Keith,, et les convoyer enspite j^qu*#ti hafffdp (tenief>^$$g&^. ou $e i%desc#Pdre a(fec les <$b8fysi n^j^touvfispis trop dm re^fstancfe. Noui§v vogufilpes. done toute la joui^^e et toute I4 i$ttjte d,u 6, et le f jusqu'au soir. Mous rifl|ayant ^^k-: p Jgflf; de distance des rapide^ je fis faire |i$ft0> ]$$rtfc lettre les amines 3 ##u en ordure, §t Ms$er prendre #ux blames dn pep de f#p*&v ^P*s, fembafrqtfejr vers ipinu^ et j%dSPi^fc $P£ hoPimefc de chanter en ramant, aUn qfre les. Wte^Sttifef que nouS Voptfons rejoiftdr^ pu&fetlll ^apperee^tr' que nous passions, si par hi^ar^ lis ^taiant carapes sur quelqu trtiwr%s itfesflpmt taftftvi&tt est remplie en cef enlroit. lBfelit6t| ett%ffe*, nous nous entendinftes hder. wNous '#tant attr^tesi nous furnes jointS^J&rPo^eB^ gui desSfencMent tous datts un canot. MM hbus diren£ qu'ils avaient ete attaqa^ 18 veille| «£ que Mr, $t$fyart avait et^felesse. Jfooi a 1 Wttfil , fir J •! J : m ir.:i ttlll >| *tfMmes, et dirigeames potre route de cdMpa- ^nie du cote du Fort. Au jour, nous arretame^ |)our dejeuner, et Mr. Keith m^nstruisit des particularites de Paffaire de la veille. Etant arrives au has de$ rapides, ils avaient commence a faire le portage, du cote nord de m riviere, qui est par^eme de rochjfrs, pardessu$ lesquels il leur fallait passer avec les effets* Apres qu'ils eurent eu transporte %$ deux canots, et une partie des mardbandises, les naturels s'approcherent en grand nombre, cherchapt & enlever quelque chose a la derobee. Mr* ^etfftrt se trouvait §eui au haut bout du por* tage, qui pent avoir six cents pas de longueur, et Mr. .Keith etait au centre,. Ufi sauvage se saisit d'un sac qui contenait quelques effets d$ pen de valeur, et s'enfuit: Mr. Stewart, qui s'en appelant, courpt apres le \foleppr, poui; lui enlever le sac, et apres quelque resistance d§ §a payt, il parvint a lui faire lacher prise. Bientot ilfifij yen|r vers lui pn norpbre de;isauvage$ #rmes4 de leurs arcs et de leurs fleches : I'uiJ d'eux hq^a son arc, et le visa; Mr. Stewart couclia ce gauftege en joue, en lui criant de ne pas tii$r ; au pieme$nsta$t il re^ut une fl|ch% qui lui p$r$a Pepaule gauche. II voulut alors fjire feuj m$U qpmipe il avait pip toute i$ Bl'i!*1 157 [jourhee, son fusil rata, et avant qu'il Pent rate mis en etat de partir, une autre fleche, mieux dirigee que la premiere, le frappa au #ote gauche, et penetra entre deux cotes, vis-a-vis du coeur: au meme moment, son coup partit* et le sauvage tomba mort* Plusieurs antrea s'avancerent alors, pour venger la mort de leur compatriote ; mais deux des hommes arri* Cerent avec leurs charges, et leurs fusils, (car ipn ne faisait ces portages que les armes a la main,) et^oyant ce qui se passait, Pun d'eu^; jetta son paquet a terre, lacha sou coup sur un. des sauvages, et le renversa. II se releva pourtant, et cherchait a ramasser ses armes j maip Pautre homme courut a lui, teii arrach^ line dague et iPacheva, en lui en frappanttla taifea coups redoubles. Les autres sauvage voyant le gros de nos gens s'apprpcher de la scene du combat, ^'eloignerent, et traverserent la riviere. Cependant, Mr. Sttwarl^rrach^ les fleches de son corps, avec Paide d'||n de& hommes: le sang sortit en aboiidance de ses bles|ures, et ilvil qu'il lui sefait^mpossible do continuer sa route: il ordoonf* done qu'op t^P3port4i^ljps canqj| et les eflfe$s a Jfautr# bout du portage. Bientot on appj?rj|ij|| p$ |jrand nombre de pirogues remplies de gue^ ■ tfc 5 V '■' i =■... i\ !! ■]■. It' » I- jtgra qui Venaient de Ija riv^opposee de la r§« viere. Nos gens cmrep$ qu'il n'y avait rie& de mieux a faire que de s'eloigner %tt plus vite % ils s'embarquerept tons dans Pun des canots et abandonperent Pautre, ainsi que les ma chandises, au pou^edr des naturels* Tandis que4es barfeares piliaiept pes effets^ plus pre- - n cieux pour eux que les pommes d'or du jardiu des Hesperides^ nos gens s'eloigneyent, et se niii ent - hors de leur vue. La retriite avait pourtant ete si precipite^ qp*^ anient Mfes4 a terre un sauvage dp Lac de§ Deux Montagnes, engage a la Compagnie comme chas* seur. Ce sauvage §'etait cache derriil# de$ rochers, voulant, a ce qu'il di$&it, tuer quel* {pi9un des voleiirs, et n*etait pas revenu fors dp jemfetrquemeiit* Mr. I|eith 1 e regrett m t beau* coup, craignant a juste titre q$$& ne fut^^i fcouvert, et massacre par les naturels. Nona f oguames toute la jourpee et une partie de la nuit du 8, et arrivames ap Fort le 9, au soldi levapfe. Notre premier so**, $pr &s avoir an- nonfce le desastre de nos gef% fut de pantet les blessures de Mr. Stewart, qui n'efiaitent en* veloppees que d*up ipechant ttiorceau d$ t^i|^ de cotozu ! . ipl £§$*» III lit ! i ; h< if t 11 V W& Ii IpXes'efiefe/qu^on avait €t6 cohti^nt d^sMM donner, etaient de consequence pour la Compagnie, eri autant qu'elle se trouvait hors d'etat de les remplacer. II etait d'ailleurs dangereuil de Iaisser les naturels en possession d'une cin- quamtaine de fusils et d'une quantite considerable de munitions, dont ils pouvaient se seiv vir contre nous. Les proprietaires deciderent done qu'on se rembarquerait sur le champ* pour aller punir les vdleurs, ou du mains tachet de recOuvrer les effets perdus. J'allai irouver* par leur ordre, les prmci|)aux chefs du voisi- hagej pour leur expliquer ce qui s'etait pass^ et les inviter a se joiPdre a nous; ce a quoi 2fa ebnsentirent tres volontiers. Puis^ ayant fait preparer six canots, nous nous rembarquames le K)$ aii nombre de 62 homines, armes de |>ied en feap, e£ miinis d'une petite pie£e d# fcampagPe. ^, Nfus Pouk rendime§ en pep de tem^au bait du prerPier rapide: mais Pe&sentiel manquait a notre petite armee^ elle etait sans vivres j irotre premier soin devait done itite de chercher k ndPs en procurer. Etant arrives vis-a-vis d'un village, nous apper^umes sur la rive* nne trent&ine de sauvages armes^qui parais- feSienS nous attendre de pied ferme. Nous n ■ B Wt» m 169 il I ill !'li< nw:, fei'1 Mil fimes point mine de les vou!oM*uerroyer^i mais ayant mis a terre, sur la rive opposee a leur village je traversal ^riviere, avec cinq I six hommes, pour entrer en pourparler wee eux, et tacher d'en obtenir des vivres. Je, m'jyppe^us bientot que le village etait aban- dopne, les femmes et les enfans ayant gagnfe les bois, et emporte avec eux toutes les provisions de boucfe. Ils nous offrirent pourtant des chiens, et nous en achetames une vingtaine* Nous passames ensuite au second village, ou Pon J|tait dejagfnstruit de^otre venue*|j Nous y achetames encore quelques ^hiens et un c|e* val; apres quoi nous passames le portage, et allames camper sur une tie, nous$£tant encd^| procure des chiens et quelques chevaux. , Nous voyant pourvus de nourriture pour quelques jours, nou| instruisimes les naturels des motifs qui nous amenaient, et leur annpn- ^ames que nous etions determines a les mettre a mort e| a bruler leurs villages, s'ils ne noua rapportaient sous deux jours les effets voles le 7* Nous nous rendimes a un grand village de la jive meridionale que nous trouvames desert* Nous fimes des perquisitions concernantle sau* vage Nipissingue qui avait ete laisse au poiv tege; mais les naturels nous assttrerent qu'Hs ne Pavaient pas vu.* |fev~ N'ayant pu reussir & nous faire remettre, au haut des rapides, aucPrie partie des effets per* dus, les habitans nous protestant que ce n'e- tkient pas eux, mais ceux des villages d'en bas, qui avaient fait le pillage, nous redescePdimes., et allatPes camper sur Pile kiix Fraises. L'in- tehtion des proprietaires etant d'intimider les naturels, sans repahdre $e sang, s'il St&it possible, nous faisions parade de notre Pombre, et tirions de terns en terns notre petite piece, pour |gtir faire entendre que nous pouviori§ les at- tfeindre d'un bord de la riviere a 1'autre* Un sauvage et sa femme, qui nous avaient accom- f&gnes', nbiis con&eillerent de faire tin des chefs * Ce sauvage rev^int quelques terns apres a VEtablissement, Uaais dans unetat pitoyable. Apres le depart des canots, il s'6» tait tapi derriere nn rocher, et avait ainsi passe la nuit. Au jour, craignant d'etre decouvert par les naturels, il avait gagiie les bois^ jg&dirige ses pas vers le Fort, & travers un pays montueux. II Itait arrive sur les bords d'une petite riviere qu'il lui avait d'a-» bord ete impossible ae traverser. La faim cependant commen9ait a le presser; il eut pu l'assouvir, ayant rencontr$ plusieurs betes fauves ; mais malheureusement il avait perdu la pierre de eon ffisil* Enfin il avait traverse" la riviere et ^tait parvenu a une bonrga.de dont les habitans l'avaient desarme et fait prisonnier. Nos gens ayant appris oh il etait, 1'envoyfcrent chercher, et don* f&rent quelques couvertures pour sa ran£on9 w '£ % If I Bans' ' . Jmt' m M\\\\ I- If! I fill ■ Mift ?! lilH'SS-iJf mm prisonnief. $fous y parvinmes biefttot, &$g$ courir de dangers. Ayant invite un des natu* ids a venib| fugaer avec nous* il ylivinjy peu apresj il en vint up autre j enfin un des chefs^ et des plus consideres parmi eux, y vint aussi* Aussitot. nous le saisimes, le garoMmes sous* unetepte* et pla§ames devapt lui deux garde% le sabre nu a la main. Nous renvoyames leak autres sauvages porter a leurs gens la nouvelle de la captivite du chef* en leur disant qu|is'il& he nous rapportaient pas incessaniment les effelsb qu'ils nous, avaient pris* nous le mettrions & jjl^rt. Notre stratageme reussit 2 ils nous ap* porterent bientot une partie des fusils, et des chaudieres de cuivre* et quelques auttes petits effets, nous protestant que c'£tait3£Ou$ce qu'ils^ avaient eu pour leur part du pillage. Nous passames aux autres villages, et reussimes a recouvrer tous les fusils* et environ uu tiers des4 autres effets*. #■ #,- '• ;\ • -_ - :% .... . ] Quoiqu'ils eussent ete les agresfceurs, comme lis avaient eP deux, homme^, de tues, et que^ nous n'en avions perdu aucun d& notre cote* nous crumes devoir nous conformer a 1'usage** du pays, et leur abandonnames le reste des. effets, pour payer, ou selon leur expressions, pour couvrir Jes corps de leurs deux compa*1 ■1 m tiftS fHotes. Nous coftimenci^ns d^Mleurs a nom trouver courts de vivres, et il i# nous eut pas ete facile d^ttMndre les enliemis, s'ils se fusseri^ Ifefllife diift les febis, sefbn Jlur coutume, lorHf qu'ils gfe seltent les f|§Ii faihles. Noui relachff mes notrfe ^risof nier, et lui donnames tin p0 viHdft, ih lui disiPt que l^sau'il nSu$ % pvW& septiKKt di^Ioye, nous jfe regar^||ins comme tin isifjne de fla$£ e^d'amitie j i^^^ie^^brs* (|ue * iSfotil feriopl les |)oria|*eSi,q®§iqu*un del natuifeB avait IS malheur de #&%roche^tt#. B'^|^i%^-ld#uerions sbr le c^tpp^ Nf^l %*0$ rembarquameSi le 10^$iu uiati| ^t iffl< Vaifies 1#2£ a PEtM^^iement, ou p$psllmll P^ripp^de notre expedition gperriere*, Noiiit #<iSvames Mr. Stewlft fort mal de sefe-ffi8P feres, et surtout de celle du cote, qui etait, Jfellement enflee, que nous eumes tout lieu de, £roire que la fleche avait ete empoisonnee. Si nous ne f imes pas aux sauv%es autant de mal c|ue nous aurions flu leur en faire, ce ne fut pas pMi timidite, mais par humanite, et pour ne pas repandre le sang humain iputilement* Car apres tout, que nous serait-il revepu d'avoir massacre quelques uns de ces barbares, dont |e crime u'etaft pas i'eifet de la depravation §fc rb' [•*< / A JI I M, mm ill mm m vmwA &e la sce'leratesse, mais d'un desir ardent; ^ irresistible d'ameliorer leur sort ? II faut con- venir aussi que 1'interet bien entendu des* pro- prietaires s'opposait a des actes d'hostilit|i trop marques de |eur part: il leur importait* beaucoup de ne se pas faire des emnemis igre- conciliables de toutes les peuplades qui avoi- ■sinent les portages, puisqu'ils devaient avoir $ les passer et repasser si souvent par la suite* JI est d'ailleurs assez provable que les autres naturels des bords du $eu\|e et de la mer, n'a|g| ||ient pas vu avec indifference, des etrangers punir leurs compatriotes avef trop $'eclat et de rigueur; et qu'ils auraient fait cause com* piune avec ces derniers, pour resister aux pre* tpiers, etpeut etre meme les chasser du payst Ii 165 CHAPITRE XVIL mm ft Mir m m 9 description de Tongue Point—Voyage au Wo- jmjamat—Retour de My. Hunt, dans le Brig le>> IjmJPedlar—Relation du Naujrage du Navire fa J£jark—Preparatifs pour le Voyage conti* > pentab M ; Les nouveaux proprietaires de notre Et|j|. fclissement n'etant pas satisfaits du site que nous avions choisi, se determinerent a changer |e Fort de place ; et apres avoir fait parcourir 0t examiner les bords* de la riviere, ils i|e trou- verent pas d'endroit plus propice que l^angue pu pointe de terre appellee Tongue Point. Cet*. te pointe, ou pour mieux dire peut-etre, ce '^ap, s'avapce d'enyiron dix ou douze arpens <Jans la riviere, et est termine par un,rocher ^oupe a pic, dont le sommet pent avoir °250 pieds d'elevation audessus du niveau de Peau. £e sommet etait cquvert de bois de construction, et l'op y trouvait plusieurs fontaines : on y montait par un chemin forme en pente douce sur le derri^re, ou il y a moins d^^vatioD, et jnoins de largeur, y ayant une petite Jiaie de yue cote, et vis-a-vis I'ujps Ml'mtee# e% f i'L . ■ ■ • i UUnijj iJM&fi mmiM m-, III;, oorte que cette presqu'ile a veritablemerit 1% forme d'une langue, et parait d^ loin comme une ile. Lorsque le vent est fort, les naturels fjjraignent de doubler le cap, et font ordinaire* inent portage. Astoria etait plus proche de I'eltr£e de la riviere qpe ne VesfWonguBPomt f ftiais cet avantage etait poippinse par des avan» tages plus grands et ep plus grand n^tefe I outre que le sol de ce dernier site deyait etre fnltns boueux datis la saisop pleuyieuse ^ op pouva%s'y mettre bien fSlu$ faciiement* #I*abr| des hostilites deg naturels, et Von P'y avail in#ps i %ppreRender l)ft attai|ues des epnemiS civilises, par mer, en terns d#guerrlf jf|| i^P^es personnes qui etaient dans l'intef$E»tt? S'etant reuniesau Fort, les provisMfcde WHI che, qu'il y avait dans les hangards,- ilreiSf bien vite consomm&es. JIfallut done1 que 0 plupart songeas^ept a ?41er subsisfl^ ailleursf jfe partis le 7" Fevrier, pour all# cffefluire illif nombre ^'engages a l'et#lissement du Wola- ftiat, ou il y avait plusietirs £hasseurf| sous laf conduite de Mr. W&. Jieiiify. |En Slm^ntanf cette riviere, je la ifouvai superbe ; #8?$- eii effet ulte des plus belles efrtre cdfes qrifsejei^ tent dans la CoMimbiair rDepuis soi° conftuerijl #vee fette dsmiere, jusqu'a one chtte'^jsse# cbrtiiderable, le^f ays est, a la verite, bas e4f* marecageux ; mais en arrivant a cette chute, les rives comm^tcent k s'elever de chaque cote ; et audessus, elles offrent une perspective tresjf riante, ou §u moins tres-pittoresque, etant de- pouillees d'arbres, en plusieurs endroits, et s'elevant graduellement en forme d'amphi* hea- tre. Le chevreuil et la biche s'y trouvent en ft&grande quantite : aussi avait-on forme l'e« tablissement dans 1'intention d'y tenir constam- ment un nombre de chasseurs pour nous pour- Voir de venaison. Car des notre arrivee a la. Riviere Columbia, nous nous etions attendus que 1'hiver serait & peu pres aussi rigoureu:^ qu'il a coutume de 1'etre sous legrmemes lati-** tudes ; mais nous fumes bientot detrompes : la douceur du climat ne nous permit jamais d&< feire parvenir des viandes fraiches du Wolamat^ ac Astoria. Le sel manquait j et les tentatives qua l'on fit pbur secher ou fumer la venaison., fferent toujours infructueuses. / ^ .-MA^ant confie mes conipagnons aux soins cte^ Mr. Henry, je pris conge de ce monsieur, e& ra'en retournaL Je trouvai MM. Keith et Billet campes, a la Pointe aux Chines, pour y passer la ^aisoa de la peche iU^tjurgeon* Ces if II .6 II \ II ii!!! ill II ' , Eifli 1 ' ill Oil Bali jftessieurs me previnrent que je clevais demeit-^ rer avec eux. Le 28 Fevrier, on appenjut une voile a l'em* bouchure du fleuve. Nos messieurs 6s&rent ua moment se flatter que c'etait le vaisseau qu'ils attendaient depuis si longtemsi Ils furent bien* tot de'trompes par line lettre de Mr. Hunt, qu£ les sauvages apport£rent au Fort. C6 monsieut avait achete* dans son voyage, un brig appelle le Pedlar : il arrivait sur ce vaisseau, et avait pour pilote le Capitaine Ndrthrop, ci devant patron du navire le Larh. Ce navire avait etfil frete' par Mr. Astor, et etait parti de New- York, avec des provisions pour notre ci-devanft Compagnie 5 mais malhePreusement^il avait ete assailli par une tempete furieuse,vet avait vir£ Sous voiles, vers le l6eme. deg. de lai n#rd, et £ environ 100 lieues des iles Sandwich. Le second, qui etait malade, fut noye d&Ps \% chambre, et quatre hommes de P6quipage pe« rirent eh meme terns . Le capitaine fit aussito^S couper les mats et les cordages; ce qui remit le vaisseau sur quille; mais plein d'eau. L'un dei homnies plongea dans la chrimbre du voMier et apporta une petite voile, qu'ils attachment ail mat de beaupre ; il plongea une secdnde fois, et apporta une caisse contenant quelques dou Staines 'de bduieilies de vin. Pendant trdza jours, ils eurent pour toute nburriture un mor* ceau de la chair d'up ^quin, qu'ils avaient eu le bonhe^te: de prendre, et qu'ils mangeaient fru^et pou^toute bplsson une roquille de vim par jour chacun. Enfin, les vents alises les firent ahorder a Tile de Tahouraha, ou le navire se brissa sur |gs roehersi|| Les insulaires sau« Verep^ I'equmage, et pillerent tous les effets qui flottaient sur 1'eaii, pMr. Hunt etait alors a Ghahou. Des insulaires qui venaient de title de Mbrotoy lui apprirerit qu'il y avait des Ame- ri#in& naufrages sur cefte de Tahouraha. Mr» Hunt alia aiissitot les prendre, et donna le pi» lotage de son vaisseau au Capitaine Nbrthrop. On peut iP|agi#er qpeile fut la surprise de ce monsieur, lorsqu'il Vit Astoria sous le pavilloa Britannique* et passe eri des mains etrangeres, Mais le mal efeit pour lui sans remede^ et iMaU Idt flti'3 se eonpntat de premlre a son bord> tous les Americains qui etaient a l'Etablisse* ment# et qui ne s'etaient pas engages a la Compagnie du N. O. M M. Halsey, Seton, et Farn* iiam furent du nombre de ceux qui s'embar«r querent. J'aurai occasion d'instruire le lee* leur du resultat de leur voyage. .- jfr ; fjp *dfei T\Jti A I A I 17 ifii ^ je p&ssai le reste'de l'hi#r a faire de§ pfgtyj visions pour nourrir les gensdu Fort. ||Ce £b| pendant cet Shtervalle que je rafe dec idai tout- a-fsit a revfcnir en Canada^ Sacnan&4onc 4u& les'cdnotfe de&aknt partir au cotnmencfeipent d'Avril* je tevai le camp^ et arrival au Wort* ©eorge* le S. de ce thbisi. j| Le ibrigp^e^ai4 sot& tit le meme jour 3k la riv&fere; ;a|br£s pfei8feu££ teiii&tives inutiles,,dansrilPe desqui^le^ il avait iailli Se briber iur.le recifc. M "■ ■' • ■•■&"-- • • ^Sl' ">* ^''Aptnpf^aniiviej) je* tirfcuvai toutes chisel jAetes fBOPt leidepart des canots, lequel etail feeau .4fi Je fis preparer le peu d'effets que je poSsedjaidy et malgre les oftres tres avsMM geuses des niessieurs de la Compagfiie, et leurs instances feiterees, pour m'engager a rester dkns le pay% au moins ena6re unfe annee, je^ demeurai ferine dans ma premifer^resolutiton, Le voyage que j'altais entrepmndJrte 6lait laiig^ il devadt£tre aceontpagneiitef^i^ides Btigu^ et de griandes privations^ et t^feme de quel(jues$ d&ngei&: mais j'etais Mt aux privations et apx: fatigues }t j'avsfis affronte cfes perils de plus &mw genre i et quaftd P#me il n'en eftfc pa& s&tdi ainii, le d£sir de re voir mon pays* mes^afen^ et mes amis j Tespi&rance de me retrouver, dans* Quelques mois, au milieu d'eux, m'auraient fait / m passer pgr dessqs toute autre consideration* Je vais done kisser les bards de la Riviere Columbia, et aM^^^le ledeur a travers les montagnes, les pjaines, les forets, et les lacs de I'Amerique ^epte^fcriap^le: mais je dpis aupa- tavant lui donner aii moins une idee des mqeurs et des usages des habitant, ainsi que des prin- cipales productions, du pays que je quitte, apres un sejour de trois annees. C?est ce que je tfais tacher de faire dans leschapitres stuvaptfe ^'-| 7 * Plusieurs de mes lecteurs d-eairey^iejjJL san3 douie, ici quel* qiies Retails scientifiques sur la, botanrc^ue^e^1'histoire iiaturelle die ce pays. C'est en effet ce qu'on devrait^tteEdre d'unJiomme qui aurait voy&g&pour son plaisir, ou pourt faire des decouvertess mais le but de mon voyage n'etail point tel | no^s occupations ifi'^avaieiii aucun tappQrt avec. la science ; et, c.ojpme je 1'ai dit dans ma preface, je n'etais, et us euis en.cpre? M j^tu^aiiste *u WSSm U A ffS •*& 1, W 178 CHAHTRE XVIII. I [^ It' Situation de la Riviere Columbia—Qualites dit ^Qlimat et du $ol-~*Productions Vegetates e$ Animates, du Fays. Ill I I- I L'embouchure de la Riviere Columbia est Bituee par les 46 deg, 19 ou 20 min, de iat* septentrionale, et entre les 25 et 26 deg. de long, pccidentale, du meridjen de Greenwidn La maree s'eleve de neuf pieds a pic, a Pien- tree de la riviere, et se fait sentir a 25 ou 30 lieues de cette entree, --.^p'- # - # > ■• ; - i§ Pendant les trois annees que j'ai passees a la Riviere Columbia, le froid n*a presque jamais depasse le point de congelation ; et je ne crois pas que la chaleur se soit elevee a plus de 75 ou 76 degres. Le vent d'ouest est le plus fv6* quent au prjptems, et pendant une partie de l'ete; ce vent s'deve ordinairement avec la maree, et tempere la chaleur du jour. Le vent de nord-ouest regne presque continuellement pendant le reste de l'ete, et une partie de Pau« tomne. A ce dernier succede le vent de sud- mL gui souffle presque sans relache depuis 1§: i commencement d'Octobre jusqu'a la fin de Decembre, ou au commencement de Janvier* Cet intervalle est la saison des pluies, la plus pesagreable de Pannee. j:"• La surface dp sol, dans les vallons, consiste en une couche de terre noire et vegetale de cinq a six pouces d'epaisseur au plus: cette couche en couyre une autre de terre grise ex- tremement froide : audessous de cette seconde couche est un lit de gros sable ou gravois, qui couvre des cailioux,§ Sur les hauteurs, une couche de terre noire, fort mince, couvre des rochers ou carrieres de pierres a batir. Nous trouvames le long du rivage de la mer, au sud de la Pointe d'Adams, un banc de terre blanche llbmme de la craie. Les sauvages nous appor- terent aussi, pour la montre, mais d'assez loin au sud, a ce^ qu'ils nous dirent, de la terre rouge, de la terre verte, et de la terre jaiine, et une espece de terre luisante, ressemblapt a de la mine de plomb. Nous ne trouvames point de pierres calcaires, et construisimes inutile- jnent plusieurs fourneaux a chaux. .i. .» m Nous avions eu soin d'apporter avec nous our le Tonquin, des graines de legumes de toute espece j et nous les semames dans le moi$ de Mai. Le jardin avait une belle appa* tiflffl m m i *a ™.i , xence en A out; mais qtioique ces legiuneg eussent ete laisses en terre jpsqu'a la fin de De- pembre, pas un nevput parvenir a niatiirijte, sj ce n'est les raves/ les nayets, et les patate^ Les uavets etaient d'une grqssepr prpdigieusej un des plus gros. que nous eumes" la curiositi de peser et de mesurer, avait S3 ponces decir* .conference, et pesait I5J livres^l lis ^taiept encore en fleur a la fin de Decembre, et ils furept laisses en terre en consequence; maif les graines en furent toutes detruites par de| $ouris qui se tenaient cachees sou$ des souches que nous n'avfons pas arraphees, et infestaient notre jardip.Jf De doruze patates, qui etaient les seules que nous eussiops pp conserver saines, Rous en eumes quatre-vingt-dix | nous les con- servames soigneus^ment pour Igf femer 1§ printems suivant; mais ce fut peinje psutilg 5 £ar cette seconds annee, 1$ terre se trouya he§&* coup plus froide qpe la premiere j et il ne vi$4 absolument rien* f|§|;,,.;Jp •;%* . -^ ■_ :.:-4|l||R ..; II semblerait resplter de §$5 faitg, q$$ le s<j$ est peu propre a la culture, M iQng 4$ la Hj^ yiere Colupibia, ou du moins que la vegetatiop y est exti^qnement lente gt tan^prg, II pe$$ se faire pourtant que le terroir ne soit pas pag# tout leujpeiPe, et qu'il y ait dps epdfojts plj» i\ T'rrfit i /O jlropres'au jardinage que celui que nous aviorif choisii cette j supposition devient meme tres probable,".'quand on considere que les productions v^getales du p&ys sont clifferentes dans fe haut et le bas da la riviere -es arbres les plus communs vers Pentrei de la riviere, et pres du site de notre Etablisse- aariePt, sont le cedre, la pruche, 1'epinette blanche, l'aune, &c. Les cedres y ont de quatre a cinq brasses de tour: les amies y sont aussi prodigieusement gros> ayant de 12 a 20 Jieuces de diametre* Mais J'arbre le plus ex- trabrdi'nairemeht gros que j*£ie vu dans le pays, est une epmette.blanche : cet arbre, qui avail ete etete et ebranche par on coup de foudre, n'etait plus qu'un tronc droit, de 80 I 100 pieds de hauteur, ressemblaiJt a one grosse co- lonne. Cet arbre se trouvait dans le penchant d'une colline, derriere notre Etablissement: nous nous mimes sept autour de son iron~, et ire pumes 1'embrasser, eft etenxlaot les bras, et nous touchant settlement dir bout des doigts I nous le tfiesurames ensuite plus regulierement* et lui trouvames 42 pieds de circonference.* Totifes les Ms que j1ai-racontd ce"fait dans ce pays, j'al trouve des iner^dules: mais il y a prcsentement ici des per* sonncs dlgaeM de^toi qui peuveni I'attegte] 17$ Noiis avions projette de construire autout uh escalier, et de former une platte-forme ait sommet, pour <en faire Pne esp&ce jd'observa- toire, ou point d'observation ; mais des occupations plus pressantes nous firent abindonner ce projet. A quelques lifeues iaudessus du site de notre Etablissement; le fr£ne et le chen^ sont assefc communs: ce dernier arbre n'est ni fort grand hi fort majestueux* f| Depuis la mi-juin jusqu'& la mi dctobre, nous eiiriies constamment des fruits sauvages en abondance : d'abofd des fraises blanches, petites, mais d'un tres bon gout; ensuite des framboises rouges et orahgees: fces framboises croissent sur un arbrisseau de 12 a 15 pieds d& hauteur, dans des terrains humides et otnb'ra* ges: elles sont plus sures que celles de ce pays-ci; • >. < ■"_ ■ : .... %:. a a ! * Les mois de Quillet et d'Aoiit fournissent un fruit d'un afcide fort agreable : ce fruit est de Couleur blede, et uri peu moini^ gros qu'une cerise: la plante qui le parte est Pn arbrisseau de mqyePne grosseur^ a petites feuilles a peu ptes rondes. II y en a aussi de couleur rouge, mais ils sont plus petits. Le mois d'Aout fournit un autre fruit, qui croit en grappes ou en groupes, sur un arbris- *7? seau de la grosseur d'un gadelier ou grosetierf des jardins: les feuilles de cet arbrisseau res* semblent pour la forme a celles du laurier; dies sont tres epaisses et toujours Vertes. Le fruit est oblong et dispose en deux rangs sur la grappe: Pextremite superieure est ouverte en quatre, et laisse appercevoir le dedans du fruit. Ce fruit n'a pas le gout tres fin, mais il est sain, et l'on en peut manger en quantite «ans etre incommode, Les naturels du pays en font un grand usage ; ils le preparent pour Fhiver, en l'ecrasant, et le fa$onnant en petits pains, qu'ils font secher ap feu, sur des claies* ilNous trouvames aussi des bluets, des cerises I graPPes»Jes groseilles, et des poires sauvages, du cacis, et de petites pommes sauvages, de l'espece appellee en Anglais Crab-Apples: elles croissent en groupes> ou bouquets, et sont trop aigres pour etre mangees autrement que bouiU lies. Le haut de la riviere fournit des mure^ sauvages, des noisettes, et des.glands en abon- danceJ| II croit aussi dans le pays une grande yariete de racines nutritives : les naturels font surtout un grand usage de celles qui ont la vertu de guerir ou de preserver du scorbut* Nous en mangeames beaucoup nous^memes* dans la meme intention, et avec le mem&guQ* **»■ m ,i g; rJiti 3Sm Ill 1 f * I !( I\ ih l Ml ' WW In *«»> G&& Une de ces racines, qui ressemble beait- "iCoup a uu jeune oignon, leurtient, en quelque Hgorte, lieu de froment. Ayant cueilli une quan* tite suffisante de ces racines, ils les font cuire sur des pierres rougies au feu ; apres quoi, ils ftes petrissent jusqu'a ce qu'elles soient reduites en pate, et en forment des pains de cinq a six livres pedant, qu'ils serrent pour s'en servir au besoin : ce pain a un gout appmchant de celui We la reglisse* Lors'de notre premier voyage ftux chutes, les naturels du haut de la riviere lions ^resenterent des biscuits tres bien tra- vailles, de forme quarree, et empreints de di~ verses figures. lis font ces biscuits avec une racine blanche qu'ils petrissent et reduisent en pate^et font secher, ainsi td§onnee et confix gureie, sur des claies, a l'jardeur du soleih *'W.'. y Mais la principale nourriture des naturels de la Rivi&re Columbia, c'est le poisson. La peche du saumon commence en Juillet: ce poisson est ici d'un gout exquis; mais il est extremement gras et huileux ; ce qui le rend malsain pour ceux qui n'y sont pas accofjtu- mesj- et qui en mangent une grande quantify &Pssi plusieurs de nos gens furent ils attaques de la^iar^Bce, quelques jours apres que nous e&ifies &ti£ de ce poison notre nourriture oxM m&mm: mm * 179 4jiflaire; mais ils trouverent un.remede efficace? a ce mal dans les framboises dp pays, qui ont la propriete de fess^rrer. - ■- ^^fft;: Les mois d'Aout et de Septembrp fdurnissent d'excellent eturgeon. Ce poisson varie beaucoup quant a la grosseur; il y en a qui ont jusqu'a 11 pieds de longueur, et nous en primes un qui pesait 390 livres, apres que le§ cepfs et les intestins en eurent ete otes. L'c? turgeon p'en^re pas dans la riviere en aussi grande quantite que le saumon. '# 11 Dans les mois d'Octobre et de Novembre, nous eumes encore du saumon ; mais d'une espece differente de celui de Juiilet, Ce der- irier est tres maigre et tres sec: il a la chair de couleur blanchatre, et est insipide au goutj; il differe aussi de l'autre pour la forme, ayant les dents fort longues, et le nez recourbe comme le bee d'un perroquet; Nos gens lui donnerent, par derision, le nom de poisson d sept ecorces9 p'y trouvant presque point de substance." Le mois de Fevrier fournit un petit poisson fie la longueur et grosseur d'une sardine, et que nous primes d'abord pqur de 1'eparlan, Ce, petit poisson a un gout exquis: la peche ep pst abondantej mais die dure peu de tems.# Les principaux quadrupedes sont le cerf, le ..\ W..I. • i\ m ii\ ii I I 1 If mM \ ' 11 i r*B'' i Ii;:!! \U 18& ■:-. ■ '•'■. : daim, ou chevreuil a queue noire, le chevreuil roux ; quatre especes d'ours, distinguees prin-v cipalement par la couleur du poif, savoir, Pours noir, 1'ours brpn, Tours gris et l'ours blanc j Pours gris est extremement feroce et carnacier y Fours blanc se tient sur les herds de la mer, au nord ; le \oup, la panthere, le chat-tigre, le chat sapvage, le siffleur, espece de marmotte, le chien de prairec, le rat de bois, le vison, le p£can, le castor, la loutre de terre, et la loutre de mer. * La loutre de mer fpurnit la plus beU^ fourrure que 1'on connaisse: la peau de cet animal I'emporte de beaucoup sur celle da castor par la grandeur, et par la beaute du poil : elle est recherche.e partout, et principal lem^nt a la Chine, ou die se vend tres cher. & Les oiseapx les plus remarquables sont l*ai* igle-nonne, ainsi nomme par les voyageurs, a cause de la couleur de sa tete qui est blanche* tandis que le reste du plumage est d'un noir sale ; l'aigle noir, 1'oiseau puant, autre esp&ce d'aigle ; J'epervier, le pelican, le cormoran, le £ygne> *e he^on, lagrue, i'outarde, plusieurs es« peces d'oies, plusieurs especes de canards, &c* • Les chevaux sont tres abondants au haut de la riviere; mais ces aniraaux ne gout pas: originairce du jpaye ; ii en sera par|$ §4us tea* P CHAPITRE XHfc $[(2urs, Usages, Occupations, S$c. des Naturefc de la Riviere Columbia. ■ $w Xjejs naturels de Columbia, depuis I'embou* chure de la riviere jusqu'aux chutes, c'est-a* dire, dans un espace de 80 lieues environ de FOuest a I'Est, sont generalement parlant de tres petite stature, les plus grands ayant a peine cinq pieds fran$ais, et plusieurs n'en ayant guere plus de quatre. Ils s'arrachent presque tous la barbe, a la maniere des autres sauvages de l'Amerique: quelques vieillards seulement ge la laissent croxtre. En arrivant chez eux„ nous fumes fort surpris de voir qu'ils avaient presque tous la tete applatie. Cette configura- tion n'est point chez eux une difformite natu- relle, mais un effet de 1'art. Aussitot qu'up enfant est ne, on le place dans un ber£eau, qui n'est autie chose qu'une auge, ou une planche oblongue: un des bouts de cette planche est plus eleve que I'autre, et Ton y a menage de petits trous de chaque cote : la tete de i'epp iant repose sur ce bout eleve j on met sur bqj^ llf Iff •3:-;U 4* it t ffont des coussins d'ecorce de cedre ; et au moyen d'une corde passee dans les trous, op presse ces coussins sur sa tete, et avec le temsr on parvient a lui donner cette forme applatie qffli choque extremement les etrangers, surtout au premier abord. Cependant c'est chez ces barbares un ornement indispensable; et quand nous leur temoignions combien cette manie de s'dfpplatir le front nous paraissait choquer la nature et le bon gout, ils nous repondaient qu'il n'y avait que le§ esclaves qui n'eussent pas la $ete applatie. Les esclaves qnt en effet chez eux la tete ronde, et ils ne leur permet* terft jamais de I'applatir a leurs enfans, desti* nes a porter les chines de leurs peres^ Ils se procurent ces esclaves des tri^us vojsines et de 1'interieur, auxquelleef il$ donnent en echange des" rassades, des peaux de castor, &c. lis traL, tent ces esclaves avec assez d'humanite, tant qu'ils en attendent des services; mais d6s qu'ils les voient vieux et incapables de travailler, ils les negligent et les laissent perir de misere, Lorsqu'ils sont morts, ils les jettept sans cere* monie slkis un tronc d'arbre, ou a l'entree de$ bois. Les sauvages de Columbia sont actifs et sur« tout bons nageursc lis sont adwincs au vol, ou Ifi*? o pliitdt, jlsne.se afcnt pas scrupule de^erober aux etrangers ce quails croient leur convenir, quand ils en peuvent trouver 1'occasion. fLes ibarchandises jet effets, de; fabrique europeenne* sont souv^pt d'un si grand prix aux yeux dje ces bar-bares, .qu'ils.resistentrarement a la ten- tation de s'en emparer^n gg| Ces sauvages ne sont ntillement adonnes aux liqueurs fortes,et different en cela de la plupart cjes autres natu||[p de I'Ameriquej si ce n'est des Patagons, qui cornme eux, regardent les boissons ennivrantes comme des poisons, et I'ivrgs^^comme une taqhe deshonor&nte. Je rapporterai un trait,a ce sujet f un des fils dii chef Comcomlese trouvant un jour a HIEtablis* sement, quelques uns de nos messieurs s'amu^ serenta lui faire prendre du vin; et il se trou- va bientot ivre. 11 en fut malade, et resta danst un e tat dp stupeur pePdantlfdeux jours. Le vieux chef vint nous en faire des reproches, em nous disantf? que nous avions degrade son fils. BSPMf PHI en iV^flpsapt a la risee de ses esclaves, et nousft pria de ne< plus lui faire .prendre de liqueurs fortes a 1'avenir. ,,_ . " <y--\ , _.|f/'- If,; a. \ i Les hommes vont tout nus, ne cachant au- cune partie de leur corps, pas piepie les organe© *% m generation, £n hiveMseplementf iisfe WML- i\ rm Ik % ia ii) ff \ m I HI IP ri Ifl ii 1: "II tilt jettenl gut leurs e$feules une peau de panther^* ..on une esp&ce de Pianteau fait de peaux derats cd4 bois coilues ensemble. Outre ce manteau, >les femmes portent Pne espece de jupon on cotillon fait d'ecorce def cedre, iqu'elles s'at- tachent dtitour della ceinture, et qui leur descend jusqu'au milieu de la cuisse. Ce cotillon est unifpeu plus Idng derri&re que devant S voici comP$eftt elles le fabrriqufentff ayant ar- rarhela fine e'corce du cedre,elles larouissent, comme on rouit le dhanvre, et la disposeht eii franges; prenant ensuite une forte corde de tPeme matiere, elles repartisseht les franges a I'entour, et les y lient. fortement; -ipKVec un aussi mech&nt vetement, dies parviennent a cacher les parties honteuses. " ? La proprete n'est pas une VertP chez ce3 femmes; et en cela dies ressemblent aux au- tres sauvagesses de 1'Ameriqtie Septentrionale i elles s'oigPent le corps et les cheveU£ d'une huile de poisson qui ne repand pas un parfum fort agreable. Q&elquefois aussi, & PiMtation des hommes, dies se-peignent le corps de terr^ rouge, melee d'huile. Leurs ornemehs con*l| fna&ent rfi bracelets delculvrejaunei qu*elk& pwt0Pt indifferemment au pbignet ou audessus sfeula cheviile d& pied > en rhssades ou grainfi ii T85 £te verre; les bleiies sont celles auxquelles elles donnent la preference ; et en coquiilages blancs, hommes Hdiqua, dans la langue du pays, et qui font un grand objet de commerce fchez ces sauvages. J Ces coquiilages se trouvent &u dela du detroit de JiMri de Fuca, et ont d'un a quatre pouces de longueur, et une ligtie fenviroh de diametre I ils sont un peu recourses WL Paturellement perfores; les plus longs sont les plus estimate. " Le prix de leiirs effets &e iregle sur ces coquiilages: une brasse des plus longs vaut ordinairemeht dix peaux de ||astors» 'Jl Quoiqu'uri peii moins esclaves, a ce que je cms voir, que chez la plupart des autres sau« images de l'Amerique, les femmes de Columbia sorit pdiirtant chargees des ouvrages les plus penibles: elles vont chercher 1'eau et le boisj, et portent le& effets, quarid il s'agit de changer de demeure j elles rietoient le poisson et le Coupeht en tranches - minces, pour le faire Secher; dies pfeparent a manger; dies cueillent les fruits dans la saison, Entre ces premiers JSins, dies forit des riattes de jonc, des paniers jx>ur y mettre des racines, et des chapeaux d'ua travail fort ingertieux.^ Comme il leur faut peu de v£temens<i elles ne consent presqse mm | i *H3f m J il 1 ill m 9 wi f] -J Jpi ill v til I, X 1 l\ 1 '. is6|a. a .. ■V- l» P point, et les hoftwnes 0nt ,pIp&souyent qu'etlosi i'aiguille ou l'halaine a la main* :W # ^| Les hommes ne sont pas oisifs, surtout dan$ le terns de la p£phe : n'etant point chasseurs, qt mangeant p^r conseq^ntjlpeu de yiandj|| l^ien qu'ils en aiment le gout, le poissep faifk comme je I'ai deja djv leur principal nourriture : ils profitent done des salons, ou il donpe^ ipur en prendre le plus qu'ils pepvent, s§p^ap| que les intervalles entre ces saisons seraien| pour eux un terns de disette et de jeune, s'iJf Be s'en pourvoyaient pas suffisainment. Voici de quelle maniere ils tont la peche des cWferen* tes sortes de poissons qui entrent pModigpe* ment dans leur ?iyiere. Ja M 'M\- JI Us prennent le sfumom avgc de$ saing? ou, au dard* Leurs saines sont fakes de fils d'oifi tie, et out de quatrevipgt a cent bras^a de longueur. Leurs dards, ou harpons, §e co^po- sent de deux petits morceaux d'(^ reqourbes^ au milieu desquels ils placent im§ petite pointe de ter longpe d environ un dejgi% pouce : ce% deux morceaux dfos sont lie? fortement em semble et se separent par le haut, pouif adip<% tie le manche, qui est une longpe perche % ^eux fpu^ches* Quand ils frappent up ppissoiu les deu& dards s'enfaiiee&t dans, sa chaii * el iJilt K- rii I ffe peuf tjile Ik #ePWse qu'il donnfc, lorsqu*il se sent attaint, nfc Mffipe le tnanche, qpi est tfes faible, & cause d6 spn extrenie longueiii| its le retirent, et I&issefrt nager le p&isS§n jus« tffita G& que ses forces sofent epuiseefi &Vfc£ le§ tfilrdtf retenlis ail mandtee pair la ikft&ii Lfeturg^lh se pfend a I'hamecjofi ou Su fil'efc Les hamecjons stfdt ingt6flieusemdlt fflits de fer| fet entctftilles d'une foite cotde d%rtie, pdti? toifoppcher qu'ite ne &e tpmpent: ils gOPt plSitSi fctfr uPfe coirde d'ecorcd d'M*re* a deux bv$sie% de distance I'uP d§ 1'autfg. Ayant attache Pfti ^Sflloux de la peSSPtePf' de 15 on 18 livfles, a ¥&h des bout& de feettte cPrde, ils la jette'A* fed! £ravfe&' dSPs la rifi&re* ayant soift dfe pp$£r UP0 tjf#fie<§ a i'autrfe borft* SPour appat, ils £fe ser- tettt de p£tits poi&orii $fe Pe^pece SppeileeiPu- ISfe'i lMr ^a§sdPt l'lfat&e§ori par les opfes, et fe^ouvrSnl pour Alttiettre en longueurla cordg qui le retient a la ligfne* Le petit ppfesotf ayant fappai'dtf^ d'etre viv&nt, et la cPrde et&ftjt au jj^u##t, l'eturggp'n mqu a vale 1'appat, H sg tt6u^d pri& ' Qu6$que ce pois#OP s&it fert grds$ il ne fait presque point de resistance. Ils preni fienf de eett§ manure jft$qp*£ 10 ou 12 etHftl g&brfsf efi une s6Ule nuitl Ltfs filets dont life sif SJrfe&t ^ftir Jftiandte ce p^tsfcti® idni au&i fiftg Hi I I ill'l Ii 18? 4e fils d'ortie, et en forme d*e$|i>nnoir, ayant pinq a six pieds de diametre a l'entree, et de JO a 12 pieds de longueur. A l'extrepiite qui se termine en pqinte, ils attachept un pe#t pior? Ceau d'ecprce blanqhe. L'entree de l^ntpnnoir s'ouvre et se ferme a volonte, au nioyen d'une corde au bout de laquelle est attachee upe pier- re de la pesanteur de sept a huit livres. Ubq $utre corde e§t \\6e a un mprceau de bois ; de piapiere que quand on tire la corde a laquell§ est attachee 1$ pie£i$, le sac se ferme, et qu'aij |&ntraire il s'ouvre, quand on 1$ lac^e. . Le filet et^nt ainsi prepare, deu:$ hopime$ 9*epibarquept dans up petit capot, et tenant chacun un bout de la corde, ils le laissept aller au fond, et se laissent deriyer. L'eturgeoQ cherchant sa proie, yoit l'objet blanc au fon4 du sac ; ii y penetre, et se heurtant contre lesj parois, il s'agite j ce qui <*yer$it les p£cheurs4 qui ferment aussi.tdt le filet. || % Le petit poisson que nou§ primes pour de l'e- perlan, et qpe les natprels (ippellent ouiheleka- ne, se pedie a la puise ou au rateau : ce ra- teau n'est autre chose qu'une lpngue jwerche, \ une des extremites de laquelle sont fixees dq petites chevilles pointpes. En passant et re* passant cette perche a Peau* Ton accroche^fe 189 poisson sur les chevilles, et |>on en a bientot $£mpl|un canot. Les femmes le font secher, £t lorsqu'il est sec, qjles l'etendent sur des cordes a double rang, et d'une brasse de long. Ce poisson est la pourriture principale des indi* genes, pendant les mois d'Avril, de Mai et de Juin || ceux du haut de la riviere 1'achetent des autres; car la peche ne s'en etend pas plus haut que chez les Chreluits5 a 15 lieues environ des bords de la mer. ^Ipl || :M i Leurs canots, ou pirogues, sont tous faits de £edre, et d'une seule piece: nous en vimes qui avaient pres de cinq pieds de largeur et 30 pieds de longueur: ce sont les plus grands, et lis peuyent porter 25 qu 30 hqmmes : les plus petits n'en portent que|deux* Le devant se termine en une pointe fort alongee, de maniere flue de la solei ou fond du canot, a l'extremit^ de cette pointe, il n'y a pas moins de quatre oii cinq pieds. t Ce devant ainsi fait sert agjfendre la vague, qui autrement#ntrerait dans la pirogue, lorsque le fleuve est agite. Leurs avirons^, pu pagaies, sont de frene, et ont environ cinq piedsi||| longueur : le haut bout a une poignee faite a pep pres comme le haut d'une bequilfgji* la pale est decoupeefn demilune, ayantdeq^ gointes aigiie^ .^ yjtfe „ ji ...,#• : $ f J Hi : i i til . Ufa 111 I HI m mr :| Il >-,'l \:t $i< |vj|! 1 Leurs matsons, eonstruites de bois de cedre* $ont remarquafcles par leur forme, et sftrtout. par leur grandeur: il y en a gpi ont jusqu'i £00 pieds de longueur, ejtpO ou 40 de largeun. I^oici comment ils les batissent : ils enfpp&ehi en terre des pieux de sept a huit pieds de Ion? gueur, entre lesquels ils passent des pfenche^ et qu'ils lient par le haut avec de fortes copies % a chaque bout du batiment, Us enfoncent ui| poteau de 15 a 20 pieds de hauteur1 ces po* teaux ont PPe entaillure a 1'extremite su|)e« rieure, pour recevoir le faite : les che?rong$ attaches deux a deux,; passent par dessi^^t faite,et reto^pfoent sur le bord des plaPches, qti| iMlevent a environ cinq pieds de terre : le toit est fait de planches posees en travers et atta* ebees aui chevrops0 ■ Le feu se fait au milieil 4e la roaison, et la fumee sVchappe par un trSii pratique audessus* Plusieurs families ftabite||| ces gr|$nd;s Mtimens, se parses les uries del autres par des clpisons. Les partes sont ovale^ par le hautj et fort ba&ses* J ; La batterie:#e cuisine coniiste en plateaux de frene, et en chaudieres de cedre de fo|ftier quarree j avec ces seuls usteffsile^|#te J-epSsisi sent a cuire leur 4|^issdtt £t leur viaPde, e*$ fioip§ d§ tepis qpe nous ne le fw&QM avecnoaf chaudrePs et nos marmites. Void comment ils s'y prennent : ayant fait rougir un certain nombre de caiUoux, ils les jettent tour | tour* dans le vase qui doit contenir les alimens s aussitot que 1'eau est bouijlante, ils y p-longen& le poisson ou la yiande, et recouvrent le vase avec de petites nattes de jonc, pour retenir la vapeur; et la laissent ainsi, jusqu'a ce que le met soit siiffisainmeet cuifc RrjQn se demandera. sans doute dp quels iiistjruJ mens se fervent ces sauvages dans la construe*- iion de leurs pirogues et de leurs ipaisons? Pour faire admirer leur patience etrleur Indus-*- trie autant qu'elies pieritent de Vitre$ il iw suffira pent etfe de dire, que nous oe trouvames pas une seule hache parmi eux : les seuls oiitil] mt ils se servaient consistaient en un cise; de deux pouces^ ordinaireinept fabrique avec une vieille lime, et en un marteau, qui n'etait autre chose (ju'une pierre oblongue. Avec ces mediants instrumens,etcies coins faits de ncepds cje pruche huiles et durcis au feu, ils entrepre« naient d'abattre des cedres de quatre a cina brasses de tour; les creusaient et les faconnaient pour en faire des canots j les fendaient et les r« duisaient en poutros et en pianda.es, pour hair des maisam life's 1 ! j|| li! i\ J92T CHAHTRE X3C piiite des Moeiirs des Naturels de Columbia Leurs Guerres-^L'eurs Epousailles-— Leur Midecine—-Leitrs Funerailks—-Leurs notion!* religieuses—Leur L'dnguK La politique aes naturels de Columbia se re- duit I peu de chose: chaque village a son chef f mais ce chef ne parait pas exercer uhe grand^ autPrite sur $e$ concitoyerisi Cepdntlant, a si mort on lui fend de grands honneurs; oil prend une espece de deuil; on chante pendant plusieurs mois son oraisofl funebre* Ces chefs ne sont considered (Jp'efi proportion de leurs richesses : un tel a-t il beaucoup de femmes, d'esclaves, de rassadeS, &c. c'est un grand chef. Ces saiivage& se r&pprochePt par la de certains peiiples civilises, chez qui le prht d'un horn trie g'estime pat la quantite de l'or qu'il possede. Comme tous les villages forrtient autant de petites Souverainetes indepehdantfcs les unes des autres,- il s'eieVe soutfePt des differens, soit <Hitre les chefs, soient entre les ttibusf* Ces Mm - -diiferens se terminent, pour l'ordinaire, p$f de$ compensations equivalentes a l'injure. Ce- pen dant, quand I'offense estgraye, comme un as? .sassinat, (ce qui est assez rare,) ou l'enl&ve* merit d'une femme, (ce qui est pssez corpmun,) Jes parties s'etant assure d'up norpbre (le jeunes gens qa'elles payent pour les aider, on se prepare a la guerre. JjMais avant d'en venir aux mains, on donne avis du jour oil l'on ira at? taquer le village ennemi j ne suivant pas en xela 1'usage de presque tous les autres Ameri? cains naturels, qui fondept sur leurs ennemis % l'improviste,et mas^acrept pu epleyenthqmmes^ femmes, et enfans; ceux-ci, au cpntraire, s'em« barquent dans leurs pirogues, qui, dans ces occasions sont cpnduit.es par les femmes, < s$ rendept pres cfu village ennemi, entrent en pourparler, et font tout ce qui depend d'eux pour terminer le different, a I'^miable: quel, quefojs une tierce partie se fait ipediatri<?e ep* tre les deux premieres: celle-la garde un$ ex- acte peutralite. Si ceiix qui demandent justice ne l'obtiennent pas a leur gre, alors ils se yetirent a quelque distance^ et le combat com- rneuce, et se continue pendant quelque terns, avec acharnement de part et d'autre j mais s^ussitpt qu'un homipe ou deux tombent^ ceu;$. #5 k '! nw m Iff sm fli.l. 1!> < . in ■■. i® les percl&nt i'avouent vaincus, et le combat fcesse. Si ce sont les gens du village attaqu6 qui ont le dessous, lib autres ne se retttent qu*a* pres av^lr re9ii des present Lorsque le csom* tat est difi&re au lendemain, car ils ne com* fcattent guere qu'a la clarte <fu jqur, co#me pour rendre la nature.temoin c|e leurs exploits, lis poussent testate la nuit des cris affreux, et se "Kefient les unl les autres, par des menaces, des railleries, et des sarcasmes, a peu pres comme les iMros d'H[omere et de Virgile, lprsqu'ils cont assez pr£s pour s'entendre. Les femrties et les enfans ont toujours lmsse le village avan^ tjue le combat commence. Leurs copibats sont presque tous maritimes 5 car ils se battent ordinairement de dessus leurs> pirogues, qu'ils ont soin de tenir penchees, pour en presenter le flanc a 1'ennemi; et ou ils se tiennent a demi couches: par ce moyen, ill ^vitent la plupart des traits lances contre eux# p. Leurs armes offensives sont Tare et la flechef et une esp£ce de sabre dont la lame a deux Iranchans, et environ deux pieds et demi de longueur et six pouces de Iarge&r: ils com* battent rarement d'assez pr&s pour s'en s&vir. lis portent pour armes defensives ufle casaque de peau de cerf double, a laquelle ils font des 9$ * -r>? * ■> »- feus pour passer les bras, et qu'ils jettent sur leurs epaulep. Cette casaque |Ieur descend jusqu'a la cheville du pied: die est impenetrable aux Heches, qui ne peuvent traverser lef deux doubfes de cuir; et comme leur tete est aussi couverte d'une esp&ce de casque* le c6i$ £st presque la seule partie du tbrps par ou ils? puissent etre blesses, lis ont une autre es- pece de cuirasse, qui est un corset fait de la* jnines (Tun bois foft dur, entrdacees de fils d'ortiel Le gufrribf qui revet ee corset ne pdtte point la casaque de peSts 4e eerf f il est iin peg, inoins a convert* mais beaucbup plus libre J cett$ derniere irniuf e etant fort pesante et fort roide. i|' Nous les trduvariies en possession de quejques armes a feu, triati n'ayant pas de poiidre, ils ne J)ouvaient en faire auciih usage : et jpbur bierjt dire, un tres petit iionibre d'entr'fePx avaient &ppris a s'eri servir. ,-,, j_ .-, ■'-'«'■■■ %■■' II 11 est preique inutile de dire que dans leurs expeditions guerriei*es, ils ont le corps et le visage barbbuilles de diverses peintures, et sou« l^ent de la Mahiere la plus bisarre. Je me sou* tietis d'avoir vu le chef des Cathlanaminimin^ Vetiu au iecdurs des Thlacatama* contre le$ Kelemoux, une exacte moitie du visage peiaft nrx blanc, et I'autre moitie ea noir* till &■ ilii |J ; /I ill 1 Il tm' fl 11 M -iffifa fill I « ill! iiif ,; ill J 'illjlll ■ Ji r Leurs 6pausailles se font avefc assez^fde sc#« lemnite. Des qu'un jeune homme recherche une fille en mariage* les parens de l'amant font des propositions a ceux de l'amante, et lors^ qu'on est convenu des presens que doit donneil le futur epoux aux parens de sa future epousef les parties se rendent au logis de cette derw jiiere, ou tous les pfoches sdnt invites a se trouver. Les presens, qui consistent en esclaves, rassades* bracelets de cuivre, hdiqucfy tuc. sont distribues par le jeune homme, qui^ de son c6te, en re$oit autant, et quelquefois davantage, selon les facultes ou la munificence des parens de la fiancee* Celle-ci est alors amenee par les vieilles matrones et presentee au jeune homme, qui la prend pour sa femmejr apres quoi chacun se retire. ;|8r lp Les hommes ne sont pas fort scrupuleux suf leur choix, et ne s'informent guere de la con- $luite qu'atenueune jeune fille avant sesnoeesf et il faut avouer qu'il se ferait peu de mariages, si les gar$ons ne voulaient epouser que des lilies sans reproches du cote de la chastete j *car dies ne sont nullement scrupuleuses sur eet article, et les parens leur donnei|t a peu pres 4a 4essus liberte franche. Mais des que jfe aura age est oontracte, les epoux se gardens 1S»7 Pun a 1'autre une fidelite inviolable : r'adul* tere est presque inconnu parmi eux, et la femme qui s'en rendrait coupable serait punie de mort. Cependant* le mari peut repudrer sa; femme, et celle-ci peut se Her par le manage k un autre homme* La polygamie est en usage chez ces sauvages ; il y en a qui ont jusqu'a quatre et cinq femmes : et quoique souvent ii arrive que le mari en aime une plus que les autres, elles ne montrent jamais de jalousie, et vivent entr'elles dans le plus parfait accord. ,: II y a des charlatans partout, mais ils sont plus nombreux chez les sauvages qu'ailleurs* I parceque chez ces peuples ignorans et super- stitieux, le metier est plus profitable et moins dangereux. Des qu'un nature! de Columbia se sent indispose, n'importe de quelle maladie^ on fait venir le medecin, qui commence ses operations comme suit I le malade est etendu sur le dos | ses parens et ses amis sont ranges autour de lui* tenant chacfflt un loim baton d'une main* et un plus court de 1'autre: le medecin entonne un air lugubre, et les per* sonnes presentes chantent le meme air, en bat- tant la mesure avec leurs batons, Quelque- fois on fait monter un esclave sur le toit de la maison, ou il frappe a coups redoubles sur le£ m ' ill i pp. I llil! if* : . "ri!J!i . ||; ■ !;•; K Mi flatsche^ cliantant comme ceux qui sont dani 'interieuh Pendant ce terns \a, le mededti ;availle I guerir le malade, se mettant pouf cela a genoux devant lui, et liii appuyant, de toutes ses forces, ses deux poings dans l'est-6* iliac. La douletir que cause au malade cette operation violente lui fait jetter des cris per-* §ants | mail le dbcteur chantarit alors bea.ui fcoup plus fortj et les assistants a son eiemple^ a voix du pauvre malade se irouve etouffee at celles del autres, A la fin de chaque Stance oil couplet, le medecin, joignaht les deux liiaiiis, les approche de ses (evres e| souffle dessus: cette operation ie repete jus* iju'a ce qu'il ait fait soitif de Sa bouche un# petite pierre blanche qu'il yavait mise d'atvanc&l II va ensuite mbntrer cette pierre d'un air de iriomphe a ceui qui s*interessent a la sliite dii inalade^ leur disant que le mal est arrache, et que le malade ne peut mafiquer de gtieriri J'ent ai vu qui ehveloppaient precieusemeht la sourci flu mal, dans un morceau d'ecorce, et la jettaient 6u feu en soufflant dessus. C'est ainsi que cei jongleurs en imposent a ces simples et credules enfansdj^la nature, Deiii il arrive souvent qu'un malade qui aurait ete sauve par une aignee, ou par urn simple purgatif, est e&lev£ V |>ar tine mort prompte* Au reste, que le ma- fade meure ou se retabiis.se, le charlatan est foujouiSj comme chez nous, egalement bien recompense. f^Queiques uns des plus avises s'appercjoivent sans doute de 1'imposture de ces jongleurs; mais la crainte de deplaire a la multitude superstitieuse, les emp6che d'ou- %rir la bouche. p lis deposent leurs marts dans des canots, sur des rochers assez eleves pour que les eaux du printems ne les haignent pas. On met a cote dudefunt son arc** ses flep|iesf et quelques uns Hie ses ustensiles : ses |emmes,ses parens, etses esclaves se coupent les cheveux, en signe de deuil, et vont pendant plusieurs jours, au lever et au coucher du soleil,a quelque distance du Village, chanter une chanson funebre. Ces peuples n'ont point* a proprement par- ler, de culte public* Je ne pus jamais, durant tnon sijour parmi eux, m'appercevoir qu'ils adorassent aucune idole. lis avaiefipt pourtant Me petites figulfes sculptees, mais ils ne parais- saient pasfen faire grand I cas, offrant de fious les edianger contre des bagatelles. Ayant voyage avec un des fils du chef des Chinouques, (Comcomle,) jeune homme intel* Jpjgent et eommunicatif, je lui fis plusieurs ques* Iff lliii il Hi if Kill: 1 'n wl\ ill I .a C % V 111 il •■wwMB^HI^HHi / Io& 1 Riti ilm lions concernant leur crqyance religieuse, e£ voici en substance ce qu'il m'en dit § Les hommes, suivant eux, furerit crees par une di* vinite qu'ils nomment Etalapasse; mais ilg etaient imparfaits, ayant une bouche qui n'etait point fendue, des yeux qui n'etaient points ou- verts, des mains et des pieds qui n'etaient points mobiles ; en un mot, c'staient plutot des statues de chair que de veritables hommes. Une seconde divinite, qu'ils appellent Ecan? num, moins puissante, mais plus benigne que la premiere, ayant vu les hommes dans leur etat d'imperfection, prit une pierre aigiie, et leur ouvrit la bouch-e et les yeux : die donna Pagilite & leurs pieds et a leurs mains, Cette divinite compatissante ne se contenta pas decea premiers bienfaits; die enseigna aux hommea a faire des pirogues, des pagaies, des filets^ en un mot, tous les ustengiies dont ils se seiv vent. Elle fit plus encore j elle renversa des rochers dans le fieuve, pour l'obstruer et faire rassembler le poisson, afin qu'ils en pusser;t prendre autant qu'il l?ur en faudrait Les naturels de Columbia croient que \e$ hommes qui auront ete bon§ ^itoyens, bons. peres, bons maris, et bons pecheurs, qui n'au# sont pas tue, &cy seront parfaitetneijt ^ejjre^* £01 1 igtpfes leitr mort, qu'ils iront dans un pays oh ils trouveront du poisson, des fruits, &c. en abondance; et qu'aii contraire|eeux qui auront mal vecu, habiteront un pays de jeune, ou ils ne mangeront que des racines ameres, et ne boiront que die 1'eau salee; |? ^ §! Si ces notions sur 1'origine et la destination future de Phomme, ne sont pas exactement conformed a la saine raison, on conviendra du moins qu'o3| n9y remarque pas ces absurdite& dont fourmillent les mythologies de presque tous les anciens peuples de l'Asie et de l'Eu- rope. L'article qui fait de i'habilete a prendre du poisson ube-vertu digne d'etre recompensee dans 1'autre monde, ne defigure pas t&ntfle dogme salutaire et conselant de 1'immortalite de Famei et des peines et des recompenses futures, qu'on serait tente de le croire d'abord 5 car si 1'on y reflechit un peu, on concevra que le boo pecheur, en travaillant pour lui-meme, travaille aussi pour la societe : c'est un citoyeu utile qui contribue, autant qu'il est en lui, a eloigner de ses semblables, le fieau de la*?amine | e'estun homme religieux, qui honore la divinite* en faisant usage de ses bienfaits* ..... On ne doit pas s'attendre que des hommes parfaitement igiaorants soient exempts de su-» m ill ill? mm pi mm lllfra Hi' '\ feBf m W^mm fi\ Mi H III 3 lilil T If n 1 mi k if 11 mm 111 1 AMI o j)erstEions : une des plus ridicules a rappopE$# la maniere d'appreter et de manger le poisson* Dans le mois de Juiliet, 1811, ils ne nous ap» porterent d'abord Ifu'un petit nombre de sail* mons a la fofsi dans la crainte que nous ne les coupassions en travers; persuade que si nous le faisions, le fieave serait obstrue, et 1# peche infructueuse. Ayant fait des reproches aui chefs k ce sujet, ils nous en apporterent une assez grande quantite, mais tout r&tis, et qu'il nous fallut manger, pour ne pas leur deplaire, avant le cbucher du soleil. Ilassures enfin> par les pf^messes sofemnelles que nous leur fimes de ne pas cooper- le saumon en travers, lis nous en fournirent abondamment, pendant tout le tems de la peehe. * Malgre les vices que I'on petit reprocher au& iiaturels de Columbia, je les crois plus proches tie l'e'tat de civilisation qu'aucune des tribus qui habitent a PEst des Montagnes de Roches,* lis ne m'ont pas paru tellement attaches MeurS habitudes qu'ils ne puissent adopter facilement: I celles des peuples civilises: ils s'Mbilleraie||| volontiers a PEuropeenne* s'iis avaient les moy» ens de se procurer des etoffes. fPour encoifl rager ce gout parmi eux, nous pretions des culottes aux chefs, toutes les fois qu'ils voulaieiSI w C-/. V£L* .fv.'lr^CtZ v^^^J^^L^Jj ^ J^Q f 80$ % ©ntrer dans nos maisons, ne leuf permettant jamais de le faire pus. Ils possedent, en un degre eminent, les qualites opposees a la pa- resse, a 1'imprevayance, et 3 1& stupidite : les ehefs surtout se distipgu^pt par leur bon sens et leur intelligence, Geperalepient parlant, ils ont tous 1'intellect prompt, et la memoire tenace: j'eus occasion de reoi§rquer particu- lierement cette derniere qualite d$ps Comcom- le: ce vieux chef apant ete surlf>mvire 1'Albatross, il reconnut d'abord le Capit%ipe Smitfe, qu'il avait vu en 1810 ; il reconnut de merpe son second, quoiqui'il y e\j| seize ans; que ce dernier ne fut venu a la Riviere Columbia. L'ayant apper^u, ii s'approcha de Jpi, e%. lui dit, en $pn langage, Ship Bowles; voulant lu| faire entendre qu'il l'avait vu autrefois, sur ua * navire que commandait le Capitaine Bowles\ ce que le second nous dit £tre vrai. ^ II ne me reste plus qu'a dire tin. mot de }a langue Chinouque, ou Tchinouke, qui est celle que parlent tous les indigenes depuis i'embou- chur^ de la Riviere Columbia jusqu'aux chutes, Cette langue est dure, et d'upe prononciation difficile pour les etrangers, etant remplie d'as- pirations gutturales, comme celle des monti- gnards d'Ucosse^ Les Tchinoukes ne cpnnai&- ii k i\ v~/ rv ** ,7. mm mm fa a, m il llll Oil!! |ent point les consonnes F, V, &c. Us n*on| pas non plus notre R, mais une forte articula* tion gutturale qui approche un peu du son 3$ cette lettre prononcee en grassayant, comme dans Cfireluit, ou mieux peut-etre Hreluit* Les combinaisons thl ou // et It sont frequentes dans le Tchinouke, comme dans le Mexicain. Je mettrai, pour me conformer a 1'usage re$u« quelques mots de cette langue sous les yeux du lecteur, bien que je sente la presque inutility d'une telle nomenclature** % i| ■"'ffffl s Quelgues mots de la langue Chinouque ou m ' .. Tchinouke. § --^Rr- " IZtalapasse, Dieu, ou Elaighte, esclave* 1'Etre Supreme. JEkannum, le bon Es prit des Eaux. Tilikum, les hommes* Chouttilikum, des horn mes. Tanasse, enfant* Olikl fille. j| fjP:v ; Ibikats, le nez. Tlaolth, du sang* Outlah, le soldi. Ocoutlamaine, la luna Papische aiyonJcs? Eu» Ilekai, la terre. ropeens. K outane, cheval. JCatnoux, chien.Jp MoulaJc, chevreuil J&quannet, saumon, Icanneve, pirogue* /$&'&, pagaie.p -^ Thlipaight, corde* Olo, la faim. * Pattatch, un present Passischqua, couverte. Takut, six. Passische, drap. Sinebakust, sept* jfaienoulk, tabacu Pousk, navire* SakquaUal, fusiU Oudpto, patates Chalaks, fache, ee* JSIdika, mon, ma* Icht, un, une. JMtakust, deuXt Thloun, trois% Lakut, quatre. Stouktekane, huift Quaiust, neuf. ItalUlum^ dix. Ekoun-icht, onze. Ekoun-makust, douze* et ainsi de suite. Makust Thlalt, vingts, «A^ ou A7«r4 non, ne* pas, Kantchick, quand? Ouinapi, biciitoi* Quannum, cinq* iSfe J&fcA, je t'aime* * Kakhpah emoreya I ou vas-tir? Kantchik alachoya ? quand pars-tu ? KantcMk euskoya % quand reviendras-tu % JSIixt enethlitkal, tu ne comprends pas, Mitiaight o kok, assieds-toi-la. Tane tse koulama, montre-moi ta pipe* Patlatch nain maika ? veux-tu me la donner? Jkta mika makoumak? Que veux-tu manger? Thlounasse oliU, peut etre des fruits. Nix, quatiasse moulah thlouskf Non, donne* Iftpi de la viand^ J il Hill II I WW. , CHAPITRE epart du Fort-G^rge-~~Accident—Passage des Dalles, des Plaines de Columbia, <§r.— Aspect du pays---Les Rivieres Walwwala et (jhahaptin—Serpens a Sonnettes, $c.—Quelques details sur les Naturels du Haut de la Riviere Columbia^ Nous quittances le Port-George, le Lundi matin, 4 Ayril, sur 10 canots, dont dnq etaiept cPecorce, et cinq de bois de cedre, portant chacun sept hommes d'equipage et deux gas- sagers, tous biep armes* MM. J. G. M'Ta- viah, D. Stuart, J. Clarke, R. Fillet, W. Wal- |ace, P. M'Gillis, D. M'Kenzie, &c* etaient du voyage. II ne nous arriva rien de remarquable jusqu'au premier rapide. ou nous arrivames le 10. Le portage se fit aussitot, et nous cam- pames sur une ile pour la nuit. Notre grand nombre avait fait prendre la fuifce | la plupart des naturels, et ceux qui etaient restes dans les villages montrerent des dispositions tres paq|- fiques. lis nous vendirent quatre chevaux et tme trentaine de chiena. •■■Ill E ifNous nous remimes en route le 11, de grand. matin. Le vent etait favorable, mais soufflait avec violence. Sur le soir, le canot dans le- quel etait Mr. M'Tavish s'emplit, en 4oubIant une pointe de rocher, et coula bas. IHeureuBe* tnent la riviere n'etait pas profonde en cet eiii droit j personne ne se noya, et Von parvlni k sauver tout le bagage* Cet accident nous obligea a camper de bonne heure. v Le 12, nous arrivames a un rapide appeft! les Dalies .* c'est uii canal creuse par la nature dans des rochers qui sont presque partout coupes perpendiculairementJ ce canal a Jraif ou quatre cents pieds delargeur, et environ deux milles de longueur. ; Le portage nous fjccup^ jusqu'a la brune* Quoique nous n'eussions pa$ vu un seul sauvage, dans le cours de la journ^e4 nous fimes sentinelle toute la nuit 5 care'etaS la que MM. Stuart et Reed avaient eteattaques par les naturels. * »• Le IS, nous fxmes deux portages, et rencoiii frames des sauvages, de qui nous achetames des chevaux, et du .bois. Nous camples jl bonne heure, sur une plaine sablonneuse, oi\ nous passames une mauvaise nuit: le vent, qui soufflait avec impetuosite, elevait de£ tou$ Dillons de poussiere qui nous incommodaiei$ n SOS ■ =' il m •I II 6J iii 1! kaucoup, et souillaient nog provisions d& bouche. • ... : * Le 14 et le 15; nous passames ce qu'on ap* pelle les Plaines de Columbia. Depuis le haut du premier rapide jusqu'ici, l'aspect du pay* devient de plus en plus triste et desagreablef on ne rencontre d'abord que des c6tes pelees qui offrent a peine a la vue quelques pins isoles^ et a uiie grande distance Pun de 1'autre : eP* suite le terrain, depouille de verdure, ne laisse pas meme appercevoir un seul arbuste : le peii d'herbe qui croit sur ce sol aride paraitybrul£ par J'aprete du climat. Les naturels qui fre* quentent les bords de la riviere, pour la peche du saumon, n'ont d'autre bois que celui qu'ils attrappent a la derive. Nous passames plusieurs rapides, et arrivames a une petite riviere appellee T tala. Cette riviere vient du S» E# Le 16, nous trouvames la riviere plus etroiter les cotes s'elevaient de chaque c6te* sans nean- ttioins presenter un seul arbre a la vue. Nous parvirmes a la riviere Wakmala, qui se jettft dans la Columbia au S. E. Cette riviere a pea de largeur a son confluent^ et n'est pas navigable a une grande distance; On appercpoit an S. E. une rangee de montagnes* a la distance d'a peu pres 15 ou 20 lieues, Derriere cep IfrioPtitgnes, le jf>ays devient encore plat et §0 ||>lbftneux, et est habite par les sauvages appei- ies Serpens. Nous trouvames, sur la rive gauchef|du Walawala, un campement de sauvages, consistant en une vingtame de loges ou Itabanes. Ils nous vendirent six chiens et huit chevaux, la plupart <fort maigres* Nous en Jluames deux : je montai sur un des six qui res- taient; Mr, Ross en fit autant; et nous con- duisimes les quatre autres devant nous. Sur le declin^du jour, nous passames la riviere Lewis, appellee Chahaptin, dans la langue du pays- Cette riviere vient du S. E. et est la meme quefelescendirent Lewis et Clarke, en §1805. Le Chahaptin me parut avoir peu de profondeur, et environ 200 toises de largeur, a son entree* Le pays par lequel nous venions de passer est un compose de eoteaux, de rochers escar- pes, et de vallons converts d'absynthe, dont les tiges ont pres de six pouces de diametre, mk pourraient servir a faire du feu, Nous tuames six serpens a sonnettes le 15, et le 16 nous en vimes encore plusieurs parmi les rochers. Ces reptiles dangereux p&raissent £tre en grand nombre dans cette partie du pays. Les plaines Ippnt aussi habitees par un petit quadrupede de 27 ' 1 ¥' ■Btli BIO M & m I Mit a neuf pouces de longueur seulement, c$ d'une forme approc&ante de celle du chien. Ces animaux ont le poil (run roux terne, les pattes de devant fortes et munies de longues 'griffes, qui leur servent a creuser leur demeure sous terre. Ils sont tres curieux : aussitot qu'ils entendent du bruit, ils sortent de leurs trous, et se mettent a aboyer* lis ne sont pas mediants, et s'apprivoisent facilement. Les naturels du haut de la Riviere Columbia, a partir des rapides, different essentielle- ment par le langage, les moeurs, et les habitudes, tie ceux dont il a ete parle dans les cha- pitres precedents. Ceux-ci n'habitent point dans des villages, mats sont errants, comme les Tartares et les Arabes du desert: leurs femmes sont plus industrieuses, et leurs filled plus j^e- tenues que celles des peuplades du bas de la riviere. Ils ne vont point nus, mais portent des habits faits de peaux de daim, qu'ils ont soin de frotter avec de la terre blanche, pour les tenir propres. On les voit presque toujours a cheval : ils sont en general bons cavaliers : ifa poursuivent le daim, et penetrent jusqtyfeu Missouri, pour tuer le boeuf Illinois, dont ils font secher la chair, et qu'ils apportent sur leurs cxivaux, pour en faire leur principals m liourriture, durantrhiver Ces voyages ne sont pas pour eux sans dangers ;, car ils, ont beaucoup a apprehender de la part des Pieds-Noir s, leurs ennemis. Gommq cetje tribu est, puis» sante et feroce, les Serpens* les Nez-Perces, ou Chaliaptins, les Teies»Plattes, &c. font c^use commune, et se liguent, contre die, lorsqu'il s'agit d'alier faire la chasse a l'Est des Montagues Us partent avec leurs families, et sou- vent la cavalcade se monte-a 2000 chevaux. Quand ils out le bonheur d# ne pas rencontrer Pennemi,, la chasse est ordinairement bonne | ilschargent upe partie de leurs chevaux de la venaison, et s'en retournent che£§eux, pour passer tranquillemept I'hiver^Quelquefcis, au contraire, ils sont&tellement harasses par les Pieds-Noirs, qui fpndent.sur eux de nuit, et leur enlevent leurs, chevaux, qu'ils sont con? faints d^ s'en revepir sans avoir fait de chasse, et alors ils n'ont que des racines. pour nouni* tare, durapt tout I'hiveii ,. Ces sauvages sont passionnespourdes courses de chevaux: les pans qu'ils font en ces occasions vont quelquefpis jusqu?a;les depotsiller de tout ce qu'ils possedent. Les femmes vpnt a chevai comrpe les hommes. Itin guise de bride, ils.se servent d'une corde j|S£e de cMf&de chq- K qu'ils attacbent a la bouche de l'aaurft* fi ii! I1 II n ill ill | ill ilSl; ; ri m 1 lwl! SIS 1 if ■Hi 1* li!: !)|Hf ■ii! J i' wc In lilfc! .'if! JfefHSill ■ pun &:■ La selle est un coussin tres propre a l*usag^ auquel il est destine, bl.essant rarement le che?*t val, et ne fatigudnt pas le cavalier autant que nos selles Europeenes. ftLes etriers sont des morceauxde bois fort.ingenieusement travailles* replies, et de meme forme que ceux dorit on $e sert dans les pays civilises* Ces morceaux de bois sont reconverts d'une piece de peau de -chevreu.il posee humide, et qui en sechant,. se roidit, et devient dureet ferme, ^S Ilis se procurent leurs, chevaux parn$| les troupeaux de ces animauxftnarons qui se vexm contrent quelquefoisr au nombre de^plle a quinze cents., Ces chevaux viennent du Nou* veau Mexique, etsopt de race Espagnole* Nous en #$mes pieipe qui avaient ete etempes par des Espagnols*/ Quelques una de nos, gens, qui avaient penetre au sud, me ^jirent qu'ils avaient vu.& des brides dont les piords leur avaientflparu d'argeft^ La forme des selles dont les femmes se servent prouve qu'ils ont pris modele sur le§§selles Espagnoles destinees au meme usage Un des assoeies du Nord- Ouest, (Mr. J. G. MpTavish,} pons assuraavoif vu, chez la nation des Spokanes|une vieille femme qui lui flit qu'elle avait vu des hommeSs blancs occupes au labourage : elle lui dit qu'llle avait&u aus&i des eglises, ce qu'eile faisait en* nil t mm 213 tendre, en imitant le son d'une cloche tiree par une corde : et pour confirmer encore da- rtantage ce qu'elle disait, elle fit devant hji le signe de la croix. Ce monsieur en conclut qu'elle avait ete faite prisonmere, et vendue aux Espagnols qui habitent les rives superieures de la riviere Del Norte^ laquelle doit prendre <$a source au sud d'une chaine de montagnes qui fut appercjue distinctement par MM, Hunt et M'Kenzie, lorsqu'ils traverserent le continent, pour se rendre a la Riviere Columbia. Comme la maniere de prendre les chevaux marons ne doit pas etre generalement connue de mes lecteuzs, je la rapporterai ici en peu de mots, Le sauvage qui veut prendre des die* vaux, monte sur un de ses meiileurs coursiers, muni d'une longue corde faite de crip de cheval, et dont un des bouts est en noeud coulant j arrive pres d'un troupeau, ii sejette.au milieut et lan9ant sa corde, il la passe adroitement sufr- la tete du cheval qu?|l veut prendre ; puis? tournant promptemeilt sop ceursier, il tire la corde apres lui: le cheval, se sentant etrangle% fait peu de resistance; le sauvage s'approche alors, lui attache les deux pieds de devant, et le laisse, jusqu'a ce qu'il en ait pris ainsi le nombre qu'il veut emmenenj II les conduit en« suite devant lui, et les dompte au besoia. 1 ill mm 11 . J I ill i 11 m Urn m fl w Sill Hi- fill ifiijii iiili M CHAPITRE XXII. Rencontre de la Veuve d9un Chasseur—Son R4* mfcit—Reflexion de I'Auteur-—Rapide du Pre* tre<—Rhiere Okenakane—*Saut des Chau~ dieres—Mousse de Pin—Rarete de Vivres ^Rivieres, Lacs, §c.—-Accide7ii^**Rencontre Vue des Montagnes de Roche '&.. Le 1§|, la fatigue que j'avais eprouvee .1 cheval, la veille, m'obligea a rembarquer dana mon canot. Vers huit heures, nous passames tine petite riviere venant du N. O. Nous ap«* percentiles bientot apres, des canots qui faisaient force de rames pour nous atteindre. Comme nous poursuivions toujours notre route, nous entendimes une voix d'enfant nous crier en Fra^ais, | arretez done, arrete? done." Nous mimes a terre, et les canots pous ayant joints, nous reconnftmes, dans 1'un d'eux, la femme et les enfans d'un nommepPierre Dorion, chasseur, qui avait ete envoye avec un parti de liuit hommes, sous la conduite de Mr. J; Reed* pour faire des vivres chez la nation des Sei> pens. Cetteifenime nous apprit la fin mak it M heureuse de tous ceux qui composaient ce parfeu Elle nous dit que, dans le cours du mois de Janvier, les chaSvSieurs s'etant disperses 9a et la, afin de tendre leurs pieges pour prendre le castor, les nommes, Jacob Peznor, Gilles Leclerc, et Pierre Dorion, son mari, avaient ete attaques par les naturels; que Leclerc, qui n'etait que blesse, s'etait rendu a sa tente, ou il etait mort, au bout de quelques instans, apres lui avoir eu annonce que son mari avait ete tue; qu'elle avait aussitot pris deux chevaux qui etaient restes pres de sa loge, avait tait monter dessus ses deux enfans, et avait gagne en toute hate le poste de Mr. Reed, qui etait eloigne d'envi* ron cinq jours de marche de l^ndroit ou son mari avait ete tue ; que son etonnement et son inquietude avaient etefextremes, lorsqu'elle avait trouve la maison deserte, et apper^u quelques traces de sang ; que ne doutant pas que Mr. Reed n'eut ete massacre, elle s'etait en- fuie, sans perdre de terns, vers les montagnes, au sud de la riviere Walawala, ou elle avait passe 1'hiver, ayant tue les deux chevaux, pour se nourrir, elle et ses enfans ; quSenfin, se voy- ant sans vivres, elle avait pris le parti de redes- cendre les montagnes, et de gagner les bords du Tacoutche Tesse, dans 1'esperance de rei|| I I t ■;■ i" v ^j u \ \m mm mQ •• '-JI ■"■''':': ■ l^ntref d^^uwges plus h|Piains, qui la lais* llraierit subsister parmi eux, jusqu'a I'arrivel des canots, qu'elle savait devMr remontdf riviere, au printems* Les sauvages du Wz wala avaiShi en effet accfdlli cette femme avec beaucolip d^hppitalite, et c'etaient eux qui nous l'amenaient, ffN'ous leur fime^qud- ques presens, pour les dedomi|l§jer"^d^^Pli soins el de leurs peines, et ils s'en retournerent satisfaits. W-','"' '"'"'"■]. '"^—y : *■ y:]":^-' ''vlf| Les personPes qui perirent dans ce ffialleu- Teux hivernement, etaientyM^^Johi^Rfed, fe)mnis,) Jacob Peznor, Johiip Hobhough, Pierre Dor ion, (chasseurs,)flGilIiI Leelerc^ Francois LandrJ|* J. Bte> Turcot,$^ndre La- chapSlle, et Pierre Delaunay. jfNous ne dou- tames pas tjije citte boucherie ne futtune ven- ^ance exfrcee contre nous par les i^tufels, poj^pa'pnort d'un lies leuf^|^i%^les gfens cfjl parti de Mr, Clarke avaient {Pplu pour vol, le printems i'auparavariSr Ce fait, leltPassacre de l'equipage du To^pin, la fin lAlheureuse dulCapitaine Cook, et beaucoup d'autres ex- m m u i 1 if * Landry mourut dans le mois de Novembre, des ecrouelles. Delaunay avait laisse Mr. Reed, des( Pautomne, et n'a^aj^pil 6te vu depuis. C'etait un|metif d'une humour acariatre, qui s'etait marie | une femme du pays. ettiples semblable^ proi^|pt |bmbien les Eu« rope^hs qui ont des relations avec des peuples barbares, doivent se garder d'eh agir a leup £gard sur le pj$d d'une ineg||ite ||bp mar- <|Liee> ou de les gpiiir de leurs tc|ts, d'apres de§ Usages, et des codes, ou souvent il y a une disproportion |norme entre les delits et les peines. Sfc eel punitfens, prei^ndues exem- • •■• ^MW^W^Wg*' •< - 81k.- ■ 'fW plaires, paribssent avoir d'abordun bdn effet, elles en ont presque toujours de terribles par la su|te» ; ;$<e 18, nous pass&mes le Rapide du Pr6ti|j§j ainsi nomme par Mr. Stuart et ses gens, qiiiyirent aupres, en 1811, uri nombre deifauvages, ip^ desqgj|ds faisai des asper&ens, et autres ci&e- monies; qui avaient l'ait d'etre des imitMio^ grossiere& de|celles dtf: culte cathblique* Nous rexiconiraraeS des sauvagj^ de qui x|wir: achetames deux chevauXo Les bords de la riU viere sont en cet endroit assez deves* mais 1'ih|, terieur du pays est plat et uni. : H§L'e 20, nous ari#ames a un endrbit oii le lit de la riviere se resserre extremement, £t ou il nous fallut faire portage. MM. L Stuart et Jtoss nous quitterent, p^ir se rendre a cheval, a retablissement de Spokane, afin d'y faire preparer les vivres qui nous seraient necessaires pour continuer notre voyage* ? ,:< n 9. II A Mm 11 ni Mm Jit Hi If fill I' 1 1 #J liy'tH M- II |R!I( nil III! il mm li i> m 11 w up fill J 1 . #18- ' •.,•?.-"" ; ML^pl^oilfegrea trois canots leg%s, suf lep quels ceux qui devaiefjlt traverser le continent 6'embarquerent, pour faire plus H^diligence. Nous passames plusieurs rapides, et commen* £ames a voir des montagnes c^uvertes de neige. Le 22, nous commengames a ^oiigquelqu^ pins fur la cime des coteaux vpisins ; et le soiiy nous campanles sous des arbrei^ ce qui ne nous etaitipas arrive depuis le 12. ^ ^^^ Le 23, vers rie'lif hlbres du mating nous ar* rivames at! pds|e que Mr; D. Stuart ajpit etabli a l'entre||de la flfviere Okenakape. L'endroit nous paruticharmaftt, en comparaison dt||pays jj|r lequel nous voyagions depiais 12 jours : le& deux rivieres* et d'immehses prairies couvertes d'tpe belle verdure, frappent agreablement lqs yeux de 1'Jbservateur ; Aiais il n'y a^ni arbre ni arbuste potlr diversifier la scene, e|Ja rendre un peugmoins^iue et moins monotone% No||| trouvames a ce poste, MM. JosgM'Gillivray et K^ss. Mr. O. Montigny, qui s'etait engag£ a l^||lornp|gnie du N. O. y depaeura aussi, et me chargea d'une lettreipour son frere. # Nous nous rembarquames vers midi, pout conUnuer notre route. Apres avoir passe sans accident plusieurs|fapides dangereux, toujours par un pays entrecoupe de rochers escarpes* de ( '!l .1 ml (Sollines, et de paries verdoyan^s, nous Jm- y3i^s,§le 29, at|J portage de^iCha^die|tes. C$p$t une chutego^l'eau se precipite d'ui* Ittpher de mari|r^,^pq, veine de rouge et de &ert, aui traverse la riviere dtt NsQ. au S. Ii pPl|fP&~ >r "■ -111* Noiis finies ^ussitot I9 portage, et l||i& cam* pames sur le bord d'une pr^iriejjharmante, || Nops trouvames jHwiendrqit d^ sauvage? gui jeunaient, a ce qu'ils nous dirent, de^iis plusieurs jours. OTs^araissaien|^effect^emerit red|Sts^^Jetat le plug deplorable, n'a^tnt plus que la peau,|^ lesWm et pouvant a|peine se trainer. C'egt ce qyi arrive soufent a cea ||auvres gejjs* quand leur chasse n'a pas et£ productive;. leur principale nourriture ne consist an triors; qu'en mousse de pint qu'ils font cuii^, et qu'ils reduisent en une esp^ce #e colle, ou pate noire* a^sez epaisse pour prendre la forme de pains ou de biscuits. J'eus la cu- riosite de gouter de ce pain^ et je crus avoir mis dans ma^bouche un morceau d^savon* Gependant des gens qui avaient mange de^ette colle, me dirent que lorsqu'elle est faite depuis peu, elle a un assez bon gout avec layiande. JI Le 30, lorsque nous etions encore canptpes audessus des Chaudieres, MM<f J. Stuart et £larke, arriverent du poste de Spokane*| J^e 1311 111 II *i&. i 1 ...'::•;;■■ ■;.;■:: liii a in i# ii i I'M %s§ <3ftip mon tilt If cheval de la plus hautPtailll; et de^plus belli efi|blure, que j'eusse fbcore Wtdans dife quarters : lSlSr. Stuaft etait %>mb£ piu sien, en ifeulant le passer, et s'etlit faif| bea|feoup||de mal. Ces mfssi||irs ne nils ayant j^s appdfte les v^ps qtll dp& atten- jftiofpi, pai^^®^^cl^ssep^^u^^aie|^ etl| envoyes e||pre.s§hez les Tetes- Plattes, #avaieri|| pt^^q;procllter, il'loitref^ que MM. M'Do- W*&f 5* Stuart, et MSKelzie preidr&ient le de- van§> afin de^^^^^d^^^'etai>lispment situe % l'Est^ps Monf&gne$ lie Rochel| podf nfus llnvc^r &b la dps cheviux et def; vivres, *Ces; messi^ip^ous quitterentfe |§r Mai. Aplfes lefh: depart, nous tuames deiip chePpx, dont jioui fiiies slcher la clair; ce qui ndu|^ccil| :pf lelllitelfe ceff|^ouri|ee$ et tJpBb du lenle- feiain. Sur le soir, Mr. A. Ste^rt arr^^ not^^ptnpement. II ||ait cher<p^ sa ^ffiille, S 1'Est des montagnef| pour la ramener aveq lui & Pfiueil. ; :}^^^m/r" ~ '"': >:- ; "r'": ^i- Nb|s nous retypes en route, le 3 au matin* et alMmef camper, le sqi%f|u halrtd'un rapide, c$bu Y$n commence a ftippercevoir del mofi| tagndt cbllveftes (de fords, et ou les %ords de la riviere sont un terrain bas et couvert d'arbres '3ssez (Hair-semes* ■■■H mi I If'Le 4, |pr^ avoir §ass§ plusieurs rapids coi^ pSeiffbl^ not|s parvinmes a I'entree de la yivie^^es T6tes-Plattes. Cette riviere vient du Sud§ et tqfeibe dans la Columbia, en fbfee de lascade: elle peut avoir, A sajonction avec cette derniere, 150 pas de largeur* 1 Le 5 au matut, nous passainep I'entree de la riviere des Coutonois. :^ette^vieYe yie^lt aussi du siid, et a la meme largeur, a peu|pres? que cdte des fFdepPlattes. Noqs arrivames peu apres, a un la|£ que nous tr|iffsame$, po|$: pamper au haut bout, Ce lac pefrt av<fir if* lieues de longueur, et pne lieue et demfe environ dans sa plu§ grands largeftr i il est envi- pfenf.de hauteis collines, qui ont||i plupart leur base au bord de 1'eau, s'elevent par couches ou terrasses graduellesa et offrent une assez jolie perspective, • / ■ f|;: /■' \' -V/., ■'';;-/. lM 6, apres avoir, parcouru un detroit de. quatre ou cinq lieues de longueur, nous eq« trames dans un autre lac plus petit que le precedent. Lorsque nous etions a peu pres a la ^poitie de ce lac, il nous arriva un accident assefc singulier, sinon ffes facheux. Un des hommes, qui etai malade depuis quelquesjours, demanda a etre mis a terre, pour un instant, N'eflbit pas eloignes du rivagggde plus d'une I li ji.ii tt: Ml ft^j if i wmmm II 12 vmk ■II j;. i ^emUleue, Jfpus jteqi||^cames^a sa demande j mais lorsque nous n'etio|s qu'a^S o% 10 ar- pens de terre, notre canot |||nna avec force contre un tronc d'arbje qui se trouvait plantfi au fond du lac, et.donfeje bout ne se mocgjrait qu'a fleurd'eau. |1 n'en fallaiy^pas d'avantage pou|. briser un apusbi frele vaisseau ; il fu&iperqS et s'emplit; et malgre togs nos efforts, |iou$ ne pumeg l'arracher de 1'arbr^, qui avait pene* tre dedans de deux ou trois pieds: peute|re fut-ce un bonheiir pour nous; car 1'ouverture n'etait pas de moins d'uqe demi brasse. Nam9 w "If? PS ■" w^ ^11581 Ipr fimes des signaux. de detresse, et l'autrej&apofei qui avait continue sa route, au milieu du lac, . iint a notre secouVs. On nous transporta a terre, ou il fallut camper aussitot, tant pot^r nous faire secher que pour raccommoder le canot. " . /■'[; .-. .. '■■;%■•-■ '$& • - Le % Mr, A. Stewart, que nous avions laiss£ aux Chaudieres, nous ayant rejoints, nous f imqs route de compagnie. Sur le soir? n^us ren- contrames des sauvages campes §ur le$ bords de la riviere : ils nous remirent une lettre, par laquelle nous apprimes que Mr. M'Don^tldet ses compagnons avaient passe la le 4. Ayant achete de ces sauvages quelques morceaux <\e chair d'orignal sechee -f nous poursuivjmes xjo- tre roate. Le pays devenait montii|fux; H riviere etait tres rapide* et nous fioie^ ce jour la peu de progres. ^'';-:■■'''*•■■ -:"'W^ ; Le 8, nous commen$ames a voir de la neige sur les battures: 1'atmosphere se refrbidit bead:* coup. Les bords de la riviere ne presentaient que des collines elevees dont le sonjfttiet etait couvert de forets impenetrables. Tandis que les canots rembntaient ur^rapide considerable* je grimpai sur les collines, avec Mr. M'Gillis* et nous marchames, en suivant le cours de la riviere, l'espace de deux ou trdis lieues. La ndge etait fort eppsse dans les ravines ou bas- fonds qui se trouvent Ifitre les coupes de ces montagnes. Les arbres les plus communs sont le pin de Norwege et le cedre : ce dernier arbre est ici, comme pi^s des bords de la mer d'une grosseur prodigieuse* ._ r Le 9 et le 10, le pays nous presenta le meme aspect que le 8. | Vers le soir, nous appei^iimes une chaise de hautes montagnes entierement couvertes de neige. La riviere n'avait guere plus dcun arpent de largeur, et etait parsemee de battures composes de gravois et de petits cailloux. V r 'till IjnB: 1 tmi i ■}f!3 » CHAPITRE XXIII. i CourS de la Riviere Columbia-—Riviere au Ca« ■*' not—Marclie d^ied vers les Montagnes de ■* Roches-^-Passage de ces Montqghes. m Am Le 11, c*est-a-dire* uri tnois, joiir pbfir jour, apres notre depart des chutes, nous laiss&mes lefleuve Columbia, pour entrerdans une petite riviere a laqtielle Mr. Thompton avait donne le nom de Riviere au Canot, en 1811; Le cours Se la Riviere Columbia, qui* depuis lfes chutes, est (abstraction faite *de quelques sinuosite&lo- fcales) dans la dire^tibii N. N; ISp fait ici un detour, et parait venir du S. E. Dis voyageiirs* et surtout Mr. Regis Bruguier, qui avait re- tnonfre cette riviere jusqu'a sa source, tne dirent qu'elle sortait de deux petits laes, Hon loin de la chaine de& Montagnes de Rochegg qui, ell cet endroit, divergent considerablement a l'Est. D'apres la carte ll'Arrow&mith, le sours dt# Tacoutche Tesse, depuis son embouchi||e dans POcean Pacifique, jusqu'a sa source datls les Montagnes de Roches, serait d'a peu pres 1,200 milles Anglais, ou 400 lieues communer § tie France de 25 au degre; savtiir, de 80 S $0 lieues environ de 1'Oufst a ft'EsV depuis i'embouchure jusqu'au premier rapide ; de 250 lieues frivh'on du S; H O. au N. N. B.fdepuis ce premier rapide jusqu'au dltour a Pelpree de la Riviere au Cifet, St difeo ol 60 lieues enw virori, du N. O. au p E. d||)uis 1'efttree die la Riviere au Canot jusqu'a la source. Nou$ n'etions pas munf des instruii^ns meq^2$re& pour determiner ia latitude, et encore moiris la longitude), de nos diflferen testations > mais il nom fallait quatpre ou dnq jours poiir^iious rendre de notre Sablissenlent aux§chutfes, et nous ne jlbuvions guere faille moins de 20 lieues par jour; et, comme je viens de le dire, i^us mimes un mii^fentier a nGulSrendre K des chutes a l'entree de M Riviere auJBanot t|ei*idedui- sant qiatre olftlfeinq jours* o& nous ne mar* chames pa^ilreste encore 25 joui^fde marcheij et il n'eslllpas possible que ^loilplaybns fait moins de 10 lieues pai^jottr^ Pun portanl 1'autre* '|f||i§H • W■'■■' "■-■■•■ efiR ? HllNous remontames la Ipviere aii Canot jus« qu'ou elle eesse d'etre navigable* et campamels dans le lieu meme ou M# Thompson avait passe l'hiver de §810 a 1811. Nous not)? oc- cupames immediatement a mettre nos canots Wilii iiiiliH m me mm ii! <m. 1 m it ft (Iff' K«ll I II ttfif JMM\ til i Mii\ hH1 mm tm ■JHK ■ ' -' "'. INI .■■.:•■': #. V $h suref^, et |repartimes le bagage |hire le* cliommesj donnant a chacUn 50 livres a porter^ y^ompris se^^^vres. Un sac de pemiean, 1||1 fffjande pilee^p^ t^us trouva^es^ fut poul| lious^i §rand reconlllrt JI car nos provisior^ de bouche etaient presque toubefeonsomipeeSa |f|.;<Le if| nol# commencjames a nous atifeeminer vers les ^Jentagties^ au nombre de 24 personnel. |^^A Stewart e<|§se#hommes res- ierent au portage, ^0ur mettre e% lieu de feurete leaflets que nou#ie pouvions p|& <f£i| ;porter,f§&omme casfcette^tbarils, grandtf chau- jdrons, 8^ .jwous traversame^p'abordNes ma- xais, ensuite un petit boifhtoiiffu, # puis eotoy- Ames la pe&e Riviere au Canot, marchant sur ides gravois. La fatigueiiDi^ ohligea # camp^l deJIfanne heure.^p:-:' •>■ i;";:v^^^W J| Le 1% ifous ^pursuivimes notre routejfet jentrames dans fes vallons entire les montagnes* c§E il nfy afaitfpasmoins de qliatre ou <#iq pieds de neige. Nous te&mes ||pas$Sr li'p# tite riviere a gue dix ou douze foiSj dans le cours de la jourriee^ ayant quelquefois de Peau lusifu'au cou. Ces frequetks trajets etaBint occasionnrs pat des rochers escapes, qu'il tious etaii presque impbssibll de franc&ir, sans sous enfonc$Sr dans lei boisifa une grande di^ IBtit »j ■I £u S7 mil *i2tm*t h tance. La §viere ^nitres rapine, etpoujfent sur u%fbnd de ^axllou^ un des hommea torn- ba, et laissa ediapper un sa^contenant quel* qu##morceaux de lard, que, nous conse^ioiig; grecieusement, jomme |ine der^iere:^ss^arc^ Les circonstances.^u nous nous&ouvioiis, nous firent ^egarder ce petit incidgpt i|0:mme^|| contretems facheux. Noils campaMes au pied jjtune montagnf| escarpee, et envoy&me^ devant Mr. Piilet|fet notre guide, M'Kay,|pour nous procurer des vivres. , , ; J|§:.\,::/ Le 14 a% matin, nousj^mencames a gravif hk montagne que^npu^^ions dev^t 0ous« Nous etions obliges de nous arreter ap(^ut|bo* men% pour pjendre h^teine, tant l||^oiJtee etait roide. Heureusej^ignt il avaJ| fai1jjj|'la< veille, une forte gelee, efpa neige etaitgassefc dure pour|aous pgyrteiv Apres dpux Jp troi& heures de pe^Les et de fatigue^incroyables^ nousfearrivames au||fommet, et, suivirnesfles; traces de ceux qui n<gjj|j^ ayaiej^ppr^gf des;^ Cette montagne^p; situee entre deux ^tre^ montagnes b^auf^pp ■ $$$ devees* aupresdes- quelles e§e ne peut passer que p|||§>-'^e cm line, et dont eilei^'est, poit^ ains^^^que j^ vallee* La marche devint bier^lt^tiguant^ £ cai^e de Pepafeseur de la n^ge^ qui, aiBollie mMM mmm < r ffe& mm ml % par le^ayons |§u soleil, ne pouvait plu|^nou$| porter, comm^^|natin. Nous etions oblig|h\ de ^iiv|toexactemeE| les traces ~de|eeux qui! nous avaient precedes, e^dejiousenfoncerjus^ qu*a||i: genoux dans les H&us -fju'ils avaientS faits 5 de maniere que c'etait comme si nou^l eussiofis mis et ote, a chaque pas, une j^rg|pair#| de bd|tes. Enfin nous arrivan^s a un bo^j fond, que notre guide r^us dit etre un petit, lac, et nous n§p& y ^^tames pour la ni||t.v Ce ^ac, ou plutot ces lac^^ar il y en a deuxJj so||t sit^s ||i milieu de la^allee ou coupe de|| ix^ntag^»t No|s avions.^ea df§ nous, "un" roche|jooupe |iussi perpendieulaireuient que|eS; murs d'une fbrteresse, qui Jreleve majestueusegment de 15 au l,80(|||§eds audessuf| $es "acs et df^it la c|rg& paraiss^it couverte de glace r» J, Iffnrg; avait do|m^ ce rocl&r extraor- c|inai|e li^pm de M'Gj^Mtray's- Rock, Roch^l de M^Gill^ra^, Les pet^ts lacs, m nous etions n'ont guero^plus de deux ou trois arpen|$de circqit, et ne sont eloigns purjkle 1'autre qip| de quelques tois^f. l^a Riviere au Canot, qt|j con^me og^ vi^ prec^demment, coule a POuest ■^ se je^ dans la CdumHa, pre^ypia source dans Pun cje ces lacs, tan$is que Jlautre donn& paissjjpce & une des bj&$dies de % Riv^ero > « m: m Athabasca, qui coule d'abord a PEst, et ensul|e au Nord, et qui, apres sa jonction avec VUnjiga% au nord du Lac des Montagne^ prend le nom $e Riviere des Esclaves, jusqu'au lac de meme nom, et ensuite celui da Riviere M'Kenzie, jusqu'a rOcean Glacial. |£ Ayant puise de Peau, et alfume du feu;, nous arrangeames notre camp, et passames une assez bonne nuit, bienque le terns fiit extremement ffoid. Le bois.le plus cominun etait le cedre et Pepi- nette, . .,•; * -, > - ■■' ^^M':1 ■ '^ -.:. ■•■-: ■ Lp 15, nous continuames notre route, et commencjames bientot a descenpre la montagne. Au bout de trois heures^nous arrivames au bord d'un ruisseau que noti trouvames d'abord couvert de glace, mais qu'il nous fallut bientot passer a gue, Apres une marche fatiguante, par un chenpn extremement ardu, au milieu des bois, nous campames le soir, sous des cypres. Je m'etais frappe le genou droit contre une branche d'arbre, des le premier jour de notre marche, etfje CQmmen§ais. a ressentir de grandes douleurs. = -.-. > < Le 16, nous cheminames par des marecages et d'epaisses forets ; nous retraversames la petite riviere, apres quoi notre guide nous con- duisit sur les bords de la Riviere Athab^sc% IwMl i] #1 M / s ill •'Ii 111 1 111 aMim i if- 'lilt; •lift '/ pill I ill It III li\ 'fttl WSI-' ma * A tjie nous gueames. Comme ce traj^ etait le dernier, nous nous sechames, et continuames notre route, par un pays plus^greable que les jours precedents, Nous campames le soir, sum I§p>ord d'une plaine verdoyante qde^nopre guide nous dit s'appeller la Prairie de la Vache., Nous avions rencontre dans le pours de la. journee plusieurs larcasses de buffles ou boeufs Illinois. Notre viande etant tout-a-fait ep^i- $ee, notre souper ne consista qu'en quelques poignees de mais, que nous fiiiies griller dans une pode. -■;:-\/;- -. - :^-^|p;'"■*■■ ---.:,::;. -. Nous nous rerqimes en route fe grand matin, le \% et apres avfir passe un petit hois de trembles, nous revinmes sur les bords de la riviere, que nous avions lessee, la veilie*| Etant arrives a una pqinte deferre fort elevee, notre guid^nous fit retpurner en arriere, pour passes! ce promontoire a sa moindre hauteur. Apre^j Pavoir franchi, nous trouvames des pistes de^ chevaux assez fraiches pour nous faire presu-|| mer qu'il y en sf^ait non lo|p de nous. Au sortir des bois, chacun prit le chemin qu'i|§ croyait devoir le conduire plus promptement| a quelque |:ampemen(^||Nous parvinmes toi^p a une vieille maison que la Compagnie #1 N. CX avait fait construire autrefois, mai& " ji* ^ne avait abandonnee depuis quatre oii cinq ank. Le site de cette maison est on ne peut plus charmant: il suffit de dire qu'elle est batie sur une des rives de la jolie riviere Athabasca, et est entourree de riantes et vertes prairies et de bosquets superbes. C'estfbien dommage qu'il n'y aitSla personne pour jouir de ces beautesphampetres,if&i louei|en les ad« mirant, Pauteur de la nature. Nous y trouvames Mr. Pillet et lin des hommes de Mr* McDonald, qui avaifeu la jambe cassee d'uri coup de pied de cheval. Apres nous etre re* gales de pemican et de viande fraifhe, nous partimes, laissant deux hommes pour avo|rsoin de celui qui etait estropieget allames camper a deux ou trois lieues de la. Le 18, nous eumes Un terns pltifieux. | pris le devant, et apres avoir marcheftl'espace de trois lieues, s^le penchant d'une montagne pelee, j'apperps de la fumee, dans le fond d'une vallee. Je descendis aussitot, et j'arrivai a un petit camp, ou je trouvai deux hommes 0i venaient audevant de nous* avec quatre ehevauxf Je leur fis tirer quelques coups de fusil, pour aveilir le gros de nos gens, qui venaient derriere, et bientot nous entendimeB le signal se repe ter sur la riviere9 dont nous I ii! ®M tl^tkms paS l)ien eloignes. Nous y allaitiS% et nous trouvames que c'etaient deux hommes qui avaient e|6 laisses au4dernier portage, et qui, ayant un cahot d'ecorce, descendaient la riviere Athabasca, J'en fis debarquer uUj pour prendre sa place, mon genou me faisant Souft frir de maniere a ne pouvoir presque plus mafr chen Nos geiis arriverent sur ces entrefaites t ils chargcrent les chevaux, et confinuerent leur route* Durant le cours de la journee^ mon compagnon (qui etait uri Iroquois) et moi* nous tuames sept pieces de gibierJf Nous dou* blames tin £ap qui se nom me le Rocher a Mieite* Ayant sonde la riviere au pied de ce rocher^ iious la trouvailles gu^able. MM, Clarke et Stuart, qui etaient a cheval, et:|qui n'avaient pas silivi la route ofdinaire^ par Pinterieiir, des- cendirent le long du cap, et passerent a gue; £vitant par la on chemin long et fatigtiant, a 6ause des coteaux qii'il faut sans cesse montef et desceridre. Nouscampames a Pentree d'un petit bois, ou nous nous trouvames au nombre de sept. Nous iioies un assez bon repas avetf notre venaisonj tandis que ceux qui etaient testes derriere n'avaient rien a manger* B ii * vf -; ; CHAPITRE XXIV* ;^| "•-:• {$rrivee au Fort des Moftia^s^Descriptidk de ce P$8te-^Quelques delMs sur les Mon* iagnes de Roches-*-Lie Mouton Mane, <§v|—<* Continuation du Votyagem* AccidgM rnmheu* F reux~~Reflexion—Noiwetks du Canada-** *'.■ Hunters* Lodge—Rivieres au Pimhina et & 'la Biche. m 1 v Le 19, au matin, nous cotoyame^ un petit lacv sur une plige de sable^ ayant abandonn^ iiotre petit canot, tant al|use qu'il et^ pfl&que hors de service, qu'a cause que htous rious sa- vidns prochesfpdu Fort des Montagnes de Roefiil En effet, nous n'e&mes paiffait bealffe c6^ de fhemin, que fiou£ apper$&mes de la fbmee, de^fPaiitre c$le dl! lac. Nous traver* sames tussitot a pied, et arrivames a lamaisdtt 1-ili nous trouvames MM. M<Donald| Stuart, et M'Kenzie, qui ne nous avaiefai precedes que de deux jours. :;r"''|f-''/'''"'"":" '" v ^fl Le poste des Montagnes deJRochel| en An* glais, Rocky Mountains House, est situe snt le bord du petitiae cfenfge vfens de parley ail t§Ml 4mm 11 ",'ri )i £ ftl; ills f |; Pfcs .'I ijii lli! ■m us IIII II •.. $l: ; • 'is., hi Si kiiir f If ii ft: ilil ■ m m m 1 SS4 tftilieu d'un bois, et est presque partoqt envf* tonne de tochers escapes, qui ne sont frequen- tes que pair Pibex et le mouton blanc. On 1 apper^oit k POuest la chaine des Montagnes* de Roches, dont les cimes sont couvertes dfe fleiges perpetuelies. Du lac, le Rocher a Miett% dont j'ai parie plus haut, et quigfest tres eleve» ?epresente le portail d'une eglise, vu de cote* Cet etablissement etait sdus la conduite d'uxi Mr. Decoigne, jjli n|§ procure pas beaucoup de fourrures a la Compagnie, qui nell'a guere forme que dans la vue de faciliter le passage des Montagnes, at ceux.de ses serviteurs^ui se rendent a la Riviere Columbia, ou qui en reviennentv '^m . ;. ..«&• 'vj|; v'.,..,^: ,;*■..;.;■; -.-.'^IH On parle si sop vent des montagnes ife Ro* ches, et Pon parait les conn^tre si peujfquele lecteur/doit naturellement desirer que j'en dise ici un mot* S'll faut s'en rapporter au dire des voyageurs, et aux cartes les p|us recgptes, ce$ montagnes s'etendent, a peu pres en ligne droite, du 35 ou 36eme deg. de lat. septentrio- Kiale, jusqu'a P|?mbouchure del'Unjiga, ou Riviere M'Keftzie, dans POcean Antique, par les 65 ou 66 degres. Cette etendue de 30 deg. de Mjt. ou$£0 lieues communes, n'est que le moyen fated,untriang%re^tenglef dont e petit cot^ *E 'ftf 2l IJia II est de 26, deg. de long, par les 35 ou 36 deg? de lat. c'est a dire^ d'environ 5°Z5 lieue^ et dont ia chaine ete montagnes forme 1'hypothenuse, Pextremite meridionale de cette chaine etant par les Hi degres, et i'extremit6 septentrional© par les 140 d g« de long^ occidental; en sorte que la longueur reell&et diagonale de cette chaine de montagnes cfoit etre d'a pea ftres 900 lieues, du S. E. au, N. (A Dans;lne aussi grande etendue, la hauteur perpendicu- taire, et la largeqr de la base, deivent etre ne. cessairement fort inegales. Nous mimes a pea pres quatre jours a les traverser ^ d'ou je con- clus, par le chemin que nous dumes faire* qu'elles peuvent avoir,, en cet endroit, c*est-a- dire, yers le 54e degre deglatitude, une qua- rantair^e de lieues de largeur. Le geographe Pinkertou se trompe assurement, quand il ne donne a ce§. i^ontagnes que 3,000 pieds d'ele. vation audessc^ du niyeau de la mer: d'apres mes propres observations, je n'hesiterais pas # leur en donner 6*000 2. $ous nous elevamel tres probablemertf a 1,5QQ pips audessusdu rift veau des vallees, et nous nations peu|*etre pas a la moitie de la hauteur tota.%;.. etiles vallees doivent etre ellesmemes cons|derablement ai% jiessus dufhiveau de POcean Pacifi^ie, vu Itf 111 I I'M! t m 1 ■ '■ 1 . . . 'III i 9'JG S.f » fjl || ;-;Hl'.:vi 5Jh#ffil 4 i /: 1 ifa Hi! ■ If tf 11 III i? M \ fiombre prodigieu^ de rapides que 1'on yencorv tre dans la Columbia, depuis les chfttes jusqu'a la Riviere ail Canot. Quoiquj^l en soitt si ces montagnes le cedent aux Andes, en hau- |gmr et en etendue, elles surpassent de beaucoup, sous ces deux rapports, Iqs ApalacJieSj, regardees, jusqu'a ces derniers terns, comme Jes principales montagnes de l'Anperique Sep- tentrionale: aussi donnent-elles naissance a ifne infinite de rivieres, et aux plus grands fleuves de pe continent Ces montagnes pifrenf. pi champ vaste et neuf a l'histoire naiurdle | nul botaniste, nu] 4nineralogiste, ne les a encore examinees, Les premiers voyageurs les ont appellees Montagnes Luisantes, a cause d'uil nombre infini cle cristaux de rpche, qui en cou- vrent, dit on, la surface, et qui, lorqu'efles ne sont pas couverte$ de neige, ou dans les en- droits ou dies n'en sont pas couyertes, refle- chissent au loin les rayons du soleil. Le nom de Montagnes de Roches, ou Rocheuses par excellence, leur a probablement et£ donne pa$ ceux qui les ont traversees ensuite, a cause des ^normes rochers qu'elles offraient 5a et la a Ifeur vue. Effectivement, le Rocher a Miette, et celui de M'Gillivray surtout, m'ont presque parades merveilles de 1& nature* Quelques 1 111! I \l$ Ms In ,#. imp pensent qufelle§ renferment 4p§ jrtetauic e| jles pierres precieuses. A l'exception du mouton b|anc et $e Tibex^ les animaux de§ Montagnes de Roches, sLces montagnes en nouyrissent de particvdiers, ne sont pas plus connus que leurs productions mi- perales et vegetales.f Le motitpn blanc se tient ordinairement sur des rochers escarpes, pu il est presque impossible aux hommes, et jneme aux lqups, tie 1'aller chercher: pous en Vimes plusieurs sur ceux qui entourrent le Fort $es Montagnes. Cet animal a les cornes grosses et toprnees circulairemept, cdmme* pelles du bdier domestique: il a la laine lpnguef IStais grossiere ; £elie du ventre est la plus fine et la pluiblanche* Les sauvages qui l|abitent pres {les montagnes, font avec cette laptae de^ couvertures a peu pres semblables aux notres* qu'ils ediangent ^vec ceux des bords de la Columbia, pour du poison, de la rassade, &cQ Ju'ibex est une e^pece de cheyre, qui frequente, comrne le mouton, le sommet et les fenfes de^ rochers : ii differe de ce dernier, en ce qu'il 2| du poil, au lieu de laine, et n'a pas les #rne§ circmkires, mais settlement rejettets en arriere* La couleur n'est pas nou plys la meme. Le$ indigenes &nt beupk les cornes de ce& ani- • it in M mH IMP \ £$& jpaux, et en fabriquent ensuite assez artiste? ijient des cuilleres, de petits plats, &c. ',, Mr. Decoigne se trouya n'avoir pas assez de vivres pour nous tous, ne s'etant pas attendu a voir arriver tant de mpnde a la fois. Lea chasseurs du poste etaient alprs absents, par- courant les bords de la riviere a la Boucane.* Jtfous tuarnes pour subsister un cheval et uq fhien. On ne trouva pas non plus assez deforce dp botileau, pour construire deux canots^ et nous Qccupames nps hommes a en construire de bois. Faute de mieux, on fut con- tra|nt d'employer du Hard, bois faifyle etjpesanfcj; Le 22, les trois hommes que nous avions laissfe a la vieille maison, arriverent, sur un petit canot |ait deJleux peaux de cerf cousues ensemble, el tendues avec des courroies, comme un tarn,* bour, sur une carcasse de branches d'arbre. Le 24, quatre canots se trouvant prets, nous les attachamespeux a deux, et nous pipbarqua* |nes, pour descendre la rivieref jusqu'a un vieit etablissement, appelle Hunters Lodge, ou Mrt Decoigne, qui descendait avec nous en Canada, nous dit qu'il y ayait des canots d'eqorce mis * Ain§i n<#nmee par deg Voj&geurfc qui yjrAeni aupre* u$| l&outague volcaui^ue vooaiwant uue ftuufi? epaisse? tfi cache, pour Pusage des persotines qu^3es^ cendent la riviere. L'eau etait peu pr<|fcndej et le courant rapide j nous glissames, poi||| ainsi dire, i'espace de dix ou douze lieues, et campames, ayant perdu les montagnes de vu§§{ A mesure que nous avancions, les bords de la riviere s'abaissaient, et le pays devenait pl^Sk agr^able. ' :'J§^,'\ :/ -v■.■■"■;/. ■..-! ■' v vy':, ;..-■;', Le 25, n'ayant plusqu'un peu de pemican, que nous voulions conserver, npusfimes prendre le devant a un chasseur, dans le p^tit can^jj| de pea& pour nous procurer de la venaison. VerspO heures, nous le rejoignimes qui no*$| attendant avec deux biches qu'il venait de tu£g£ II avait suspendu les |oeurs de ces animaux a une branche, comme signal. # Nous limes de- barquer quelques hommes pour lui aider a trans- porter son gibier. Nous continuames a^ogu^ sans accident* glials sur les deux heures dp i'apres-midi, apres avoir double une pointe, nous tombames dans un rapide considerable, ou, par la maladresse de ceu|: qui conduisaiej^ les canots ou j'dtais, ainsi que MM. Pillet, Wallace et M*Gilli^s, l'un d'eux donna contre des pointes de rochers, et fut biise; 1'autre t$iavira, et nous nous trouvames tp|| a la nage. Deux de nos engages, Oliver Roy Lapensee lil'Vil 1 life Hi !*■«■* IH i I I pi mm tiiii1 '■mm1 £. Si}. ';■ llfiw1 *Jil} fffiii1 49 '$8 Attire Belanger, se no^tentf feipp life nil i pas sails beati^)Up de peines qil'ptf p^^pt a Sauver MM^pPillet %i:V^\^^ ainii qu*pi ihomriie ■>$. Hdfteau t le premier avait deja des- eendu lelrapide, pjf all^f emrer d^hsS^: aillrei Ityant perdu touiii &es fortes^ et nfe pPuvaS plus faire autre pho§e queSllontrer cfi|'t'epi'eii terns le bout de se& bra$. Les engages perdi- Plnt tous|feuif| effets ; les autres tie retrouve- re^p|gu'une^>iirtie des lifii^fl !l^Kle soi|§ eii remontant lal^ivierpf qife Jfevais desceriftu^ poufallerpa ^pie^hfe|tesartieles quiflottaiftt isur 1'eatijfje rdrouvaifle'porps^e Xapense^l Nous Pehterrimes aussi dePeim^SI que Sous pi^S% Pt pfafrtame& | uiJ^broii'^pfe je |ff|pi^ avec la poirii^de moi^Piui^U, s#n nom, Id genp et la1 date de sa mdxllr Le corpfd^B^ la%er ne fut pas retirbti^te1-' --IPP ''^^mrW ll ^ Si qtidque cho!| jwiivait donOTer|feftii]d^ | ides (lefhnts d'fiplfih tiialh^preu^e etprematu* ree, eplerait sanfto^^^^ saybir qu'on a ^endup l^rs cor^Pfe^pevoirs furtebres, et qu'ils iipdoftrie leurs iioms aux Iffix qui les orit vu perir if^esrainsi que l'aifie (^W'alfeure^e re- jouit, dans les efifers, en apprenant de la boll che^e If Siwlle,^[u#le promontoire pres du# quel Jf^'est ftoye, ffera desota&f^appdie do mn nom: gaudet cognomim terra. Le ifapicfe et la poiiite de terre ou l'aecidei§t que je viens de decrire est arriv% portero||t et portentgdeji probablement, le nom de Lapensee. ' ;:Jp Le 26, une partie de nos gens s'embarquereht dans les trois canots qui restaient, et l$js autres suivirent a pied les bords dejla riviere* |JNou$ vimes, en plusieurs endroite, des seines dilchar* bon de terre* danfe les cdtes, entre la surfelbe de 1'eau et celle de la||)laine*||:,Nous nous ar- retames> le soir, aupreS d'une petite riviere, oui nous construisimes des radeaux, pour porter tous nos gensi "^ ';. :;- ?^^^-'-|^V-':^/:'-:v-?B |fi| Le 27> je pris le devant avec les chasseur^ dans le petit eariotfpe peaux. Nous tuames bient6t une biche, que nous ecorcljamesj et dont nous accrochames la peau, encore toute sanglante* a une branche d'arbre, a l'extremit6 d'une pointe*, pour que nos gens qiii venaient derriere, s'apper$ussefct de notre chaste. Apres nous etre munis d'un peu de provisions, nous continuames a voguer, et allames camper pres d'un bois fort, ou nos chasseurs ivaiint quelque espoir de rencontrer des ours* Cet espoir ne se realisa pas. / f Le 28, peu apres notre depart, nous tuames un cygne. Tandis que j'etais occupe a le tair© 31 '"- i^lP if! l ■ \ m i&£ '. s - ip^i ■.-: 'til 1 =H£ ■ I cmife le&Jlikssllirs 4k&s\t entr^flansies fcoi%;< Jfentendis un Coup d^flirilpqui me gput venir c^n,€§directi^i- oppos^^tecell^]u$ils ||yai^at prise.JJ Ils revini#it bienlot, e|iu^^ftt $|rt sur* |i|^^|papprena«te[ue. M nijfiait. pas ^§|i qui. avait tire; #Ne^nffeins, les canots et \$$KJll& deaip nppi ayant joints, nous ^^inul,mes a deseendre i^S^ier^^;Bfeit^ n.o^ "tencon- feimeS^p^i^yhommes et une ||mme, qui mon* taierrilfais^^ canot d'ecoree, e$ portaient d<|| lettre|l|tlt quelquese effets a|| Fort de^Mon^ tagn% Nous^^kfmes par une defies Iettresr a I'adresse de Mr. Decoigne, plusie^ps ipr^j^p ^tauce^^;il:^^i^rre|- et entr*aut^§i|$ la definite d^liapitaine. Barda||si|j|le Lac -fErie. ||]Sous arrivaoi^pile^i^a Hi^er9s^I,odg^jou nous trou\jhne& qua|fce Jmnots d'ecoree* Nous en fifties app^r^ler deux, et nous nous remim^ en route, le 3h r||Mr* Fillet part||||egran^ma» tin, avee les chasseurs. Ill tuerentgtme biche* qu'ils lait|erent sur i^^pointe, et que nous embarquames. ^ Le pays par |pquel nous pak- sames, ce jour IS, est oiMiepput plus charmant 4 la riviere est large, bell^§et bordee de pointes basses^ couvertes de bouleaux et ||e peuplier^, |||Lqper Jiiin au soir, npus eampames ^ l%n« tree dettRiviere au Pimbina* Cette riviere i^-i—^-^___^L^_j 1^. r>^&t^<a»4^i^ihS|^v)^t>i*tje^..v.j«a?K^K»^ ,-■ :"/■,■'* ",#48 '"' ■ v-v~ \K- pviere vient du %d: en la remontant deu^ ^ursfeet tipversant ensuite une langue ||e terre d'envi^^^^ieues, on arrive au Fort August^ :{ife l^Biviei^^u Par^ ou k Saskaichiwine. J^.J^ftM^Do^alcfet MvKenzie avaient pris cette roufcJI et avaien0laiss^pou^nous, un demi sac de pemican^ i^ntiee de la llivi re i^^i^jbi- fea. |Apr£$ ptre flebarques, pons Jpous imu* $£mes a pecher a I'hamecjon, Mr^pD. Stuart efc xnoi, mais nous ne purnes prendr^que cinq ou lix petits' poissons.. ^tyM,,:j: '^,,J»'^ - :■: ijjm IflfLe ^jjjous passames 1'^ptree de ^ riviere j^ Petit Lac de$ Esclaves. Singles ||uit heures du matifiL nousfrencontrames gm^&rjfflte dfei sauvages. ||Ils ^u^di^^^qu'ila.^pnaieofcde tuer un buff|§. Nous^aehetames^ ^^||to^ petite chaudiere^e |guiyre. Noub ne pouvions fairefpune rengpntre plus opportune^ gfj nos vivres etaient eotierement consommes^ J|| Le 3, nous arrivames a la J^etite Riviere a it Biche^que nous commen5ames a pemonteiv Cette riviere est fort etroite et remplie dg cail» loux : nous fumes obliges de debarquer, et de la cotoyer, tanjtfis que quelques uns des engages trainaien| le^gpanots^ Cette marche n'otait lien moins q|||tgfeable ; car il nous fallaj§ tra* terser iles pc^esgle bois^ule^^^ttpasi||, 81 "II 111 sr mm W ii SI ' il 1 a i ■ 1 1 Mil ill ji; jjjj Ilk w Ml M 1 III, W'jM 'fim I II et qui etaient remplies d'arfres renverses, de souches, et de ronces. Nous etant arr£tesf Mr. Wallace et moi, pour etancher notre soi£ les autres nous devancerent; et comme il nous ^ta^topossibl^ de suivre leurs vestiges, nous ^ious egarames, et errames trois heures entieres, ayant de pouvoir rejoindre nos gens, qui cpm- xnen$aient a craindre qu'il ne nous fut arrive* quelque malheur. Comme la riviere s^|trouvai| iin peu plus profonde, nous rembarqu&mes tous* a l'ej&eptioii des chasseurs. Ceux-d tu£i3fi|| v&rk le soir, une biche et ses deux fafcnsu Nous continuames notre route, le 4, tantot assis dans n$s carets, taijfBt marcha$$ lepong f|ie la riviere, et campames lelttoirv extreme* meat f$tigue& - ;:^^^^^^^H^;■■■§m";:^"M £jdc la Biche^-Ant Dijarlais—Riviere au% / Ca$tors~N. Nadeau-v-Riviere d^OrignaU <. JBfoc du Pont—Rhiere $askatchminer~.I?$rt m Vem0on—M^ Hallet-—Posies deCommefi H ce—Passage eJmrmant-^Reflexions. v I ■ Le 5, nous passames le lac la Biche, qui peut avoir 15 lieues defbng, silr 8 ou 10 de large. Nous rencontrames sur ce lac, qn petit canot conduit par deux jeunes femmes. Ces femmes cherch^ent des oeufs, jstifE les iles da lac, cette saison etant celle de la J^onte des piseaux. Elles nous dirent que leur pere n'etait pas fort eloigne du lieu ou nous etions. En effet, nous le vimes bientot paraitre au detour d'une petite ile, Nous le joigni&es, et il nous apprit qu'il se nommait Ant. Dejarlais; qu'il avait ete guide au service de la Compagnie du N. Q. mais qu'il etait devenu libre, depuis 180^ Lui ayant expose le besoin que pous avions de provisions de louche, il nous offrifc une grande quantite d'oeufs, et ft embarquer ua de nos hommes avep ses filles, daos son petit 11 II ii lii ' l^not, plter .alI^|;chercWr'des 'fivres, a sa ca« baoe, de 1'autre cote du fc. II nous accom- pagna lui meme jusqi|p un po|lage d'environ £5 pas, forme par: un(^^iaus#e-^e castors,, Ayant fait le portage, et^ass^ no jjjptit etan|| ftous- campames^pqu^^tendre le^retoui^de notre homme^ll reviri| le l^idemain matin, livec Dejarlais, nous apjprtant envir<^^0 lbs* | de viande ||iipe et:^||oup'2 lbs. de libif N|fU$ lovitames notre hole a dejeuner avec nous j €*etaj|;bien; ■ le moins "que^laous pussioiis flfre poiM lui, apres les bites offices qu'ils i|i>us avait fendus, Cet homme ^vait de sa chasse, aveq ja familie, et paraissait-a peu pr6sf|ontent da son sort. - ^'Personne au mains ne len|boul||||j| dai^la^ossession d^i^pac ^^Biche^ dont.il s*e«* tail pour ainsi dire|f'empare«--r' 11 me pria de lu| Sire deux lettres qu il avait eflfsa pos^ssion, def puis'deux aijfe, et^dontpil ne co4|^issai^pa$ ei|eore le contenu. Ettes^taient df§i:ne de se% soeurs, et datees de Vfrcheres;, Je crus m6gbe y reconaaitre§'^criture§de Mr, L. G. Ilabadi^ Instituteur de cette paroisse^-lilfin ayaef te sooigne a cefaon homme>potre reconnaissance lies services ^fi'i^^us av^^rendu^noi^le qiAl^mes, et con^feuames notre: route^Ap$§§ IpfQij fait Jfeux poit^ges! nous nous trouvames * «* ■•■*& i§fj te ./les bords de la Riviere|1aiix (^tstorSi-^^ n'etait alors qu%n#uisseau. 0'est par cette Voie que les canots qui de^ndent^de l'Atfea* basca* o§ du petit La^des Esclaves, passen% ordinaireriient pour se rendre^a Cu/mbe^i id* House, .sur la Riviere-^es Anglais. Nous fumes constraints de . traftpj$| nos canots $tii|la Riv^re aux Casto^pmarchant st^une plage de saM|fc oii nous commencjames a sentir I'importuuite des mari^oui^. Un chasseur parcourait lesr bois, mais sar^succe^pSTous parvirimes|| une Iplbane, ou nous trouvames unfvieux chas|gur =^anadieA du&om Mle Nadeau* Cet homme plait reduit a la derniere faiblesse, n'ayant ri« eu ^paanger depuis deux jours. Cependant un jeune hopme |pui etait marie i^une de se filles| afeiva peu apres, avec la bonne nouve qu'd^vaittufl un buffle ; celqui nous determi|ii a camper* Nous envoyames quelques uns de ftos gens che#her une partie de la chair de Iraniinal|| Nadeau nous en donoa ^ moitie | et nous dit que nous trouverions, 10 lieues plus bas, ^n^eache ou il avail depose ^0 peaux de cygnes, quelques peaux de martres, et un fil| nous priant d'emporter ces articles avec nou& H|>us quittances ce brave homme, le Iej}demaixi .#aa.$p9 et poursuivi mes notreJroute4 Arrivea Iff 1 Is! I- Hi.' it. il "If: t Mi. tWPff BSwif i flH; Siff au Ifeu^ftdiqu^; nous trouvames la cache, &t eqiportimes le filet; Nous arlfvames; bienlj§jl apves, a la Rftiere d$Origto0l, qu^ff nouffall^i reinonter, pour tomber dans le lliftde meme nom. L'eau etait si ba$se|dans ee||e riviere^ que|pous fumes obliges de decharger entiere- znent nos canots. Nous ipachames des p|r- ic^^aux banf|s, afin que ceux dfp hommes qui restaient dedans;|les pussent poller* loipqufls 'Me trouve^ieift pas assez d'eau pour les faire flott$|| Ayant distritp^ le^bagage aureste||e$ engages* n<|us noimacheminames par les j|oi% guides pa^Mr. Decoigne^ Ce monsieur^ qui rt|^ vait pas passe par cet^n droit depuis 19 ans> se^fburvoya bientot, ^t nous nous s^arames les-^ns|§fdes auJIres, dans le efurs de I'api^gt ^linen Neanmoins* comm^|>us avion^devan* 'jgPes hommes qu^portaient le,«bagage et le pei^lfc provisions que nous avait donne^e vieux Nadeau, nous jugeames prudent* Mijj| Wallace et moi> de jptourner sur nc|s pas, au devant d'eux. Nous rej|contrames bientjljp^fr, Pillet et un des chasseurs. Ce dernier trc^va* presqi|g aussitot apres, un segti^; as^^ bien battu. Les hommes;§qui portaient le^agag$| gfous ayant rej^ints, nous enfilan$fes tous ce Rentier, qui nous conduisit au bor<| di^Jac^ en tr&s pett de terns* Ii s'en allait ftuit t les c$» jiots arriverent bientot apres, a notre grand ft Satisfaction; iar nous commencions a traindrdt gu'ils n^fNfussent passes avanttaotiae arrivee* # p. Le 8 de gra^liBatin, je partis, aeco$)pagf|^ ^|n chass^fir, pour aljer i^la.^cher^e d|| MM. Clarke* Stuart, e| Decoigne* djjjti nou$ ^aient^varifeesli veille* ||e trouvai bientot fe preMer, campe sux: ^ ferret |^Jac% Les ca^_ jiots afriverei^ peg $$|es, ||f njpeme eifdroit* MM* Stuart et Decoigne arrivfcf^nt; <|f*suite, e$ nous direct qu'ils ^Viient cduch£ sur les bojrdj 4u L#$ Pfyant, s&utf a pres de quatre f|eues £ j|PE. N. E« deffcelfki Q& Eofl*. mions, ^Nou% trouvar^taus ijepniSa nous travertines le lac* ||ui pent a^vair six lieue|de circuit, et dont les ftords soq| tres: riants. Nous, campames de |ronn#lieuret pour tendre notre filet J$ 1'allai ^oiif le soir, et je raj^rtai deux carpes et ut| ^apard.^ Ijtfous l||lais$ame$ wjidu toute la nuit,, 4t le #endemaini matin, nous y* trouvames 2Q poissoipis ^acs. W$^ qtjpames Hie de bonn^ |ieuret et gagnajnies I'enS&ee d'une petite riviere, qui descen^entre #es ^olline^ oik nous arr£« fames pou^dejeuner. Je, to^pM. le poissoii fclanc beaucoup j&lus delideuii augout qu^l^i ^amon memeff Nous eumes encore a c?Qtdy?| - II flii#V 8 i •;mh w] s II ' - <• iftte petite ilviere. Ce nous flit €fee;|^ie^a^ |fz penible, ayant a nous otikrir un ihemiit dans dMpaisses brossaiUes,|Ppar un tlbis de pluie qui dura toute la journie. Deux honAea r&stes dans chacurilde^canot^les j^monterent 1'espace dfi 10 lieues||usqpau Lae^n Iongp au bord duquel ^Wcampames. ,^ ^( Le 10, nodi traveSames le li|| f Jmesf tm portage de pres d'une dfemi lieu^et entram^ dans une petite riviere, qu^ nous falkit co* toyer, conttfl la pr^cedente, elfqui |i!nfs con duisit au %ac du Pont%- 0| lac resbitlbn nil ll'une elp^ce de pont ou chAisse^form^e na- turellement d'arbres renverses par le vent, et ffecouverts de terres et de feuilles accumule'es par lMhalites eaux. jlyant sellcontr#au bord de ce lac, life jeune homme et (feuxpfemmes 1|ui avaieillbn sdfn des chevau^^ppart^lfet a la Compagiife de lalpiie d'Hudson, nous Iqur e^j| empruntames 'une *§emi Ifouzaine, et xioiB passa m^fla chausaee*pApres avoir friihehi une hauteur considerablepnous parviifmes £ tine prairie, qui nous conduisit, en deux heures de marche, l|ppar un cM|l|fen'#upfsfee, a uii ancien poste dH commerce^ sur leptefds d||§a pRiviere Saskatchilfrine, Mbu#sa|fte$nt pr$s 4'uu etablissement^ nous nous decrassame^ » •^ ivpt de nous y reiidre^ Vers soleil couchat^ Bous arrivames^ cej|: etablissement, appell£ $j$ort Werniil^pn, ^| sife|e sur le bord de la ri« i||er^| au pied d'un superbe coteau. Nous |§fouvames||a ce po|te environ 90 persd|||es^ tant hommes que fepmes et enfan§: ces gens ne coraptent, pour 0bsistei| que sur la cfo|§|§| et la pe^e du brdchet, qui est assez piecaire. Mr. Haliej^i^^mmis en charge, etait|abs|nti et|§ous ei|pes lejdepliisir de^JtaoUs entendre Hire qi|f||n'y avait pas de vivres a i'etablisse- ment ipiouvelle bi^ftd^sagreable pour des gen$ aff^mes comme n||us 1'etions. Mr. Hallet ne >tarda pourtant 'PfBjla arriver: il ||fiapporteir deux quarters de boeuf qu'il avait fait mettre dans une glac^re, et n(^s fit prepare^a sou- Hr, Ce Mr. Hal^^tait un homme pqli, &&L liable, aimant passablement ses |ises, et vo|& &)t vivre^ dans cef c|nt|§es|^&uv^e^ autant J^ie possible^ comme on f^gians les pays ciyS fce^^^Lu^ayant temoign^iotre prprise, en feyant dans le fond d'un grand batim^Jit, une £a||ple semb||p|i; a celles du Canada, il notij| ^l^u'ayajgt des chevaux, il avait fait faire cette cariole, poi% voyager commodement; mais qu§ les ^uvrip^ ayant <Sblij| de „|rep|e- la mesure des ouyertiles du b^Mment, avaiit de liiil mi lit I mm mm (joristriiire la voiture, elle Sfetait trduvee, Ibrlp qu'elle fut ac|^|^e, beaucoup* plus grande, e$ i&'a^siit jamais pu etre sortie de la chapbre oil elle etait j et qu'il y 4va|| apparency qu'elle f testerait encore longtems, n'etarit pas d'hu# loeur a ddmblir la maison, pour le plaisir d$ he promener en cariole^,- -.,;...•■•■, #:- •■^^^s4 || A cot^ du cbmptoir de la Compagnie dia |f. O^I y en i ugt autre a la Compagnie de la Baie d'Hpdson. Eh general, on cori^l^or^ dinairetii#^ ainsi ces eomptoii|^ui^ jtoitrei les ej|tourrant d'une palissdde com* feiune, et lal&sant Une porte de communication dans 1'interieur du fort, pour se preter secours^ in cas d'att aque de la part des sauvages du S*0« £e^$f|uvages, et partieulierement les Pieds» Koirsi l|S Gros* ^ntre^ les Geni du S^ig, e% ceufc |fe la Roche-laune^^m tre#itiechants | i|s vivent de chasse^ mais ils apportent peu de fourrures aux traiteurs; et les cdmpagnies nrf paintiefrienl guere *f$ pbstes que pour se prdi feurer des vivres* ■/ >, * ■,>■■-. •• .nm^r ~., : ■„ & *m&& 11, apr<M avc§r dejeuner au Fort Ve&nil« tori, rious nous remimes en route* avec six oil sep% livres de suif pour toutes provisions de feoueheo Ces provisions pous menereat jus* aat 25S 1fu*a& surlendemain au sd§r, que nous e&mell pour soaker deux onces de suif chacun. |j H Le 14 au mating noffs t^mes une outage 5 et vers midi, nouf^arrachames des racines de roseaux et des choux grds que nous f tmes bouil- lir avec notr^ftgibfer ||nous n'dubliames pas de inettre au pot '%|jfeil de suif qui nous jfestiit* et nous flgies uti fepas deli^ei^; SurDte d6- elm du jou||pdus e^mes le bonheur de tue§ bn buffle, ;-U^ j - . ^; i:r^:': :-- ■" :M §| Le 15, MM. Clarfee et Decoigne ayant m^ oarque siir la route, pour passer, il#revimi|^ pient^; nous app(|^|r 1'agi^able nouvelle qu§i$ Evaienlftues trois boeufs. Nous campames aussitdt, et envoyames la plus grande partie d<f i?os gens pour dep#er^chair de c^animaux^ et la faire seqiier. Cette operation nous oc- cupa jtip|pa'au s<# du lendemain. Nous nous yembpqiflmes, le 17, avec environ 600 livres de viande a^iemi sechee^ Le si§|| nousap* per|umes de notre camp quelques troupe#3i: de buffles % mais nous ne leur f|mes pas 1$ ehasse, croyant aifcir ass§z de viande pouf irons conduire au prochain poste. P " 4m £j§jp(<a Rivier#Saskatfchiwi|e coule sur un lit impose disable et d'ai^le j ce qui ne contri* feue pas peu a diminuer la purete et la trans*. i 1 II if ' ■ l II I - ml i it34« Hi ^pK-«ni;M paretice de ses eiux, 0$$ comi|fe tfelles in Missouri^orit ^paisses ejgblanch&tres. Acela pres, c'est une <§es plus jolies rivieres du monde* Les bdrds de la Saskatchiwine sont toi|^a~fai| charmadts, et off'rent en pusfeurs ettdroits la ':^ene^}Au0}eUe,ia plus -^ar^^ et la mieux diversifiee que l^ri puisse voir oq imagifuer | des collines* de ffbrmes diverses^^uronr^^ de superbes toiifFe^ df-peupliers^des valloi^ agreablement reml||unis||e soir et le nfliiln, par 1'ombre prolongee des coteapi et des bosqufil| qui les decorent | des troupeaux de -Ij^HH ca- hris, et delourds boeufs Illinois^-ceux-lalboi^ dissant sur le penchant des collines^ ceux-ci fciularlt de leurs pieds pesants la verdiife des pres f t§ute& ces brutes cha^^etres rei^hieS et doubleesj pour ainsi dire| par les oridfsdt* fleule 5 le chanf linelodiei^ e^varie de mille oiseaux divers |^rchi§pir la cime de|§aibres^| l'haleine rafraichissante des zephirglj la sdr#j| tiite du ciel; la purete et la salubrite del'air$r tout, en un mot, porte le contentement et la joie daris I'ameltu spectateur enehante, JfC'est surtout le matin, qlfanii le soleil se leve$ et le Soir* quSfcd il§§e couche; que |§ spectacle es|' y raiment ravissant.f Je ne pusHetacher mes regards de ce supe|be tableau, que quand robs* #urite naii^ante I'eut un peu rerobrut|t| AIotji j$b doux-plaisir qu^j'av^is goute succ^da une triste, ||our ne pas dire une sombre, mel.anco- llflp- CommeSt se fait-il, dis-je erfmoi m£me qu'un sflbeau pays ne soit point habite par des features humaines? Les chansons, les hymnes, les prieres, du laboureur et de ^'artisan, lieu. Teux et pai|foli§ ne seront-ik jamais en* tendus dana ces belles campag.nes f Four- | ijuoi, fanEis qu'en Europe, et en Angleterrp surtout, tanttte^miliiers d'hommes ne pos|| sedent pas en propre un pouce de terre, ef I eoltivent le sol de leur patrie, pour dlfs pro- prietaires qui leur laissent#a peine de quox sub#ster ^pourquoi tant de millions d'arpens de terres, en apparenee grasses et fertiles, restent»i!s incultj|s et atttolipnent inutilesfl ci^du moins, pourquoi ne nourrissent-elle^que des troupeau^fde betes fauves Z Les hommes aimerontllls toujours mieux vegeter toute leuii vie sur un sol ingrat, que d'aller chercher au loin des regions fertiles, pour couler dans la paix et l'abondance, au moins li derniere partie de leurs jours? Mais je me trompe: il est moins aise qu'on ne pense a l'homme louvre d'anflliorer sa condition : il n'a pas Jes wpyens d§ ss transporter dans desfcpiw MA ihim Wm* rtl! Iff •:;''!:)! mm: w It<?eiftoint^n£S, ou il n'a jp$ ceu|| d'y ac% <juerir%ne proprjite.5 caries terres inculte|| deseiles, Ipbandonnees, ndjfsont|| pas a qtH$ conque veut s'y etablir et le£ cultiver j ellei ont des possesseurs, et il faut achetex d'eux le privilege de les rendr^ fertiles, et produo* lives I Qn ne doit pas, d'ailleurs, se mm illusion: ce^c^ntrees, parft^psi de&eieuses,, |p jouissenJI pas d'un printem§ perpetual elles^ont; leurShiver, et un hiver rigour^Si ^$ft froid* perpnt estil^p^iu dan^l 1'atmos* pherej un^ n.^ge; Ipaisse ^ouvre l^^rfece du W& \ les fjeuyes glacq&ile <ppuler|t p||s que pout; les poissons 1 les $rbres, i|O.Rt depoi^tf e^||e leur§ feuiiles, e% couflerts d^verglas 5 la verdure de% :|^es|^:disparu j. les collines et les val|ms *!dfirent phj| qu'und l*riij|rme, bpnc||ieur ; 1^ ^liturea perdll toute si| beaute; et 0'homme I assez m faire de^se i?jet|le 4 I'atjri des i i§u terns* Port de la Montee—Fcirt Cumberland—Ldc Bourbon—Rapide Ouenipic*—Lac Ouenu pic—Fort Ouenipic—Colonic de la Riviere Rouge—Lac des Bois—Fort du Lac la pluie—Continuation de la Route. Le 18 au matin, nous nous rembarquames ; et le vent s'etant eleven nous mimes a la voile, ce qiie nous n'avions pas fait depuis que noud etions sort:s de la Riviere Columbia. Nou& essuyames un brage accompagne de grele^ mais de^peu de duree* Sur le soir, nous arri- fMmes au Fort de la Montee, ainsi nomme, de ce que ceux qui remontent la riviere laissent Ik leurs canots* pour prendre des chevaux* Nous trouvames a la Montee, comme a Vermilion, deux comptoirs, joints ensemble, pousr faire cause commune contre les sauvages, 1'uri appartenant a la Compagnie de la Baie d'Hud &on, et 1'autre a celle du Nord Ouest : le pre* inier etait sous la conduite d'un Mr. Prudent* et le dernier, sous celle d'un Mr. M'Leam Mr, de Kocheblave, c^ui avait hiverne a ce pos* ■ ""■'■% ' ■'■' 33 :' 1 8 ill 1 <l il! m I j i ill i ii§ ^1: ■ft M. en ^tait parti, il y avait quelque tem§. y avait des champs cultives autour de la mai- son j* l'orge "et les pois paraissaient promettre une recolte abondante. Mr. M'Clean nous ^feigiit aussi bieti qie les eirconstahces le per- fffettaient; mais ce Monsieur n'ay^nt pas de Vivres a nous donner, et hotte boeuf comman* ^ant a se gater; nous partimes/ le lendemaiti matin, pour gagiier au plus vite, Foi t Cumber- land. Dans le cours de la journee, nous de- passdme^ deux vieiil forts, un desquels avait fl& bati par les Fran^ais, avant la conquete dd Canada. C'etait, au dire de notre guide, le §>o$te le plus recule a 1'Ouest, que les com mer- $&hts Frah^ais eus&enf jamais eu dans les Pays* Hauts. Sur le soir, nous tiiaities un orignal; La perspective change considerablementple puis la Montee ; les bords de la riviere s'dc Vent* et le pays se couvre de forets, Le 20, nous appfer$umes quelques ormes espece d'arbreS que je n'avais pas vue, depuis' mon depart du Canada. Nous arrivames aii FoBt Cumberland, tin pen avant le coucher dtl ibleil.Ce fbrt, appefle en Anglais, Cumber* land House, est situ 6 a la decharge de la igp tiere Saskatchiwine dans le Lac des Angla^ €fttte te 53e fet le 34e deg; de lat. septentriP .«> e» jf &?§- Dale. |,C'est un entrepot poiip ceux qui vont au Lac des Esclaves, ou Athabasca, ou qui en faennent, pour se rendre au Fort William. Ce poste etait sous les ordres de Mr. J. D. Camp* Jiell, qui etant descendu au Fort Wpliaip, l'a* yait laissea la charge ^'un Mr. Harrison. II y a deux compt(^r§, comme a Verinillpp et a |a Montee. MM Clarke et Stuart, qui etaient testes derriere, arriyerent le 22, et le soir, nous, eumes bah On nous donna quatre sacs de p& piican, et nous partimes, le 23, vers huitheure| jlu mafia, Apres avoir traverse §ne anse du lac, nous .entr&ii)es dans une petite §|yiere, qu| jcoule dans un terrain extremement bas|| npu§ fimes 25 ou 30 lieues, et cam pi mes sur une plage basse^ ou les maringouins nous tourmei& terent horriblement durant toute la nuit. » Le 24, nous-pas§ame§ le Lac Vaseux, et en* trames dans le Lac Bourbon, ou nous rei\CQn« trames un Mr. Kennedy, commis de la Baie d'Hudson. Nous ramassames quelques dou- zaines d'q^ufs de mau\^ sur les iles du lac: e>t le soir, ayant encore un peu de farine, nou? flous amusameSi Mr. Decoigpg et moi, a faire des gateaux ; ce qui nous mena pyesque a$ jour; la nuit^ne durant que qudques 1peure& 4<*$s cette saison, sous ce degre de tetitwd^ ' % h •■\<k m ll 26a Nous nous rembarquames de grand raatii^ll le 25, passames le Lac de Travers, iescendimea m quelques cascades, et arrivames vers inidi, aai grand Rapide Ouenipic* qui peut avoir una lieue et demie de longueur. Nous debarqua- mes, et les engages descendirent les canots* Nous trouvames, au bas de ce rapide, un vieui* Canadien qui ne vivait que de pecbe, et se disait Roi du Lac. II pouvait au moins sedire roi dji poisson, qui est abcridant, et qu'il pe- chait seul. Apres avoir fait chaudiere, et nou$ v. etre regales d'excellent Sturgeon, nous nous doignames de ce vieillard, et entrames bientot dans le grandflLac Oueuipic, qui me parut ^omme une mer d'eau douce. Ce lac est au- jourd'hui trop connu pour qu'il soit necessairejl que j'en fasse une description particuliere: jell me contenterai de dire qu'il ne le cede visible- ment en grandeur qu'au LacfSuperieur et au grand Lac des Esclaves | il re^oit plusieurs rivieres considerables, et entr'autres la Saskat- chiwine au N. O. la Riviere Rouge, au Sud j et la Riviere Oue nipic a 1'E. ,N. K. et il se d&- ||charge dans la Baie d'Hudson, par la Riviere &elson, au N. N. E. et par la Saveme, a l'E. JJ, E< Les cotes que baigne ce lac sont gencf- lament fort feasses y il paj;ait avoir partoat »VW«<WKS»t.,p.s,v»w,,1* j XVS. 261 ■je.u de profondeur, et il est parsemfi d'ui^ grand nombre d'iles, pres de terre.. Nous nous rendimes a Vile aux GEttfs, ^1 -ou il fallait traverser au sud, pour arrive^^ terre ; mais le vent etait si violent, que ce lie fut qu'au jour baissant que nous prunes faire la traversee* Nous profitames du calme, pour longer la cote, toute la journee et une partie de la nuit du 26 j mais |en revanche, nous demeu- tames campus, le 27 jusqu'au soir ; le vent ne nous permettant pas de faire route. Le vent ayant paru tomber un peu, apres ie coucher du soleil, nous nous embarquames ; mais nous fumes bientot obliges d'atterrir* Le 28, nous passames les entrees de plusieurs baies proibn- des, et les lies St. Martin, et campames dan$ le fdnd d'une petite baie, ou les maringouins ne nous permirent pas de fermer I'oeil. L'aa- rore parut enfin, et nous n'eumes rien de plus presse que d?embarquer, pour nous delivrerde ces hotes incommodes. Nous eumes un calme qui nous permit de faire bonne route ; et nous campames sur le Detroit du Bceuf. Nous Vime4' ce jour-la deux loges ou cabanes de $auvages. / . : \ ■■\-. V;|fe .. •■■■ 'T.\V- '-V .' - *Le 30, nous commencjames a remonter la |t|vi£re Outnipkt et amv&mes; vers midi, $u k c 8 y. v ,2 13 m S6i2 ■mi!f at. tg&i. art.do Bas de la Riviere. .•' Cet etablissement await, phitot Fair d'une metairie que d^un poste §le commerce : une maison propre etel gante, situee sur one coiiirie de moyenne elevation, Ct entourr^e de granges, d'etables, de hangards,. .$&» des champs, d'orge, de ppis,d'aveine, de "- '-Sap?, "*i.'"w?3S >^*^xf& S^Fyg ^j, j&; palates, &c. nous rappellaient les pays civilises^ que nous avions iaissest depuis."'si longtems* |r|M.. Crebassa et Kennedy, qui avaient ce poste en sain, nous re^urent avec toute I'hos- pitafite possible, et s'empresserent de nous communiquer toutes les nouyelles politique^ gjiilB avaieiit apprises par Parrivee-des canots} $& Canada* / _ • : ; / #- - l^ffi ."/lisnous apprirent aussi queMlVf. M'Donahl et Rocheblaye etaient passes, peu de jour| avant notre arrivee, ayant e|e obliges de re* pionter la Riviere Rouge, pour arreter PeiFu* $ion de sang, qui aurait probablement eu lieuv $ans leur intervention, a la Coionie fondle suf <pette riviere, par le Comie de Selkirk. - Mr, lilies M'Donel!, gouyerneur de cette Coloni©, it® plutot du district d' Assmijhoya, ay git eman$ tine proclamation defendant a toute personne gueteonque, de faire sortir des provisions du $>ays.» Les traiteurs de la Baie d-'Hudson s'e* likiit coniormes. a cette proclamation 4 mail ,%eux de la Compagnie du N. O. n'en avai^nf tenu compte, la croyant iliegale, et avaiesix envoye, comme de coutume, leurs serviteur^ faire des provisions; daris le haut de la riviere Mr. M'Donell ayarit su qu'il y avait plusieurs centainelde sacs de pe'rriican* d'amasse dans uii hangard aux soins d'un Mr. Pritchard^ les envoya demander: Pritchard refusa de lei livrer; sur quoi Mr. M'Donell les £t eilleve^ de vive force. Les hivernants du petit Lac ties Esclaves, de la Riviere des Anglais, de VAthabasca, &c. apprenant cela, et sachant qu'ils ne trouveraient pas de vivres, comme H 1'ordinaire, au has de la iviere, se-determinerent a les aller reprendre de force, si on ne voulait pad les leur rendre debon gre. Leschoses en etaien la quand MM* Kocheblatfe et McDonald arrj "• lie Pemicim, dont il a deja ete parll plusieurs fois. se fait M ' la maniere suivante : ayant prepare un grand vaisseau fait d^u-a Ironc d'arbre, on y jette une certaine quantite de viande pil©6* &0 lbs. par exempie ; on fait fbndre une egale quantite de .srM| . tf ue i;en verse bouillant sur la viande * puis on brass* le tout jusqu'a ee que la viande et le suif sclent bien meles ; apres quoi on le itset dans 4es sacs de peau de bee of lion passee, le poil eu dehors, que l4on ferme hermetique*ment. Cette, viande ainsi impregnee 3e suif, se dnrcit, et peut se conserver des aiioees<es* litres. Quelquefois, on y ajoate des pokes sauvages, pour Its lEevsr le -eofct,' 26'4 I ^rent: ils trouverent les Canadiens armes, ;dl prets a iivrer combat aux gens de la Colonies qui s'obstinaient a leur refuser les sacs de pd- liiican. Mr; M'Donald alia trouver Mr. M'Do- nell, et lui'ayant expose la situation ou se trou« vaient les tralteurs de la Compagnie du N. O. par le manque de vivres neeessaires pour transporter leurs pelleteries jusqu'&o Fort William} et la fureur des engages^ quf ne voyaient pour eux d'aiitre. alternative que de s'emparer de ces provisions, ou de perir de faim, il le sornma de les lui remettre sans d£la% ff Mr. M'Doneli eiposa, de son cote^ a Mr. M'Don aid la mi* sere ou se trouveraient les colons* par le manque de vivres* En consequence de ces represent tations mutuelles, on convint que la moitie des provisions resterait a la Colonies et que 1'au* ire moitie serait remise apa Compagnie dii N# O. Ce fut ainsi que s'arrangea, sans effusion de sang, ce premier different-entre les deux Compagnie^ rivales du N.CXet dela Baie dv Hudson. .'..'.' '"' ;$r ' ■'■ / S Ayant employe le ler Juillet a reparer nos* canots, nous rembarquames, le % et continu- Imes a remonter la Riviere Ouenipic* appellee aussi Riviere Blanche, a cause d'uti grand nom* fere de cascades, qui etant fort proches l^s liiieg 3e§ autres, ofireiii a la vue une £cume et bouillons presque continuels. Nous f imes ce jour la, 27 portages, tous assez courts. Le 3 et le 4, nous en fimes encore neuf, et arrivames, le 5, au Lac des 5S6/s. Ce lac tire sort n6m d'un grand rionibre d'iles bien boisees Bout il est.par^me,, Notre guide me montra une de ces iles, eri nfp disant qu'uii Pere Je suite y avait dit Ia|fness#) et que e Vtaitflle peu le plus elbighe ou ces missionn|ires eussent jamais penetrec Nous campames Sur une de testes. pLe lendemaiii, le vient ne nous per* tnit.pas desire beaucoup de progres. Nous entrames, le 7* dans la riviere du Lav la Pluie* Je ne iiie rappelle pas devoir vu tiulle part au« tant de maringouins que sur les bords de cette rivier^fe etant debarque^ pres d'un petit rapidefl pour alieger les canots, nous eumes le malheur de d^loger, en niarcliantj ces insectes, de des« sous les feuilles ou la pluie de la veille les avait cbntraints de se refugier; ils s'attacherent k nous, nous suivirent dans les canots, et nous tourme*iterent tout le reste de la journee. te Le 8*|au soleil coucHant, nous arrivames an ForfEdu Lac la Pluie. Ce fort est situe a un fnille environ d'un rapide considerable. Nois vimes aupre|| des champs cultiv6s5 et des ani* ;« II jil- 0 UP ttl&aux domestiques, iels que chevaux,. bMif^f Vaches, &c»| Ce poste sert d'entrepot aux hi* vernants de P Athabasca; et des autres parties eloigners, qui y appprteiit leurs pelleteries* el fen retournent avec Ifeur&pacotilles. i^VIr. John Pease* a la charge de qui ce pq^fe etait confie^ ftous re^iit le plus amicalement du mondes apres avoir fait un souper excellent, nous dan* amines, upe partie de la soiree, .llfti Nous primes. coi)getfde|JMr. Dease, le lOi Apre^ avoir traverse lejirapide et le Lac la Pluie, qui a enviroi^!4 lieues de long$ nous campames ii Pentree d'une petite riviere. Le Iend&main,|jious eontinuames notre route, tan« tdfetraversant un petit lac, tantdt un detroit* ou nous trouvions. a peine assez d'eau pouj? faire flatter!nos canots. Le 13, nous cam.? panies pres du Portage des Chiens, ou, faute d'avoir suivi Pavis de Mr^iDease, qui npu§ avait conseiliftd'emporter un sap4e pemican^ Jfcous nous trouvames absolument sans vi$re|| :**'-VC-y''..'..VJ.?vJ '-VVPfrSv'^-VvW.". -.-A-Wi; .•.!«■* v .; . ? ";, CHAPITRE XXVIL ..|-: > ^irrivee au Fort William--* Description de c$ Fort—Nouvelles de la Riviere Columbia. 1 'i *i Le 14, nous embarqnames avant le jour, et arrivam^ au Portage d[es Chiens, qui est long et montueux. Nfeus trouvames au bas de ce portage, une espece de cabaret tenu par un p§omme Boucher. Nous regalames nos gen^ d'un peu d'eau-de-vie, et mangeames des sau- cissons detestables, tant ils etaient sates, Apres ce mauA^is repas, ^ous nous remimes en, route^ f et passames, vers midi, \p Portage de la Mon* tagne.^ha Riviere Kaministiquia passe ici par* llessus un rocher eleve, et forme une chute qui p'est gu re moins <*urieuse a voir que celle de Niagara. Enfin, apres avoir fai^encore 8& portages, nous arrivames, vers near heures dm j $oir,'au Fort William. ... , ;: ■.;...•••: y ji Le Fort William est situe pre£ de Pembou* chure de la Riviere Kaministjquia, dan|;le Lad Superieur* a 15 lieues environ au nord de 1 an* eien poste appplle Grand Portage. Ce Fort a 4ik featit en 1805* lore de la* reunion de^ de^ OS r fl Socicte's, etnomme Fort William, en Phonneut de Monsieur (maintenant PHonorable) Willian^ M'Gillivray, principal agent de la Compagnie du Nord-Ouest. Les proprietaires s'etant ap- percjus que le fort du Grand Portage se trouvait sur le territoire reclame par le gouvernement; Americain, se determfnerent a le demolir, et a, en batir un autre sur le territoire Britannique. Nul site ne leur parut plus favorable a leur dessein que Pentree de la Riviere Kaministi* quia, qui offre un havre sur et profond. A la verite, ils avaient £ vaincre toutes les difficulty q^ie peut presenter un sol bas et mare- cageux : mais a force de soins et de travail, ik yinrent a bout de dessecher les marais environ- Hants, et de former un terrain solide. pLe Fort William a reellement Papparence d'un fort, par son palis de 15 pieds de hauteur, et celle d'un joli village, par lenombre des edifices qu'il renferme. Au milieu d'un quarrd spacieiix s'el&ve un grand batiment elegam- ment construit, quoiqu'en bois, dont la porte niitoyenne est elevee d'environ cinq pieds au« dessiis du sol, et audevant duquel regne une longue galerie. Au milieu de ce batirtient e$f| tin salon d'une soixantaine de pieds de long $ur une trentaine de large3 decore de plusieplf 269 inorceaux de peinture, et des portraits en pa$* tel d'un grand nombre des associes. C'est dans ce salon que les agens, les comtnis, les in- terpr£tes, &c. de la Societe prennent leurs re- pas, a difierentes tables. A chaque extremite de ce salon, se trouvent deux petites chambres pour les associe^. Le derriere est occupe par la cuisine et des chambres a Voucher pour les domestiques. "De chaque cote de cette wji, il y en a une autre de meme largeur, mais plus basse : celles-ci sont divisees en longueur par un corridor, et contiennent chacune douze jo- lies chambres a coucher. JJne de ces maison^ est destinee aux associes, et i-autre aux corn- mis. Du cote Est du Fort, il y a une autre maison, construite <||peu pres comme ies deux precedentes, et destinee au meme usage; et tin grand hangard, ou se fait Pinspection des pelleteries, et ou elles sont raises en paquets gerres, au moyen d'une presse. Par derriere, et toujours du meme cote, se/trouveni le logis des guides, un-autre hangard a fourrures, et une poudriere. Ce dernier batiment est fait de pierres grises, et couvert en fer-blanc. Au coin, se trouve une espece de bastion, ou point d'observatjon. Au cote Quest, on voit une fangee de batimens, dont les uns servent de ■ i n m o* C& Vm' ffi l!i » i ipagazins et les autres de boutiques: il y en un pour Pequippement des engages, un pour Pequippement des canots, un ou Pon detailie des marchandises, un autre ou Pon vend des liqueurs fortes, du pain, du lard, du beurre, &c« et oil Pon distribue le res;al aux vova^eurs afe rivants : ce regal consiste en un pain blanc^ line demi livre de beurre, et une chopine de rum. Les voyageurs donneotSa pette.espece de taverqe le nom de Can fine sabpe. Derri^re^ se trouve one autre rangee de batimens, dont 1'un sert de bureau ou comptoir; c'est un; joli; f>atioient quarre, et bien eclaire 5 un autre ser| de magazin, et un troisieme de prison les voyageurs donnent a ce dernier, le nom de ^oi-au- Reurre* Au coin sud-.auest, est i|| bangard de pierres, convert en fer-bl'anc. Derriere sont les atteliers des menuisiers, des fer* blantiers, des fbrgerons, &c. puis des cours spa*l cieuses, et des hangar dss pour mettrele^ca*, nots a Pabri, les reparer, ou en construire de peufs. Pres de la porte du Fort, qui se trouve au Sud, sont la maisqu du chirurgien, et celle du eomrais residant. On a const ruit audessu% de la porte une espece de corps-de-garde. / :. Commq la riviere est profbnde|| sonf entree4 || Compagnie a fak construire des qoais,1 U'-'-a "•: ; .fjgp ;' - .. I |||| , |^jU Jong du Fort, pour Patterage des goelettel' qu'elle eritretient sur leJpLac Superieur, soit pour transporter sefcj>elleteries du Fort William au SaittStt. Marie, ou des marchandises et iles vivres du Saut fete. Marie au Fort William. 3Les terres sotit .defric.he.es .derriere le Fort et des deux cotes. Nous y vimes de 1'orge, des pois, et de Paveine, qui avaient une tres belle apparence. Le cumtiere se trouve a I'lextre- tiiifee duWfHchementi /SI y a aussi, de 1'autre cote de la riviere, un certain nombrede mai- sons toutes habitees par de vieux Jpova^eurs Canadieris, uses au service de la Compagnie; sans en etre deveous plus fiches.ft Ces hommes; inaries. a des femmes du pays, et charges de families nombreuses, aitnent mieux cultiver'uri peu de • bled-cPIn.de et de palates, et faire la peche, pour subsister; que de retourner dans fair pays natal, donner alleurs parens eta leurs anciemies connaissances, des pr^uves certaines de leur inconduite, ou de leur imprudence; Le Fort William est Pentrepot principal de la Compagnie du N* O. dans les Pays-Hauls; et le rendez vous general des associes. Lei agens de Montreal, et les proprietaifes hiver- iiants, s'y rcunissent presque tous, chaque ete; jK>Ujfoeeevoir les r&toursj £oimex les expedi4 h m m 'h \\h 1/ 1 if! i iJI MWt-\ tioiis, et discutef les interets de leur commere^ La plupart Hi trouvaient lois de notre amvee^ Les engages hivernants. qui descendent, passent aussi une partie de Pete au Fort William : ils torment ml grand campement a POuest, en dehors des palissades. Ceux qui ne s'engagent a Montreal que pour aller au Fort William ou au Lac la Pluie, et qui rfhivernent pas, occu- pent un autre espace, ati cott' Est. Les premiers donnenta ces derniefs le noiii-de Mdngeurs de lard^ On remarque entre les deuxtfcamps, qui se composent quelquefois de 8 et 400 hommes chacun;/une difference etonnahte: celui des xnangeurs de lard est toujou'rs fort sale, et celui des hivernants, propre et decent. . M:, - \ Pour defricher ses terres et ameli&rer $e& proorietes, Ja Compagnie asoiri-d'obliffer tous :ier« lui donner chacun un certain nombre de jour- nees de corvee. C'est ainsi qu'elle a fait defricher et consolider les environs du Fort William; Mais quand un engage a travail lev ce nombre de journees, il en est pour toujours exempt, quand meme il resterait 20 et 30 ans dans les pays Sauvages, et descendrait au Fort, tous les etes; On nous recjut ties bien au Fort William, et je m'apper§us a Paceueil qii'on me fit en parti* I ceux qui s engagent aene; comme canotiers, / feulier, que grace a Pidiome Tchinouque, qu& je possedais assez bien, on n'auraititas demande mie^ que de me donner de Pemploi, a des conditioni avantageuses. Mais j'avais plus hate d'arriv|r a Montreal, qu'envie deretourner a la Riviere Columbia. ;Wm Pej| .de jofrs apresinotre arrivee au Fort William, Mr. Keith arriva du Fort .-George* Sur la Rivier&|iplumb^, apportant la nouvelle de ParriveeSlu nav§te VIsaac Todd, dans cette rivii^^S Ce vaisseai|| qujletait mauvais |pilieiy avait ete detenu longtems* par les vents con* traips, en doublant le Cap de Horn, et n'avait J3|pais pu reJMidre les vaisseaux de guerre dont il s'^tait s^pare. Arrives a Pile de Juan Fernandez, et apprenant que les trois vaisseaux en Etaient repartis, le capitaine et les passaged qui se voyaient courts de vivres, se determine** rent a ranger la cote. S'etant arrltes a Monterrey, * sur les cotes de la Califbrnie, pour y fgfjre des provisions* ils appr|rent qu'il y avait un vaisseaii^de guerre Anglais en detresse, a San Francisco. I lis s'y rendirent, et trouve • Mission, ou Presidie Espagnole, vers le 36e degre de latitude, $ Autre Presidll Espagnole, vers le 38e deg. de lat. et le pre* mier Etablissement Europeen que Ton rencontre au sudde la Eiviere Columbia. m t Ml w tent, & leur grande surprise#que t|itait !& Corvette Racoon. Cepvais^au^avait tofch^ sur la barre* avec une telle violeilce, en sortant de la Riviere Columbia, qu'une partie de sa flusse quill e avait ete emportee, et qu'il avait eu de la peine a se rendre a San Francisco^! y ayantflept pieds d'eau dans la cale, bien quf| Pequip%e fut ^onstarlment employe & la pompe*^ LelBapfcain^Blackne voyant a^pn rhoyen de r€§krMsell v^peau, s^|m|j§' decide & Pabandonner, et a se^ndr^par lelBon talent, sur le Golfe du| Mexifue, pourlde l^pss^ a quelqu'une des ilelJAnglaises* Cependalt, k P^pvee de PIsaac Todd, Wi vnmSk bout de virer la corvette, et d'etancher la Iteie d'eau*, I/Isaac Ibdd poursui^|$on vepagfl et entra dins la Riviere Columbia, le 17 Avril. II y avait 13 mois qu^l e^it parti (l|Angleterre. J'ai appris pli^ tard Parriveela bon port d\l brig le Pedlar. Plus heureux que Mr|*M*KaJ| Mr. Hunt a reciieilli les fruits def|§l indusfiie et de son activite. Ce Monsieur est mainte* nant membre de la Legislative fu Missourif el jouit de Pestime generate de se| cois|itoyen^ CHAPITRE XXVTIL rpart du> Fott Wiltiam*~«Navigation sur le Lac Superieur~~±Baie de Micftipieoton—Ren* €Qntre-~~Ratchawaimn-^Arrivee au Saut Ste. Marie-^Occurrences^^Rivkre des Fran$ais-~* Lac Nipi$singue-~~Entree dans la Riviere des Qutawas—JSaut des Chaudieres-^Riviere au :; RideaA4^Long^aMp^%Arrhe% dj Montreal— r< (inclusion KLe#G au soir, Mr. T>i Stuart me pre vint qu'il s'embarquerait le lendemain pour Montreal, sur un canot l^ger. J'ecrivis aussitdt a mes parens jf mais le leijdemain matin, Mr. Stuart me dit que je serais moi-meme le ported de mes lettresidevant m'embarauer avec liii* Je pr¶i m^; effets, et sur le soir, nous par. times da Fort William* sur un- grant^ canot, <;o$anit par l^homiaes&au n#mbre desix pas- ^sagers, savoir* MMc^ Stuar% D. M'Kensie, J. JV^D<pald,^ (parke* moi-n^ine* et une petite demoiselle de huit a neuf ans, qui venait de Kiidonan, su|||a? Riviere Rouge. Nous en- trames dans le Lac Superieur, et allames cam* > H r i 1 #0 Hr- per pms de Ylle du Tonnerre, ainsi nomw a cause des frequents orages, acco^apagnes de tonnerre, qui y eclatent, dans certaines saisons de Pannee. Le 22 et le 23, nous continuames ~M& t a i fcli a :^Mi i ■ -r §& • Swill a ranger la cote septentrionale. La naKirg^tion de ce superbe lac serait fort agr^able^ans les brumes ^paisses qui regneit une partie du four, et ne permettell pas d'avanjfer. Le 24, nous dinames a un petit etaSlissement appelle Le Pic. ■;■"■■''■.' / !'""'' .'.' J "■ Le 26, nous travers&mes la baie de Mkhipi- colon, qui peut avoir trois lieues de largeur, a son entree* Comme nous arrivions a PEst, libus rencontrames un petit canot siipfiequel Etaient le Cajfttaine M'Gctrgo et Pequipage d'une des goelettes de la CompagrillJ M# M'Cargo nous dit |li*il s'etait echappe du Saut Sle. Marie, ou les Americains avaient envoye un detachement de 15#hommes; et que*fse voyant force d'abandlWlierfsa goelette, il y avait rials le feu. En consequence de ces avis* il fut resolu que le canot sur leqftel nous Etions retiifeierait au Fort William. Je m^fembarquai avec Mr. D. Stuart et deux homnifes, |ians le canot du Capitaine M'Cargo, qui prenait Ijiotre place. Dans la hate et la confusion de f 6- qhange qui se fit sur Peau, on nous donna uq nbonfkun peu de the et de sucre, et un sac; eontenant envirSn 25 livres de farine, mais on eubfit entieremen^chaudron, couteaux, four- €hettes,|lfcc. toutes choses que Mr. M'Cargo n'avait pas eu le terns d'embarquer dans son canot. Nous vecumes?|bisefablement pendant deux jours et demi que nous continuames a longe|§ les bords du lac, avant d'arriver a un etablissement; nous detrempions dans le sac un peu de far A, et apres Pa voir petrie, nous ea faisions de jfetits pains, que nofts cuisions sur des pierres plattes. ; Le 29j|pous arrivames a Ratchawainon, oH Iflous trouvames des femmes qui nous appre- terenfla manger, et nous recjurent bien. Bat- ehawainon est un pauvre petit poste situe au fond dftme baie sablonneuse qui n'offre rien dflgreable a la vue ; Mr. Frederic Goedike, qiS residait a ce petit Etablissement, etait alld vljjlce qui se passait au Sauf Ste. Marie. Ce moiisieurtreviut le Ifndemain, et nous dit que les Americains etaient venus, au nombre de 150 hommes, sous le commandement d'un major Holofe jigqu'apres avoir pille ce qui leur avait paru de quelque valeur, applrtenant a la Societe du N. O. et a un Mr. Johnston, ils :{|j&ient fl|is le feu aux maisons, hangards, &Co f! I 't ut f-78 #ppartenant a ^ette Societe et a ce Mo^sieuf| et s'etaienf| retires* sans fairelde tort a aucua ^utre individiv Suifje soir, notre|§angjt arrive du Fort William avec celui de M|| M'Gillivray* JLe lendemain, nous nous pndlmes |tous aa §aut Ste. Marie, ou nous vj£tnes le (||gat <$u'a* vait fait Pennem^;■■. Les maisQusgles bpn^rd% les moulins a scie, &;c* de la Compagnie du N. O. et$|ent encore furqa^|ts, La geelette etait au bas d||,i;apide sites Am^ricaini&en vou* lant :|j| desc^Hre, Pavaient ec^puee j et ne pouvant Pemmener, Pavaient hnde^ia filttt' d'eau. W ; J|*. J|| ■.||; • ■■ •., , iM ■ ||||. ■;; -. , Le S$|it Ste, Maip est un rapide q$t peu§i avoir & o06aQ^erges de largeur* elllQ ou 1£| $rpens de} l^jkgt^pm^. ; Le| bas. de c^^apide Iqpfe deux baies* sur les bords desqueUes il j a un certain nombre de maisq^s* jMirive diJt nord appartieni a§l:a Grande^ Br^^^^ celle ;||u sud aux; Eta,ts~Unis, C'^^ur-cette dfer* liiere que M*V Jofon.sto)^.|ysait s% r||idtlr^^ Ce monsieur etait* avant la guen;§» collector dn port, pour le gpuvernement AmeMcain. Sm le meme e<l|e ^esidait urf Mr* JNolin, ave<^ sa ftpiill^|consistant en trois gar^ons^l trois filles, dont unejetait pa^abie^ent jolie* tfaCe monsieur apit §te gros trait^pr, efcl'on vo$|it **#bre, dans fa mitson et ses §0^0Aet^if0: des ttlarques de soiifancienne prosperite. ffDu dot^ldu nord, nous trouvames Mr. Jofe Er- matMger, qui poss^dait un joli etablissement: il demeurait poiijf lors dans une maitdn appar- tenant a Mr, Nolin ; mais il en faisait batir une en pierres, tres elegante, et il venait de faire acheverllp irilulin a farl^ Mr* Ermatinger pensait que ce moulin porterait les habitans dii peu a semer plus de graittS qu'ils ne faisaient* Ces habitans sont la plupart cle vieux voyageur& Canadiens maries k des femmes du pays* Le poisson les fait vivre pendant la plus grande partie de Panneef et pourvu qu'ils recueillent assez file patates j|l>ur passer le reste, ils sont contents*! II est bien a regretter que ces gen& tie soient pas plus industrieux et plus travail- lants j car la terre esfgbn ne peut guere plus fertile, surtbut du cdt£ du nord f Mr. Erma* linger noulffit voir du bled qui s'en allait mfir, et dont les tiges avaient de trois a quatre pied* dW|auteur. Les autres grains etaient egale- ineni beaux. ^IlLe ler Aout, on ibvoya un expres a MkJm timakinac^ pdur instruire le commandant de ce qui s'etait passe au Saut 8t|§ Marie. En all tfei^ant son retour, nous^nous occupames da £80 ^oin de nous mettre en etat de nous defefcdre* si par hasard les Americains faisaient une nouvelle imiptiolu& La chose n'eta&it&s improba- ole; car d'apres les expressions de quelq^s uns d'entr'eux, qui parlaientie Fran9ais, leur des- sein etait de s'emparer des pelleteries de la Compagnie^du N. O. Nojp invitam^| quelques sauvages qui etaient campes sur la Pointe au Pin, a quelque distance du Saut, a nous aider, en cas de besom; ce qu'ils promirent de faire* Le courier revint le 4, sans avoir rempli l*objet de sa mission : ^avait trouve Pile si completemerit bloguee par Pennemi, qu'il lui eut ete impossible d'y aborder, sank courir le plus grand risque dMtrjj^yit prisonnier. m Le 12, nous entendimes distinctement les decharges d'artillerie que faisaient nos gens, h. Michilimakinac, bien que la distance fut d'a peu pres 30 lieues. Nous crfimes que c'^tait une tentative de l'ennemi pour reprendre ce poste ; mais nous sumes bientot apres, quel ce n'etait qu'une salve royale,Jpour Panniver- saire de la naissance du Prince Regent* Nou% apprimes pourtant, pendant no|re sejour au Saut Ste.jMarie, que les Americains avaient fait une descente sur Pile, mais qu'ils avaient ■881 €t^^pitra|^ts de se retirer, apres avoir essuy6 une|perte considerable. ||: , ? Le 19, MM. M'Gillivray et M'Leod arri* Vere^|du Fort William, ayant prec#le le*s ca- iiQts qui descendaient charges de pelleteries* Il^'firent partir Mr. Decoigne sur un canot le- ger, avfp des lettres^ pour Montreal* v , Jm^lf le canot sur lequel j'etais passager, fut"jj$nvoye a Pentree de la Riviere des Fran* $ais, pour Observer de la les mouvemens de Jpennemi. Le^5, les canots^ au nombre de ||7, arriverent a Pentree de cette riviere. La valeur dej§pelleteries (jftie portaient ces canots, toe pouvait pas etre estimee a moins de ,§£200, DOG? prise importance pour les Americains, l^ils eusseifit pu mettre la main dessus. Nous sious trouvames au nombre de 325 hommes, t(#s biepi armes: nous campames, et fimes sen- tinelle toute la nuit. Le lendemain matin, nous co|bmen9ames a remonter la Riviere des Irancais. Cette riviere vient du N. E. et se ||ette dans le Lac Hu|on, ou 40 lieues environ du Saut Ste. Marie. Nous campames le soir, sur les bords du Lac Nipissingue. Nous tra« Ijlers^mes ce lac, le 27* fimes ensuite plusieurs jortagesj et campames, non lo»n de Jhataouan, "k t*\ % ■ft - 28£< •':■."■ V Le 28, nous enframes, de bonne heure, dans la Riviere des Outawas, et campames, le soir, au Portage des deux Joachims. Nous passames, ie 29, le Fort Coulonge, ou residait uniMr. God* din ; et apres avoir fait plusieurs portages, oc- casionnes par les rapides et les chutes qui obstruent la navigation de cette riviere, nous arrivames, le 31, au Portage des Ckaudieres, (autre* snent HulL) Le rocher qui arrete ici le cours de la Riviere des Outawas, est coupe perpen- diculairement, et peut avoir SO pieds d'eleva- tion, d'un niveau de Peau a Pautre. L'eau est retenue au haut de ce rocher, et au lieu de se precipiter pardessus, passe par des cajiaux sou- terrains, ctrvhjntnsnrtir aw has. pjft^$k>uiilonant, par sept ou huit ouvertures differentes. Mr. P; Wright faisait sa residence en cet endroit, ou il avait un bel etablissement, et un grand nom* bre d'engag^s, occup^s a cultiver la terre, et 4 couper du bois d'ecarissage. / 'M Nous laissames l^s Chaudieres, un peu avant le coucher du soleil, et passames bientot Pentree de la Riviere au Rideau. Cette riviere, qui se jette dans celle des Outawas, pardessus un rocher de 25 ou 30 pieds de hauteur, est separeeg* dans le milieu de sa chftte, par une petite ile4 et reprdsente \m rideau double ouvert pai aIj milieu, et s'elargissant par le bas. Le coup* d'oeil est vrainSent pittoresque : les rayons du soleil couchant, qtli frappaient obliquemeni PeSu, quand nous passames, en relevaient beaucoup la beauts, et le rendaient digne d'un pin- ceau plus habile que le mien. Nous voguames* jusqu'a minuit, que nous arretames pour laisser prendre aux tommes un peu de repos. Ce re pos ne fut que de deux heures. Nous arrik vames, le ler Septembre, au lever du soleil, ait JLong-Saut, ou nous etant procure des guides, nous passames ce rapide dangereux, et mimes pied a terre, pres de Phabitation d'un Mr, ^M'Donell, qui nous envoya du lait et des fruits pour BOtre^dejeuxufi- l^fera midr, IWUS pas jsames le Lac des deux Montagnes, d'ou je commensal a appercevoir la montagne de mon lie natale. Vers deux heures, nous passames le rapide de Ste. Anne. Nous arrivames biea« tot apres vis-a-vis du Saut St. Louis, passame9 ce dernier rapide, et debarquames a Montreal* un peu apres le coucher du soleil. Je m'acheminai aussitot vers la demeure pa« ternelle, ou Pon ne fut pas moins surpris que joyeux de me revoir. Ma famille, qui n'avait pas eu de mes nouvelles, depuis mon depart de $Iew-York, avait cru, d'apres la co/nmune jre« f St . V |3omm<£f, que j'avais ete massacre par les saua vages, avec Mr. M'Kay et^'equipage du Ton* quin: et certes, c'etaift bien par un effet du hazard, ou plutot de la Providence, que je me retrouvais ainsi s^n et||sau£ au milieu de mes parens et de mes amis, a la suite d^n voyage aecompagne de tant de perils, et ou un si grand nombre de|nes compagnons avaien| trouve 1$ inert* H 7j 3^ riNtSc ' "■ Errata. * . . ■'* :; ''•=-. Page 16, ligne 25, effacez § James Lewis" Page 30, lignes 6 et 7> pour "lorsquils sont sip leus# pieds,"—lisez, lorsqu'ils sont droits sur 'eurs pieds, Page 73, ligne 20, pour | pendu %—-lisez, suspends Page 75, ligne 7, pour | MM. Fox et Fillet," lisez, MMT* StohS et Pi 1 let. Page 167> ligne 12, pour 1 de venaison," lisez, de^jl ve* liaison. Page 172, ligne 7, " pour les 25 ou 26 d^g." lisez, left 125 ou 126 deg. || Page 217, ligne 9, pour | pariossent," lisez, paraissent* Page 260, pour I Ouenipic," lisez, Ouenipic. Page 263, pour " mere/' lisea, riviere. H 3?** I, k i & "I i t-niMI -K,J- ■P7* i, w rw" rr I flfe tiwtt :in mmH fit ESI H r
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Relation d'un voyage à la côte du Nord-ouest de l'Amérique Septentrionale, dans les années 1810,… Franchère, Gabriel, 1786-1863 1820
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Title | Relation d'un voyage à la côte du Nord-ouest de l'Amérique Septentrionale, dans les années 1810, 11, 12, 13, et 14 |
Alternate Title | Relation d'un voyage |
Creator |
Franchère, Gabriel, 1786-1863 |
Contributor | Bibaud, M. (Michel), 1782-1857 |
Publisher | Montreal : L'Imprimerie de C. B. Pasteur |
Date Issued | 1820 |
Description | "Franchère joined the Pacific Fur Company and participated in the establishment of Astoria. The manuscript narrative, rewritten from the lost original daily journal, has a note on the fly-leaf: 'This ms. is the original in the Author's handwriting ... first printed in French at Montreal in 1820 from this copy, revised and considerably altered by M. Bibaud, the Historian and Poet, Translated into English and published by Redfield in New York in 1854. This work formed the basis of Washington Irving's Astoria. The text as shown herein is so different to the published version, it should be reprinted verbatim, inasmuch as Mr. Bibaud has embellished the language considerably': - Toronto. Public Library. Guide to the manuscript collection, P.30. 'Quelques mots [46] de la langue Chinouque ou Tchinouk': PP·204-205·"-- Strathern, G. M., & Edwards, M. H. (1970). Navigations, traffiques & discoveries, 1774-1848: A guide to publications relating to the area now British Columbia. Victoria, BC: University of Victoria, p. 101. |
Extent | 284 pages ; 21 cm |
Subject |
North West Company Voyages to the Pacific coast Hawaii--Description and travel Oregon Territory--History Astoria (Or.) Northwest, Canadian--Description and travel |
Genre |
Books Travel literature |
Type |
Text |
File Format | application/pdf |
Language | French |
Notes | Includes errata. Other Copies: http://www.worldcat.org/oclc/1699826 |
Identifier | F5819.2 .F8 II-0194 |
Collection |
British Columbia Historical Books Collection |
Source | University of British Columbia. Library. Rare Books and Special Collections. F5819.2 .F8 |
Date Available | 2016-01-26 |
Provider | Vancouver : University of British Columbia Library |
Rights | Images provided for research and reference use only. For permission to publish, copy, or otherwise distribute these images please contact digital.initiatives@ubc.ca. |
Catalogue Record | http://resolve.library.ubc.ca/cgi-bin/catsearch?bid=1587059 |
DOI | 10.14288/1.0223706 |
Aggregated Source Repository | CONTENTdm |
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