"a79098d7=-4c3c-407b-b17e-47e038bfd33f"@en . "CONTENTdm"@en . "http://resolve.library.ubc.ca/cgi-bin/catsearch?bid=230180"@en . "British Columbia Historical Books Collection"@en . "Pinart, A. L. (Alphonse Louis), 1852-1911"@en . "2015-06-12"@en . "1875"@en . "https://open.library.ubc.ca/collections/bcbooks/items/1.0221733/source.json"@en . "15 pages ; 22 cm"@en . "application/pdf"@en . " LA CHASSE\nAUX ANIMAUX MARINS\nET\nLES PECHERIES\nCHEZ LES INDIGENES\nDE LA COTE NORD-OUEST D'AMERIQUE,\nPar M. Alph. PINART\n*J*&\n:l\nBOULOGNE-SUR-ME.R.\nIMP. DE CHARLES AIGRE, 4, RUE DES VIEILLARDS.\n1875. LA CHAS\nAUX ANIMAUX MARINS\nET\nLES PECHEEIES\nCHEZ LES INDIGENES\nDE LA COTE NORD-OUEST D'AMERIQUE,\nPar M. Alph. PINART\nM\n\u00E2\u0096\u00A0J\u00C2\u00AE\nBOULOGNE-SUR-MER\nIMP. DE CHARLES AIGRE, 4, RUE DES VIEILLARDS.\n1875.\nI LA\nCHASSE AUX ANIMAUX MARINS\nET LES\nPECHERIES CHEZ LES INDIGENES\nDE LA COTE NORD-OUEST D'AMERIQUE,\nPar M. Alph. PINART.i\n\u00E2\u0096\u00A0^XAAAA-\nAppele* par la bienveillance de quelques collogues\nBoulonnais a prendre aujourd'hui la parole, je ne crois\npas pouvoir mieux faire, dans cette cite* qui a pousse* si\nloin toutes les industries qui se rapportent a Fexploita-\ntion de la mer, dans cette enceinte surtout ou se de-\nbattent quotidiennenient les int^rets si considerables\nde nos grandes pe^cheries francaises, que d'exposer fort\nsimplement, a Faide de mes notes, l'histoire des peches\net des chasses maritimes que j'ai eu l'occasion d'etudier\npendant le long voyage dans le nord de FAm^rique,\nque je viens de terminer heureusement.\nJe place sous vos yeux les engins nombreux et varies\nemployes par les populations demi-barbares de la~\nc6te N.-O. de FAm&ique. En vous les decrivant, je\nm'efforcerai de vous en demontrer Fusage, et je tache-\nrai d'en faire ressortir les particularit^s.\nAvant de commencer cette courte exposition, je crois\nbon de dire quelques mots de la distribution geogra-\nphique des populations dont je vais vous entretenir. Sans \u00E2\u0080\u0094 4 \u00E2\u0080\u0094\nentrer dans une enumeration d^taillee, je me bornerai\na rappeler que la longue etendue de cotes qui va nous\noccuper, embrasse depuis la limite nord des Etata-Unis,\nvers la Colombie anglaise, du cap Flattery et du Puget\nSound jusqu'a FOcean glacial, et comprend, par consequent, toutes les lies de Vancouver, de la Reine Charlotte, du roi Georges, ainsi que Fimmense chaine des\niles aleoutiennes, et que ce littoral est habite\" par des\npopulations qui peuvent \u00C2\u00A7tre divis^es, sous le point\nde vue qui nous occupe, en deux grands groupes, que\nnous allons \u00C2\u00A3tudier Fun apres Fautre. L'un est le groupe\nEsquimau-Aleoute qui s'etend depuis la mer Glaciale,\nle long de la mer de Behring, jusqu'aux environs de\nMont St-Elie, renfermant toutes les iles aleoutiennes;\nFautre est le groupe Koloche-Nootkan, comprenant:\nles Koloches, Haidas, Stekines, etc., et les Nootka-\nColombiens. Je laisserai de c6te les quelques tribus\nde la famille Tinneh qui s'avancent jusqu'a la mer dans\nle golfe de Kenay (Cook's Innt), et en maint autre en-\ndroit de la cote du Pacifique, parce que le poisson n'est\npour eux qu'un objet secondaire, et qu'elles ne s'adon-\nnent qu'aecessoirement a la chasse des animaux marins.\nLes cetaces sont cbez les tribus appartenant au premier groupe, esquimau-al^oute, ainsi que chez quelques\ntribus de la seconde categorie, Fobjet de poursuites contumelies. Ces animaux sont pour ces pauvres sauvages\nune tres-grande ressource; ils savent ingenieusement\nen utiliser les fanons,le cuir, les os meme, et la chair leur\nfournit un aliment qui vient ameliorer quelque peu leur\nmaigre ordinaire, habituellement compose* de poisson\ns\u00C2\u00A3che au soleil, qu'ils appellent isakam (joukali). Chez\nles Esquimaux et chez les Aleoutes, ceux qui se livraient\na cette chasse dangereuse ^taient hautement considered et regardes meme comme des especes d'etres surhu-\nmains, en communication avec les mauvais esprits.\nCes peuples ne s'attaquent qu'aux petites especes de\ncetaces; et bien que celles-ci soient tres varices dans\nces mers, les differentes tribus esquimaux qui habitent\nles cotes de la mer Behring ne chassent que ce que Fon\nnomme baleine blanche ou beluga ( sisonouk), un\ndelphinide* dont Fespece n'a pas encore ete* d^terminee\nscientifiquement. Les habitants des iles Aleoutiennes et\nles Esquimaux de la cote m^ridionale s'attaquent au\nmegaptera versabilis,humpback (Cope), ou balcenoptera\nvelifera finnback (Cope), ainsi qu'a plusieurs especes\nde la famille des delphinidce, tels que le glabrocephalus\nscaynmonii ( Cope), blackfish et Yorca rectipinna\nkiller (Cope). Nous aliens a present indiquer succinc-\ntement la maniere de chasser ces differentes especes,\nsuivant les tribus, en commencant par les populations\nde la partie septentrionale du territoire de FAlaska.\nSur les cotes de la mer de Behring, nous trouvons une\nmaniere unique de chasser, et un seul animal a la pour-\nsuite duquel on se livre, c'est le beluga (sisonouk), ou\nbaleine blanche, qui, bien qu'appelee baleine, appartient,\ncomme nous Favons dit, a la famille des delphinidoe.\nL'Esquimau qui s'est decide a aller faire cette chasse,\nayant reve^tu son costume impermeable ou kamleika, en\nintestins de phoque ou d'ours, part seul dans son canot\nou baidarka (kayak). Aussitot qu'il apergoit sa proie,\nil dispose l'appareil que voici : cette planchette est fixde\nsur le devant du kayak, le chasseur y place la vessie a\nair gonflee, elle-meme retenue par une longue courroie;\nqui tient d'ailleurs a la lance et a la planchette. Le tout\netant ainsi dispose, notre Esquimau fixe la lance sur\nce petit instrument a projection qu'il tient de la main droite, et dormant a plusieurs reprises un fort mou-\nvement d'avant en arriere, il lache les doigts qui rete-\nnaient sur la planchette la lance qui se trouve ainsi\njet^e avec violence, et va frapper au but. Aussitot\nque la pointe de la lance est entree dans le corps du\nbeluga, un agencement habile fait que cette pointe se\ndetache en restant ^x.6e a la longue courroie attach^e\nelle-m&ne a la vessie, qui sert alors de flotteur, le\ncorps de la lance remontant de lui-m&ne a la surface:\nFanimal, aussit6t frapp^, plonge en d^roulant la courroie\net reparait, quelquefois a une grande distance de Fen-\ndroit ou il a ete frappe. Le chasseur alors de se dinger\naussi rapidement que possible de ce cote et de frapper\nFanimal d'un autre coup; mais generalement, le flotteur employe etant assez puissant, le beluga ne peut\nguere Fentrainer, et reparait presque a Fendroit du.\nil a ete d'abord atteint. H est bon d'aj outer que\nFesquimau n'attaque jamais son ennemi que quand il\nle rencontre dans quelque endroit peu profond, par\nexemple, a Fembouchure d'une riviere. H ne le pour-\nsuit jamais en mer.\nL'instrument que j'ai l'honneur de vous montrer\nprovient de labaie de Norton (Norton Sound) au nord\nde la mer de Behring ; une autre piece, faisant Foffice\nde harpon, e3t employee quand Fanimal remonte a la\nsurface ; elle est aussi lancee a Faide d'une planchette\na levier, bien plus forte que celle que je mets sous vos\nyeux. La piece que je vous presente provient de File\nde Nounivak, a Fembouchure du fleuve Kuskaquim?\ndans la mer de Behring.\nJe passe maintenant aux procedes de chasse maritime employes chez les Aieoutes et chez les Esquimaux\nde la cote meridionale de FAlaska : je decrirai simul- tanement la maniere de chasser chez ces deux tribus,\nparce qu'elle est la meme chez Fune et chez Fautre, la\nseule difference consistant dans la matiere employee a\nfabriquer les pointes de la lance.\nAvant d'aller plus loin, il est bon de dire que la chasse\na la baleine appartenait autrefois chez ces populations\nh une classe speciale d'habitants, a une caste, dirai-je,\net que quiconque desirait pouvoir se livrer a cette chasse,\ndevait etre initie par des ceremonies speciales aux pro-\ncedes employes par les baleiniers. Quiconque eut tente\nde se livrer a cette industrie, sans 6tre initie, eut ete\nmenace par, ceux dont elle etait le privilege. Ceux-ci\nhabitaient des villages a part, caches dans les baies les\nplus eioignees ou perdus au milieu des bois. Lis etaient\nregardes, je Fai deja dit, comme des personnages tenant\nplut6t des mauvais esprits que de Fespece humaine.\nJe passe sous silence, pour abreger, le recit de la plu-\npart des ceremonies auxquelles ils se livraient: qu'il\nme suffise de dire qu'ils confectionnaient des momies\nqu'ils pla$aient dans des cavernes ou dans des anfrac-\ntuosites de rocher inaccessibles aux autres habitants et\nqu'ils regardaient ces momies comme des genies tutelages auxquels ils venaient apporter des offrandes de\nviande de phoque ou de baleine (une espece de Del-\nphinidoe leur etait specialement reservee, VOrca recti-\npihna (Cope) killer). \u00E2\u0080\u0094 C'est a ces momies qu'ils pre~\ntendaient porter les pierres avec lesquelles ils fabriquaient\nleurs pointes de lances, c'est elles qu'ils invoquaient\nau moment de frapper la baleine. La ceremonie dans\nlaquelle ils. disposaient ces momies merite d'etre racon-\ntee avec quelques details.\nSi un homme ou une femme, ayant joui d'une certaine\nreputation de bravoure durant leur vie, venait a mourir\nI \u00E2\u0080\u0094 8 \u00E2\u0080\u0094\na proximite d'une station de baleiniers, ceux-ci faisaient\nirruption durant la nuit dans le village et emportaient\nle cadavre qu'ils allaient plonger dans certaine riviere\nou cours d'eau ou ils le laissaient tremper pendant un\nassez long espace de temps, puis, enlevant les intestins,\nils le fumaient d'abord pres d'un bon feu, le suspen-\ndaient ensuite et le laissaient secher au soleil; une fois\nsec, ils le bourraient interieurement de mousse, l'habil-\nlaientdes plus riches v6tements,et le transportaient dans\nla caverne designee ; je cite textuellement ce qui m'a ete\nraconte par un vieux baleinier, mais il me semble qu'ils\ndoivent employer quelque autre procede pour preserver\nles chairs de la corruption. Une autre ceremonie inte-\nressante etait celle dans laquelle ils faisaient bomllir le\ncadavre pour en extraire la graisse dont ils frottaient\nensuite les pointes de lance dont je vous montre ici des\nspecimens.\nLes Aieoutes emploient pour leurs pointes de lance a\nbaleine Fobsidienne que Fon rencontre en grande abon-\ndance sur les flancs du volcan d'Akoutan : actuellement\nils emploient aussi le verre de bouteille qu'ils arrivent a\ntailler d'une facon remarquable. Les habitants de la\ncote meridionale de la presqu'ile'd'Aliaska, de Farchi-\npel de Kadiak et du golfe du Prince Guillaume (Prince\nWilliams Sound) emploient une sorte de schiste ardoi-\nsier lamelleux que Fon trouve en grande abondance\ndans ces parages, mais en plus grande quantite sur File\nd'Afognak, dans Farchipel de Kadiak.\nLe baleinier ayant choisi un compagnon qui est sou-\nvent son fils, part dans une baidarka (kayak) a deux\nplaces : il a soin avant d'entrer dans son frele esquif\nd'attacher a peu pres a la hauteur du genou deux Jessies\npleines d'air, de sorte que, s'il est renverse, il puisse m 9 \u00E2\u0080\u0094\nse soutenir sur la mer, remettre son kayak en ordre\net y remonter aussitot. Des qu'il est arrive pres de\nla baleine avec le moins de bruit possible, il se met\ntout-a-coup a prononcer une incantation danslaquelle il\ninvoque ses inxout ou momies tuteiaires, et au m^me\niustant il lache la lance qui va frapper Fanimal et se\nbrise dans son corps, tandis que la hampe reste a la surface; s'il suppose Fanimal frappe mortellement, c'est-a-\ndire s'il Fa atteint pres de la region spinale, et que la\ncouche de blubber ait ete traversee, il Fabandonne ; la\npointe qui est restee dans le corps, le fait perir au\nbout de 2 a 3 jours : le baleinier se met alors a la recherche du cetace echoue sur quelque rivage etne tarde\npas generalement a le rencontrer et a le reconnaitre.\nChaque baleinier a sur ses lances une marque qui lui est\nspeciale, \u00E2\u0080\u0094 vous voyez ici un certain nombre de ces\nmarques,\u00E2\u0080\u0094 de sorte que la baleine echouat-elle a une\ngrande distance, celui qui la rencontre, trouve en la de>\npecant, la lance qui indique son legitime proprietaire,\nqu'il s'empresse de prevenir. La lance employee dans\ncette chasse est tres simple et se projette a Faide de la\nplanchette a levier dont j'ai deja parie.\nDans le second groupe de populations distingue plus\nhaut, c'est-a-dire parmi les Koloches-Nootkans, il\nn'y a, a ma connaissance, qu'une seuie tribu, celle des\nMakaks ou Indiens du cap Flattery (extremite N.-O.\ndu territoire de Washington), qui selivre a cette chasse.\nLes Koloches en particulier regardent la baleine comme\nun animal sacre et jamais ne Fattaquent. La maniere\nde chasser la baleine etant differente chez les Makaks\nde celle que nous venons de decrire, je prends la liberte\nde vous en parler un peu longuement : le cetace, que\ncette tribu attaque le plus volontiers, est le Rhachia- \u00E2\u0080\u0094 10 \u00E2\u0080\u0094\nnectes Glaucus Cope (California whale Gray.) Bien que\nles instruments employes soient disposes a peu pres de\nmenie que chez les Esquimaux de la mer de Behring,\nla chasse se fait a Faide de plusieurs canots ouverts, com-\nbinant leurs efforts ; ces canots portent invariablement\nhuit hommes, un a Favant qui est le harponneur, un k\nFarriere qui dirige le bateau, et six bons rameurs.\u00E2\u0080\u0094 Le\nharpon est forme d'une hampe en bois a laquelle s'at-\ntache la pointe ; celle-ci se compose d'un morceau de\nfer ou de cuivre auquel ou ajoute des barbes en os ou en\ncorne; cette pointe est fixee a une longue courroie atta-\nchee elle-meme a un flotteur fait en peau de phoque. Le\npremier harpon qui n'a qu'un seul flotteur est jete dans\nla tete de Fanimal; ^uant a ceux que Fon lance dans le\ncorps, on y attache autant de flotteurs que possible. \u00E2\u0080\u0094\nQuand la baleine a ete frappee et qu'elle traine, pris a\nson corps trente ou quarante flotteurs, elle ne peut plus\nplonger, et devient une proie facile. \u00E2\u0080\u0094 II est d'usage\nlorsqu'une chasse a la baleine a lieu, qu'un guetteur\nmonte sur une eminence pour surveillef la peche et\nqu'aussitot que la b&te est frappee, il donne un signal\nconvenu pour que d'autres canots viennent aider les\nchasseurs a trainer la baleine au rivage, ou elle est\npromptement depecee.\nLa chasse la plus importante apres celle de la baleine\nest celle des Phocidce qui abondent partout sur cette\ncote et dont les differentes especes sont a peine determi-\nnees ; il en est de meme pour les Otariidoe dont le principal representant est le lion de mer (Eumetopias Stel-\nleri) et le Callorhinus ursinus ou Phoca ursina gene~\nralement connu des Anglais sous le nom de fur-seal et\nen France sous le nom de chat-marin.\u00E2\u0080\u0094La chasse de ce\ndernier est devenue tres importante depuis que le com- \u00E2\u0080\u0094 11 \u00E2\u0080\u0094\nmerce fait une si grande demande de la peau de cet animal. Nous allons en dire quelques mots.\nLe phoca ursina ( callorhinus ursinus ) ne s'est\ntrouve jusqu'a present dans le Pacifique que sur deux\ngroupes d'iles situees dans la mer de Behring : les iles\nPribyloff, a 120 mille marins de Ounalashka se compo-\nsantdes iles St-Paul et St-Georges, et les iles du Com-\nmandeur pres de la cote du Kamtchatka comprenant les\niles de Behring et du Cuivre (miednoy): on ne Fa jamais\nrencontre plus au nord que ces deux groupes d'iles. Les\nfurseals arrivent tous les ans a peu pres a la meme\nepoque, vers la fin de mai, ou dans la premiere quinzaine\nde juin. A ce moment, on en rencontre quelques-uns le\nlong des cotes de Californie, dans le detroit de Juan de\nFuca et tout le long de cet immense archipel d'iles qui\ns'echelonnent depuis ce detroit jusqu'au Cross Sound :\nmais ce ne sont que des egares qui disparaissent au bout\nde quelques jours. Lis se rendent aux iles que j'ai nominees pour mettre bas leurs petits, ce qui a lieu vers la\nfin de juin. L'arrivee de ces habitants des iles est assez\ncurieuse pour que j'en donne ici quelques details. Quand\nla glace a disparu, c'est-a-dire vers la fin de mai, on\nvoit apparaitre quelques-uns des plus vieux chats-ma-\nrins qui viennent reconnaitre les lieux : a ce moment\ntout bruit doit cesser sur les iles, on interdit meme aux\nhabitants qui s'y trouvent de faire du feu, de peur d'ef-\nfaroucher ces animaux. Apres avoir bien examine, les\nrochers (Rookeries) ou ils ont l'habitude de s'etablir\npour la saison, ils disparaissent pour revenir, quelques\njours apres, accompagnes de tout leur troupeau. Chacun\nalors prend sa place sur les \u00C2\u00AB rookeries \u00C2\u00BB; les plus vieux\ns'installent le plus pres de Feau: ce sont ces derniers seu-\nlement, qni ont au moins4 ans, comme nous allons levoxr |S\u00C2\u00BB\n- 18 -\ntout-a-Fheure, qui ont des femelles et qui concourent a\nla reproduction : veritables mormons, ayant chacun\nautour de soi cinq ou six femelles dont ils sont extre-\nmement jaloux. Le chat-marin trop vieux et qui n'a\nplus la force de combattre pour garder sa place, est mis\nen pieces et remplace par un plus jeune qui, sans autre\nfacon, devient titulaire du harem: le detrone n'est-il que\nblesse, il remonte piteusement et va prendre sa place au\nsommet de la rookerie. Au-dessus des premiers chats de\nmer designs sous le nom de caissybe (siekatch), se\ntrouvent les Kholostiaki ou ceiibataires, c'est-a-dire\nceux qui ont de trois a quatre ans et qui, cette annee ou\nFannee suiyante, prendront leur place parmi les Casut-\nsey. \u00E2\u0080\u0094 Viennent ensuite, echelonnes plus haut sur les\nrochers, les chats de moins de trois ans.\nEntre les differentes parties de ces rokeries, il y a\ndes zones neutres, ou tout le monde peut circuler, mais\nmalheur a celui qui s'en ecarte, s'il n'est pas a meme\nde se defendre. Cet arrangement spontane facilite sin-\ngulierement la chasse.\nLa loi votee, en 1869, par le Senat des Etats-Unis,\npour la protection'de ces animaux, defend de tuer aucu-\nne femelle et aucun individu age de plus de quatre ans.\nQuand la chasse s'ouvre* les chasseurs, armes de gros\nbatons, passentrapidement entree les rokeries, a la limite\nque defend de franchir la loi. Lis rabattent les phoques\nplaces au-dessus, vers Finterieur de File ou ces animaux\nse laissent cerner presque comme un troupeau de mou-\ntons : on les assomme d'un coup donne sur la tete et on\nles depouille. Dans le nombre de ceux que Fon entraine\nainsi, il n'yapoint de femelles, car celles-ci etant, a Fage\nde deux ans,propres a la reproduction, prennent des-lors\nplace parmi les basses rookeries. Les peaux, une fois \u00E2\u0080\u0094 13 \u00E2\u0080\u0094\nnettoyees de la plus grande partie de leur graisse, sont\nmise en paquet avec du sel et expediees en cet etat sur\nles marches de FEurope.\nUne autre chasse tres-importante, eu egard aux prix\nqu'atteignent aujourd'hui les fourrures, est celle de la\nloutre marine (enhydra marina), animal qui disparait\nrapidement, et qui, dans quelques annees, sera proba-\nblement eteint. La maniere de chasser cet animal est\nla suivante : Un certain nombre d'individus partent\nensemble dans leur kayak et se rendent dans les rochers\nou ils esperent trouver leur proie. Arrives sur les lieux,\nils forment un cercle tres-etendu. Aussitot la loutre en\nvue, celui qui est le plus pres d'elle la frappe de sa\njaveline : elle plonge aussitot; le chasseur, qui recon-\nnait au sillage la direction qu'elle a prise, fait un signal\na ses compagnons, qui, s'eiancant dans la m\u00C2\u00A7me direction, forment un nouveau cercle. La loutre reparait\npour respirer; on la frappe a nouveau, et ainsi de suite,\njusqu'a, ce qu'epuisee, elle soit hors d'etat de plonger\ndavantage. On lui enfonce alors une derniere javeline,\navec un flotteur qui Femp^che de couler a fond. Chose\ncurieuse a noter, la loutre plongeant une premiere fois\npeut rester environ 15 minutes sous Feau; la seconde\nfois, elle reste un peu moins, et ainsi de suite, jusqu'a\nson dernier plongeon. Si la loutre a ses petits avec\nelle, et qu'elle soit attaquee, elle defendra d'abord ses\npetits avec le plus grand courage : cet interessant animal pousse alors des cris dechirants, qui ressemblent\npresque a des gemissements humains; et quand elle\nvoit qu'elle est perdue, elle tue les petits pour qu'ils ne\ntombent pas vivants aux mains de son ennemi.\nJe ne m'etendrai pas plus lorigtemps sur ce sujet. Je\ncrains d'abuser de votre patiente attention, et je me\nhate d'arriver a la peche proprement dite.\nI \u00E2\u0080\u0094 14 \u00E2\u0080\u0094\nL'immense abondance du saumon dans les rivieres\nrend cette operation fort facile pour la' plupart des tribus\nesquimaux et koloche-nootkanes; seuls, les aieoutes\nont a demander a la mer le poisson qui leur sert de\nnourriture, le saumon ne se montrant dans leurs iles\nqu'en faible quantite.\nLa peche au saumon se fait de deux manieres diffe-\nrentes; les nations qui n'ont pas encore subi Finfluence\ndes Busses emploient la lance, tandis que celles qui ont\npu s'approprier une legere dose de civilisation etablis- '\nsent des barrages. Une methode employee pour pecher\ndurant l'hiver, et que j'ai vu mettre en pratique chez\nles Kaniagmioutes, consiste, ainsi que plusieurs ethno-\ngraphes Font deja remarque, a faire un trou dans la\nglace et a etablir au-dessus de ce trou une hutte presque\nhermetiquement fermee.\nOn frappe tres-aisement le saumon qui vient respirer\na la surface de Feau.\nLes principales especes des salmonidees p&chees a la\ncote N.-O. sont les suivantes : Salmo Alpinus (Pall.)\n[kholotusuh, esk.J ;\u00E2\u0080\u0094 onchorhynchus orientalis (Pall.)\n(k'hak, esk.J ;\u00E2\u0080\u0094onchorhynchus proteus (Pall.); onchorhynchus lycaodon (Pall.) (nulaguhj; \u00E2\u0080\u0094 onchorhynchus\nsanguinolentus (Pall.) (neliyuh, esk.j;\u00E2\u0080\u0094onchorhynchus\nlagocephalus (Pall.) (nutghlaghuhj.\nOutre le saumon, les habitants p&chent aussi en\ngrande abondance le gros fletan pour lequel on emploie\nun hamecon tout special; le fletan est surtout abondant\naux iles Sanakh, parmi les rochers de Tchernoboury\net parmi toutes les iles qui s'etendent du detroit de\nJuan de Fuca au Cross-Soud. Le hamecon pour le fletan\nest attache a une algue d'une longueur considerable, et\nqui a ete prepare a cet effet.\nI \u00E2\u0080\u0094 15 \u00E2\u0080\u0094\nLa morue abonde aussi le long de Farchipel \"de Kadiak, oh les naturels vont la p\u00C2\u00A7cher avec des filets faits\nen remni ou courroie en peau de phoque ou de lion\nde mer. On p6che avec une ligne spedale le tomcod\n(gadus gracilis) waukhni, dans le Norton Sound. Enfin\non prend le yulikou (thaleicthys pacificus), aux embouchures de la riviere Nasse, a Faide d'une espece de\npanier a anguilles.\nLes Americains, qui savent tirer si habilement parti\nde toutes les ressources du pays qu'ils ont colonise, ont\ncependant a peine commence Fexploitation des immenses\nsources de revenus que promettent les p&ches des mo-\nrues et des saumons de la cote N.-O.\nToutefois en 1871, cinq bateaux se sont rendus sur\nles bancs des iles Shumagin, pour la p6che a la morue,\net trois bateaux sont entres pour p&cher le saumon dans\nles rivieres : deux a Noushagak, Fautre au Cook's\nInlet (1). I \u00C2\u00A3T' *-\ \u00E2\u0096\u00A0 j;\nII y a lieu, de croire que Fexploration plus complete\ndes cotes des territoires d'Alaska et de la Colombie\nBritannique amenera dans ces parages un nombre de\nbatiments bien plus considerable, qui, armes de bonnes\ncartes, n'auront plus a craindre les dangereux ecueils\nqui parsement ces cotes, dont Faspect formidable a si\nlongtemps effraye les anciens navigateurs.\n(1) Les saumons peches le plus au nord sont les meilleurs ;\nils sont aussi les plus gros. J'ai vu un de ces poissons attein-\ndre 130 litres. Ils pesent 80 livres en moyenne (salmo lycao-\ndon et sanguinolentus).\nBoulogne-sur-mer. \u00E2\u0080\u0094 Imp. de Ch. Aigre, 4, rue des VieilJards. "@en . "Other Copies: http://www.worldcat.org/oclc/9344558"@en . "Pamphlets"@en . "E78.A3 P7 1875"@en . "I-0486"@en . "10.14288/1.0221733"@en . "French"@en . "Vancouver : University of British Columbia Library"@en . "Boulogne-sur-Mer : C. Aigre"@en . 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