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L’impuissance dans quatre pièces de Jean Barbeau L’Abbé, John Edward

Abstract

Cette thèse constitue une étude thématique sur l'impuissance dans quatre pièces de Jean Barbeau: Le Chemin de Lacroix, (1970), Goglu (1970), Ben-Ur (1971) et Une Brosse (1975). Cette impuissance est celle de personnages incapables d'améliorer leur situation malheureuse à l'intérieur d'une société opprimante. Notre analyse développe trois thèmes qui font ressortir cette impuissance: la femme, la violence et l'inaction qui entraînent l'échec. L'introduction relève les étapes de la création dramatique chez Barbeau et certains détails biographiques qui l'ont influencé. Un parallèle est établi entre son intention de créer un théâtre populaire et utilitaire, ce, en s'impliquant concrètement dans la réalité québécoise, et la philosophie prônée par le groupe de Parti pris. Le premier chapitre examine les rapports qui existent entre les personnages féminins et les protagonistes masculins. Les rôles que l'auteur assigne aux femmes sont les suivants: la femme-objet, la femme dominatrice, la prostituée et la femme idéalisée. Quelle que soit sa fonction, elle incarne la stérilité sentimentale et physique, aussi est-elle instrumentale à l'émasculation et à l'aliénation des héros. Le deuxième chapitre traite de la violence physique ou psychologique que les personnages emploient pour se faire valoir. A plusieurs reprises, les frustrations qu'éprouvent les hommes s'extériorisent par la force physique. La contrainte mentale, les injures et les menaces abondent et visent à dénigrer ceux qui en sont victimes. Puisque les agresseurs démontrent leur supériorité en s'imposant, la violence équivaut à un défoulement dérisoire qui souligne l'impuissance des êtres à changer leurs conditions sociales. Le dernier chapitre montre que les personnages, lorsqu'ils ne réussissent pas à se défouler violemment, s'évadent dans le sommeil, le sexe ou le rêve pour oublier pendant un certain temps l'enfer de leur existence. L1inaction, c'est-à-dire la résignation aux injustices, accentue l'impasse de leur vie d'échecs. II n'y a pas de sortie, donc l'avenir est bloqué pour ces dépossédés infortunés. En conclusion, cette étude révèle que la femme, en tant qu'instrument d'aliénation, la violence, en tant que moyen de défoulement, et l'inaction paralysante mènent a l'échec total des protagonistes. Les héros ne se rendent pas compte que leurs misères font partie de la souffrance générale de leur milieu et s'isolent dans leur enfer personnel. De ce fait, il ne semble pas y avoir d'avenir possible pour la société québécoise telle que Jean Barbeau la voit dans ces quatre pièces. Le message que le dramaturge adresse à ses compatriotes est la prise de conscience de leur impuissance globale, lucidité qui devrait entraîner une action collective susceptible de changer l'état lamentable de leur peuple.

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