UBC Theses and Dissertations

UBC Theses Logo

UBC Theses and Dissertations

Pessimisme incarné dans le personnage huysmansien : une lecture de trois romans Jean, Marie-Gérald Joalissa

Abstract

Les romans de Joris-Karl Huysmans (1848-1907) sont couramment classés en trois grandes périodes de création littéraire ou idéologiques distinctes : Huysmans naturaliste (1876-1882), Huysmans décadent (1884-1891) et Huysmans catholique (à partir de 1895). Cette catégorisation de l’œuvre huysmansienne ignorerait pourtant le développement d’une problématique qui travaille, évolue et relie des romans huysmansiens qui appartiendraient à différents moments de création littéraire. Cette problématique est celle du pessimisme. Trois romans livrent, selon nous, la clé de la transformation du Huysmans dit ‘naturaliste’ au Huysmans ‘catholique’ en passant par le Huysmans ‘décadent’. Cette clé, c’est le personnage huysmansien. Huysmans revendique une subversion de la notion du personnage dans ses romans. Dans un entretien fictif signé A. Meunier, l’auteur affirme ainsi avoir repris, dans des textes au prime abord diamétralement opposés, un personnage- type qu’il aurait campé dans des milieux socioéconomiques différents. Dans le présent travail, nous nous proposons d’aborder la question de la singularité putative des héros huysmansiens: Cyprien Tibaille, André Jayant, Jean Folantin et Jean des Esseintes dans les romans En ménage (1881), À vau-l’eau (1882) et À rebours (1884) constituent-ils une seule et même personne ? La première partie de cette analyse sera consacrée à l’étude des distinctions essentielles de nature déterminisme entre les quatre personnages. iii Dans la deuxième partie, nous analyserons les rapprochements existentiels qui souligneraient la parenté des quatre personnages à travers les trois romans. Les héros huysmansiens semblent en effet avoir en commun un état d’esprit motivé par un désaccord douloureux avec leur temps. Cet état d’esprit est marqué par le développement d’une angoisse métaphysique et spirituelle qui se manifeste sous la forme d’un malaise tant physiologique que moral propre au milieu du XIXe siècle: le spleen de Baudelaire. Dans la troisième partie, nous poserons la question de savoir si et comment les personnages huysmansiens incarneraient tous les quatre une même idée philosophique répandue en cette fin de siècle : un pessimisme raisonné, inspiré de l’effet Schopenhauer.

Item Media

Item Citations and Data

Rights

Attribution-NoDerivs 3.0 Unported